Par la rédaction de Contrepoints.
Un sondage BVA pour Orange et La Presse Régionale du 2 mai 20171 s’intéresse aux intentions de vote pour le second tour de la présidentielle.
La présidentielle continue de mobiliser
L’indice de participation offre une projection entre 76 et 80% pour le second tour. Il progresse assez nettement puisqu’au 28 avril, la projection était de 73 à 78%. Cette abstention serait donc assez basse compte tenu des scores relativement faibles des deux qualifiés pour le second tour. Parmi ceux qui comptent participer, 87% veulent exprimer un vote alors que 13% déclarent qu’ils pourraient voter blanc ou nul.

La participation s’annonce plus élevée chez les électeurs de François Fillon et Benoit Hamon alors qu’elle est plus faible chez ceux de Nicolas Dupont-Aignan. Elle est anticipée particulièrement basse chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Près de la moitié des abstentionnistes avancent comme raison qu’aucun des candidats ne leur convient, accréditant la thèse selon laquelle il existe une frange non négligeable des électeurs qui ne voit pas de nécessité à se mobiliser contre Marine Le Pen.
Macron favori, le Front National moins rejeté
Emmanuel Macron est toujours donné gagnant avec 60% des intentions de vote, gagnant un point par rapport au 28 avril. Pourtant, 48% des sondés trouvent qu’il fait une mauvaise campagne d’entre-deux tours contre 60% pour Marine Le Pen.
90% des électeurs d’Emmanuel Macron sont sûrs de leur choix (+1%) alors qu’ils sont 86% pour Marine Le Pen (-1%).

Seuls 30% des électeurs potentiels souhaitent que Marine Le Pen soit élue. 37% souhaitent que Marine Le Pen soit battue avec le score le plus faible possible et 18% quel que soit le score. 15% sont indifférents à l’issue du scrutin (-2%).
Si l’on exclut les électeurs de Marine Le Pen, 63% des sondés pensent qu’il est primordial de faire barrage au Front National, 24% que c’est important mais pas primordial et 12% que c’est secondaire. Pour 71% des Français, le Front National est plutôt un parti d’extrême droite et pour 29% d’entre eux, il est plutôt un parti de droite classique. Enfin, 45% des personnes interrogées pensent que ce parti ne devrait pas être considéré comme un parti comme les autres, contre 54% qui pensent le contraire.

Le front républicain tremble mais ne s’effondre pas
Le Front National n’effraie plus. Après un premier tour particulièrement clivant, la combinaison entre le rejet d’Emmanuel Macron et celui, encore présent, du Front National permet au fondateur d’En Marche ! de disposer d’une avance certes confortable, mais bien éloignée de celle de Jacques Chirac en 2002.
Toujours est-il que la stratégie de dé-diabolisation du Front National entamée de longue date par la présidente du parti semble porter ses fruits. Dans tous les milieux, ses idées ont lentement pénétré, en particulier à la faveur de la crise économique, dont la France peine à sortir, et du terrorisme de ces dernières années. Ses solutions simplistes, essentiellement basées sur le rejet de la mondialisation, de l’Europe et de l’immigration ont fini par trouver un écho favorable dans l’opinion.
Derrière ce constat, se cache la responsabilité de la classe politique traditionnelle. Elle est majoritairement coupable. Coupable de n’avoir pas su préserver l’efficacité des missions régaliennes de l’État. Coupable d’avoir cru ou fait croire que l’interventionnisme était une solution.
Coupable d’avoir soutenu des mesures d’exception inutiles face au terrorisme, validant les thèses frontistes. Ce n’est certainement pas Marine Le Pen qui changera de cap sur ces plans, il faut en être sûr. Désormais, il reste 5 ans à la vigilance et à l’impartialité des défenseurs des libertés pour éviter une triste issue en 2022.
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- Enquête BVA-Salesforce pour la Presse Régionale et Orange réalisée par Internet du 1er au 2 mai 2017. Échantillon de 1435 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d’un échantillon représentatif de 1501 Français âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne de référence du ménage, région et catégorie d’agglomération. Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport reposent sur la base des personnes inscrites sur les listes électorales, certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote, soit 1012 individus. Pour cet effectif, pour un pourcentage obtenu par enquête de 20%, la marge d’erreur est égale à 2,5. Le pourcentage a donc 95% de chance d’être compris entre 17,5% et 22,5%. Les résultats d’intentions de vote ne constituent pas un élément de prévision du résultat électoral. Ils donnent une indication significative de l’état du rapport de forces à 5 jours du 2nd tour du scrutin. ↩
dédiabolisation du FN, certes , aux yeux de plusieurs millions d’électeurs , elle a rendu acceptable le FN , mais je pense que l’insécurité , et tout ce que cela englobe , lui a permis de monter en flêche , surtout depuis l’élection du PS ;