La tyrannie de la redistribution, de Typhanie Afschrift

Dans La tyrannie de la redistribution, Typhanie Afschrift démonte le processus par lequel tous les individus deviennent les esclaves de l’État, les uns parce qu’imposables à merci, les autres parce qu’assistés à sa merci.

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La tyrannie de la redistribution, de Typhanie Afschrift

Publié le 18 novembre 2016
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https://www.amazon.fr/dp/2251503080/ref=as_sl_pc_as_ss_li_til?tag=contrepoints04-21&linkCode=w00&linkId=7f8fdf98cc4d258c23d99cbbe89f7a56&creativeASIN=2251503080Aujourd’hui les individus subissent une tyrannie qui est bien plus grande que celle exercée par les monarques absolus : celle de l’État fort dans sa forme aboutie de l’État-providence. Les hommes politiques, de tous bords, qu’ils soient d’extrême-gauche, de gauche, de droite ou d’extrême-droite, en sont les conservateurs.

Le progrès, face à tous ces conservatismes, serait de remettre en cause cet État devenu obèse. Pour ce faire, dans La tyrannie de la redistribution, Typhanie Afschrift démonte le processus par lequel tous les individus deviennent ses esclaves, les uns parce qu’imposables à merci, les autres parce qu’assistés à sa merci.

Un peu de sémantique ne fait pas de mal : en fait il n’y a pas de redistribution pour la bonne raison qu’il n’y a pas de distribution initiale, ce qui supposerait l’existence d’un Tout, alors que la propriété ne peut qu’être individuelle et ne peut se constituer qu’à la suite de contrats librement consentis avec d’autres.

 

Logique redistributive

Pour redistribuer ou distribuer l’État ne peut s’approprier que ce qui ne lui appartient pas. Pour se justifier force lui est donc de prétendre que tout est à tout le monde, que sa tâche est de répartir ce tout, qu’il le fait de manière plus juste (en réalité plus égalitariste) et plus efficace que les échanges libres ne le feraient.

Pour opérer ce pillage, l’État a recours à la loi (contre le droit) et à la contrainte pour répartir cette rapine à des transferts et à des services publics gratuits ou aux prix dérisoires. Bien malin qui peut dire s’il est gagnant ou perdant dans un tel système qui bénéficie surtout à l’État, à ses serviteurs et à ses clients multiples.

Les démocraties libérales n’ont plus de libérales que le nom.

Les grands partis s’y caractérisent par « le culte de l’État fort, tutélaire de presque toutes les activités, toujours plus réglementées. » L’État s’approprie en effet « la moitié des richesses produites par les individus et les entreprises » et dépense encore davantage.

Pour redistribuer, l’État doit « tout réglementer, tout contrôler et ignorer le droit à la vie privée ». Conséquences : disparition du secret bancaire et, grâce aux nouvelles technologies, contrôles accrus des individus, réduction de la liberté d’expression au politiquement correct, inquisitions de toutes sortes, mise au pilori des récalcitrants etc.

 

Le pillage légal de l’État

Le « pillage légal » de l’État est peint aux couleurs de « la solidarité » mais c’est une curieuse solidarité, puisqu’elle est contrainte.

Pour la légitimer, de nouveaux droits ont été créés tout exprès : à la demande des États communistes de l’époque ils figurent dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948…

Ces droits à quelque chose ne sont pas des droits naturels, comme les droits individuels, civils et politiques (qui sont des droits de faire quelque chose, que l’État doit respecter), ce sont des droits-créances dont l’État est le débiteur. Pour s’acquitter de sa dette, celui-ci porte atteinte aux droits de propriété via impôts et prélèvements obligatoires.

Pour « fonder la morale et l’action publique, non sur la reconnaissance des droits, des talents et des mérites, mais sur des besoins et des faiblesses » est invoqué l’intérêt général, substitut profane du bien commun catholique, au nom duquel doivent se sacrifier « ceux qui ont le tort de ne pas être les favoris du Pouvoir qui en dicte le contenu… »

 

La légitimité de la loi

Se pose alors la légitimité de la loi quand elle est démocratiquement adoptée contre le droit :

« Est-ce vraiment parce qu’un pouvoir est choisi par une majorité qu’il doit se permettre de redistribuer à sa guise les revenus et les biens de chacun ? » En toute justice, « les droits de chacun ne doivent pas être à la merci d’un vote. »

Avec la reconnaissance des droits de l’Homme, les individus sont certes protégés contre l’exécutif, mais ils ne le sont pas contre la loi elle-même :

« Parmi les prérogatives qui exceptionnellement pourraient être attribuées à une autorité, ne devrait pas figurer celle de redistribuer les revenus et les richesses. »

Pourquoi ne devrait-elle pas figurer parmi les prérogatives d’une telle autorité ?

« Parce qu’il ne doit pas exister de moyen politique de recueillir des revenus, en usant de la contrainte : ce serait exercer la loi du plus fort, en l’occurrence du nombre, pour spolier des biens acquis sans violence. »

Le seul moyen d’échapper à la tyrannie de l’État-providence n’est-il pas de remettre en cause « ce système fondé sur la méfiance envers l’homme ? » Car la vraie solidarité « est l’expression d’un des meilleurs usages de la liberté, qui consiste à donner volontairement non seulement l’argent, mais bien d’autres choses, par amour, gratitude ou générosité. »

À méditer, pour conclure, ce que disait Thomas Jefferson :

Parfois il est dit qu’on ne peut pas faire confiance en l’auto-gouvernement de l’homme par lui-même. Peut-on alors lui faire confiance pour le gouvernement des autres ?

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  • Notre système de redistribution fonctionne effectivement (très) mal, et pour le montrer, l’auteur fait l’apologie d’une utopie individualiste. On en est très loin (de cette utopie), et c’est IMPOSSIBLE à mettre en place dans notre pays. À moins de l’imposer par la force. Le débat n’est donc pas là et me semble plutôt : comment améliorer ce système devenu kafkaïen. Il est probablement inefficace et inégalitaire. Mais nous ne pourrons pas imposer à notre pays d’abandonner la solidarité. La main invisible ne s’intéresse pas au sort des plus démunis, ni à l’égalité des chances.

    • Je ne dirais pas que cette utopie est impossible mais très improbable et qu’il est inutile d’avoir recours à la force : un certain candidat se ferait élire et coulerait l’Etat-providence (annulation des subventions, aides, diminutions d’impôt tec…) purement et simplement.

      « Mais nous ne pourrons pas imposer à notre pays d’abandonner la solidarité. La main invisible ne s’intéresse pas au sort des plus démunis, ni à l’égalité des chances. »
      1 – relisez la fin de l’article
      2 – sachant que « solidarité » est juste un autre mot pour désigner « charité », que dire de la « charité obligatoire / forcée » ?
      3 – ce qui vaut pour la Main Invisible ne vaut pas pour tous les hommes : les gens sont plus généreux lorsque l’État est absent car cette prise de conscience de l’absence encourage très fortement l’empathie.

      « inégalitaire » =/= injuste

  • en attendant , la redistribution , chez nos zélites , elle fonctionne drolement bien , et ils y vont pas avec le dos de la cuillère ; il ne faut pas oublier que ces gens là sont des assistés puisqu’ils vivent avec l’argent des contribuables ;

  • La redistribution est Obligatoire dans une société où il ya des propriétaires et des locataires de l’espace commun. cela ne peut ce faire qu’a l’initiative du big boss : l’État.
    Après, il faut voir si c’est un bon ou un mauvais boss

  • « en fait il n’y a pas de redistribution pour la bonne raison qu’il n’y a pas de distribution initiale, ce qui supposerait l’existence d’un Tout, alors que la propriété ne peut qu’être individuelle et ne peut se constituer qu’à la suite de contrats librement consentis avec d’autres. »

    Ce passage est assez obscur. Vous dites que la propriété ne peut se constituer qu’à partir de « contrats librement consentis avec d’autres ». Certes, mais l’objet de ces contrats sont justement des propriétés d’autres personnes. Vous ne faites que déplacer le problème, ou encore ce qu’on appelle une régression à l’infini.

    Si c’est l’objet principal du livre, il ne vaut pas grand chose. en quelques lignes il est réfuté.

    Concernant les pseudos-droits naturels, c’est un artifice sémantique. Il n’existe pas plus de droits « naturels » que de dernière décimale au nombre pi. Lire par exemple https://liberalsocialiste.wordpress.com/2016/04/26/existe-t-il-un-droit-naturel/ par contre, ce qu’il existe, ce sont des droits que vous, vous qualifiez de naturels. C’est votre point de vue, respectable, mais à mon sens peu tenable d’un point de vue logique.

  • @franckfontaine… quelle foi en l’humanité!

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