Sortir des idées reçues sur la création de richesse

Il est possible d’inverser la tendance et de placer l’Afrique du Sud sur une trajectoire économique à forte croissance. La responsabilité de notre manque de croissance économique incombe au gouvernement, uniquement et exclusivement.

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Sortir des idées reçues sur la création de richesse

Publié le 23 novembre 2017
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Par Temba Nolutshungu.
Un article de Libre Afrique

La relation entre croissance économique et amélioration du niveau de vie est illustrée par les résultats du dernier rapport sur la liberté économique du monde publié par l’Institut Fraser.

Le rapport classe les pays en fonction de leur niveau de liberté économique. L’Afrique du Sud figure actuellement au 95ème rang sur 159 pays, après avoir occupé le 46ème rang en 2000. Ainsi, la liberté économique en Afrique du Sud a reculé, atteignant la 70ème place en 2005 et la 82ème position en 2010.

Piketty au chevet des inégalités ?

Il est clair que toutes les parties impliquées dans l’élaboration des politiques devraient s’en inspirer pour implémenter des politiques reflétant les plus hauts niveaux de liberté économique.

Cela passe d’abord par l’élimination de certains obstacles à la libération de l’économie que tentent de dresser les dirigeants et les fonctionnaires. Les mesures préconisées pour lutter contre l’inégalité des revenus, telles que proposées par Thomas Piketty dans son livre, Le Capital au XXIème siècle, semblent tenter plusieurs politiciens.

Piketty préconise essentiellement des mesures fiscales redistributives punitives qui ciblent les personnes les plus riches et les entreprises. De telles mesures auront pour conséquence de décourager l’accumulation du capital et de pousser le capital entre les mains des riches à migrer vers d’autres marchés plus favorables aux entrepreneurs.

Tuer le capitalisme par l’impôt

La thèse de Piketty fait même écho aux propos du fondateur du communisme, Karl Marx, qui a déclaré :

Il n’y a qu’une seule façon de tuer le capitalisme, par les impôts, les impôts et plus d’impôts.

Il est également conforme à la déclaration du défunt dirigeant communiste de Russie, Vladimir Lénine :

La manière d’écraser la bourgeoisie est de les broyer entre la meule de la fiscalité et l’inflation.

La thèse de Piketty ne fonctionnera pas parce qu’elle contraste fortement avec la réalité de la nature humaine. Les individus sont dotés de facultés, de goûts, de préférences et de priorités différents. Ils se lancent dans toute une diversité d’efforts socio-économiques pour mener une vie relativement heureuse et jouir du bonheur.

Le rôle du risque

Lorsqu’ils sont libres d’exploiter leurs ressources internes, les résultats se manifestent naturellement avec diverses manières. Certains se lancent dans des projets d’affaires, même s’ils courent de grands risques car il n’y a aucune garantie de succès.

L’existence du risque, et son degré, explique pourquoi les entrepreneurs sont rares dans n’importe quelle communauté ou pays. La plupart des gens cherchent un moyen moins risqué de gagner un revenu en choisissant de travailler dans des entreprises commerciales établies.

D’autres personnes préfèrent poursuivre des initiatives dans d’autres sphères de l’activité humaine telles que les activités sportives, la musique et les beaux-arts. Sans surprise et inévitablement, les différentiels de revenus refléteront les différentiels dans les caractéristiques individuelles.

Piketty nie cet aspect de la nature réelle des humains, car, en substance, sa proposition contredit la liberté économique. Comme le disait si bien Aristote, le philosophe grec (384 – 322 avant JC) :

La pire forme d’inégalité est de rendre des choses inégales égales.

La discrimination positive n’apporte rien

Une autre idée reçue pour stimuler la croissance d’une économie est de favoriser la discrimination positive. Les preuves empiriques abondent quant à l’inefficacité de cette politique. En effet, dans tous les pays où les politiques de discrimination positive ont été mises en œuvre, les résultats ont été totalement contre-productifs.

Les États-Unis en sont un bon exemple. Après plus de cinquante ans de politiques de discrimination positive, mises en œuvre pour renforcer les chances sociales d’un groupe bénéficiaire ciblé, celui des Noirs/Afro-Américains, ces derniers occupent le dernier rang dans l’échelle socio-économique.

Au sommet, se trouvent les ethnies américano-asiatiques, suivies par les Blancs, puis les ethnies latino-américaines, puis les Noirs. Malgré toute cette aide, ils sont toujours à la traîne.

Dans le monde entier, les politiques de discrimination positive n’ont profité qu’à des élites politiquement connectées. En Afrique du Sud, toute une pléthore de politiques devrait être abrogée parce qu’elles nient les libertés économiques des individus et ont donc un impact négatif sur le bien-être socioéconomique du pays.

La liberté économique au chevet de la pauvreté

La liberté économique est définie par les principes fondamentaux de liberté de choix, de protection de la propriété privée, de l’échange volontaire et de la libre concurrence. Les politiques respectant ces principes lanceraient tout pays sur une trajectoire de croissance économique élevée et de bonheur global.

C’est exactement ce qui s’est passé en République populaire de Chine. En commençant à Shenzen, dans la province de Guangdong, avec la libération du secteur agricole des griffes de l’État.

À partir de 1972, Deng Xiaoping, à la tête de l’État communiste, a mis en œuvre l’expérience de marché libre la plus radicale (sans précédent) dans les zones économiques spéciales/Zones de libre-échange. Le résultat, selon la Banque mondiale, a été, en quelques décennies, la sortie de la pauvreté de plus de 500 millions de Chinois.

La responsabilité des dirigeants

Oui, il est possible d’inverser la tendance et de placer l’Afrique du Sud sur une trajectoire économique à forte croissance. La responsabilité de notre manque de croissance économique incombe au gouvernement, uniquement et exclusivement. Cela ne peut pas être assez souligné.

Mettre les échecs de ce pays sur le compte de l’apartheid, du colonialisme, de l’impérialisme et du concept absurde discrédité du monopole blanc du capital ou de certains industriels blancs particuliers, est un subterfuge pour détourner l’attention de la responsabilité des dirigeants et de leurs acolytes qui sont entièrement impliqués dans ce désordre.

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