Primaires : ces 3 questions qu’il faut poser aux candidats

Nous devons demander aux candidats le contrat qu’ils nous proposent et leur faire également connaître les clauses indispensables pour leur donner notre accord.

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Primaires : ces 3 questions qu’il faut poser aux candidats

Publié le 16 novembre 2016
- A +

Par Jacques Garello.

Les électeurs cherchent en vain depuis des années à passer un vrai contrat avec les candidats. Ceux-ci ont pour habitude de se défiler : ils demandent qu’on leur fasse confiance, ils veulent un chèque en blanc, et se présentent au corps électoral sur leur bonne mine ou sur des questions mineures.

L’essentiel est de paraître.

Pour le reste, ils s’abritent derrière la complexité et l’incertitude des événements et des contextes économiques, sociaux, politiques et diplomatiques. L’empirisme est leur meilleur alibi : nous ferons pour le mieux.

Certes le prix Nobel d’économie est allé à deux universitaires qui ont produit des travaux sur l’incomplétude des contrats : au moment où un accord est conclu, les parties ne peuvent connaître tout ce qu’il apportera de bienfaits et de nuisances. Ce n’est qu’au fur et à mesure que le contrat sera exécuté qu’il apparaîtra comme une bonne ou mauvaise affaire ; mais il sera trop tard pour se libérer de ses obligations contractuelles. La conclusion de l’étude n’est pas qu’il faut se passer de contrat, mais qu’il faut diminuer les risques au moment de la conclusion.

Aurons-nous enfin un contrat, même incomplet et aléatoire ?

 

Quel contrat nous propose chacun des candidats ?

Certes, nous avons des livres, des programmes. Peuvent-ils tenir lieu de contrat ? Ou serons-nous condamnés, une fois de plus, à choisir l’abstention ou le vote rejet ?

Pour l’instant, je demeure sceptique. Certes, ici même, et dans le cadre du collectif des libéraux, nous tenons la comptabilité des écrits et des discours pour évaluer le degré de libéralisme des candidats. Mais ce n’est pas assez, cela suffira à peine à désigner ceux qui sont plus proches ou plus éloignés des idées de la liberté ; encore peut-on déceler quelques grands écarts, avec des candidats prenant des postures libérales dans certains domaines (par exemple l’économie) et anti-libérales dans d’autres (par exemple la famille).

Nous devons donc demander aux candidats le contrat qu’ils nous proposent et leur faire également connaître les clauses indispensables pour leur donner notre accord. Un simple catalogue de mesures (les 1000 prévues par Bruno Le Maire par exemple) ne tient pas lieu de contrat, ou s’assimile à ce que les juristes appellent un « contrat de guichet » : on prend tout ou rien – les contrats d’assurance ou de transport sont rédigés dans cet esprit. À l’inverse, la référence insistante à deux ou trois mesures spectaculaires ne tient pas lieu de contrat (les deux referendums de Nicolas Sarkozy, par exemple).

À mes yeux (et c’est ce qui est ressorti de mon débat avec Alain Mathieu il y a quelques semaines), les chiffres sont des fumigènes. Diminuer les dépenses publiques de 100 ou 120 ou 60 milliards, est-ce significatif, même si on additionne des choux et des navets ? Réduire le nombre de fonctionnaires de 600 ou 400 ou 300 000, est-ce clair si on ne dit lesquels ni comment ? Je suis, comme vous, peut-être frappé par le vague des projets, y compris de ceux des plus sérieux.

Nous aimerions entendre la réponse à ces trois questions :

  1. La Poste, la SNCF, les HLM seront-elles ou non privatisées ?
  2. Le monopole de la Sécurité sociale sera-t-il entamé ? l’assurance maladie et les retraites seront-elles choisies, au moins partiellement, par les assujettis ?
  3. La liberté scolaire sera-t-elle enfin assurée par la libre création et la concurrence de nouveaux établissements offerts au choix des familles ?

 

Et il ne nous déplairait pas de voir les candidats s’engager clairement sur des choix de société : rôle subsidiaire de l’État, autonomie et concurrence des collectivités locales, respect de la vie et de la dignité des personnes, fédéralisme européen.

Enfin, quelques détails sur les futurs responsables des affaires publiques ne nous déplairaient pas : qui sera Premier ministre ? Qui aura en charge les grands ministères ? Sera-t-il fait appel à des personnalités de la société civile pour gouverner ?

Alors, les grandes lignes d’un contrat présidentiel pourraient se dessiner et nous pourrions choisir en connaissance de clauses. Sans contrat, on sera condamné à éviter le pire. Avec un contrat, nous porterons notre voix au meilleur.

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  • Tu la concurrence scolaire n’existe-t-elle pas déjà? Je préfère l’autonomie des établissement et leur capacité autonome de recrutement…???
    L’éducation n’est pas un système purement concurrentiel, notamment dans les petites classes, ou les établissements ont, de fait, des situations de quasi-monopole local… ??? pas sur donc que la concurrence accrue dans les quartiers défavorisés soit un atout qui leur fasse créer les meilleurs établissements possibles!

    • De toute façon, « ils » ne veulent pas apprendre le français dans ces « quartiers défavorisés » qui ont bénéficiés des milliards des gouvernements UMPS. Donc, privatisons toutes les écoles même les « maternelles ». Ce sont des « réserves » de contestataires bons pour défiler dans les rues encadrés par des enseignants socialistes et cégétistes comme l’on a vu pour les élections régionales des Hauts de France. Juste une précision, ce n’était que des « collégiens » à l’époque. Mais en mai prochain, les forces du progrès rameuteront toutes les écoles, avec tous les medias audio-visuels et papiers nourris aux subventions socialisantes.
      Et comme nos « pas chères tètes plus blondes » ne sauront pas lire, écrire, compter et chanter comme leurs papy & mamies, il faudra dissoudre le ministère de la culture dirigée par une autre binationale, qui ne veut plus de « vieux journaleux » à la TV. Donc, vive la concurrence dans ce secteur qui n’est pas « régalien ». Huit milliards de moins à budgéter et 137 euros pour le contribuable qui paye la redevance audio visuelle.
      La SNCF, vendue en priorité aux régions qui en feront peut être un meilleur service qu’actuellement.
      La Poste, libéralisée complètement, elle risque encore de venir se « plaindre » de ne plus avoir de courriers à distribuer, alors que des facteurs (de plus en plus) jettent le courrier dans la rivière, ou l’oublie dans leur sous sol.
      Les HLM, privatisées. Et les aides aux logements supprimées. L’État n’a plus à s’occuper du secteur du logement, ce n’est pas un secteur « régalien ». Il n’y a qu’à voir ce qu’il en ait « advenu » après le passage de l’écologiste Dufflot et de sa « Loi pour les locations ».
      Les Prisons, vidées. Leurs locataires libérés sur une ile déserte dans le lointain pacifique. La fin de l’expérience réelle de « l’Enfer, c’est les autres », vécue chez nous par les « matons ». Cela économisera ce besoin qu’on eu les UMPS de vouloir augmenter le nombre d’établissements de ce type, construits en PPP et qui servent de financements occultes aux UMPLRS. Et à créer des emplois de nouveaux fonctionnaires.
      Des économies, des économies, les français s’en porteront mieux.

  • @gebe… quel défaitisme…

  • La gestion d’un État est évidemment trop complexe, trop de problématiques imbriquées, de parties prenantes pour être contractualisée au sens plein.
    De plus, un contrat est un engagement mutuel. Quelle serait la contrepartie fournie par l’électeur? Qui arbitrerait en cas de défaut d’un contractant?
    Bien des questions montrent que le problème est ici mal posé.

  • Moi je leur demanderai plutôt comment on vit avec 1150€ par mois dans ce pays….
    Comment on se loge correctement sans se ruiner ?
    Comment on mange avec du poisson à 20€ le kilo ?
    Mais je suis un sale populiste peut-être….

  • « Diminuer les dépenses publiques de 100 ou 120 ou 60 milliards, est-ce significatif, même si on additionne des choux et des navets ? »
    Ben oui, c’est important, car c’est la condition necessaire pour réduire les sprélèvements obligatoires, ce qui me semble plus important que de privatiser la SNCF…(qui voudra la racheter en l’état ?)

  • Pourquoi personne ne demande aux candidats : Qui de vous va supprimer les 3/4 du senat , la moitié des députés , les trop nombreux ,presidents et vice presidents de regions, etc…le cumul des retaites ( deputés,+ministre +ceci et cela ++++) comme par ex Hollande qui va toucher en cumulant plus de 30 000 euros de retraite , par mois …Tous les hauts fonctionnaires qui ne servent a rien ……., toutes les «  »commissions pour étudier !!! » »qui ne servent qu’a distribuer l’argent des contribuables pour retribuer les  » copains »….pourquoi ,contrairement a l’ Allemagne le president de la republique se fait « entretenir « par la republique au lieu de se servir de sa ‘paye comme les simples français …
    Pourquoi ne pas supprimer TOUS les avantages des anciens presidents et aussi , supprimer la » paye »des membres du conseil constitutionnel

    SUR , QUE LES DEPUTES et AUTRES NE VONT PAS COUPER la BRANCHE SUR LAQUELLE ILS SONT ASSIS ….alors il faut que les français se reveillent et que les candidats se prononcent …Au lieu d’envisager de « presser encore plus la population » , que l »on commence par le haut de la pyramide …

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