Par Jean-Philippe Delsol.
Un article de l’Iref-Europe

La surenchère n’en finit pas. Les candidats de gauche multiplient les promesses. Benoît Hamon veut une « société désirable » qui confond le juste, boussole objective des sociétés, et le désir subjectif qui alimente les passions et les pulsions des hommes. Et partant, comme Alice, au pays des merveilles, il propose le revenu universel, jusqu’à 750€ par mois à terme pour chacun pour un coût de l’ordre de près de 400Md€ par an ! Emmanuel Macron veut offrir à tous, salariés et indépendants, « un droit universel à la mobilité professionnelle » et souhaite que les professionnels indépendants soient indemnisés en cas d’arrêt d’activité, comme le chômage pour les salariés.
Et plus généralement, il garantit l’égalité des chances à tous et pour tout, l’antichambre de l’égalité des conditions, stade suprême des fantasmes égalitaires du socialisme aigu. Qui paiera ? Peu importe ! Cette débauche d’utopie masque les échecs cuisants de la gauche depuis cinq ans, qui sont autant d’années de régression sociale et économique. Pour faire oublier la réalité du pouvoir auquel ils ont été étroitement associés, Macron et Hamon se disputent les rêves des Français.
Il est vrai que les candidats y sont incités de tous bords. Après que Génération Libre ait prôné le revenu universel, voici que France Stratégie imagine de doter chaque individu âgé de 18 ans d’un patrimoine minimal. Et même l’Institut Montaigne, soi-disant libéral, préconise, pour un coût de 11Md€ par an, la création d’un dispositif de droits individuels sous forme d’un « chéquier électronique » qui permettrait à chaque titulaire de se payer les formations les mieux adaptées à son cas.
Il n’y a pas de repas gratuit
En soi, l’idée de permettre à chacun de constituer un compte regroupant d’ailleurs non seulement des droits de tirage en matière de formation, mais l’ensemble de ses droits d’assurance maladie, maternité, retraites, chômage est intéressante. Un tel compte permettrait plus de flexibilité tout au cours de la vie professionnelle de chacun, quel que soit son statut. Chacun pourrait naviguer d’un statut de salarié à un autre de professionnel indépendant sans perdre ses acquis.
Mais pourquoi faire croire aux gens, une fois de plus que cela peut leur être offert ? Il n’y a pas de repas gratuit. Il y a toujours quelqu’un qui le paye. Et quand on laisse l’État s’en mêler, gérer la redistribution des uns vers les autres… on peut être certain que cela coûtera plus cher, que ce sera mal administré, que le système profitera à quelques-uns au détriment des autres… La distribution de droits aux uns se fait toujours sur le dos de quelques autres.
Toutes les politiques qui se construisent en réduisant les cotisations des uns et en attribuant de nouveaux droits à des catégories sans cesse plus nombreuses sont d’autant plus arbitraire que leur charge supportée par les assujettis est plus déconnectée de leur coût réel. Elles relèvent de la manipulation politique. À la fin, plus personne ne sait qui paye quoi au profit de qui.
Libérer les choix individuels
La solution n’est pas dans le renforcement des mécanismes étatiques ou para-étatiques pour prendre en charge la vie de tous. Tout au contraire, elle repose sur la libération des relations sociales et des choix individuels. La mutualisation des risques et leur gestion dans le temps existe depuis longtemps. Cela s’appelle l’assurance. Elle permet la responsabilisation des assurés et le respect de leur liberté en même temps que celle des autres.
À l’inverse, bâtir un projet politique sur les promesses intenables d’une abondance obtenue sans travail est le fruit d’une irresponsabilité capable de dégénérer en médiocrité universelle au mieux, et en tyrannie larvée ou affichée au pire. Car l’égalitarisme qui tue l’initiative et l’incitation au travail nivelle la société par le bas jusque dans la grisaille des systèmes où ne survivent que ceux qui savent profiter de l’appareil du pouvoir, les apparatchiks.
L’utopie est nécessairement vouée à l’infaisabilité, que le pouvoir cherche alors à surmonter en augmentant les prélèvements qui pèsent sur les producteurs jusqu’à épuisement, en même temps qu’il explique ses insuccès par la dénonciation de boucs émissaires condamnés pour les crimes improuvés de sabotage des illusions perdues comme autant de mirages évaporés sans fin.
Puissent les Français écouter la voix de la raison plutôt que les sirènes qui les incitent à revêtir la tunique empoisonnée de Nessus.
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Que sont les Mélenchon, Hamon, Macron, Fillon, Le Pen et tant d’autres sinon des apparatchiks ? Quand ont ils “gagné leur pain à la sueur de leur front” ?
Bon résumé.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’une promesse n’engage que celui qui l’écoute…..
Droite /gauche sont sur ce point a égalité… et un RU a 750 euros implique que BCP auront 750 euros en plus a payer en impots au minimum., que 15000 places de prison en plus ne seront que 15000 rénovations, 5000 policiers supplémentaires..seront noyés dans les départs en retraite etc.
En fait ,tout cela est réalisable si ces gens étaient des entrepreneurs mais ce ne sont que de beaux parleurs.
la gauche a toujours un avantage pour les élections avec ses promesses habituelles de moins de travail, plus d’argent sans rien faire, plus de loisir,
et ses solutions démagogiques :
on va faire payer les riches, la dette on s’en fiche car on est contre l’austérité(terme qui désigne le fait de ne pas accroitre le déficit annuel du budget de l’état plus que les années précédentes)
“il garantit l’égalité des chances à tous et pour tout, l’antichambre de l’égalité des conditions”…
Au contraire, l’égalité des chances est la condition qui rend acceptable le libéralisme aux yeux de tous.
S’il y avait une réelle égalité des chances, personne n’aurait l’idée d’aller voter coco ou Fn, l’inégalité des conditions serait tout à fait acceptable.
“le socialisme s’arrête là ou s’arrête l’argent des autres” (M. Thatcher)
Le moins que l’on puisse constater,Macron n’est pas votre tasse de thé!….j’attends ses propositions plus complètes avant de légiférer….
Bien d’accord. Mais ce qui est ennuyeux avec Mini-moi-président, c’est qu’à un peu plus de deux mois des élections ce brave garçon n’a toujours rien présenté de concret comme programme, hormis de belles paroles vides de sens.
Pour quelqu’un qui aspire à diriger le pays, ne pas être capable d’exposer des idées concrètes et des projets tangibles à brève échéance laisse douter de sa capacité à réellement être apte au job en question…
Faut dire que l’actuel n’était pas apte non plus et a pourtant été élu sur de belles promesses fallacieuses ! Maître corbeau sur un arbre perché tenait en son bec un … bulletin de vote. Maître renard par l’odeur alléché…vous connaissez la suite !
Ce qui a fait pencher la balance en faveur de Moi-President est justement cette tirade qu’il confie avoir improvisé lors du débat avec Sarkozy.
“Moi Président, …”
“Paroles, paroles que tu sèmes au vent.”
Il parait que ce mr Macron est reconnu comme bénéficiant d’une intelligence exceptionnelle. Cela ne l’empeche pas de concocter des projets fumeux. Peut être un candidat moins “brillant” serait-il plus raisonnable et, finalement, bénéfique pour nous, plutot que ce type à l’air parfois totalement “allumé”.
“Il n’y a pas de repas gratuit”
Si ! Au “Resto du coeur”. Et ce n’est pas un hasard si ces repas sont financés par la générosité privée et non pas par la pseudo justice sociale. Les usines à gaz égalitaristes sont impuissante à gérer les problèmes réels des vrais défavorisés – et ce n’a jamais été leur but, car celui-ci est en vérité corporatiste et démagogique.
Quand je vois le nombre de mendiants dans les rues qui augmente, je me dis que le socialisme est vraiment indécent !
Macron n’a pas tort sur la mobilité des salariés mais on peut redouter que le financement impose de finir le sale travail qui consiste à transformer des mécanismes assurantiels en mécanismes de redistribution.
Il est loin le temps de notre jeunesse où nos parent ouvriers avaient deux buts dans la vie : construire leur maison pour devenir propriétaires et que leurs enfants fassent des études ou apprennent un métier qui leur permettent d’être indépendants. Peu de sorties, peu de vacances, des vêtements que nous usions jusqu’à la corde … et nous étions heureux et avions des valeurs ! Rien n’était dû, il fallait “gagner son pain à la sueur de son front”…