Primaire de la gauche : trois hommes pour une seule place ?

Si les marges d’erreur pour les intentions de vote à des primaires restent élevées, le dernier sondage BVA n’en demeure pas moins révélateur d’une tendance lourde à gauche. Il existe deux gauches : l’une plus réformiste et l’autre plus socialiste.

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Primaire de la gauche : trois hommes pour une seule place ?

Publié le 19 janvier 2017
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Par la rédaction de Contrepoints.

Primaire de la gauche : trois hommes pour une seule place ?
By: Francesco PierantoniCC BY 2.0



Un sondage BVA POP2017 pour Orange et la Presse Régionale1 réalisé juste après le premier débat télévisé s’intéresse aux intentions de vote et de participation à la primaire de la gauche. L’intérêt pour ce scrutin semble relativement limité et trois candidats se détachent : Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoit Hamon.

Primaire de la gauche : un intérêt limité

36% des personnes interrogées se déclarent intéressés par la primaire. Ce chiffre, en légère augmentation, probablement à la faveur du premier débat télévisé, témoigne tout de même d’un intérêt relativement limité.

Intérêt pour la primaire de la gauche.
Intérêt pour la primaire de la gauche.

Avec son indice de participation, BVA table sur 1,9 à 2,6 millions de votants. Cet indice évalue la participation en fonction de l’intérêt manifesté par la personne pour le scrutin. La participation serait donc moindre que pour la primaire de la droite (plus de 4 millions de votants) mais aussi que pour la primaire socialiste de 2011 (2,7 millions de votants). Les sympathisants de gauche seraient 71% à se déplacer (dont plus des deux tiers du PS) alors que 10% des sympathisants de la droite et du centre, 7% du FN, et 12% sans proximité partisane comptent voter.

Érosion pour Valls, progression pour Hamon

L’ancien Premier ministre dispose de 34% d’intentions de vote, contre 27% pour Benoît Hamon, passé deuxième et 26% pour Arnaud Montebourg. Seul un tiers des électeurs de Manuel Valls pourraient changer d’avis alors que pour ses deux poursuivants, c’est la moitié d’entre eux qui pourraient se raviser au profit d’un autre. La course semble donc largement ouverte mais le trio de tête apparaît désormais constitué. Le premier candidat au pied du podium est Vincent Peillon avec 7% d’intentions de vote.

Intentions de vote au premier tour de la primaire de la gauche.
Intentions de vote au premier tour de la primaire de la gauche.

Au second tour, si l’on fait l’hypothèse que les deux candidats seront sélectionnés parmi les trois premiers, Manuel Valls perdrait avec 48% des voix dans les deux cas. Il bénéficierait pourtant de quelques reports de voix de Benoît Hamon ou d’Arnaud Montebourg, suivant le cas, mais de façon insuffisante pour emporter la majorité.

Manuel Valls est, de façon équivalente, choisi par ses électeurs pour ses propositions politiques (28%), sa personnalité (30%) et sa capacité à remporter l’élection présidentielle (36%). Benoît Hamon est plutôt sélectionné pour son programme (74%), comme, dans une moindre mesure, Arnaud Montebourg (53%), qui répartit équitablement le reste des motivations entre sa personnalité, sa capacité à remporter la présidentielle mais aussi la volonté de faire barrage à un autre candidat.

Les thèmes qui ont le plus compté dans le choix des électeurs se concentrent autour de l’emploi et du social : lutte contre le chômage, lutte contre les inégalités sociales, éducation ou encore santé.

Deux gauches ?

Si les marges d’erreur pour les intentions de vote à des primaires restent élevées, le sondage n’en demeure pas moins révélateur d’une tendance lourde à gauche. Il existe deux gauches : l’une plus réformiste et l’autre plus socialiste. La première est essentiellement représentée par Manuel Valls. Si son programme ne semble pas attirer, le réalisme d’une partie des électeurs le place en bonne position. Les deux autres candidats, classés plus à gauche, se sont eux souvent opposés à l’ancien Premier ministre.

L’exercice est périlleux pour les socialistes. Entre une participation qui pourrait être décevante et des divisions sans cesse révélées mais jamais résolues qui risquent, en cas de mauvais résultat à la présidentielle, de scinder irrémédiablement le parti, la situation s’annonce délicate. Il doit se trouver des gens, à droite comme à gauche, pour s’en satisfaire…

  1. Enquête BVA-Salesforce pour la Presse Régionale et Orange réalisée par Internet du 13 au 16 janvier 2017, soit juste après le 1er débat télévisé. Échantillon représentatif de 10 004 Français âgés de 18 ans et plus dont ont été issues 9434 personnes inscrites sur les listes électorales. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession de la personne interrogée et de la personne de référence du ménage, région et catégorie d’agglomération. Les intentions de vote qui figurent dans ce rapport reposent, pour chaque tour, sur la base des personnes inscrites sur les listes électorales, intéressées par la primaire, certaines d’aller voter et ayant exprimé une intention de vote. Les résultats d’intentions de vote ne constituent pas un élément de prévision du résultat électoral. Ils donnent une indication significative de l’état du rapport de forces à moins d’une semaine du 1 er tour du scrutin. Dans le cas présent, les intentions de vote sont calculées sur la base des personnes certaines d’aller voter ayant exprimé une intention de vote, soit 543 individus au premier tour et 510 à 513 au second tour selon les hypothèses. Ainsi, pour un pourcentage obtenu par enquête de 20%, la marge d’erreur est égale à 3,6. Le pourcentage a donc 95% de chance d’être compris entre 16,4% et 23,6%.
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  • Pauvres français qui se déplaceront. Non seulement, ils auront « perdus » 1 sous, mais en plus, leur sous servira à payer la corde qui les étranglera si la gauche, n’importe quelle gauche, reste au pouvoir.
    Le français qui compte aller voter doit se mettre dans la tête qu’il a été à chaque mandature socialiste, grugé, volé, trompé, appauvri. Et ce n’est que pour du pognon.
    Celui que l’on n’a plus et celui que nous « prête » encore la finance mondialisée pétrolière.
    Le français qui compte aller voter doit se mettre dans le ciboulot qu’il est devenu un « idiot utile » à la ripouxblique socialiste française agonisante.
    Alors, de grâce, français illusionné, garde ton euro, et regarde ta gauche se fondre dans l’océan de ses contradictions et rejoindre les fonds abyssaux des Mariannes.
    « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », a dit Lavoisier, alors, électeur de gauche indécis, ne perd rien (ton temps est précieux), ne crée rien (tu es tout seul et ils comptent sur toi), garde tes rêves (mais d’abord, tes sous) s’évaporer dans le nuage de tes illusions politiques (35h, rmi, rsa, ru, loi el kromry, état d’urgence, binationalité, loi renseignement, pacte de ceci, pacte de cela, Renoncement, etc…).

    • le français qui va voter est un idiot utile pour tout les partis , qu’il soit de droite de gauche ou autre ; au cas ou vous ne l’auriez pas remarquer ,  » on  » ne s’intéresse aux français qu’au moment ou des élections se présentent ….ou quand il faut le faire banquer ….

  • La gauche….elle n’intéresse plus personne, je ne comprend pas pourquoi on parle encore de cette chimère qui n’existe pas…même Macron n’est pas de gauche alors, qui est de gauche ?
    Se disent de gauche le personnes ayant des soucis personnels pour s’adapter…..un psy devrait suffir a les guérir si la vie n’arrive pas a leurs ouvrir les yeux !

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