De La tyrannie de la redistribution à la tentation totalitaire

Typhanie Afschrift se prononce pour que cesse La tyrannie de la redistribution et que s’y substitue une solidarité active et volontariste.

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De La tyrannie de la redistribution à la tentation totalitaire

Publié le 5 juillet 2017
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Par Thierry Godefridi.

Quand on prend à Pierre pour donner à Paul, on peut toujours compter sur le soutien de Paul.

C’est la maxime dont s’inspire l’État dans la plupart des démocraties occidentales pour mener une politique de redistribution sur fond de mythe de l’intérêt général, une notion aussi vague que celle du bien commun propre à l’Église, et de solidarisme, une doctrine proche de la vulgate marxiste qui permet de justifier toutes les dérives dans la régression sociale de l’individu.

 

Notre liberté d’abord

C’est d’abord de notre liberté qu’il s’agit dans La tyrannie de la redistribution, de l’essence même de l’être humain, dans sa connaissance de soi, son accomplissement de soi et son dépassement de soi.

Car la redistribution forcée des biens s’accompagne d’une ingérence croissante de l’État dans la vie de chacun et d’une volonté de rendre les individus toujours plus égaux.

En effet, pour remplir ses objectifs de redistribution, l’État doit « tout contrôler, tout réglementer et ignorer le droit à la vie privée », bref se mettre au diapason des pires régimes totalitaires communistes et fascistes, qui eux aussi combattaient toute forme d’individualisme.

 

Ce totalitarisme qui vient

C’est chose faite, estime Typhanie Afschrift, l’auteur de cet opuscule publié dans la collection des Insoumis aux Belles Lettres, professeur de droit fiscal à l’Université libre de Bruxelles et avocate fiscaliste exerçant en Belgique, au Luxembourg, en Suisse, en Espagne, en Israël et à Hong Kong.

Disparition du secret bancaire et mise sous tutelle de l’argent (le nerf de la guerre), géolocalisation et écoute des communications téléphoniques, surveillance électronique, pratiques institutionnalisées de dénonciation, de délation et de stigmatisation : les moyens de contrôle et de contrainte de l’État n’ont jamais été aussi puissants qu’ils le sont aujourd’hui.

Et s’il subsistait le moindre doute quant à une volonté de standardisation des comportements, les lois mémorielles et les autres limitations de la liberté d’expression individuelle au « politiquement correct » devraient suffire à le lever, tandis que se renforcent parallèlement le nombre et les pouvoirs des fonctionnaires de l’État.

Typhanie Afschrift accuse : « Nos États, faussement solidaires, veulent imposer une forme d’égalitarisme par la voie autoritaire. »

Un système dans lequel l’État peut tout décider est un système totalitaire. C’est le nôtre, dans lequel la loi de la majorité confère à quelques-uns le pouvoir d’ignorer les droits des minorités et de la plus grande d’entre elles, les individus.

 

Nos droits bafoués

Même les sempiternels droits de l’Homme sont bafoués dès lors que la loi prévoit le contraire. Typhanie Afschrift constate :

« Nous vivons comme s’il était normal que le Pouvoir, parce qu’il est élu, puisse tout décider. L’individu traité en simple sujet est constamment invité à se soumettre… »

Pour l’auteur de La tyrannie de la redistribution, le système de redistribution autoritaire dans lequel nous vivons est tout à fait incohérent.

D’une part, il n’existe pas de grand Tout qu’il appartiendrait à l’État de redistribuer  : l’État ne fait que prélever sur les richesses créées par les uns grâce à leur industrie ou à leur commerce dans un espace de liberté de plus en plus restreint ce qu’il donne à d’autres qu’il entend favoriser pour mieux se perpétuer.

 

La solidarité forcée

D’autre part, la redistribution forcée s’appuie sur une conception négative de l’être humain, jugé égoïste, insensible à tout malheur et incapable de solidarité s’il n’y est pas obligé.

Si tels étaient les hommes, s’ils n’agissaient qu’en fonction de leurs intérêts les plus médiocres, par quel miracle quelques exemplaires de la même espèce seraient-ils différents ? Serait-ce parce qu’ils exercent le pouvoir ?

Et Typhanie Afschrift de citer Thomas Jefferson :

« Parfois il est dit qu’on ne peut pas faire confiance en l’auto-gouvernement de l’homme par lui-même. Peut-on, alors, lui faire confiance pour le gouvernement des autres ? »

Typhanie Afschrift se prononce pour que cesse La tyrannie de la redistribution et que s’y substitue une solidarité active et volontariste.

 

Contre la tyrannie

Qu’il puisse être entendu par le nouveau président de la République à qui l’on recommande vivement la lecture de ce livre concis et précis et que la France remette en avant les valeurs républicaines de Liberté, d’Égalité (ex ante et non ex post) et de Fraternité et guide l’Europe vers des horizons plus éclairés que ceux de la déshumanisation de notre société.

Et, si telle n’était pas le projet du nouveau président, puisse le livre de Typhanie Afschrift inspirer une nouvelle opposition déconstructiviste qui, pour paraphraser Voltaire, s’érige en critique inflexible de la superstition, du fanatisme, de l’extravagance et de… la tyrannie.

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  • Je ne pense pas que notre nouveau président au vu de son parcours partage cette vision.

  • On retrouve cette vision bien plus développée et justifiée sur le plan théorique dans l’excellent livre de la philosophe Chantal Delsol « La haine du monde », aux éditions du Cerf que je ne saurai trop recommnder.
    Lucide, facile à lire et tellement vrai. Une grille de lecture de notre monde qui ne vous quittera plus.

  • Ce sont justement les énarques qui ont créé cette situation, qui leur permet d’en profiter, parvenant au plus hautes sphères du pouvoir!

  • Nous entrons en plein dans la société totalitaire décrite par Orwell dans 1984 et Aldous Huxley dans le Meilleur des mondes!

  • Les commentaires sont fermés.

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