L’aura de Dominique de Villepin bénéficiera-t-elle à Macron ?

On n’en finit pas de permettre à Dominique de Villepin de jouir indéfiniment d’un crédit ancien, celui d’avoir prononcé un jour un discours contre la guerre en Irak à l’Onu en 2003. Aujourd’hui, l’ancien ministre rejoint Emmanuel Macron.

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L’aura de Dominique de Villepin bénéficiera-t-elle à Macron ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 28 mars 2017
- A +

Par Philippe Bilger.

Il y a des réputations politiques qui se défont à une vitesse vertigineuse.

Et d’autres qui résistent à tout.

Le soutien de Dominique de Villepin – contre François Fillon – à la cause d’Emmanuel Macron est annoncé (Le Parisien) et cette nouvelle fait grand bruit. Il paraît que cela donnera du poids, sur le plan régalien, au programme de ce candidat qui attire tous ces intrépides qui, quasiment au dernier moment, volent au secours d’une victoire qu’ils espèrent certaine.

Dans les débandades comme dans les opportunismes, il y a quelque chose de pathétique qui éclaire non seulement la politique mais l’humanité, ses variations et ses calculs.

Depuis le discours à l’Onu, un parcours tortueux

Pour Dominique de Villepin, m’amuse le fait que depuis son discours à l’ONU contre la guerre en Irak, de l’eau peut couler sur tous les ponts, d’étranges revirements se produire, des manœuvres pas claires du tout se faire jour, des haines miraculeusement laisser place à des réconciliations, des soupçons, doutes et interrogations apparaître, le soufre surgir au sein du flamboyant, l’argent ne pas manquer, le Qatar, encore lui, s’immiscer dans une trajectoire française, rien n’y fait.

Dominique de Villepin est définitivement sanctifié parce que, sous l’autorité de Jacques Chirac, il a su donner grâce au verbe – sans doute à partager avec Bruno Le Maire – une image conquérante de la France à partir pourtant d’une abstention et d’un repli. Le pouvoir des mots, la capacité d’atteindre l’universel grâce à une position singulière.

Villepin sermonne

On n’en finit pas de permettre à Dominique de Villepin de jouir indéfiniment d’un crédit ancien.

Pour le reste, sur le plan de la politique internationale, il enjoint, sermonne, semonce, avertit, avec toujours l’invocation du dialogue et du multilatéralisme comme s’ils étaient faciles dans le monde d’aujourd’hui, avec une assurance qui fuit le concret et parfume ses entretiens de généralités humanistes et splendides, sans l’ombre d’un mode d’emploi.

Qu’importe.

Dominique de Villepin a prononcé un discours à l’ONU le 14 février 2003 et il va rallier Emmanuel Macron en 2017.

Quatorze années qui n’ont pas ébréché la statue.

C’est magique.

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  • Quel est le but de cet article ? C est plus que creux…

  • Bonjour

    J’ai tjs trouvé le discours de l’ONU ridicule et grandiloquent. C’est un défaut bien français de faire la morale au monde entier, même si cette guerre était stupide.
    J’ai revu le film ‘Quai d’Orsay’ qui campe Villepin bien agité.

  • L’appel du 18 juin du général De Gaule fut le début de sa grande carrière politique , l’ONU, pour Villepin ce fut le début et la fin. Ce grand moralisateur, en 2 années est passé de Sarkozy “il ferait un très bon president” sic, chez Bourdin, ensuite à louer la politique extérieure de Fillon chez le même, juste après les primaires. Aujourd’hui, il rejoint tous ces hommes politiques à la recherche d’un emploi, Robert Hu, Madelin, Bayrou etc Quand je pense avoir versé de l’argent pour soutenir son parti en vue de sa candidature en 2011, sans note de remerciement, ni justificatif, j’ai été stupide.

  • Quelle aura? Ce type n’est qu’un parfait minable qui se moque de l’avenir de la France, contrairement à ce qu’il prétend, en soutenant le clone de Hollande, conseiller économique responsable du marasme du pays avec sa croissance de 1,1 % et son million de chômeurs supplémentaires!

  • Qui peut faire confiance à un politicien qui a fait ses preuves comme beau parleur, mais n’a jamais été élu, et a montré ses piètres qualités politiques en faisant dissoudre l’assemblée par Chirac, provoquant par là une cohabitation avec Jospin ?

  • – Villepin avait été “gaullien” à l’ONU comme De Gaulle à Pnon-Pen ou dans sa tournée en Amérique du Sud, jadis…et depuis nous n’avons que des dirigeants euro-atlantistes vassalisés. Quand à rejoindre l’escouade des “mercenaires de Macron” de divers bords; je le trouve déplorable… car vouloir revenir dans la politique en embrassant 1 mondialiste financier, n’est pas forcément le meilleur come-back à faire: les gens ne comprendront pas.

  • Un article effectivement un peu vide, au creux duquel on sent une pointe de rancœur. Monsieur Bilger aurait certainement préféré que le réflexe pavlovien d’un politique de LR le conduise à soutenir le candidat officiel … Heureusement que certains mettent le respect de la parole et surtout de la morale au dessus des réflexes de parti !

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