Par Éric Verhaeghe.
La Commission Européenne vient de publier Health at a Glance, le rapport sur l’état de santé des Européens en 2018 (en anglais, en attendant les rapports par pays en mai 2019). Le document témoigne de la persistance d’une authentique bonne santé des Français, malgré des modes de vie en décalage avec les recommandations officielles. La France bat toujours des records en matière de part de PIB consacrée à la santé.
Malgré une vraie prise de distance avec les recommandations sanitaires officielles, les Français affichent une insolente bonne santé. On ne pouvait apporter meilleure démonstration pour rappeler que le mode de vie s’embarrasse parfois peu des recommandations sanitaires.
L’épicurisme français mis en évidence par la Commission Européenne
La lecture de l’étude permet de découvrir que les Français ont en réalité peu adapté leur mode de vie aux prescriptions sanitaires battues et rebattues dans les médias et dans le prêt-à-penser officiel. Ainsi, les Français demeurent les champions de la consommation d’alcool en Europe, avec près de 12 litres par an.
On le voit, si les Français boivent moins que les Lituaniens, ils consomment plus d’alcool que les Irlandais, les Allemands, les Belges ou les Britanniques…Sur ce point, par rapport à 2006, les Irlandais ou les Estoniens ont beaucoup plus réduit leur consommation que les Français. On pourrait presque ici parler d’une résistance d’un modèle français aux politiques publiques désincitant à boire de l’alcool.
En matière de consommation de cannabis, les jeunes Français battent des records européens. En revanche, en matière de toxicomanie, la consommation française, en baisse, est un peu supérieure à la moyenne européenne. 20% des Européens fument chaque jour, contre 22% de Français. Sur ce dernier point, les politiques publiques ont marqué des points.
Insolente excellente santé des Français malgré tout
Malgré ces mauvais chiffres, la France continue à afficher des chiffres insolents témoignant de la bonne santé de ses habitants. Non seulement les chiffres de l’espérance de vie restent dans les meilleurs de l’Union, avec une première place pour l’espérance de vie à 65 ans, mais tous les autres indicateurs sanitaires sont au beau fixe. C’est à peine si le nombre de cancers en France se rapproche un peu de la moyenne européenne (tout en étant meilleurs, plaçant la France dans le peloton de tête).
Le graphique que nous produisons ci-dessus atteste que, pour 100.000 habitants, la France est le pays où l’on meurt le moins de maladie. Elle est particulièrement épargnée par les maladies circulatoires et les maladies respiratoires. Ces particularités sont particulièrement étonnantes si l’on s’attarde sur la consommation d’alcool et si l’on retient que la tabagie reste un phénomène important.
De quoi remettre en cause l’alarmisme habituel du pays sur son propre état de santé, et l’alarmisme des campagnes publiques sur les dangers sanitaires qui nous guettent.
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On constate, une fois de plus, qu’il y a une Europe à deux vitesses : les anciens pays du bloc soviétique, avec un très mauvais bilan ( moyenne : 1393 ), et les autres ( moyenne : 962 ) ( en excluant l’Allemagne, réunifiée )
Espérons que tout ça n’est pas que faute de médecins pour déceler nos maladies, nous mourons tous en excellente santé…
@ MichelO
Effectivement, la mort physique qui ne soit due à aucun événement biologique me parait suspecte qu’on n’a pas cherché ni trouvé!
Une belle-mère étouffée par un oreiller consciencieusement maintenu assez longtemps par un tiers sera déclarée morte de cause naturelle, évidemment!
Quand on ne cherche pas, on ne trouve qu’accidentellement!
La mort est un manque de savoir-vivre !
En fait, je m’en fous un peu de mourir, je veux juste ne pas être là quand ça arrive…
Rien de tel qu’un petit verre pour partir de bonne humeur 🙂
Ce n’est pas “malgré une prise de distance avec les recommandations sanitaires officielles” que nous sommes en bonne santé, mais grâce à cette prise de distance.
Nous sommes suffisamment individualistes pour reconnaitre que notre corps a toujours raison et que satisfaire à ses désirs est souvent beaucoup plus efficace que d’obéir à des oukases de technocrates bien pensants qui veulent nous imposer leur vérité. Malheureusement, toutes ces taxes (sur le sucre, le sel, la viande, etc…) vont provoquer une cassure entre ceux qui ont les moyens de payer leur liberté et ceux qui, faute de moyens, devront entrer dans le moule et encaisser les coups de pieds au cul fiscaux que notre gouvernement nous prépare (soi disant pour notre bien)
Absolument. Les imbéciles vont bien trouver moyen de nous rendre malades pour justifier leurs recommandations à la noix, quitte à nous affamer pour y parvenir.
@ jaja64
Tous les articles de Contrepoints semblent pourtant affirmer que la France et les Français soient plutôt collectivistes qu’individualistes. Désolé!
Ils sont individualistes pour eux-mêmes, collectivistes pour les autres.
il ne faut pas établir un lien direct entre épicurisme et santé…
on est épicurien pour le plaisir.
dans les chiffres de longévité..il y a les choix individuels..et les trucs que l’on subit..
la majeure partie des prescription gouvernementales sont liberticides ..
reste que j’ai l’impression en lisant l’article d’une promotion d’un épicurisme à la française…que je trouve assez flou donc inepte..
faux débat…
assurances santé privées… chacun fait ses choix de vie.