Législatives 2022 : dernière opportunité pour Valls

Valls se présente aux législatives 2022 dans une circonscription à l’étranger. C’est sa dernière cartouche.

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2015-12 Manuel Valls SPD Bundesparteitag by Olaf Kosinsky-3 on Wikimedia Commons

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Législatives 2022 : dernière opportunité pour Valls

Publié le 20 mai 2022
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À la suite de la réforme de la Constitution française de juillet 2008, des circonscriptions législatives sont créées à l’étranger pour permettre aux Français établis hors du pays d’élire des députés à l’Assemblée nationale, les Français hors de France n’étaient auparavant représentés qu’au Sénat.

Ces députés, au nombre de 11 (un par circonscription hors de France), ont été élus pour la première fois lors des élections législatives de 2012. Les Français établis hors de France ont voté pour la seconde fois lors des élections législatives de 2017.

Manuel Valls, fervent soutien d’Emmanuel Macron

Afin de mettre toutes les chances de son côté, et de convaincre le camp LREM qu’il est l’homme d’une circonscription, Manuel Valls avait affirmé, dès le début de la campagne électorale que le chef de l’État était le seul choix possible pour que la France puisse affronter les crises et les défis auxquels elle est confrontée.

Le mercredi 6 avril, il avait une nouvelle fois appelé à voter pour Emmanuel Macron avec un tweet appuyé :

https://twitter.com/manuelvalls/status/1511587372684787713?ref_src=twsrc%5Etfw

 

Battu par Benoît Hamon au second tour de la primaire socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2017, l’ancien Premier ministre avait refusé de se rallier à son vainqueur et avait appelé à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Par la suite, il était élu dans sa circonscription de l’Essonne, s’inscrivant au sein de la majorité présidentielle, un poste qu’il avait assez brutalement abandonné en 2018 afin de tenter sa chance de l’autre côté des Pyrénées, où il s’était présenté à l’élection municipale de Barcelone.

Un retour compliqué par la candidature du député sortant

Stratégie payante, puisque le jeudi 5 mai au soir l’ancien Premier ministre de François Hollande a été officiellement investi par La République en Marche (LREM) : il défendra les couleurs de la majorité dans la cinquième circonscription des Français de l’étranger, qui regroupe l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco.

Une décision dont fait les frais Stéphane Vojetta, chef d’entreprise franco-espagnol devenu député LREM en 2021, alors qu’il était jusque-là suppléant de Samantha Cazebonne, élue en 2017, et devenue sénatrice.

Dans un communiqué publié jeudi, tard dans la soirée sur Twitter, le député sortant se montre cinglant : « L’investiture de Manuel Valls va à l’encontre de mes valeurs ». Mais il estime qu’il est pourtant « le candidat naturel à l’investiture dans cette circonscription. »

Pourtant, insiste Stéphane Vojetta, il s’est montré « fidèle à la majorité présidentielle », ne reniant jamais son « engagement » au sein de LREM. Selon lui, l’investiture de Manuel Valls est un « parachutage » et rien de moins qu’un « soubresaut de l’ancien monde ». Logiquement, il a donc décidé de maintenir sa candidature, précisant qu’il continuera à porter les couleurs d’Emmanuel Macron lors du scrutin.

D’où est Manuel Valls ?

« Tout le monde sait que j’habite entre Barcelone, Minorque et Paris »

Dans un entretien à El Mundo Manuel Valls se justifie :

« Mon temps de conseiller municipal est révolu. Je vais bientôt rendre ma démission publique. Maintenant, je sais que je suis majoritairement Français : dans mes valeurs, dans ma façon de penser et de faire de la politique. »

Alors conseiller municipal de Barcelone, Manuel Valls affirmait pourtant fin 2019 avoir trouvé « un équilibre » personnel dans la capitale catalane. L’ancien Premier ministre renierait ainsi une promesse de campagne, puisqu’en septembre 2018, alors candidat à la mairie barcelonaise il assurait :

« Quoi qu’il arrive, je resterai. Je suis de Barcelone. »

On peut s’étonner du choix de Manuel Valls pour cette circonscription des Français de l’étranger. D’autant que Le Canard enchaîné, cité par Libération, rapporte l’histoire suivante d’un titulaire de l’une de ces circonscriptions :

« J’avais beaucoup de respect et d’admiration pour Valls. Je suis donc allé vers lui pour me présenter. Tout ce qu’il a trouvé à me dire, c’est : Tu as de la chance. Moi, je voulais supprimer ces onze circonscriptions des Français de l’étranger. Pour moi, c’est un non-sens. Mais Sarkozy les avait fait inscrire dans la Constitution et je n’ai pas pu les supprimer. »

Une autre circonscription était possible : se représenter dans l’Essonne où il avait été élu à quatre reprises, mais sur le fil lors de sa dernière campagne en 2017. Mais cela n’avait selon lui pas de sens :

« J’avais passé la main. Pas plus que ça n’avait de sens dans une autre circonscription de l’Hexagone ».

Sans doute d’ailleurs y aurait-il été une cible privilégiée de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), l’alliance de gauche forgée par Jean-Luc Mélenchon autour de La France insoumise (LFI).

Le quotidien conservateur ABC affirmait vendredi dans un éditorial cinglant intitulé « Dernière opportunité pour un opportuniste » :

« Tout montre que Valls ne pourra pas battre le député sortant Stéphane Vojetta et que ce sera la fin d’un opportuniste qui n’a pas eu la sagesse, le courage et la dignité de se retirer à temps. »

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  • Nous aurons rarement vu un opportuniste aussi décomplexé à la recherche d’une pension en Espagne, en France ou sur la lune…

  • Ces postes de députés des « français de l’étranger » sont une imposture. Imaginés pour fournir plus de « places », ils ne servent à rien sinon à grever les français d’un peu plus d’impôts.

  • Qu’un tel personnage avec aussi peu d’estime de soi et de constance en politique et en résidence nationale puisse revenir en France la fleur au fusil et se réinsérer dans la sphère gouvernementale comme si de rien n’était en dit long sur la décrépitude avancée du pays. Finalement on a les hommes politiques que l’on mérite…

  • La mangeoire doit être bien fournie… :mrgreen:

  • Il y a chez cet homme-là toute la matière pour modeler, si Goscinny était encore vivant, un héros de BD mi-Iznogoud mi-Assurancetourix.

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