Référendum d’initiative citoyenne : donner la parole aux minorités

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Papi se réveille By: Aurélien Adoue - CC BY 2.0

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Référendum d’initiative citoyenne : donner la parole aux minorités

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 janvier 2019
- A +

Un communiqué du Parti libertarien

La société française est de plus en plus fragmentée. Cette fragmentation et cette pluralité des opinions ne sont absolument pas représentées au Parlement.

Les révisions constitutionnelles de la Cinquième république ont assuré le contrôle total de la chambre basse du Parlement à une minorité de 20 à 30 % des suffrages (résultats constatés aux premiers tours des élections législatives). Cette organisation du pouvoir a rendu stérile toute forme d’opposition tout au long d’un quinquennat et rendues instable nos institutions.

L’insatisfaction du peuple souverain vis-à-vis de représentants dans lesquels il ne se reconnaît plus mène immanquablement tous les 5 ans à un changement de minorité au pouvoir. Les nouveaux gouvernements n’hésitent pas à défaire ce que le pouvoir précédent avait pu mettre en place.

Comment dès lors assurer la continuité de l’action de l’État et la cohérence de la volonté du peuple ? Aujourd’hui, bien malin qui est capable de tracer un portrait fidèle des aspirations du peuple. Le mouvement des Gilets jaunes en est une illustration flagrante. Difficile de saisir une cohérence dans des revendications à la fois si disparates, représentatives de la division de la France d’aujourd’hui. D’un bout à l’autre du spectre politique, chaque mouvement politique a pu prétendre reconnaître son programme politique dans les doléances formulées.

 

L’exemple de la Suisse

Pour redonner de la cohérence, du sens et une obligation de continuité à l’action du gouvernement, le Parti Libertarien a défendu avant même le mouvement des Gilets jaunes l’instauration d’un référendum d’initiative populaire en s’inspirant directement de la Suisse, où ce droit existe depuis 1848. Ce droit d’initiative aurait le mérite de remettre le jeu démocratique au cœur du débat et imposerait à tous les acteurs politiques de respecter des orientations de long terme.

Cette disposition est au centre de notre programme en vue des élections européennes de 2019, pour lesquelles une liste nationale nommée « Démocratie Directe » est en cours d’élaboration. Aussi, le Parti Libertarien juge très favorablement les propos du Premier ministre Édouard Philippe, annonçant la mise en place d’un débat national sur la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne.

À l’heure où nous rédigeons ce communiqué, des voix s’élèvent, s’inquiétant qu’un tel référendum puisse être la porte ouverte à la tyrannie de la majorité sur la minorité. Le Premier ministre lui-même a ainsi jugé qu’un tel droit d’initiative ne pouvait pas se faire dans n’importe quelle condition. Le Parti Libertarien juge ces craintes fondées mais rappelle que la Suisse a également eu à se poser ces questions juridiques dans son histoire et que les institutions helvétiques analysent préalablement la recevabilité d’une initiative.

L’analyse porte entre autres sur la base de la convention européenne des droits de l’Homme garantissant les droits de chacun. L’histoire suisse compte ainsi quatre initiatives populaires ayant reçu suffisamment de signatures et qui ont pu être annulées par le Parlement suisse. L’établissement d’un droit d’initiative populaire peut donc s’exercer dans le respect des droits des minorités.

Le Parti Libertarien s’impliquera dans le débat national de manière constructive. Il formulera des propositions, et se montrera vigilant quant à la sincérité du débat et la mise en place effective de ce nouveau droit. Le Parti Libertarien prendra si nécessaire ses responsabilités en portant ce projet devant le peuple souverain lors de futures élections nationales.

Voir les commentaires (22)

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  • Donner la parole aux minorités soit, mais pas les decisions finales..
    resultat toujours les mêmes frustrations projetées sur les politiques.
    si la suisse est un très bon exemple , je rappelle que ce pays n’a pas d’organisations marxistes infiltrées par entrisme syndical ou politique dans l’appareil d’etat

  • Donnez la parole aux minorités….mais n’est-ce pas uniquement les minorités qui ont la parole et uniquement elles ?

    • Au détriment de la majorité rendue simencieuse par la grâce des médias et autres sondages. La démocratie est la loi de la majorité, elle transcende les minorités. Rien de tel que de donner un pouvoir de décision a ces dernières pour saper la démocratie de l’intérieur.

      • Il n’y a pas de majorité en France. Si la démocratie est la loi de la majorité, la démocratie n’est pas possible dans un pays où les gens d’accord sur l’un ou l’autre des programmes proposés représentent au plus 25% de l’ensemble de la population.

        Donc les politiques doivent revoir leurs copies respectives et faire des propositions de programmes allégés qui puissent être acceptées par une vraie majorité. D’où la nécessité de moins de lois, de moins de règlementations et de moins d’État pour rebâtir une démocratie sur des bases à la fois plus lisibles, plus solides et plus profondes. A chacun ensuite de partir de cette base acceptée par tous pour construire librement une société faite de minorités capables d’échanges non violents.

  • Bravo pour le fait de présenter une liste aux élections europeennes. Avec un scrutin proportionnel national on va pouvoir compter les forces en présence.

  • Vous montrez que le Parlement suisse peut annuler une initiative populaire hors les clous, mais qui remplirait ce rôle de censure préalable en France?
    Si c’est le parlement, la majorité en place se protégerait de toute concurrence d’une initiative qui ne lui plaît pas à moins qu’il ne faille par exemple 2/3 ou 3/4 de majorité pour obtenir ce rejet.
    Si c’est le Conseil Constitutionnel qui exerce cette censure préalable, l’existence même de l’initiative populaire n’a plus beaucoup de sens.
    Et s’il n’y a aucun contrôle, méfiance, les français sont en majorité des coupeurs de têtes.

    • voila , donc inapplicable en l’etat , si on veut d’un systeme a la suisse , il nous faut une constitution a la suisse.. et çà..

    • Le CC me paraît une bonne option. Ce qui mettrait gouvernement, parlement et référendum populaire au même niveau.

      • Rien de plus facile, apparemment, que de collecter 1 million de signatures en 24h sur une pétition dont les grands médias n’avaient rien dit (celle visant à faire condamner notre pays pour inaction écologique). L’organe chargé de valider ou censurer l’initiative risque fort d’être débordé.
        Pourtant, il ne faudra pas laisser passer n’importe quoi, il faudra vérifier les impact des réformes proposées sur le Droit actuel, nos engagements internationaux, etc.

  • « ILs » ne représentent que leur caste et ne veulent pas remettre en question leurs immenses avantages . La majorité qui en est exclue est rejetée et ne sera pas entendue…….sauf si

  • La Démocratie, comme le disait Baudelaire, c’est l’association du suffrage universel et des tables tournante.

  • Un referendum, un peu comme le truc de 2005 sur l’Europe ?
    Il y a d’autres mesures plus simples et efficaces à mettre en oeuvre pour redonner un vernis démocratique à la politique française.

  • « Référendum d’initiative citoyenne : donner la parole aux minorités »

    Je trouve votre titre bien mal choisi, car très ambigu, désolé.

    Pour exemple nous avons un chef de l’Etat qui n’a recueilli que 18,14% du corps électoral au 1er tour soit 81,86% d’opposants.
    S’agit-il d’une minorité dont vous parlez ?

    Il est vrai que l’élu n’est pas responsable de cette situation, mais la Ve République créée par de gaulle l’a aidé.
    Les problèmes en France ne sont pas nouveaux et s’accumulent depuis 75 ans .

    https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2017/(path)/presidentielle-2017/FE.html

    • « n’a recueilli que 18,14% du corps électoral au 1er tour soit 81,86% d’opposants. »

      Curieuse déduction!

      On n’est pas forcément opposé à ceux qu’on classe 2ème,3ème …
      Et on n’est pas forcément opposé au 1er quand on n’a pas voté.

      • Opposant => Opposition
        C’est aussi simple !

        Au regard de votre réaction, vous rejoignez l’utilisation qu’en font les médias et les régimes totalitaires.

        De plus, je vous rappelle que le polylogisme n’est d’aucun secours pour défendre l’indéfendable et demeure l’ennemi du libéralisme.

        • C’était pas le tout d’être contre Macron, encore fallait-il que les opposants soient d’accord pour un autre, le même pour tous.

          • Le mot « compromis » ne fait visiblement pas partie du vocabulaire quand on parle de politique en France. Quand dans la plupart des autres pays c’est la base même de toute action politique…

        • Vous préférez les pommes ou les poires?
          Les pommes.
          Alors vous n’aimez pas les poires.

  • Pour donner la parole aux minorités, avant de faire de grands pseudo-débats, il faudrait surtout .. cesser de faire taire ces minorités !

    Bien sur les propos peuvent (ou sont souvent) racistes, xénophobes, stupides … Parce que les gens colportent des idées reçues, ont du mal à cerner leur véritables problèmes ou simplement souffrent.

    Mais on a tellement fait taire le peuple et nié ses problèmes et on lui a tellement bourré le crâne de faux problèmes que l’on est maintenant dans une impasse : plus personne ne sait ce que veut le peuple !

    Honte aux media car ce sont eux qui sont sinon coupables, du moins largement responsables.

  • Avant de mettre en place une mesure qui fonctionne en Suisse, commençons par former économiquement la population comme l’est la Suisse. J’adore les références aux autres pays qui occultent une partie du problème.

  • Avant de mettre en place une mesure qui fonctionne en Suisse, commençons par former économiquement la population francaise comme les Suisses le sont. Après, on pourra copier ce qui marche. J’adore les références aux autres pays qui occultent le problème franco-francais !

  • Pardon pour le doublon !

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