Johnny : une cérémonie à la hauteur de l’idole

Un million de personnes recueillies, trois présidents de la République : Johnny a été célébré dans une cérémonie à la hauteur de son personnage.

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Johnny by rufus (CC BY 2.0)

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Johnny : une cérémonie à la hauteur de l’idole

Publié le 9 décembre 2017
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Par Phoebe Ann Moses.

Près d’un million de personnes concentré dans le quartier de la Concorde, 3 présidents de la République présents à la cérémonie, un discours présidentiel… l’événement a été à la hauteur du personnage de Johnny Hallyday : démesuré.

Dans les rues, le public respectueux de Johnny

Dans les rues sont rassemblées des personnes de tous les coins de France : des jeunes, des moins jeunes ; des classes sociales visiblement différentes ; des piétons, des bikers ; des accents du Nord, du Sud ; des people, et des gens. Le public de Johnny, quoi.

Selon les informations qui ont un peu filtré ces derniers jours, Johnny voulait que sa proximité avec le public soit conservée. On se souvient de sa traversée du Parc de Princes en 1993, lui fendant la foule puisqu’il arrivait par la sortie, et devait traverser une bonne partie du public, qui le touchait, lui arrachait les cheveux avant qu’il n’atteigne la scène. Aujourd’hui il restait proche de son public, le cercueil très visible au travers des vitres non teintées du corbillard.

Le discours présidentiel a d’abord été scandé par quelques applaudissements, des « Johnny ! Johnny !  » criés par le public. Puis a été écouté dans un silence respectueux.

La foule immense a d’ailleurs été d’une immobilité et d’un recueillement étonnants : point d’effusion, point de furie, point de déchaînement. Un million de personnes recueillies dans un esprit collectif et bienveillant.

Dans l’église, le public de Johnny, aussi

Si une partie seulement du public a pu assister à a la cérémonie à l’intérieur de l’église de la Madeleine, le reste de la foule, resté dehors dans le froid a tenu à rendre un dernier hommage au chanteur, « parce qu’il nous a beaucoup apporté », phrase revenant sans cesse dans le discours des fans.

Avec beaucoup de pudeur, la cérémonie a été à l’image de Johnny, qu’on disait pudique en dehors des représentations scéniques. Des hommages se sont succédé : de Philippe Labro à Daniel Rondeau (l’écrivain de plusieurs biographies et proche de Johnny) en passant par des lectures de Marion Cotillard, Carole Bouquet, et les émouvants témoignages de Patrick Bruel  qui avait écrit un texte très personnel, apparemment rédigé lorsqu’il avait appris le décès de Johnny ; Jean Réno, qui a lu un poème de Prévert choisi par les filles de Johnny ; et enfin, Line Renaud, visiblement éprouvée par l’idée que Johnny soit parti avant elle, qui avait lancé le chanteur et était sa « marraine de coeur ». Tous les people étaient là, évidemment.

Des grands absents à cette cérémonie : Aznavour, Dutronc et Hardy (représentés par leur fils), et Zazie, sans doute accaparée par le Téléthon.

Les musiciens ont accompagné la cérémonie : les fidèles de toujours : Yvan Cassar, le pianiste ; Mathieu Chedid et Maxim Nucci (Yodélice), les compositeurs des derniers albums ; Robin Le Mesurier, l’éternel guitariste de Johnny. Et c’est sans doute cela le plus émouvant : les musiques jouées sans que la voix de Johnny ne résonne jamais, alors que le public connaît tant les chansons qu’il savait à quel moment on aurait dû l’entendre exploser. L’absence.

A la fin de cette cérémonie, le cercueil traverse l’église en sens inverse, pour partir vers Saint Barthélémy, où reposera le chanteur. Et il est étonnant de voir combien de personnes dans le public de la Madeleine, tentent à ce moment-là, de se pencher pour toucher même furtivement le cercueil lors de son passage : pour emmener un bout de l’idole avec soi…

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  • J’ai eu plusieurs fois les yeux humides.
    Laétitia,grande classe!

  • journée émotionnelles. ..j’ai revu ma vie …du début à maintenant …accompagné par tes chansons. ..A bientôt l’artiste. ..

  • Mon Dieu, ayez pitié de nous

    • Manifestement, Contrepoints a choisi de faire se vautrer, comme les autres, dans le JH.

      • Quelle aigreur!, Jack Shit! Là, vous méritez bien votre pseudo!

      • Je n’ai jamais été un »fan de JH, il faisait partie de ma jeunesse. Mon grand frère avait ses disques, mon père lui écoutait du « musette ». C’était la musique populaire . J’ai été surpris par la suite de rencontrer souvent des « intellectuels » qui l’appréciaient. Certain le cachaient par peur du terrorisme culturel de « intellos » gauchistes de leur fréquentation . Donc la parole s »étant un peu libérée il n’est pas étonnant que des libéraux écrivants pour ce site en soient des fans .Moi j’aime le blues ,en autre ce ,n’est pas si loin . Pour moi le plus rigolard c’est le spectacle des petits premiers de la classe qui discourent et se sont mis en première ligne de la fête… De plus le « mec » m’a toujours été sympathique, il avait de la gueule, et en avait dans la gueule! Comme d’Ormesson en fait! S’ils se retrouvent
        la haut tout çà va bien les amuser et ils doivent avoir en hommes libres ,des choses à ce dire …

  • J’ai bouffé du Johnny à longueur de journée depuis mercredi matin … et je ne le regrette pas.
    Je suis retraité et j’ai donc connu Johnny vers 1964-65 et ai fredonné ses chansons…comme beaucoup.
    Dans la vie active, « étant très peu chanson », je n’ai pas suivi. Mais dès mercredi, à l’instinct, je sentais que l’hommage aurait été aussi colossal.
    Les reportages montrent qu JH représente beaucoup pour tous les âges et couches sociales et je reste admiratif comment il pouvait magnétiser son public. Beaucoup sont devenus fans forcenés après un concert.
    Et je regrette de ne pas avoir assisté à un de ces concerts. Dans ce domaine, il est inégalable : une bête de scène. Merci Johnny !

  • Les commentaires sont fermés.

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