Au siècle de l’information, abolissons les redevances !

La plupart des pays occidentaux sont restés figés sur un système de financement sous forme de redevance qui distribue arbitrairement un montant prélevé par les possesseurs de téléviseur ou de radio.

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Au siècle de l’information, abolissons les redevances !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 19 octobre 2017
- A +

Par Frédéric Jollien.

« Aucune autorité humaine ne saurait instituer la vérité par décret […]car celle-ci transcende l’autorité humaine. » (Karl Popper, Des sources de la connaissance et de l’ignorance)

Dans de nombreux pays, la politique médiatique redevient un sujet central. Les journaux subissent des pertes substantielles et il en va de même pour les radios et les chaines de télévision qui perçoivent une diminution importante de leurs revenus publicitaires.

Face à la disparition de certaines entreprises, aux restructurations nécessitant des licenciements et à la perte de crédibilité des journalistes auprès de l’opinion publique, la politique médiatique est au centre des attentions.

Ambiance politique catastrophique

Il est étrange qu’à l’heure d’internet, de wikipedia et du développement de tous les moyens de communication à distance, l’ambiance politique soit à hurler à la catastrophe. En réalité, les médias sont face à une massive disruption de leur secteur industriel par l’arrivée des réseaux sociaux et de l’internet en général. La réalité n’est pas à la disparition des médias mais bien à leur démultiplication.

Ces dernières années, l’avènement du numérique a apporté de profonds changements : les coûts de production ont fortement baissé et les contenus peuvent être transmis par d’autres supports.

Où que l’on soit, l’internet nous donne accès à différents contenus médiatiques – articles de presse, radio et télévision ou nouveaux médias électroniques. L’internet fait converger les médias, si bien que les produits médiatiques se retrouvent en concurrence directe.

Le mode de financement public en question

Face à ces changements, le mode de financement public est remis en question car il ne correspond plus à l’air du temps. Les tendances varient cependant massivement entre les pays.

Les pays comme la France vont plutôt vers une distribution d’argent public plus élargie : des médias papiers, à la télévision en passant par le soutien des jeunes youtubeurs. D’autres comme la Pologne ou la Hongrie renforcent l’intervention de la politique dans les médias, leur dictant la ligne éditoriale à adopter.

Au contraire, la Nouvelle-Zélande a opté pour un mode de financement purement commercial qui permet une meilleure concurrence et une grande liberté aux consommateurs sans les écraser sous des taxes distributives, et sans grande intervention politique sur leur contenu.

L’abolition de la redevance

Mais la plupart des pays occidentaux sont restés figés sur un système de financement sous forme de redevance qui distribue arbitrairement un montant prélevé par les possesseurs de téléviseur ou de radio. Cette distribution est influencée par les lobbys des chaines médiatiques subventionnées qui luttent chacune à leur façon pour mettre la main sur une plus grande part du trésor.

Face à ce système figé d’un autre siècle et n’ayant plus aucune cohérence, de nombreux think tanks proposent sa pure abolition. En Allemagne, l’Institut Prometheus a lancé une campagne en 2015 pour l’abolition de la redevance. Au Royaume-uni l’Institute of Economic Affairs propose de privatiser la BBC et de supprimer la taxe médiatique obligatoire.

En Suisse, un mouvement citoyen a même récolté suffisamment de signatures pour une initiative populaire visant l’abolition de leurs redevances. Le peuple suisse devra se prononcer durant l’année 2018.

L’indépendance ne se décrète pas

Les entreprises publiques bénéficiant de cette clientèle captive se défendent en argumentant sur la nécessité de l’indépendance de l’information. Cependant, chacun à ses liens d’intérêts et ses biais cognitifs et idéologiques. L’indépendance ne peut se décréter par la loi, elle se construit par un processus de débat critique et d’opposition des points de vue.

La soumission des citoyens à certaines entreprises médiatiques ne fait plus aucun sens au XXIe siècle. Les citoyens doivent être autorisés à faire des choix sur les contenus qu’ils désirent supporter afin qu’ils développent leur responsabilité morale et critique sur la validité des informations transmises par les médias. C’est la seule voie vers un marché de l’information équitable et juste et qui respecte les citoyens.

Voir les commentaires (5)

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  • C’est le passage d’un système à l’autre qui va être rigolo.
    Les chaines publics auront beaucoup de mal a trouver des partenaires privés pour compenser l’argent gratuit de nos impôts. Ils vont se démener comme des diables pour faire capoter le projet en déversant tout leur venin sur toutes les ondes de France et de Navarre.
    Par la même occasion, il faudra aussi penser aux subvention de la presse écrite.
    Allo ? Monsieur Darmanin ? vous cherchez toujours à économiser 4,5 milliards ?

    • @ GN

      Je dois avouer qu’il est bien agréable de voir un programme de « l’officiel » français non interrompu par des publicités répétitives! Cela a évidemment un coût (auquel, paradoxalement, je ne participe pas comme étranger hors de France et captant par satellite). Il n’en va pas de même des émissions « faites maison » plus « orientées »!

  • ok GN…suprrimons les subventions de la presse écrite et la niche fiscal des journalistes agréés. ..
    de toute manière les gens ne les écoutent plus ..ils sont là pour informer et laisser le choix d’avoir leur jugement propre ..

  • Le cas France Inter est passionnant et exemplaire. C’est une radio publique à bien des égards remarquable, souvent originale et intéressante, avec un contenu culturel respectable. Hélas c’est aussi un nid de vipères gauchistes, qui utilisent l’attractivité (et la puissance technique) de leur antenne pour faire passer des messages politisés absolument consternants et à sens unique, en violation permanente avec l’obligation de neutralité du service public. Le tout en grand partie financé par les contribuables! Tout cela doit être privatisé au plus vite, et les subventions éliminées…

    • @ Hank.R
      Je ne sais pas si vous savez combien de temps dure la transmission d’un long métrage (1H30 à 1H45, habituellement) à la télé aux U.S.A., avec les pauses « pub »?

  • Les commentaires sont fermés.

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