Créations d’entreprise : le mirage des chiffres

Les créations d’entreprises employeuses en France demeurent extrêmement faibles.

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Créations d’entreprise : le mirage des chiffres

Publié le 19 janvier 2018
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Par Valérie Pascale.
Un article d’Entrepreneurs pour la France

Les titres trompeurs dans la presse d’hier cachent encore une fois la triste réalité des créations d’entreprises en France. Il y a eu un petit progrès dans Les Échos, puisqu’au lieu d’évoquer 591 000 créations totales brutes d’entreprises en France, chiffre mis en avant dans le communiqué de l’Insee et par les autres médias, on ne cite dans cet article que 197 000 créations d’entreprises en 2017, qui ne représentent en fait que les entreprises dites classiques au sens de l’Insee.

Le nombre d’entreprises classiques, qui n’intègrent pas les entreprises individuelles et les micro-entrepreneurs, a doublé depuis 2000. Mais ce chiffre n’a pas grand intérêt puisque l’on cite encore une fois toutes les entreprises classiques, y compris celles qui ne comportent aucun salarié à la création.

Or, les entreprises créées sans salariés représentent plus de 90 % de toutes les entreprises créées chaque année en France et près des trois quarts des entreprises classiques. Ce ne sont donc pas ces chiffres qu’il faut étudier mais ceux des entreprises employeuses créées annuellement, chiffre qui n’est communiqué ni par l’Insee ni par les médias, et qui pourtant est un indicateur fondamental.

Quels sont les véritables chiffres ?

Si l’on se compare avec nos deux principaux concurrents ayant une structure économique comparable (faible poids de l’industrie) que sont le Royaume-Uni et les États-Unis, les créations d’entreprises employeuses en France demeurent extrêmement faibles. Elles représentent en France seulement 53 000 nouvelles entreprises (avec 105 000 emplois créés), contre 350 000 au Royaume-Uni (830 000 emplois) et 415 000 aux États-Unis (2 500 000 emplois) en 2015.

La non publication de ces chiffres ne serait-elle pas voulue… afin de dissimuler la triste vérité ?

Nombre d’entreprises employeuses créées en 2015 et nombre d’emplois salariés créés
Source : Eurostat
Sur le web

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  • Les contraintes administratives et financières liée au fait d’employer des salariés sont telles (avec notamment notre URSSAF “que le monde entier nous envie” !) qu’un petit employeur devra, schématiquement, “perdre” au moins 30% de son énergie à gérer ces dernières. C’est pourquoi les artisans sont de plus en plus des “entreprises” à effectif unitaire, quitte à faire des échanges d’heures de travail entre eux (devenu de plus en plus courant).
    Ainsi ils échappent aux 35 heures, aux charges inhérentes au fait de salarier des personnes, acquièrent une grande souplesse et diminuent leurs frais. En cas de diminution d’activité , bien sûr les charges à payer en sont moindre.

  • il y a beaucoup de chômeurs qui , faute de trouver du travail , crée donc leur entreprise , non pas dans le but d’employer d’autres personnes , mais de créer leur propre emploi ;

  • Il y a longtemps que nous savons qu’en France on bidouille les stats de manière à ce qu’elles apparaisse favorables au gouvernement. Si le chômage en est là c’est justement à cause du peu d’entreprises crées, ne compensant pas les faillites.

  • Ce n’est pas le plan Lemaire qui va changer cette tendance
    MACRON aurait dû trouver des gars comme Mounery pragmatiques moins instruits mais mille fois pas efficace
    En un mot pas un énarque

  • L’hypothèse qui sert de base au calcul de tout énarque est que le français moyen est totalement débile et ne s’apercerva pas qu’on l’enfume.
    Or si tout un chacun n’est pas Einstein, tout citoyen comprend très bien une chose: son intérêt. Il agit en conséquence, déjouant ainsi tous les calculs énarchiques.

    • @ Mullerache

      Non les Français ne sont sensibles qu’aux discours de ceux qui parlent “bien”!

      Ils ne sont pas curieux de politique et encore moins compétents en économie: les chiffres n’ont aucune noblesse dans ce pays pourtant peuplé d’ “obsédés du pognon”! Le but n’est pas de produire plus et mieux (sauf auto-entrepreneurs sans aucun horaire) mais deviner comment d’autres pourraient rapporter plus, gratuitement, de préférence!

  • Les experts de l’insee ,hauts fonctionnaires , énarques sont bien les seuls à compter l’autoentrepreneur comme une entreprise. Le seul fait d’enregistrer le n° siren des A E justifie l’mportant travail de l’organisme , il n’y a pas d’autres données disponible
    Bravo pour les illusions et l’enfumage des citoyens contribuables

  • Je suis fondametalement en desacord avec cet article.

    Deja, les entreprises sont utiles, meme si elle ne fournit un travail et un revenu qu’a son associe unique (a supposer que l’entreprise soit rentable). Donc ces entreprisent creent chacune un emploi (non salarie), ce qui est deja pas mal.

    le 2e points, c’est que cette statistique n’est pas pertinente. Peu importe que l’entreprise emploie des slaries ou non lors de sa creation. Ce qui importe, c’est de savoir si elle embauchera a l’avenir ou pas. Pour la plupart des secteurs d’activites, le fondateur commence son activite seul puis embauche quelques annes plus tard pour satisfaire une demande en augmentation, s’il dispose d’une tresorerie qui lui permette d’assumer ce risque.

    N’oublions pas que la plupart des grandes entreprises (a commencer par les GAFA) ont debute avec 0 salarie.

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