Par la rédaction de Contrepoints.
Un sondage BVA pour Orange et La Tribune de juin 20171 observe la popularité et l’influence du personnel politique au lendemain des élections législatives.
Popularité : l’exécutif ni aimé, ni détesté
Emmanuel Macron rassemble 59% de bonnes opinions et 39% de mauvaises alors que son Premier ministre, Édouard Philippe, rassemble 57% de bonnes opinions et 38% de mauvaises. Les Français sont plus nombreux à ne pas se prononcer (5%) sur ce dernier que sur le Président (2%).

Dans le détail, on remarque que pour les deux membres du couple exécutif, la structure de la popularité est particulière. En effet, les très bonnes et les très mauvaises opinions sont rares, alors que les opinions plus nuancées sont largement majoritaires. Cela peut paraître logique pour un exécutif qui se veut centriste et qui a formé un gouvernement faisant peu de cas des clivages traditionnels. En somme, avant même d’avoir attaqué la mise en oeuvre du programme présidentiel, le couple exécutif n’est ni vraiment aimé, ni vraiment détesté. Les Français semblent être dans l’expectative devant cette situation plutôt originale.
Concernant le Président, les très bonnes opinions se cantonnent aux sympathisants de LREM (45%, donc non majoritaire) et au Parti Socialiste (17%). Les très mauvaises émanent de la gauche hors Parti Socialiste (27%) et du Front National (31%). La popularité du Président est motivée par sa politique, par son caractère dynamique ou encore par sa jeunesse. À l’opposé, ses détracteurs mettent aussi en avant sa politique et notamment ses idées sur le travail, son programme, sa proximité idéologique avec la droite mais aussi avec la gauche ou encore ses propositions pour les retraités.
La structure est à peu près identique pour le Premier ministre, à ceci près qu’il lui est fortement reproché d’être de droite.
Popularité des partis
Parmi les partis politiques, c’est LREM qui est le plus populaire, suivi de l’UDI, de la France Insoumise et du MoDem. Le Parti Socialiste et le Parti Communiste se classent derniers, derrière Debout la France et le Front National. Dans le ventre mou, on retrouve EELV et LR.

Il existe généralement une certaine défiance des Français à l’égard des partis. Ils rassemblent tous plus de 40% de mauvaises opinions, jusqu’à 80% pour le Parti Socialiste, et tous plus de 20% de très mauvaises opinions, jusqu’à 57% pour le Front National. On remarque toutefois que la plupart du temps, les opinions peu tranchées restent majoritaires.
Les Français dans l’attente
Face à un paysage politique en mouvement et maintenant que le danger de l’accession au pouvoir des extrêmes est écarté, les Français attendent. Ils attendent d’en savoir plus de cette nouvelle équipe exécutive. Ils attendent des clarifications sur les orientations de la politique gouvernementale. Plus que tout, ils attendent des résultats pour pouvoir juger. À l’heure actuelle, il y a peu de jugements très tranchés sur les personnalités et leurs partis, comme si le peuple avait, dans l’ensemble, trouvé la sagesse d’évaluer une politique à ses résultats.
Il est difficile de penser que cet état de l’opinion, assez original et qui remplace le traditionnel état de grâce, durera très longtemps. Les clivages forts réapparaîtront probablement rapidement, dès les premières réformes votées, et c’est à ce moment qu’on pourra réellement mesurer la popularité de l’exécutif.
- Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet du 19 au 20 juin 2017. Échantillon de 1187 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus dont 84 sympathisants du Parti socialiste et 237 sympathisants d’autres partis de la gauche, 231 sympathisants de la droite (dont 168 sympathisants Les Républicains), 257 sympathisants La République en Marche et 192 sympathisants du Front national. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. ↩
Quand on lit:
“Il existe généralement une certaine défiance des Français à l’égard des partis.”
et
“À l’heure actuelle, il y a peu de jugements très tranchés sur les personnalités et leurs partis, comme si le peuple avait, dans l’ensemble, trouvé la sagesse d’évaluer une politique à ses résultats.”
Il faut en conclure que les sondés sont moins des “veaux” comme ce fut dit plus d’une fois par “qui vous savez”. Ils se sont arrangés pour “dégager” et pour que le président et ses ministres puissent gouverner, à condition, évidemment, qu’il fasse ses preuves!
Le moment de grâce des “100 jours” permet d’engager les principaux chantiers et 5 ans dans le temps politique, c’est court quand il y a tant de choses à “réformer”!