Passoires thermiques : Nicolas Hulot veut punir les pauvres

En prétendant lutter contre les passoires thermiques, Nicolas Hulot va très exactement tabasser fiscalement les pauvres et les moins bien lotis.
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Immobilier à Paris by Luc Mercelis(CC BY-NC-ND 2.0)

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Passoires thermiques : Nicolas Hulot veut punir les pauvres

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 9 octobre 2017
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Pour faire disparaître la pauvreté, vous avez deux options : enrichir les pauvres, ou les harasser jusqu’à ce qu’ils disparaissent du paysage (par la fuite ou la mort). C’est apparemment cette dernière option que choisissent nos « amis » socialistes avec une constance effarante : Nicolas Hulot, écolo-socialiste en diable, vient de trouver une idée géniale pour encore accroître la pression sur les classes laborieuses.

Dans la lutte contre ces pauvres encombrants, quoi de mieux que de s’attaquer à l’immobilier ? C’est un angle d’attaque fort pratique : il a déjà été utilisé avec application par un nombre considérable de ministres et d’élus dans l’Histoire et offre donc une vaste surface de bombardement législatif. En outre, tout le monde sait que les pauvres ne sont pas si pauvres que cela s’ils sont propriétaires de leur logement, pardi ! De surcroît, une victime pas trop pauvre possédant un logement, c’est une cible fixe, toujours plus facile à viser. Enfin, toute opération de pilonnage fiscal contre ces populations pourrait bien rapporter des thunes dans l’escarcelle de l’État ; ça tombe bien : il en manque (toujours).

C’est donc sans surprise que notre hélicomane chlorophyllophile a choisi de taxer les passoires thermiques.

Pour faire passer la pilule, notre homme ne présentera pas cette avancée fiscale évidente comme un nouveau chapitre dans la lutte contre les pauvres mais utilisera l’argument de la transition écologique : on va accélérer la rénovation thermique des bâtiments à grands coups de taxes derrière la nuque, c’est lui qui vous le dit !

Pour cela, le ministre Hulot continue sur sa lancée du Plan Climat présenté il y a quinze jours dans une bouffée de fumée bio-compatible éco-consciente : comme les précédentes mesures se traduisent toutes par l’ouverture en grand des robinets à pognon et une prodigalité des phynances publiques qu’un pays pourtant exsangue ne devrait pas trop se permettre, il fallait s’attendre à un vague rééquilibrage. Puisqu’on distribue d’un côté, il va bien falloir collecter de l’autre.

Pour cela, le ministre propose plusieurs pistes. Elles seront noires, comme au ski, c’est-à-dire pentues, glissantes et particulièrement dangereuses pour le portefeuille moyen du contribuable concerné.

On trouve ainsi la création d’un bonus-malus portant sur la fiscalité des bailleurs, vaguement calqué sur le modèle automobile : on taxe plus lourdement un propriétaire de logement aux performances énergétiques médiocres (mauvaise isolation, chauffage pourri, …) que celui d’une bâtisse aux bonnes normes. Bien évidemment, on comprend ici à demi-mot que les propriétaires de petites maisons énergivores, construites à prix modérés il y a 20 ou 30 ans ou plus encore, en seront pour leurs frais. Les voilà obligés de faire des travaux (ce qui leur coûtera inévitablement de l’argent dont on voit mal pourquoi ils ne se rembourseront pas en augmentant leurs loyers). S’ils n’en font pas et qu’ils continuent de louer sans rien changer, il n’y a bien sûr aucun risque que cette nouvelle taxe fasse monter leurs prix de location. Aucun, c’est évident.

Comme l’imagination est véritablement au pouvoir, monsieur Hulot propose aussi d’obliger les propriétaires à faire des travaux avant toute vente, au risque de pénalités via l’augmentation des droits de mutation. Là encore, les populations les plus aisées, qui auraient de toute façon fait les travaux pour tirer le meilleur prix de leur vente, ne verront aucune différence après le passage de la tempête Hulot. Les autres, en revanche, pourront pleurer sur leur bien dont la valeur dégringolera au moins à valeur de la taxe prévue. Bien fait. Ils sont pauvres.

Plus amusant encore, dans le cadre d’un logement en location, les coûts de chauffage pourraient être partagés entre le locataire et le propriétaire si la facture est jugée trop élevée du fait d’une importante déperdition énergétique. Voilà qui n’incitera absolument pas le locataire à « favoriser » cette déperdition dans tous les cas où la prise en charge du propriétaire pourra lui faire baisser sa facture de chauffage plus que l’augmentation d’une déperdition habilement construite… Je prédis que certains locataires vont devenir très bons en études thermiques de leur logement… La rentabilité d’un logement loué pourrait s’en trouver amoindrie, et certains propriétaires pourraient peu goûter à la plaisanterie, retirant leur bien d’un marché locatif pas du tout tendu et dans un pays où la pénurie de logement n’existe absolument pas.

Tout ceci vous paraît fort mal emmanché ? Ces différentes propositions semblent ressembler à un nouveau largage de bombes sur le marché de l’immobilier ? C’est normal, mais ce n’est pas tout. En effet, si tout ceci ne suffit pas, Hulot menace d’imposer un « passeport énergétique » aux plus mauvais élèves, ces « passoires énergétiques » qui auront pour obligation d’être rénovées. Grâce à ce passeport, le propriétaire qui n’avait pas les moyens de mettre son bien aux normes trouvera un compte en banque joliment garni, des entreprises de travaux libres et bon marché, des ouvriers compétents et une administration au top pour l’aider à réaliser une belle transition écologique. Et une licorne.

Normalement, à ce point de la description, on se dit que notre monsieur Hulot est décidément un sacré blagueur ou un darwinien de la plus belle espèce qui sélectionnera les plus aptes à payer ces nouvelles taxes ; ♩ désolé ♪ les pauvres ♬ vous allez mourir ♫, mais détendez-vous : c’est pour la bonne cause écologique.

Eh oui. Mais ce serait oublier qu’en plus d’un fieffé vendeur de shampoings douteux, notre baroudeur hélicomane est aussi doté d’une intrépide capacité à raconter des carabistouilles plus grosses que lui : non seulement, il va dissoudre les pauvres dans les taxes (est-ce mieux que dans l’acide ?), mais en plus se fixe-t-il un objectif de rénover en dix ans toutes ces « passoires thermiques » occupées par les ménages les plus modestes, soit entre 7 et 8 millions de logements en France.

Afin de bien situer l’ampleur du défi, il est utile de rappeler que les deux ouragans immobiliers du précédent quinquennat, Delphine-B et Cécile-D, s’étaient fixés des objectifs de 500.000 logements rénovés par an, pour constater à la fin que cet objectif n’était pas atteint à 107.000 logement près (plus de 20%).

Avec une barre placé 16 fois plus haut et des propriétaires déjà complètement outrés, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?


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  • Merci H16 cela rafraichi bien les idées.. et les biens.

  • Quand on voit comment est fait le « diagnostic énergétique » pour un logement ancien (antérieur aux années 60, si je me souviens bien) ça relève juste de la vaste blague : pour ceux qui ne le sauraient pas, ce « diagnostic » est fait exclusivement en se basant sur les factures de consommation d’énergie. Peut-être pondéré par la taille du logement. Mais le nombre d’occupants est ignoré dans l’opération (un oubli du décret qui indique les modalités de calcul, sans doute…).
    Bref, pour vendre un logement ancien, il vaut mieux être un veuf âgé qu’un couple avec 2 enfants, le DPE sera beaucoup plus sympa.

  • Une question me taraude le ciboulot, ces maisons et appartements passoires, existent elles vraiment …ça date de 1976 l’isolation des maisons ,plus de 40 ans !

    • Il me semble bien qu’à l’issue du Grenelle de l’environnement, on a accueilli par de grands cris de joie le renchérissement de 30 à 60% des logements qui les rendrait enfin écolo-compatibles. Quand on aime, on ne compte pas !

    • Euh, il y a plein de constructions qui sont bien plus anciennes !
      Je suis contre une nouvelle taxe ou un nouveau système de bonus/malus mais c’est vrai qu’il y a un paquet d’habitations sur lesquelles remplacer les vieilles fenêtres par des neuves n’est pas un luxe excessif (je n’ai pas d’actions chez KparK ni Lapeyre).

  • Je crains pour vous h16 que votre fréquentation importante avec les idées socialistes, pour mieux nous les présenter dans votre style toujours aussi plaisant, n’ait fini par avoir des conséquences sur vous : votre arithmétique se met à ressembler à la leur.

    La barre que s’est fixé M. Hulot n’est pas 16 fois supérieure à celle des ses prédécesseurs, mais seulement 1.4 fois (40%) : son objectif est de 7M sur dix ans, ce qui fait une moyenne de 700 000 par an comparé à 500 000. 😉

    • Euh, y aura pas les artisans ni les ouvriers nécessaires à ce bouzin Kooniens.
      À moins de prendre des Polonais … Oh les vilains, méssants, très très méssants Polonais qui feront mieux leur travail que les Grançais…

    • Le nombre de logements « rénovés » décompté par les pouvoirs publics est probablement une farce grotesque. Ce n’est pas parce que vous avez changé les fenêtres que le logement est rénové, ni même fait un bouquet de travaux à la noix fiscale…. Les vieux logements (par ex années 30 – 60) ont TOUS les défauts… murs, mode de chauffage, toiture, sous-sol, ouvrants etc….. Donc les à moitié rénové sont encore à rénover… et ne trouveront jamais grâce aux yeux des ecolo. Donc les chiffres données ne sont que des enfumages.

      • Quel est la rapport avec la choucroute ? Je ne discute pas de l’objectif affiché de Hulot ou des ourangans qui l’ont précédé, ni du taux de logements rénovés annoncés par les pouvoirs publics, mais d’une bête erreur de calcul de H16. 😉

        Hier, Contrepoints a publié un article sur les affirmations fallacieuses de En Marche sur le climat qui dénonçait un travestissement des chiffres (pour tromper sciemment ou non, telle est la question).

        H16 conclue son article en disant en substance : les politiques précédentes ont déjà échoué en menant les propriétaires au bords du dégoût (ce qui est une constante avec le socialisme), et là il veut multiplier l’objectif par 16. Sauf que l’objectif est « seulement » multiplié par 1.4.

        Si je doute peu que les écolos marcheurs cherchent à tromper sciemment leur monde, je ne pense pas que ce soit le cas de H16, et je note juste qu’il est dommage de reproduire leurs travers. 😉

        • Il me semble sans intérêt d’attacher de l’ importance aux erreurs de détail de ce type d’article tant que l’argumentation de fond tient debout. L’article va à l’essentiel, ce qu’il dit est censé, et comme le dit un proverbe chinois pour nous garder d’un perfectionnisme inutilement épuisant : « C’est assez ».

    • 7 à 8 miyons…14 à 16

  • Pour compléter ce dispositif hulotesque particulièrement ingénieux et qui sent bon la pastèque, je propose un crédit d’impôt que je qualifierai volontiers de (ré)compensatoire pour les passoires.
    Qui dit passoire dit plus de consommation énergétique donc plus de CO2 émis donc … plus de réchauffement climatique !
    Et donc, nous y voilà, moins de besoin à terme de chauffage.

  • je ne comprends pas , que veux dire au juste posséder une maison?
    Je croyais vaguement que quand on possédait un truc on pouvait peu ou prou faire ce qu’on voulait avec…

    • De l’histoire ancienne !
      Vous avez bien vu à Paris, ou dans d’autres capitales européennes : vous n’êtes plus autorisé à louer votre appartement plus de quelques mois par an via Arbnb !
      Et votre bagnole, pourtant dument homologuée en son temps, si elle est trop vieille, n’est plus autorisée à circuler en semaine.
      Votre corps lui-même ne vous appartient pas : interdiction larvée de la prostitution, lutte contre les drogues, programme de vaccination, ceinture obligatoire…
      Il y a toujours de « bonnes » raisons pour rogner sur les grands principes de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen !

  • De toute façon, les diagnostics énergétiques sont tellement réalistes… certains spécialistes vont fournir une évaluation objectivement volontariste » tant que les propriétaires ne comptent pas vendre.
    Au final, seuls les honnêtes petits propriétaires avec leurs scrupules se feront ruiner

  • La solution existe : supprimer les 1000 offices hlm et leurs foncières logements et vendre au moins les 2/3 des logement dit sociaux. Ils des fabricants de pauvreté, de corruption et de corporatisme et contrairement aux oligarques je sais de quoi je parle ayant visité pendant plus de 40 ans des entreprises et collectivités du bâtiment. Et oui, comme le disait M. Einstein : »les problèmes ne peuvent être par ceux qui les ont crées »

    • Ma petite fille habite un logement social depuis deux ans qui était neuf à son entrée. Le chauffage au gaz est individuel
      Sa chambre étant dans un angle de l’immeuble au Nord est un véritable frigidaire. La fenêtre fermé mal
      Malgré le chauffage d’appoint elle se gèle
      Ses différentes plaintes sont restées sans effet
      Les gérants de l’immeuble vont-ils payer une taxe amende?

      • Le but du Nike à cul haut, ce n’est pas de réparer les désagréments de votre fille, c’est de punir ceux qui ne sont dans le système. Il en a rien secouer, il trottine après son idée fixe. En Suisse et au Luxembourg, les isolations externes de 15 à 20 cm d’épaisseur sont courantes. Un R de 6 courant, parfois 10.
        Il doit voir cela avec son œil torve et la bave lui coulant du bec.
        Imaginez tout ce pognon, ils pourront continuer à se payer grassement et faire la fête sur votre dos. Restez bien docile SVP. Ne mouftez pas.

  • la France est excédentaire en énergie nucléaire, ou est le problème. La liberté consiste a me laisser dépenser ce que je veux. Si je trouve que je dépense trop en énergie, je prends les mesures nécessaires, et si la facture énergétique ne me gène pas pouquoi m’emmerder.

    • Parce que les Français votent en priorité pour ceux qui leur permettront d’emmerder leur prochain.

    • En temps que propriétaire occupant, pour l’instant, vous ne devriez pas être concerné.
      Les mesures envisagées par le ministère de l’écologie concernent au premier chef les bailleurs.
      Cependant, il est plus que probable qu’un jour ou l’autre, vous devrez aussi payer une taxe pour avoir le droit de jeter votre énergie par la fenêtre (mal isolée).
      Les taxes sur les bagnoles, la fin annoncée du moteur à essence/gazole, les ampoules à incandescence mises au rebut, la promotion des énergies renouvelables etc. nous le rappellent tous les jours : l’Etat pousse à la frugalité énergétique et tous les moyens lui sont bons.

  • quand il en aura fini avec les logements énergivores , il s’en prendra à la plomberie ; robinetterie , WC non conforme même si ça fonctionne bien hein ….toujours beaucoup d’immagination quand il faut de l’argent frais à l’état ;

  • Si les pauvres sont pauvres, c’est de leur faute …. ils n’avaient qu’à être riches … CQFD
    Si le code du travail est devenu aussi obèse, les normes environnementales vont très vite le devenir et la norme de 2000 sera obsolète en 2005, celle de 2005 en 2010 … and so on …. ou comment créer artificiellement un marché …
    Quand je vois travailler les « experts » qui établissent la note d’un logement ou d’une maison je pense que les pouvoirs publics sont complètement en coma dépassé … il faut les débrancher … ça, au moins, fera des économies

  • Imaginez ne serait-ce qu’un instant le nombre faramineux de bulldozers électriques, pour un écolo digne de ce nom il faut qu’ils soient électriques, nécessaires pour raser tous ces immeubles vétustes à Paris ou ailleurs …
    Que faire des gravats ?
    Une suggestion: boucher le trou de Bure et pour y aller des camions électriques ou à pédales

  • Les propositions de Hulot s’inscrivent dans une logique mafieuse. La transition écologique n’est qu’un moyen parmi d’autres pour créer un nouveau gisement de racket de la population. Les pouvoirs publics et les corporations organisent la pénurie de formation professionnelle, la pénurie de professionnels sérieux, la pénurie de biens et services de qualité pour entretenir les conditions de ce racket. Le pays en meurt et ils en vivent.

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