Par Frédéric Mas.
Jeudi, Marine Le Pen a été aperçue dans la Trump tower lors de son déplacement à New York. Si aucune rencontre officielle ne semble avoir été envisagée avec le futur président des États-Unis, le symbole est fort, tant le bâtiment semble être devenu la Mecque du néopopulisme dont Donald Trump est le principal représentant. Sans doute poussée par le souci de se construire une réputation à l’international en profitant de la montée des idées anti-mondialisation, protectionnistes et hostiles à l’immigration dans le monde anglo-américain, Marine Le Pen n’a pourtant pas toujours eu les meilleures relations avec ses homologues anglais et américains.
Son discours anti-américain jusqu’à la paranoïa, empruntant à l’illibéralisme le plus radical de la tradition bonapartiste française la place paradoxalement plus du côté de Bernie Sanders que du Parti Républicain. Ses relations tendues avec le Britannique Nigel Farage, qui a plusieurs fois refusé de se rapprocher du FN au sein des institutions européennes, la placent à distance du populisme souverainiste insulaire.
Stratégie internationale, stratégie nationale
Marine Le Pen peut-elle bénéficier du climat international pour avancer ses pions sur la scène politique française ? Les sondages, avant même la vague populiste en Grande-Bretagne et aux États-Unis, la situait déjà en tête devant ses adversaires de gauche et de centre-droit. C’est François Fillon qui, assez curieusement, s’est retrouvé à bénéficier de l’effet Trump au détriment d’Alain Juppé. Sans doute Marine Le Pen ne voulait pas prendre le risque de soutenir le milliardaire américain, et donc de s’aliéner une partie de son électorat, alors que sa progression dans les sondages n’avait pas besoin de ça.
Plus que sur un effet Trump, la véritable origine du climat politique favorable à la montée du Front national provient sans doute de la médiocrité de ses adversaires (et pas tellement à l’originalite de sa stratégie) : à droite, François Fillon, après être apparu comme réformiste, semble vouloir de plus en plus reculer… pour mieux reculer, tandis qu’à gauche, aucune personnalité ne semble se détacher au sein de la primaire. L’électeur français est tellement déboussolé que certains sondages créditent même Mélenchon ou Macron de scores tout à fait honorables.
La seule certitude que nous avons dans l’élection qui vient, c’est que Marine Le Pen sera, encore une fois, l’arbitre ultime.
Le Pen arbitre? Ce n’est plus vrai. Le Pen est devenu un vote sans avenir au second tour. Elle est en phase descendante….En plus ses idées en économie sont ringardes. Le sommet maximum des scores du FN est passé. Le monde change vite ces derniers temps.
Le Pen sera arbitre puisque si elle se qualifie pour le second tour, son adversaire sera très probablement élu.
@ bibi
Il y a un groupe de « militants » FN qui se plient à la discipline de parti quels que soient les changements et variations vécus depuis avant la succession de J.M.Le Pen (ces convaincus électeurs qui ne se posent pas de question, parfois même de façon héréditaire (socialistes), sont des noyaux durs présents dans tous les partis, les plus maltraités étant ceux du « centre » et les « communistes », quand leur parti changent de nom et d’étiquette: jusqu’à présent, le changement de nom de « Marine » reste un échec, tout le monde parlant encore de FN!).
Autour du noyau, tournent comme des électrons, tous les mécontents pour des raisons les plus variées, signifiant d’abord leur « non » aux politiciens en place! Mais entre exprimer sa mauvaise humeur et parier sur l’avenir, il y a de la marge!
Ce qui est de plus en plus clair, c’est que les Français en ont marre de ces « pros » de la politique!
Ceux qui en « vivent bien », en connaissent toutes les ficelles, légales ou malhonnêtes et savent comment rester dans le cocon sans être l’auteur du moindre coup de génie, aussi modeste soit-il! Pour eux, il vaut mieux « ne pas faire de vagues » que de se trouver impliqué dans une polémique!
Fonctionnaires, ils ont été, fonctionnaires, ils sont restés!
« Cul et chemise avec la presse », ils s’arrangent pour être (plus ou moins) régulièrement consultés par la presse sur un sujet qu’ils ont approché à un moment: l’archétype étant bien Jack Lang et « la culture ».
Donc oui, Fr.Fillon est apparu, comme E.Macron comme de possibles novateurs (alors qu’ils ont tous deux, été ministres).
Encore faut-il qu’un parti les aident à parvenir à la présidence avec une majorité de parlementaire qui voteront pour leurs « idées »! (Ce qui fera d’eux des « redevables » priés de « renvoyer l’ascenseur »)
L’un tombera après la primaire, l’autre affrontera « Marine » (dont la vocation n’est sans doute pas d’être présidente: croit-elle vraiment que son programme serait réalisable? Je n’en suis pas sûr! Et voté par quelle majorité parlementaire?).
C’est donc le parti des mécontents qui sera représenté au second tour, aux côtés des abstentionnistes, des sceptiques du bulletin blanc et des « rageurs » du bulletin nul, eux tous très majoritaires, ensemble!
L’enthousiasme n’est plus ce qu’il était! Et le président élu ne sera le candidat préféré (avant primaires) de « tous les Français » qu’à un pourcentage équivalent de +/- 20% des électeurs à bulletin valide, grand maximum, et sans doute bien moins! Quand le suffrage « universel » se révèle, en fait, anti-démocratique (sans même évoquer les formalités exigeantes avant candidature!).
Il y a bien une raison qui fait que dans quasi tous les pays autour de vous, le « Chef d’état » est soit un monarque sans aucun vrai pouvoir, soit un président de la république aux pouvoirs symboliques! (Monaco est, en tout cas, une exception). De là à penser que la Vième avec son « président (mal) éclairé » … est un peu « vieux jeu », après ce quinquennat …
La com’ de MLP à la Trump tower est franchement mauvaise, ça fait genre « je prends un café à 50 dollars en priant dieu que Donald descende me serrer la paluche ». Ok, elle se serait sans doute contenter d’un Bannon mais lui préfère la nièce. 🙂