Par Bernard Kron.
Emmanuel Macron veut réduire les dépenses de l’État (de 25 milliards d’euros), des collectivités territoriales (de 10 milliards d’euros) et de l’assurance-chômage (10 milliards d’euros) et de 15 milliards d’euros sur la seule assurance-maladie.
Comment ? C’est le flou et quand c’est flou … « quand c’est flou y’a un loup » a dit Martine…
Il mise sur une stabilisation du niveau des dépenses maladie (ONDAM) à 2,3 % sur la période 2018-2022 (après un taux à 2,1% en 2017).
Son projet santé qui se veut moderne est en fait un relookage de façade du plan santé de Marisol Touraine et de la loi Santé.
Investir pour la santé
Emmanuel Macron propose d’investir 5 milliards d’euros dans la santé sur le quinquennat, soit 1 milliard par an.
Cela permettra de financer une accélération du développement des techniques numériques et des réorganisations génératrices d’économies pérennes.
En Grande-Bretagne cela n’a pas marché, le système est en train de sombrer, comme au Québec.
À l’AP-HP et au ministère des Armées non plus ! Les pertes sont de l’ordre de centaines de millions d’euros.
Emmanuel Macron déclare : il n’y aura
aucun déremboursement de soins, mais au contraire un remboursement à 100% par la Sécurité sociale pour les maladies chroniques, l’hypertension artérielle sévère ou encore pour les lunettes, les prothèses auditives et dentaires à horizon 2022.
Mirage ! La mesure, qu’il n’a pas chiffrée, pourrait coûter cher à la Sécu et aux mutuelles !
Les tarifs exploseront et les régions menacées de faillite car il veut aussi dispenser 80% de la population de la taxe d’habitation. Or les régions doivent réinvestir pour remailler le territoire afin de lutter contre les déserts médicaux
Financement de la protection sociale par l’augmentation de la CSG
La CSG c’est déjà 93 milliards d’euros par an.
Le candidat propose une refonte des modes de financement de la protection sociale et une hausse de la CSG :
Nous devons prendre nos responsabilités, être clairs. Logiquement, cela implique que notre système de protection sociale soit moins financé par des cotisations sociales assises sur le travail et davantage par l’impôt.
Il faut que le financement de notre protection sociale, refondée, porte davantage sur la consommation, la pollution, ou d’autres revenus que ceux du seul travail.
C’est le projet du MEDEF repeint à la sauce hollandaise indigeste. Par ailleurs, même cette organisation n’a jamais soutenu la médecine libérale de ville.
Emmanuel Macron propose ainsi de remplacer les cotisations d’assurance chômage et maladie des salariés par une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), à l’assiette plus large. Quelles en seraient les conséquences, selon le candidat ? Les Français verraient leur pouvoir d’achat augmenter.
La hausse de la CSG serait limitée à 1,7 point, précise Emmanuel Macron, et ne concernerait pas les retraités les plus modestes, ni les chômeurs. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !
L’accès aux soins et les déserts médicaux
- Macron veut imposer un service sanitaire aux étudiants en santé.
Emmanuel Macron souhaite que les étudiants en santé consacrent 3 mois de leur temps dans les établissements scolaires et les entreprises pour y faire du dépistage, de la prévention et de la sensibilisation.
C’est ubuesque ! Il faut au contraire des stages dans les déserts auprès des rares médecins proches de leur retraite !
- Développer les maisons médicales
Mais elles resteront vides : en effet, 1200 maisons médicales ont été construites pour un coût de 1 à 8 millions d’euros chacune. Beaucoup sont vides faute de médecins, là n’est donc pas la solution.
- L’exercice regroupé pour les professionnels de santé
Ce serait plus propice selon Emmanuel Macron, à favoriser un accès aux soins de qualité.
C’est vrai, mais c’est plus cher. L’exercice groupé nécessite une organisation et un secrétariat ; ce qui est coûteux.
Ce plan porte sur les maisons de santé, dont le nombre devra être doublé d’ici à 2022. Il vise aussi à développer le numérique à l’hôpital et à « accompagner la restructuration » d’établissements.
- Limiter le droit d’installation
Quant à l’implantation des médecins sur le territoire, il faut une politique plus volontariste.
En clair : limiter la liberté, ce qui risque d’être contre-productif !
L’avenir des hôpitaux
- Plus d’autonomie
Quelque 1 000 établissements publics emploient 1,2 million de fonctionnaires et 77 000 praticiens. Un poste sur quatre est vacant (41 % en radiologie, 39 % en cancérologie, 33 % en anesthésie…).
Contrairement à ses confrères, le Pr Jérôme Salomon, soutien d’Emmanuel Macron, est favorable à un « grand soir » pour l’hôpital. Infectiologue à l’AP-HP, l’ex-conseiller de Marisol Touraine défend « une réforme globale de la fonction publique hospitalière ».
Au menu : décloisonnement ville/hôpital, réforme de la T2A (pour favoriser des financements liés à des objectifs précis et des missions de santé publique), essor des partenariats public-privé et autonomie accrue des hôpitaux. Là aussi c’est un mirage car nos monstres hospitaliers sont lourds, sur-administrés et peu efficients.
- Tarification
Il souhaite plafonner à 50 % la tarification à l’activité et élargir les groupements hospitaliers de territoire (GHT) au secteur privé.
Au tarif opposable sans complément d’honoraire, cela risque d’être difficile à faire passer : car faire des points de suture ou un diagnostic chirurgical de nuit pour quelques dizaines d’euros serait totalement irréaliste !
Ce programme est un trompe l’œil et n’a de moderne que le nom ; il dénote une absence de connaissance profonde des racines du mal et des remèdes.
Le programme « Macron »…..…il a des » negres » comme tout le monde.
Disons que ce monsieur ne sait pas embaucher des gens compétents, normal , il est « banquier » comme moi je fais des vers ou CAhu fut perruquier en finances avant qu’on lui cherche des poux sur la tête
Bonsoir à toutes et à tous,
Pas un mot sur la Recherche médicale ni sur la prévention (actuellement, les dépenses sur ces deux points sont inférieure aux … frais de gestion de la santé !).
Ce sont pourtant les deux seuls leviers pour, sur la longue route, améliorer la santé et le bien-être de tous et diminuer les dépenses globales !
Amitiés,
Pierre
« Il faut que le financement de notre protection sociale, refondée, porte davantage sur la consommation, la pollution, ou d’autres revenus que ceux du seul travail. »
Un financement basé sur la pollution… je vois bien un gros loup ici. Comment définir ce qu’est la « pollution »?
A titre d’exemple, allons nous taxer l’élevage sous prétexte que celui ci émet du méthane (gaz à effet de serre), afin de financer la protection sociale?
ce serait (encore) un formidable moyen de délocaliser la production.
Bah, quand vous serez mort de faim, vous n’aurez plus de problème d’artères bouchées ou d’infarctus 🙂
C’est astucieux non ❓
Aucun candidat n’est à la hauteur. C’est terrifiant. Pourtant, la Hollande a un système très correct : pourquoi ne pas s’en inspirer ❓
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