Par Gilles Martin.
Nous savons que nous ne sommes plus dans un monde linéaire. Dans de nombreux domaines la croissance est devenue exponentielle. Cela concerne les progrès de la technologie, des sciences, de l’électronique, de l’informatique, du Big data. À titre d’exemple, les drones doublent leur ratio prix / performance tous les neuf mois. Idem pour le poids qu’ils peuvent transporter sur une distance en kilomètres.
En 2015, la société Matternet, start-up de Californie a développé un système de livraison de point fixe à point fixe, permettant de livrer une charge de un kilo sur une distance de vingt kilomètres. Et vise de dépasser les performances du système d’Amazon.
C’est ainsi que certaines entreprises peuvent incarner ces nouvelles organisations exponentielles qui vont aller dix fois plus vite, être dix fois plus performantes, ou dix fois moins chères, que les autres.
Inspirer les entreprises
Salim Ismail, ex directeur de l’incubateur de Yahoo, Brickhouse, est précisément l’auteur d’un ouvrage sur ces « Exponential Organizations » pour tenter de comprendre ce qui les caractérise, comment elles font, et si d’autres entreprises, notamment les grandes, peuvent y trouver des inspirations.
Un de leurs points communs, c’est de voir grand, de viser une raison d’être très ambitieuse, ce que Salim Ismail appelle un Massive Transformative Purpose – (MTP). En gros, cela signifie une transformation radicale, changer le monde, son industrie, un secteur.
Prenez le concept de « TechShop » qui est aussi déployé en France  : cela consiste à offrir des machines et équipements en libre-service en utilisation libre, en échange d’un abonnement à un tarif très abordable. Le pitch de celui qui a lancé ce concept aux États-Unis est simple : « Donnez-moi 1% d votre R&D et 1% de vos effectifs, et je vous les rendrai 10 fois ».
Agilité et flexibilité
D’un point de vue externe, ces organisations exponentielles se caractérisent par leur agilité et flexibilité : des effectifs on demand et non plus seulement des salariés, des communautés de partenaires, des systèmes d’algorithmes, des plateformes et actifs loués plutôt que propriétaires. Côté interne, ce sont des organisations qui favorisent l’autonomie, l’expérimentation, et qui savent créer les interfaces avec leur écosystème. Forcément ce style est plus facile à créer pour de nouvelles entreprises, les start-up, celles qui créent à partir des nouvelles technologies.
Mais alors si les entreprises nouvelles deviennent des exponential organizations et que les autres, les traditionnelles et les grandes, demeurent des entreprises à la croissance au mieux linéaires, au pire stables ou en décroissance, nous risquons de connaître un monde en deux composantes, la croissance étant tirée par ces exponential organizations.
Les entreprises doivent se transformer
Alors que doivent faire les entreprises linéaires ? Se cacher pour mourir ? Sans même s’en rendre compte.
Ou bien, elles aussi, se transformer, et vite.
Cela consiste déjà à transformer le leadership : prôner la diversité, créer la disruption, engager un partenariat avec une exponential organization, ou l’acquérir, ou investir dans l’une d’entre elles. Ou bien créer des équipes en interne qui auront pour objectif de créer les nouveaux modèles qui viendront disrupter le modèle traditionnel.
Les moyens sont ouverts, mais le but est le même.
Dans un monde exponentiel, décrocher est un danger mortel.
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“Dans un monde exponentiel, décrocher est un danger mortel.”
Accrocher aussi, si je puis me permettre:
A cause des ressources naturelles limitées dans un monde fini.
Tout à fait d’accord : “exponentiel” tend vers l’infini très rapidement
@taxus je crois qu’il est inutile d’avoir peur de manquer. La terre n’a jamais nourri autant de monde et pour ce qui est des énergies on nous annonce la fin du pétrole tous les jours depuis 50 ans et quand bien même, cela n’aurait aucun impact nous aurons inventé une autre source , par ailleurs nous sommes loin d’avoir exploré l’univers , je pense qu’en matière de toucher les limites on a de la marge 😉
” je pense qu’en matière de toucher les limites on a de la marge”.
Vous partez de ce postulat pour toute votre argumentaire.
En êtes vous si certain(e) ? 😉
Dans l’absolu l’univers regorge de ressources, c’est certain, mais encore faut il y avoir accès grâce à nos ressources d’ici bas
Votre logique est un peu celle de celui qui chute d’une tour de 20 étages et qui à chaque étage dit”jusqu’ici tout va bien. jusque là , je m’en suis toujours sorti, pourquoi ça changerait un jour? Voyez, je vais de plus en plus vite, c’est génial !” 🙂
Cessez ce malthusianisme débile qui néglige l’intelligence humaine et son adaptabilité. Quand les ressources naturelles seront épuisées, dans 50 ou 100 ans, nous aurons la technologie pour aller les chercher sur les astéroïdes dans l’espace! L’univers lui n’est pas fini; Einstein disait:
Il y a deux choses illimitées dans le monde, l’univers et le bêtise humaine. Concernant l’univers je n’en ai pas encore acquis la certitude.
Oh oui on va s’adapter, je n’ai aucun doute là dessus.
Notre désaccord sera sans doute avec quel niveau de “confort”.
Il vous manque des billes pour être aussi arrogant 😉
Einstein a dit :” on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif” à moins que se soit mon grand père, je ne sais plus ???
Il est urgent effectivement de dynamiser les entreprises. Nous nous retranchons égoïstement sur nos acquis et sur une supposée limité à ne pas franchir.
L’innovation peut être une clef pour l’accès “au minimum” des plus pauvres.
Étudiez le développement “exponentiel” du payement par mobile en Afrique par exemple ! Cela offre une réelle opportunité de bancarisation (donc la possibilité d’épargner, donc la possibilité d’investir…).
Et oui c’est le défaut de la France, grâce au socialisme qui gangrène les esprits et nos fonctionnaires!
@ Virgile
Oui, c’est bien le cas! Vos structures d’entreprises sont vétustes avec une direction financière indisponible pour écouter “les prolétaires” taillables et corvéables à merci, sans rien connaitre de ce qui se passe à leur niveau! Alors que la “production” est le nerf de la guerre concurrentielle, en quantités/unité de temps et en qualité! Qui, mieux que ce premier niveau peut informer les curieux de connaitre les améliorations possibles, qualitatives, quantitatives et en temps?
Sans compter qu’un salarié de base écouté peut un jour vous rapporter “gros”, il se sentira, de plus, impliqué dans son job et “son” usine: cela le fidélisera longtemps et l’accrochera à son boulot (moins de jours de “maladie” et si c’est positif, pourquoi ne pas le promouvoir, par formation continue (non “syndicale”), et lui donner un poste un degré supérieur