Seulement 4 universités françaises dans le top 100 européen !

Pourquoi les universités françaises sont-elles si mal classées en Europe ?

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Université Montpellier 3 by Camille Stromboni(CC BY-ND 2.0)

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Seulement 4 universités françaises dans le top 100 européen !

Publié le 16 juillet 2017
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Par Marc Lassort
Un article de l’IREF-Europe

Parmi les 200 meilleures universités européennes, la France ne possède que 4 établissements supérieurs. Dans le dernier classement du Times Higher Education (cf. le tableau en fin d’article), la première université française n’arrive qu’en 12ème position, loin derrière les universités du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore de la Suisse. Pour que les universités françaises soient mieux classées à l’international, il faudrait les rendre libres, autonomes et prêtes pour la concurrence !

Le classement des 200 meilleures universités européennes par le Times Higher Education est sans appel : le Royaume-Uni domine très largement en remportant le quart des universités présentes dans le classement (46/200) ; et le top 8 est composé exclusivement d’universités britanniques à l’exception de la quatrième place, occupée par l’ETH de Zurich (Suisse).

La France est quant à elle complètement déclassée, avec seulement 4 universités présentes dans le top 100 (contre 20 pour l’Allemagne et 31 pour le Royaume-Uni…) et 15 dans le top 200. La première université française du classement, à la 17ème place, est en fait une grande école : l’École normale supérieure (ENS). Il est tentant pour de nombreux observateurs d’attribuer la piètre performance française à la méthodologie utilisée par le journal. Ce serait hélas réducteur et trompeur, car le déclin de la qualité de l’enseignement supérieur est réel, et les causes sont à chercher dans l’absence de liberté universitaire dans notre pays.

Méthodologie du classement des universités

La méthodologie utilisée pour évaluer les performances des établissements universitaires est un ensemble de 13 indicateurs regroupés au sein de domaines comme la qualité pédagogique, l’excellence de la recherche, le nombre de citations dans les revues universitaires, le niveau d’internationalisation et le degré de relation avec l’industrie et l’innovation.

Les choix des indicateurs statistiques sont bien plus pertinents que pour le classement de Shanghai, qui est souvent critiqué pour favoriser les institutions de grande taille et les universités tournées vers les sciences dures. Pourtant, on sent déjà venir les critiques quant au caractère fortement anglophone de la recherche scientifique actuelle, puisque l’essentiel des publications académiques de haut niveau sont publiées en anglais.

Mais des pays non-anglophones comme l’Allemagne, les Pays-Bas et même la Suisse ou la Suède, qui sont pourtant handicapés sur un plan démographique, excellent dans ce classement des universités.

Si de nombreuses universités françaises ont un fort degré d’internationalisation et que les publications des chercheurs français sont régulièrement reprises et citées, les établissements accusent souvent un retard important en matière de qualité de l’enseignement et de la recherche, qui sont pourtant les deux fonctions fondamentales de l’enseignement supérieur.

Les universités souffrent d’une mauvaise réputation auprès de la communauté des chercheurs, le nombre de publications académiques est relativement moins élevé que dans les pays voisins, le financement de la recherche est relativement limité et l’environnement pédagogique est peu attractif pour les étudiants nationaux et étrangers.

Réformer les universités : sélection, autonomie, financement

La situation actuelle de l’enseignement supérieur en France mérite des réformes profondes. Le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, qui réussissent particulièrement bien dans le classement, font par exemple bien davantage confiance au financement privé que la France (voir graphique).

Même si les universités britanniques sont généralement publiques, les établissements sont complètement indépendants du ministère de l’Éducation, à la différence des universités publiques françaises et de la plupart des grandes écoles.

Le système dual français des grandes écoles et des universités a d’ailleurs consacré la domination des grandes écoles au détriment des universités : on y trouve une meilleure qualité de l’enseignement et des formations, une attractivité supérieure des meilleurs professeurs, une qualité de recherche, une meilleure intégration professionnelle et une meilleure reconnaissance internationale.

La présence de l’ENS dans le top 20 le démontre. Le système des grandes écoles est caractérisé par une plus grande sélectivité, une concurrence forte, et de meilleures relations avec le monde économique. Il serait donc souhaitable d’étendre les modes d’organisation, de financement, de sélection des élèves et de recrutement des professeurs des grandes écoles aux universités publiques.

De plus, afin de réformer l’enseignement supérieur et d’améliorer la performance des universités françaises dans les classements européens, il faudrait privatiser les universités publiques ou pour le moins leur donner une indépendance intégrale à l’égard des ministères (Éducation, Défense, etc.), leur permettre la sélectivité à l’entrée (sur dossier, concours, etc.) et la libre détermination des droits d’inscription tout en favorisant le financement des établissements par les entités privées (entreprises, mécènes, ménages, banques et autres organismes privés indépendants du pouvoir politique).

La recherche en France est beaucoup trop politisée et étatisée. En témoigne le gigantisme et l’improductivité du CNRS qu’il serait sans doute plus efficace de démembrer au profit des universités, en fonction de ses différentes unités de recherche. En rétablissant une véritable liberté universitaire en matière de gestion, de recrutement, de financement et d’organisation, on retrouverait vite des universités compétitives, productives de plus de publications académiques de qualité supérieure et d’innovation.

Niveau de dépenses publiques et privées dans l’enseignement supérieurNiveau de dépenses publiques et privées dans l'enseignement supérieur
Classement des 100 meilleures universités européennes selon le Times Higher Education
1 University of Oxford Royaume-Uni
2 University of Cambridge Royaume-Uni
3 Imperial College London Royaume-Uni
4 ETH Zurich – Swiss Federal Institute of Technology Zurich Suisse
5 University College London (UCL) Royaume-Uni
6 London School of Economics and Political Science (LSE) Royaume-Uni
7 University of Edinburgh Royaume-Uni
8 King’s College London Royaume-Uni
9 Karolinska Institute Suède
10 LMU Munich Allemagne
11 École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) Suisse
12 KU Leuven Belgique
13 Heidelberg University Allemagne
14 Wageningen University and Research Center Pays-Bas
15 Humboldt University of Berlin Allemagne
16 Technical University of Munich Allemagne
17 École Normale Supérieure France
18 University of Manchester Royaume-Uni
19 University of Amsterdam Pays-Bas
20 Utrecht University Pays-Bas
21 Delft University of Technology Pays-Bas
22 Leiden University Pays-Bas
23 University of Bristol Royaume-Uni
24 Durham University Royaume-Uni
25 Erasmus University Rotterdam Pays-Bas
26 Free University of Berlin Allemagne
27 University of Groningen Pays-Bas
28 University of Glasgow Royaume-Uni
28 University of Helsinki Finlande
30 University of Tübingen Allemagne
31 University of Warwick Royaume-Uni
32 Uppsala University Suède
33 University of Copenhagen Danemark
34 University of Freiburg Allemagne
35 University of St Andrews Royaume-Uni
36 Maastricht University Pays-Bas
37 Lund University Suède
38 University of Exeter Royaume-Uni
39 University of Bonn Allemagne
40 University of Sheffield Royaume-Uni
41 Queen Mary University of London (QMUL) Royaume-Uni
42 University of Göttingen Allemagne
43 École Polytechnique France
43 University of Basel Suisse
45 University of Zurich Suisse
46 Aarhus University Danemark
46 University of Mannheim Allemagne
48 RWTH Aachen University Allemagne
48 University of Southampton Royaume-Uni
50 Scuola Normale Superiore di Pisa Italie
51 Pierre and Marie Curie University France
52 Ghent University Belgique
53 University of Birmingham Royaume-Uni
54 University of Bern Suisse
55 University of Erlangen-Nuremberg Allemagne
56 Radboud University Nijmegen Pays-Bas
56 University of Münster Allemagne
58 Royal Holloway, University of London Royaume-Uni
59 Lancaster University Royaume-Uni
60 University of Geneva Suisse
60 University of York Royaume-Uni
62 University of Leeds Royaume-Uni
63 University of Oslo Norvège
64 Stockholm University Suède
65 Karlsruhe Institute of Technology Allemagne
66 University of Sussex Royaume-Uni
67 University of Vienna Autriche
68 University of Nottingham Royaume-Uni
69 University of Lausanne Suisse
70 Autonomous University of Barcelona Espagne
71 University of East Anglia Royaume-Uni
71 University of Twente Pays-Bas
73 VU University Amsterdam Pays-Bas
74 KTH Royal Institute of Technology Suède
75 University of Cologne Allemagne
76 University of Liverpool Royaume-Uni
77 TU Dresden Allemagne
78 Trinity College Dublin Irlande
79 Lomonosov Moscow State University Russie
80 Pompeu Fabra University Espagne
80 University of Reading Royaume-Uni
82 Technical University of Danemark Danemark
82 Université Catholique de Louvain Belgique
82 University of Leicester Royaume-Uni
85 University of Aberdeen Royaume-Uni
86 University of Barcelona Espagne
87 University of Konstanz Allemagne
88 Eindhoven University of Technology Pays-Bas
88 University College Dublin Irlande
90 Scuola Superiore Sant’Anna Italie
90 University of Gothenburg Suède
92 Cardiff University Royaume-Uni
92 University of Bergen Norvège
94 University of Dundee Royaume-Uni
94 University of Würzburg Allemagne
96 Paris-Sud University France
97 University of Antwerp Belgique
98 Ulm University Allemagne
99 University of Luxembourg Luxembourg
100 Charité – Universitätsmedizin Berlin Allemagne

sources : http://www.timeshighereducation.com …

Sur le web

Article initialement publié en mars 2016.

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  • Modération : commentaire modéré pour insultes

  • « la première université française n’arrive qu’en 12ème position, loin derrières les universités du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou encore de la Suisse »

    En effet, loin derrière la première université allemande. Mais vraiment très, très loin. Genre 2 places derrière.

    • la france place 4 universités dans ce classement, la première à la place 17.
      la suisse place 7 universités dans ce classement, la première à la place 4.
      pour rappel, la suisse est un tout petit pays de 8 millions d’habitants.
      vous ne voyez pas le problème ?

      • Il y a 15 universités française dans ce classement et 9 suisses, et non pas 4 et 7. Il serait intéressant également de savoir combien d’étudiant cela représente. Imaginons qu’un pays n’ait qu’une seule université dans le classement, mais qu’elle compte 10 fois plus d’étudiants que les universités d’un pays qui en compte 10. Au final, dans les deux pays, le même nombre d’étudiants serait formé dans des université du classement.
        (si quelqu’un veut faire le calcul…)

        • Pour la France l’Insee nous indique 1,5 million:
          http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=natnon07136
          Pour la suisse en additionnant ci-dessous on arrive à ~100’000 soit 6.67% du total français.
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_universit%C3%A9s_en_Suisse

          La France compte 75 universités dont 15 dans le classement (20%).
          La Suisse compte 12 universités dont 9 dans le classement (75%).

          • Normal quand les branleurs des facs de lettres franchouilles vous expliquent qu’ils ne sont pas à la fac pour apprendre un métier mais pour former leur esprit critique de quoi d’ailleurs ?

        •  » Au final, dans les deux pays, le même nombre d’étudiants serait formé dans des université du classement. »
          Ce n’est pas classement sur le nombre d’étudiants formés. Si c’était le cas toutes les universités françaises chargées d’accueillir les 80% d’une classe d’âge reçu au Bac, seraient devant! C’est un classement tenant compte de l’excellence de la formation, du niveau de recherche…etc
          Des années de formations de masse avec une hypertrophie de filières économiquement sans débouché et en diminuant le niveau pour être sûr que tout le monde décroche un diplôme quel qu’il soit avec son corollaire de dévalorisation des métiers dits « manuels », aboutit à ce résultat. Seules deux établissements français ultraélitistes surnagent tant bien que mal. Et encore, ils sont loin d’être dans le peloton de tête.

    • et vous avez oublié munich. donc 7 places derrière l’allemagne.

      • En fait mon erreur a été de ne pas vérifier le fait que la première française était 12e (comme indiqué par erreur dans le corps de l’article), donc j’ai compté la différence avec la dixième, soit 2. Je n’ai toujours pas l’impression qu’être 17e derrière un 10e est « loin derrière ».

    • Non : la 1ière française est n°17, après
      4 universités allemandes n° 10, 13, 15 et 16;
      7 britanniques,
      2 suisses, 1 suédoises, 1 néerlandaise et 1 belge.

      C’est quand même significatif et confirmé dans la suite.

      Par contre, je crois qu’il y a une différence entre la « liberté de gestion » et « le financement public ».

      Un financement est une « habitude » qu’on ne peut changer du jour au lendemain, vu l’importance des budgets: il y a une tradition de soutien financier de son université par les diplômés qui se sont enrichis: c’est très clair aux U.S.A. mais aussi au Royaume-Uni: ces financements ne vont pas « surgir » tout à coup, ailleurs. Une période de transition sera nécessaire, comptant sans doute moins sur les anciens étudiants fortunés que sur la collaboration « propre » avec l’industrie et surtout la R&D.

    •  » En effet, loin derrière la première université allemande. Mais vraiment très, très loin. Genre 2 places derrière.  »

      Peut-être pas très très loin derrière, mais avant la première française il y a déjà 4 allemandes devants.

      D.J

  • Il faudrait indiquer le score global obtenu pour avoir une idée des écarts car il est possible que les différences ne soient pas significatives. par ailleurs les critères cités semblent a ssez subjectifs et pas forcément pertinents ( l’internationalisation est t elle une preuve de qualité?….) .Les responsables de l’éducation nationale haissent ce concept de concurrence , alors que c’est un excellent moteur. : cela fait des décennies qu’ils développent l’égalitarisme : tout le monde a  » droit  » a des diplômes. Il n’est pas étonnant que les universités en France ne soient pas compétitives car il n’y a aucune sélection sérieuse ( ni des élèves, ni des profs) et pas non plus de gestion de la performance. La niche d’excellence qui reste avec le système des grandes écoles tiendra t elle encore face à la volonté de destruction de nos hauts fonctionnaires ?

  • Ouf, Pierre et marie Curie (Paris 6) est dans le top 100 🙂

    Quand j’y étais étudiant (début années 80) la plupart des profs étaient remarquables (Jean Uebersfeld, Jacques Dixmier et tant d’autres).

    Mais l’absence de discipline, déjà, faisait que quelques perturbateurs pouvaient pourrir un cours d’amphi…
    Sans compter que l’UNEF faisait respecter les grèves votées aux « AG »…

  • Sur ce sujet, la Fondation pour l’innovation politique vous invite à voir le débat autour du livre de François Garçon « Formation : l’autre miracle suisse » (https://lc.cx/4mSH), publié aux Presses Polytechniques et Universitaires Romandesdans.

  • Pour le rédacteur de cet article sur le « mauvais » classement des Universités françaises, le remède serait avant tout de rendre les universités libres, autonomes et prêtes pour la concurrence. Voilà une idée en partie vraie mais présentée de manière fausse. Les universitaires sont effectivement soumis à la concurrence internationale pour les classements et la réputation des unités de recherche. Le gros ennui est que ce sont les universitaires eux-mêmes qui ont refusé en France les réformes conduisant à plus d’autonomie et surtout à l’autonomie totale. La peur de la concurrence est liée au manque de motivation pour la compétition intellectuelle. Donner l’autonomie et la liberté à quelqu’un qui n’y est pas préparé ne produit pas d’effet magique. Faire varier la proportion de financement public, à la baisse si on veut faire augmenter la proportion de financement privé, n’a pas forcément d’effet si le volume de financement privé n’augmente pas : c’est l’attractivité pour la recherche qui seule permet d’augmenter le financement privé.
    Les autres facteurs favorables à un bon classement sont :
    1. Le taux d’encadrement des étudiants dans les trois cycles de leurs études : en France, il est notoirement insuffisant en premier cycle au cours duquel les étudiants sont presque laissés à l’abandon, à part les quelques rares travaux pratiques, qui n’ont rien des séances d’entraînement que l’on peut suivre dans les pays qui réussissent. Par exemple, observons le contraste entre le mode de fonctionnement d’une classe préparatoire avec celui de la « préparation » au concours de passage en deuxième année de médecine. D’un côté, on aide les étudiants, de l’autre, on cherche à les dissuader en n’expliquant rien et en explosant les différences entre eux ! C’est un peu mieux en second cycle mais combien d’étudiants préfèrent-ils les stages à l’extérieur ? En master et en doctorat, l’encadrement (discussions libres et aide à la rédaction) doit être journalier !
    2. Il y a donc moins de participation des étudiants aux travaux de recherche des enseignants-chercheurs et des chercheurs, donc moins de motivation des uns et des autres.
    3. La charge d’enseignement et de recherche. En France, les enseignants-chercheurs ont 192 h d’équivalent en heures de travaux dirigés à faire par an. Ils sont censés faire de la recherche à mi-temps, ce qui est presque toujours impossible (en Suisse, ils en ont environ 50) .
    Il me semble y avoir une contradiction dans l’article entre la phrase : « de nombreuses universités françaises sont internationalisées et les publications des chercheurs français sont reprises et citées » d’une part, et d’autre part d’écrire « il y a un retard de qualité de l’enseignement et de la recherche ». Il y a de tout cela, mais cela ne concerne pas les mêmes personnes ni les mêmes institutions. Si l’environnement pédagogique est peu attractif, il forme peu de chercheurs et d’enseignants de qualité, qui iraient ensuite migrer dans les institutions attractives.
    Bien sûr, le classement compare des institutions de modes de recrutement des étudiants, et de tailles très différents. Je pense même que le cas de l’ENS ne démontre rien car, vu le mode de recrutement, le mode de formation des étudiants, proche de l’idéal, elle ne réussit à se classer que derrière 7 grandes universités et 9 institutions d’élite ou grandes écoles ! L’école polytechnique est loin derrière les écoles suisses équivalentes. S’il y avait un effet élitiste des grandes écoles françaises, vu leur prétention et leur structure, elles devraient être dans le top 10 ! Il y a donc aussi un problème avec les grandes écoles !
    L’auteur parle ensuite de l’improductivité du CNRS ! Il parle de le démembrer comme s’il ne l’était pas déjà. Le CNRS possède quelques rares laboratoires « propres » (dont il est seul responsable, et qui ne sont donc pas évalués dans ce classement) ; la très grande majorité des chercheurs du CNRS travaillent au sein d’unités de recherche associées, qui sont dans les universités, rarement dans les grandes écoles. Les publications que l’auteur appelle « académiques » sont donc très souvent réalisées par des chercheurs du CNRS (aidés à mi-temps par les enseignants-chercheurs des mêmes unités, lorsqu’ils ont le temps !) et de nombreux enseignants-chercheurs des grandes écoles font leur recherche (à mi-temps) dans des équipes universitaires associées au CNRS, à l’INRA, et à l’INSERM. On ne peut donc ni évaluer ni classer le CNRS, structure complexe, typiquement française. Je pense sans pouvoir le prouver, que, s’il n’y avait pas le CNRS, l’impact de la recherche sur le classement des universités et des grandes écoles serait beaucoup plus négatif !
    Finalement, l’auteur parle de recrutement des enseignants-chercheurs. Il se fait pas concours devant des jurys composés sous forme de commissions de spécialistes d’enseignants-chercheurs de l’institution qui recrute, mais d’un nombre important de personnalités extérieures. Au niveau des maîtres de conférence, la compétition est très dure (il y a 10 à 20 candidats recevables par poste). Les dispositions sont les mêmes pour les grandes écoles. Et pour rentrer au CNRS, c’est plus difficile encore. Combien de candidats non recrutés sont-ils repartis aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne pour participer à la renommée de ces pays?
    Conclusion : motivation engendre aptitude à la compétition, qui entraîne l’attractivité, qui entraîne à son tour la hausse des niveaux de tous les acteurs. L’argent joue un rôle mais secondaire. Comment motiver ?
    Hubert Dulieu,
    Professeur honoraire des Universités,
    Ancien Directeur de Recherches au CNRS et ancien Président de section du Comité national de la Recherche scientifique

    • Dulieu: « Le gros ennui est que ce sont les universitaires eux-mêmes qui ont refusé en France les réformes »

      Les haute administrations ont refusé les réformes. Celles qui ont le pouvoir, ce n’était évidemment pas dans leur intérêts.

    • Le seul problème des grandes écoles c’est leur petite taille : regardez le classement des « small universities ».

  • Ces classements sont des machines à uniformiser.
    Presque un quart des meilleures seraient britanniques, c’est tout de même étonnant. Pas de trace de nos meilleures écoles : HEC, ESSEC, Dauphine… Donc, si, la méthodologie explique une bonne part du classement. Cela fait des dizaines d’années que tous les élèves et leur famille ont bien compris que l’ambition ne passe pas par la fac, pas besoin de classements pour le savoir.

    • C’est étonnant? Comparez le nombre de prix Nobel obtenus par des britanniques depuis le seconde guerre mondiale, à ceux de français: plus de 60 contre seulement 18. C’est significatif, donc ce classement n’est en rien étonnant. La France se meure de l’étatisme, du dirigisme et du fonctionnarisme.

  • Les grandes écoles françaises sont très bien classées dans les « small universities » :

    https://www.timeshighereducation.com/student/news/worlds-best-small-universities-2016

    • Dans les universités de moins de 5000 étudiants on a 3 grandes écoles françaises dans le top 5 mondial

    • Bonjour HzwzvK

      C’est un classique en stat, on fait tourner les ordi, et on trouve tjs un résultat qui va bien.
      On prend des fac de 5000 étudiants youpi les grosses fac sortent.

      Elle est pas belle la vie? 🙂

      • Parce que selon vous l’ENS Ulm a un niveau moyen moins elevé que la fac du coin ?

        • Avez-vous lu mon post?

          • Les classements comparent le nombre de parutions d’articles de recherche, ou le nombre de récompenses. La manipulation statistique c’est de comparer quantitativement des universités de 15000 élèves par promo à des grandes écoles qui en ont 300 sans faire de distinction.

            • HzwzvK: « Les grandes écoles françaises sont très bien classées dans les « small universities » : »

              Je corriges le calcul donc pour intégrer aussi le classement des petites écoles:
              La France compte 75 universités dont 15+3 dans les classement (24%).
              La Suisse compte 12 universités dont 9+1 dans les classement (83%).

            • Vous n’avez pas compris mon post.
              Ce n’est pas grave.
              Quand on ne veut pas comprendre..

              • @gillib J’ai compris votre post, c’est vous qui faites preuve de mauvaise foi : vous pensez qu’enlever les grandes universités du classement est une manipulation statistique et je vous répond qu’il n’en est rien car le classement est QUANTITATIF. Le classement compare le NOMBRE d’articles de recherche. Contre des gigantesques universités, les grandes écoles n’ont aucune chance. L’Ens Ulm , et ses 50 matheux par promo, a vu passer toutes les médailles Fields de la France, mais vu sa dimension elle ne peut pas publier beaucoup et elle est donc mal classée. On ne peut comparer quantitativement que des établissements de même taille.

                • Tout faux, vous auriez du/pu vous renseigner.

                  Le compte des publications rentre pour 6% dans la note finale et est ajustée à la taille de l’université et normalisé.
                  https://www.timeshighereducation.com/news/ranking-methodology-2016

                  • 30% de NOMBRE de citations ( ils comparent les moyennes de citations de l’Université => les petites universités se font avoir)
                    18%+15% de reputation (=> les petites universités se font avoir)
                    2.25%+2.5% de profits (=> les grandes écoles qui payent leurs élèves se font avoir )
                    Je ne sais d’où vient pour vous le 6%

                    • Polytechnique+Ens Ulm selectionnent 600 eleves sur 600.000 par generation (0.1%)

                      Oxford, pour un pays qui a un peu moins d’habitants prend 3200 élèves (0.53%)

                      Donc même le dernier de Polytechnique est dans les 20% meilleurs de Oxford

                    • Bon, vous n’avez pas fait anglais à l’université visiblement… 🙂

                • Vous êtes tétu…

                  Je dis simplement que quand un résultat ne vous arrange pas, on change les paramètres.
                  Si vous retirez les grandes fac, elles ne sont plus dans les premières.. tout bêtement.
                  Et Alleluia, les petites facs francaises rentrent dans les premières places.

            • Je suppose que les indicateurs sont ramenés aux effectifs soit étudiants soit enseignants?

      • Ce qui compte, ce ne sont pas les classements mais le jugement des employeurs qui est sans équivoque au niveau international et sont tous à l’affût pour employer nos jeunes qui sortent des grandes écoles. Les universités sont complètements délaissées en France.

  • trop de britanniques..ça sent le biais quand même…

    • Clair…

      D’autres données intéressantes, en dépôt de brevets par millions d’habitants (2012) on a:
      Grande-Bretagne: 80
      France: 126
      Danemark: 223
      Allemagne: 278
      Suède: 290
      Suisse: 426

  • l’ École Polytechnique n’est pas premier? y a -t-il une erreur? vous ne voyez pas un problème ?je pensais que c’etait l’une de mes meilleures ecoles au monde comme MIT… .. Et les professeurs? sont ils motivÉs ? je note qu’ils ils ne sont pas habituÉs A la concurrence internationale et mondialiste, comme les Americainsle sont , mais sous pression.. ils doivent tout le temps se remettre en cause ,autrement on leur coupe les subventions ou on les vire!!.. ..

  • Selon:
    « HzwzvK: « Les grandes écoles françaises sont très bien classées dans les « small universities » : »

    Je corriges le calcul donc pour intégrer aussi le classement des petites écoles:
    La France compte 75 universités dont 15+3 dans les classement (24%).
    La Suisse compte 12 universités dont 9+1 dans les classement (83%). »

    Le top100 mentionne 4 institutions françaises, sur 75 U + les grandes écoles (dont je ne connais pas le nombre!). La Suisse 6 (sur 12?). La Belgique 4 (sur 8). Je m’en tiens au TOP100publié ci-dessus.

  • Avec tous ces commentaires sur les critères de classement, on a réussi, comme d’habitude, à remettre aux calendes grecques la question de l’amélioration des universités par une plus grande indépendance…

    • Vous semblez complètement ignorer que les grandes écoles ont cette liberté !

      • Justement. Et cela marche mieux pour elles. Mais ce ne sont pas des Universités et ne concernent qu’un nombre restreint d’étudiants. Elles servent juste de cache-sexe à la décrépitude de l’enseignement supérieur français.

  • Ce qui est étonnant dans ce classement c’est qu’en France l’ENS est déclarée comme la meilleure école mais :
    * soit les prof qui en sortent ont été mal choisis et son nuls ;
    * soit, ceux qui sont bons se taillent tous à l’étranger.

  • Les commentaires sont fermés.

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Ce papier ne prétend pas à l’exhaustivité pour deux raisons de pondérations inégales : d’une part il m’a été sollicité par la rédaction de Contrepoints en période estivale, moment d’inévitable ralentissement neuronal et d’énergie ; d’autre part, disserter valablement sur ce sujet nécessite une connaissance approfondie des systèmes d’enseignement supérieur, au moins des grands pays du monde.

Nous n’avons pas cette prétention, même si nous avons quelques notions et lumières en la matière. Nous examinerons succe... Poursuivre la lecture

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