Surprise ! Le chauffage électrique est écologique

Qui l’eut cru ? Contrairement à certaines affirmations péremptoires, le chauffage électrique en France (avec pompe à chaleur ou non) n’émet pas, ou peu, de gaz à effet de serre, ni de polluants atmosphériques.

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Surprise ! Le chauffage électrique est écologique

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 octobre 2017
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Par Michel Gay.

Pendant les trois jours ouvrés d’été du mercredi 6 au vendredi 8 septembre 2017, la puissance minimum appelée a été d’environ 40 gigawatts (GW) à 4h00 du matin (pas de chauffage électrique, peu de climatisation et de froid industriel).

La puissance maximum durant cette période sans chauffage se situe toujours vers midi : elle a été d’environ 55 GW, soit un écart de 15 GW. (Certains jours, l’écart peut varier jusqu’à 20 GW).

Le soir vers 19h00, le pic de consommation est moins prononcé qu’en hiver car l’éclairage naturel est encore important et les repas sont étalés sur une plage de temps plus importante.

Pendant les trois jours ouvrés les plus froids d’hiver du mercredi 18 au vendredi 20 janvier 2017, la pointe de consommation a été d’environ 93 GW vers 19h00. Le « creux » d’environ 78 GW se situait vers 4h00 du matin, soit un écart également de… 15 GW.

Surprise : l’écart maximum entre les pointes de consommation d’hiver et d’été est du même ordre de grandeur (15 GW), malgré le chauffage électrique important en France.

Le chauffage électrique ne peut donc pas être accusé d’être le principal responsable de la pointe de consommation, même s’il y participe comme tous les autres appareils électriques.

De plus :

1) durant les trois journées d’été du 6 au 8 septembre 2017, les rôles de l’hydraulique (+4 GW), de la diminution de l’export d’électricité nucléaire (+4 GW également), et du solaire (+3 GW), soit 75% de l’écart (+15 GW), ont été prépondérants.

2) Durant les trois journées de « pointe » d’hiver du 18 au 20 janvier 2017, l’hydraulique (+9 GW) a fourni plus de la moitié (60 %) de l’écart (15 GW) entre la pointe de 19h00 et le creux de 04h00.

Le chauffage électrique ne peut donc pas être accusé non plus d’être le principal responsable des émissions de polluants, ni de gaz à effet de serre, notamment le CO2.

L’observation de la réalité montre au contraire que :

  • la pointe n’est due qu’à des causes extérieures au chauffage électrique (qui fonctionne quasiment en base). Les pics de consommation sont couverts par de faibles appoints d’énergies fossiles. Même lors des pointes de consommation hivernales d’électricité, les émissions de CO2 restent faibles en France sur plusieurs jours (environ 100 g/kWh du 18 au 20 janvier 2017 pour une moyenne annuelle de 58 g/kWh). En revanche, elles sont six à dix fois plus élevées en Allemagne[3] (560 g/kWh en moyenne annuelle, et plus de 600 g/kWh en pointe).
  • la production hydraulique et la diminution de nos exportations d’électricité nucléaire assurent la plupart du temps l’essentiel des besoins pour combler l’écart entre la pointe et le creux de consommation.

Import – export d’électricité

1) Lors des trois journées de pointe du 18 au 20 janvier 2017, la France a été légèrement importatrice la nuit (moins de 1 GW) pour participer à l’alimentation de ses stations de transfert d’énergie par pompage (qui « pompaient » jusqu’à 2 GW). Elle a aussi été exportatrice vers 16h00.

2) Lors des trois journées d’été du 6 au 8 septembre 2017, la France a été exportatrice en permanence avec une pointe à 13 GW (le maximum techniquement possible) le 6 septembre à 4h00.

En résumé

  • Le parc de production nucléaire est optimisé puisqu’il assure, avec l’hydraulique et un faible apport de thermique fossile et d’importation, l’essentiel des pointes de consommation.
  • Le chauffage électrique (avec ou sans pompe à chaleur) est essentiellement assuré par des productions non émettrices de CO2 (principalement le nucléaire et l’hydraulique), même pendant les pointes d’appel de puissance d’hiver. Il est donc particulièrement écologique en France !

 

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  • Il faudrait diminuer le cout de l’électricité afin d’orienter les consommateurs vers l’énergie électrique plutôt que le mazout, le bois, le gaz, mais c’est un autre problème

    • Il faudrait surtout que la taxation de l’énergie suive la règle commune : uniforme et comparable à celle de n’importe quel produit non-énergétique. La taxation punitive ou d’incitation comportementale n’a que des effets pervers.

  • seul le chauffage aux granulés de bois est écologique

  • Michel , je vous aime bien ; pas parce que vous vous appelez GAY, mais parce que je suis pro-nucléaire comme vous ; je pensais que vous étiez aussi climato sceptique puisque vous soutenez les climato réalistes , et c’est bien ; mais vous faites une grossière erreur tactique , erreur déjà faite par le collectif « Sauvons le climat » ; en effet, ce collectif avait pour but de sauver le nucléaire , plus que le climat mais n’avais pas saisi la philosophie des écologistes représentés surtout par le mouvement Greenpeace ; ces gens sont des rétrogrades pour qui le CO2 ou l’atome sont aussi nocifs pour l’humanité , l’un comme l’autre ; alors essayer de promouvoir le nucléaire en leur disant que celui-ci ne produit pas de CO2, c’est passez à côté de la plaque ; il est inutile de vouloir faire comprendre quoi que ce soit à des gens qui veulent faire rouler les voitures à l’électricité ( comme vous d’ailleurs ) et supprimer les centrales nucléaires en se rabattant sur des énergies intermittentes et secondaires
    Alors quand vous écrivez « Le chauffage électrique ne peut donc pas être accusé non plus d’être le principal responsable des émissions de polluants, ni de gaz à effet de serre, notamment le CO2. » vous conforter ces gens dans leur idée que le CO2 est un gaz diabolique , que le chauffage au bois , au gaz ou au fuel pollue et réchauffe la planète ; vous savez sans doute que toute conversion d’énergie primaire ( nucléaire compris) en électricité n’a qu’un rendement de 30 à 40 %, alors qu’en brûlant du fossile ou du bois , vous récupérer tout.
    Alors de grâce arrêtez cet amalgame entre évolution climatique et transition énergétique ; on peut parfaitement faire comprendre aux gens que, vu la finitude des fossiles, il faudra choisir, dans un futur pas trop éloigné, entre une promotion du nucléaire ou une décroissance évidente et ceci quels que soient les changements climatiques

  • michel Gay tente de demontrer l’indémontrable, il suffit de comparer les deux périodes sur eco2mix pour constater que l’augmentation de la production de base entre les deux périodes est en bonne partie due à une production de base fossile (gaz,fioul,charbon). ces combustibles auraient été brulés pour du chauffage directement on en aurai utilisé 3 à 4 fois moins.
    Outre le fait de promouvoir l’energie de chauffage la plus couteuse, il promeut aussi (avec notre mix energétique actuel) la plus polluante

  • Le chauffage électrique est en France, peu émetteur de GES. Voilà la seule chose qu’on puisse réellement affirmer. Le traitement des déchets d’une part, et d’autre part l’espérance mathématique de l’accident nucléaire (dommages considérables pour certes, une probabilité d’occurrence faible) rendent difficile l’attribution du terme écologique à l’électricité nucléaire…

    • le chauffage electrique est en france peu émeteur de GES en moyenne, si on fait une étude marginale c’est tout autre chose !
      cela signifie entre autre que l’on est très loin de l’optimum et que pour consommer globalement moins de fossiles il faudrait diminuer fortement la part du chauffage électrique.
      Je ne peux que conseiller la consultation de http://bilan-electrique-2016.rte-france.com/consommation/14-2/#
      qui est une base un peu plus sérieuse de cet article pour comprendre les divers enjeux

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