L’écologie sans idéologie est possible

Le dernier livre de Maud Fontenoy a le mérite de poser des jalons pour « associer développement, croissance et maîtrise de notre impact sur l’environnement ».

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L’écologie sans idéologie est possible

Publié le 15 décembre 2016
- A +

Par Marcel Kuntz.

Certains ont déploré le peu de place consacrée à l’environnement dans les débats récents en vue de l’élection présidentielle.

Les bases existent pourtant pour une réflexion dont les termes ne seraient pas imposés par ceux qui ont monopolisé l’écologie au profit d’une idéologie (qui envisage de nous rendre tous plus pauvres) ou de leur carrière… « Il faut agir », tel est le leitmotiv du dernier livre de Maud Fontenoy qui décline sa définition d’une politique de l’environnement réconciliée avec l’économie et la science.

 

« Il va falloir croire en la science et investir !»

Maud Fontenoy propose une écologie positive plutôt qu’accumuler taxes, normes et interdictions. Autrement dit :

« Moins se focaliser sur ce qu’il ne faut pas faire et plus sur ce qu’il faut faire ». « Produire plus et mieux ».

C’est développer une économie où le déchet de l’un est la matière première de l’autre.

Bien sûr « la science ne réglera pas tous les problèmes du monde, mais une politique niant ou déformant la connaissance scientifique conduit immanquablement à des désastres ». « Contrôler, oui, c’est indispensable, mais interdire sans raison est effarant ».

Le décor est donc planté !

 

Plaire à tout le monde n’est pas au programme

Si l’auteur égratigne au passage les politiciens qui n’ont jamais exercé d’autres métiers, elle rappelle aussi que la majorité d’entre eux vaut mieux que la caricature qui en est souvent faite.

Si elle est entrée en politique elle-même, ce n’est manifestement pas pour faire plaisir à tous : elle constate l’inefficacité de l’administration et a compris « que l’on ne faisait pas changer d’avis un journaliste » (qui a déjà des idées très arrêtées avant une interview)…

L’écologie positive passe aussi par l’éducation et Maud Fontenoy convoque Condorcet pour évoquer les progrès de l’esprit humain (et nous en avons effectivement besoin !), tout en déplorant un système éducatif aujourd’hui sous-performant et inégalitaire. « L’école aussi doit pouvoir innover » !

 

« Cent propositions pour une écologie ajustée à l’Homme »

Le livre se veut néanmoins « un message  d’apaisement, d’ouverture d’esprit et d’action » et avance cent propositions.

La première revendique de « sortir du principe de précaution pour entrer dans un monde reposant sur le principe de responsabilité ».

Le dernier concept mériterait d’être explicité (d’autant plus que ce principe a déjà été théorisé par Hans Jonas, le père de l’heuristique de la peur et donc des marchands du même nom !). Comment va-t-il s’articuler avec un « principe d’innovation » décrit récemment par l’European Political Strategy Centre de la Commission européenne ?

On le voit, le débat doit se poursuivre, mais ce livre a le mérite de poser des jalons pour « associer développement, croissance et maîtrise de notre impact sur l’environnement ».

Des tempêtes, j’en ai vu d’autres, tel est le titre de l’ouvrage et la philosophie de son auteur. Il lui faudra effectivement du courage pour affronter les vents contraires qui ne manqueront pas de se lever devant la réalisation de son programme. Mais, nous le savons, du courage Maud Fontenoy n’en manque pas. Les récits d’aventure maritimes (qui alternent dans son livre avec sa vision de l’écologie) sont là pour nous le rappeler. Hissez haut !

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  • « une politique niant ou déformant la connaissance scientifique conduit immanquablement à des désastres ». La connaissance scientifique est un problème central, d’autant que la science est instrumentalisée par différents pouvoirs (politiques, économiques et financiers, écologistes) qui poursuivent leurs intérêts. L’auteur en est elle-même victime puisqu’elle prend la cause anthrpique du réchauffement climatique comme un fait incontestable. L’enjeu fondamental est l’indépendance de la recherche.

    •  »
      L’auteur en est elle-même victime puisqu’elle prend la cause anthrpique du réchauffement climatique comme un fait incontestable
       »

      🙂
      en connaissance actuelle de la science, oui.
      alors victime, ou scientifique ?

  • Pourquoi faire de l’écologie avec ou sans idéologie (!) Alors qu’il suffit simplement de et d’enseigner l’économie… pour devenir un VRAI écologiste ?

    • Mouai
      L’économiste a une approche shadokiene de l’evaluation :
       »
      Ce que je ne sais calculer n’a pas de valeur
       »
      Ou une valeur totalement bradée; axée sur un point de vue limité et court-termiste.
      Ce n’est pas un reproche, c’est une constatation

      ex :
      quelle est la valeur d’une centrale nucleaire française dans 20 ans ?
      quelle est la valeur d’une foret vierge ? (bresil, malaysie, …)
      quelle est la valeur des baleines ? (voir The whale pump)

  • L’AFIS était plus réservée à une certaine époque sur le RCA, on sentait qu’ils ne voulaient pas trop se mouiller et que de toute manière ce n’était pas leur sujet de prédilection, quand on voit comment sont traités les scientifiques septiques (et les journalistes) on comprend très bien leur réserve, il n’y a que des coups à prendre, comme il font œuvre salutaire dans le domaine des OGM et du nucléaire (et d’autres) on ne leur en voulait pas trop.

    Quand je vois l’article élogieux sur le livre de Sébastien Huet : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2686 maintenant la pilule passe beaucoup moins bien, j’espère qu’ils reviendrons à plus de neutralité.

  • Les commentaires sont fermés.

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