Par Éric Verhaeghe.

À l’approche de la primaire de la gauche, nous complétons notre analyse sur les marqueurs clivants par un approfondissement des positions des candidats sur la question de l’égalité hommes-femmes.
Zéro pointé pour Montebourg, Pinel et Bennahmias
Premier point assez surprenant : trois candidats sur sept ne font aucune proposition sur la question de l’égalité homme-femme. Ils occultent même le sujet, à l’exception de Jean-Luc Bennahmias qui l’évoque très rapidement à propos de l’Islam.
Ce silence complet paraît assez singulier, notamment dans le programme de Montebourg qui doit bien se douter qu’un certain nombre d’électeurs (et surtout d’électrices) n’est pas prêt à ne pas lui en tenir rigueur. Cette absence est d’autant plus notable que la question de l’égalité salariale homme-femme revient pourtant régulièrement.
Les axes d’analyse des autres programmes
Quant aux autres candidats, leur programme est ici analysé sous un quintuple prisme.
Quelle place la question de l’égalité hommes-femmes occupe-t-elle dans le programme ?
Nous avons ici distingué les propositions dans le domaine politique, dans le domaine du travail, dans celui de la fonction publique et dans les questions sociétales. Nous avons relevé la « consistance globale » de propositions. Ainsi, nous avons noté 0 les candidats qui ne proposent pas de mesures spécifiques pour la fonction publique.
Les propositions politiques
Celles-ci regroupent les idées liées à l’amélioration de la parité dans le domaine politique, y compris la reconnaissance de droits constitutionnels nouveaux (même s’ils sont formels) comme le propose Vincent Peillon.
Les propositions « sociales » ou liées au monde du travail
Cette catégorie regroupe toutes les propositions liées à l’amélioration de l’égalité homme-femme dans la sphère des entreprises privées. Elle intègre la proposition (ou non) d’amélioration de l’accès des femmes aux grandes écoles ou la transférabilité d’une part des droits de congé maternité au père. Cette catégorie intègre également la question de la place des femmes dans la gouvernance des entreprises.
La question de la fonction publique
Cet item évalue le poids des propositions de chacun sur le sujet de l’égalité homme-femme dans la fonction publique.
Les propositions sociétales
Cet item regroupe les propositions comme la légalisation de la procréation médicalement assistée, le développement de l’accueil des enfants ou la reconnaissance de droits renforcés sur le corps féminin.
Le radar homme-femme
Cette analyse donne les résultats suivants :
Ces résultats confirment une tendance déjà apparue sur le radar global.
Schématiquement, on s’aperçoit que la surface la plus faible, la moins interventionniste en quelque sorte (exception faite des trois candidats qui ne proposent rien sur ce sujet), est celle de François de Rugy. En revanche, il est avec Manuel Valls le candidat qui se montre le plus ambitieux dans la réforme de l’État.
Pour le reste, ce sont Manuel Valls et Benoît Hamon qui développent l’aire idéologique la plus importante par rapport à celle de leurs concurrents.
Valls ouvert sur le travail, fermé pour le reste
Comme sur le radar global, Manuel Valls est le candidat qui a ancré son programme dans la tradition socialiste la plus orthodoxe.
D’une part, il accorde une importance significative à la question et spécialement aux protections des travailleurs salariés, en proposant un renforcement des dispositions contraignantes pour les entreprises.
D’autre part, il se montre beaucoup plus frileux sur les autres sujets, sur les questions de société et sur la place « politique » des femmes, Manuel Valls se montre assez peu allant.
Hamon en pointe sur le droit des femmes
Comme sur les autres sujets, Benoît Hamon est le candidat qui semble apporter les idées les plus complètes sur ce dossier. En particulier, il prend des positions affirmées sur les questions de société qui pourraient se révéler payantes vis-à-vis de son électorat. Il se montre très volontaire sur la PMA (absente du programme de Manuel Valls, sauf pour « ouvrir le débat »), sur le développement du planning familial ou sur l’allongement des délais de prescription pour le viol.
Il faudra voir dimanche si cette stratégie des deux candidats leur permettra de passer le cap du premier tour.
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Sur le web
Le droit des femmes…..c’est choquant , après il y aura le droit des noirs le droit des jaunes le droit des vieux les droit des jeunes…chacun et chaque chose aura son droit ….en fonction de son impact électoral
Pire que ça… chaque personne pourra réclamer des droits en fonction de ce qu’il est et non de ce qu’il mérite (j’ai le droit à ce travail car j’ai les yeux bleus !).
« Elle intègre la proposition (ou non) d’amélioration de l’accès des femmes aux grandes écoles »
Je ne savais pas que l’on empêchait les femmes d’accéder aux grandes écoles…
Plus sérieusement, la question des inégalités salariales, fondée sur des statistiques, fait l’impasse sur les choix individuels. On ne peut objectivement parler d’égalté, car il n’y en a pas au regard de la maternité. Déni de réalité donc, traduisant au fond, le refus des féministes les plus dures de leur condition de femme. Si on remplaçait l’ingénierie sociale par la liberté?
Les questions sociétales sont sur un autre plan. On peut souhaiter que les droits de l’enfant ne soient pas sacrifiés sur l’autel du droit des femmes.
Plus je lis les article franco français plus je me sens bien hors de la France…
Et le droit des hommes à être enceint(e), hein? Qu’est ce que vous faites du droit des hommes à être enceint(e), hein? C’est une grande discrimination et une injustice!
Et les quotas de femmes dans les mines et sur les chantiers, hein? Ou sont les propositions des socialistes sur les quotas de femmes dans les mines et sur les chantiers, hein? Pourquoi ne les notes vous pas?
Encore un vent de socialiste.
Quand il était ministre, pourquoi n’a-t’il pas finalisé la loi de l’action de groupe définitivement. Bien sur on a eu droit à une loi de sa part, la loi sur la consommation qui a pour but de redonner du pouvoir d’achat aux Français en rendant leurs droits plus effectifs. Mais il aurait pu, il aurait du, faire naitre une loi permettant à tout un chacun de se regrouper et d’attaquer un distributeur, un industriel, un fournisseur de services ou de biens, dans le cas ou ils se retrouveraient lésés pour le même problème.
Donc, monsieur Benoît Hamon, n’a pas fait son boulot. Comme Hollande, du vent, encore du vent, rien que du vent.
Alors les gauches, circulez, vous êtes virées. « effacées » dirait Schwarzy.
Parler de droit des femmes induit, à mon sens, une ambiguité qui n’a pas lieu d’être et qui serait gommée si l’on parlait de « droit », tout simplement.
Et sinon, que veut-dire « légalisation de la PMA »? Ca existe aujourd’hui, ce procédé est accessible sous certaines conditions, donc… ??
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