Primaire des Républicains : la surprise NKM

Une mention spéciale mérite d’être accordée à deux idées apportées par Nathalie Kosciusko-Morizet au cours du débat organisé autour de la primaire à droite, dont la fraîcheur a un peu surpris au milieu d’une série d’arguments somme toute assez classiques.

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Primaire des Républicains : la surprise NKM

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 14 octobre 2016
- A +

Par Éric Verhaeghe.

Primaire des Républicains : la surprise NKM
By: VeniCC BY 2.0

À l’issue du premier débat pour la primaire des Républicains, le rapport de force entre les candidats est manifestement rééquilibré. La proposition des médias subventionnés, qui avaient installé Nicolas Sarkozy et Alain Juppé comme les seuls compétiteurs de la primaire, est désormais obsolète.

Une mention spéciale mérite d’être accordée à deux idées apportées par Nathalie Kosciusko-Morizet au cours de ce débat, dont la fraîcheur a un peu surpris au milieu d’une série d’arguments somme toute assez classiques.

La retraite par points

Elle a osé ! alors que tous les candidats républicains proposent de rester sagement dans le cadre oppressant de la Sécurité sociale, NKM a osé se démarquer en proposant un système de retraite par points, dont on appréciera l’audace. Le sujet, ingrat par sa technicité, vaut d’être relevé, car la réforme de la retraite par points est incontestablement un sujet d’avenir.

La réforme par points permet à chaque Français de cumuler tout au long de sa vie un capital théorique convertible en rente dont le montant varie avec l’âge de liquidation. Ce système permet de supprimer l’âge légal de départ à la retraite et autorise chacun à choisir l’âge où il arrête de travailler.

L’inconvénient de ce système est sa complexité de mise en œuvre. Une réforme de ce genre met à peu près 40 ans à aboutir…

Supprimer le statut pour les enseignants

Autre idée divertissante de NKM : supprimer le statut de la fonction publique pour les enseignants. Enfin, quelqu’un qui se décide à mettre les pieds dans le plat.

Tous les Français ont au moins une fois rencontré dans leur vie l’un de ces enseignants protégés par le statut, et qui, fort de cette protection, se lamente sur son sort insupportable et satisfait le moins possible aux obligations qui pèsent sur lui (rencontres avec les parents, correction de copies, etc.) Tous ceux qui ont fait le choix d’envoyer leurs enfants dans des écoles hors contrat sont par ailleurs obligés de payer, au titre des impôts, pour l’école des autres, et d’ajouter au pot commun pour celle de leurs enfants.

Seules une remise en cause de ces privilèges permettra de rénover l’école en France et de la replacer sur la voie de la réussite. On dira d’ailleurs la même chose de l’hôpital et des personnels soignants.

Un peu d’innovation dans ce monde rétrograde

On se félicitera donc des initiatives prises par NKM, même si nous avons tous bien compris que l’intéressée à peu de chances de se retrouver à l’Élysée en mai 2017…

Sur le web

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  • Oui, je regrette qu’elle n’aille pas plus loin sur la question de la drogue… elle préconise une dépénalisation; une légalisation me semble pourtant nécessaire.

    • la dépénalisation peut suffire : on supprime ainsi le caractère délictuel lié à la drogue.
      Légaliser impliquerait d’inscrire le commerce et la production dans des textes et des réglementations comme il a été fait pour les choux ou les tabourets. Pas urgent à mon sens.
      Laisser faire en supprimant l’aspect délictuel serait déjà une avancée énorme…

      • La dépénalisation c’est la fausse solution, la dépénalisation ça ne rend pas le commerce de la drogue légal mais seulement sa détention en petite quantité.

      • Le problème de la dépénalisation c’est que ça ne va pas résoudre les problèmes liés au trafic. C’est un tout petit mieux qui va s’attirer les foudres de tous les CONservateurs obtus, qui a le même coût politique que la légalisation pour un bénéfice très largement inférieur.

        • OK, je dois mal perc voir le principe de « légalisation ». Pour moi, la production, la distribution et la consommation de pommes, de camembert, de résine de cannabis ou même de cocaïne n’ont pas à être « légalisés. Non pénalisées est une évidence. Au besoin une rrèglementation sanitaire histoire de ne pas tuer les consommateurs trop vite (!). Mais ce devrait être tout.
          Dans ce contexte, point de trafic. Pas plus en tout cas que pour les pommes ou le camembert.
          S’il y en a autant que pour la charcuterie ou les fromages corses, ce sera déjà beaucoup…

          • La dépénalisation signifie juste « ne plus enfermer les consommateurs ». Légaliser signifie rendre l’activité légale, la production la vente en gros le détail. Le Portugal a dépénalisé. Quand on chope un fumeur de joint au Portugal, on l’amène au poste et on lui donne un tract sur comment se désintoxiquer. On ne l’envoie pas en prison. Cependant le même tox doit aller voir un dealer pour se procurer sa dose parce que le commerce reste illégal, de même que la production.

            Le seul bénéfice de la dépénalisation est d’arrêter la destruction des drogués. On ne leur inflige plus des sévices en plus de leur addiction et ils ne sont plus des ostracisés de la justice. En effet un tox peut se faire cracher dessus, racketter, violer etc par les non drogués puisque de toute façon s’il moufte un coup de fil à la police permet à l’inquisition espagnole (les douanes) de venir le détruire. Avec la dépénalisation les consommateurs ne sont plus les victimes de la loi. C’est un point positif mais ça crée une demande légales (ou quasi légale) pour une offre toujours illégale et donc toujours aux mains des mafias.

    • les drogues, franchement, il n’y a pas plus urgent et plus important à faire ?
      c’est quelle proportion de vos consommations diverses ? s’occuper des 52 % de charges sociales sur le salaire, c’est quand même d’un autre ordre de grandeur que les quelques pour-cents que vous souhaitez consacrer aux drogues.
      les libéraux ne sont pas encore au pouvoir, c’est contreproductif d’agiter des chiffons rouges sous les yeux de gens qui seraient libéraux sur les thèmes économiques mais conservateurs sur les thèmes moraux.

  • Si je peux me permettre : Déjà merci de mettre Mme Kosciusko-Morizet en avant elle est clairement la plus avant gardiste et la moins conservatrice de son angle de l’assemblée nationale.

    Mais sur ses propositions : la retraite à points … comme vous dites 40 ans plus tard 🙂 et puis il faudrait rentrer dans le détails des points, valeurs etc … (pénibilité de certains emploies / métiers …)

    Les enseignants : c’est clairement inaudible par une grande partie de la population
    Ne serait il pas plus sage et rapide pour lutter contre ces prof / fonctionnaires et autres qui n’ayant « rien à craindre » ose tout (comme les cons) d’avoir des rectorats faisant vraiment leur travail de contrôle et peut être d’instaurer une obligation de « vie en entreprise » pour les enseignants 1 an tous les 5 ans par exemple ?
    Il y a aussi clairement beaucoup de choses à changer dans la formation des maîtres.
    Pour ce qui est du léger passage école privé / publique que vous abordez en fin de post.
    Le refus de payer pour une école publique c’est clairement remettre en question la solidarité nationale, certes c’est un peu à la mode, mais je pense qu’un travail en profondeur sur les familles, les liens sociaux et la motivation des enseignants et des méthodes d’enseignements seraient des éléments tout aussi productif et bien plus respectueux et solidaire.

  • Oui c’est devenu remarquable une bonne idée chez un politicien français. ..

  • Pour écarter toute confusion, rappelons que la retraite par point, si elle est moins pire que la répartition pure, reste un système collectiviste de répartition sans capital réel. Toujours rien à voir avec la nécessaire capitalisation, où l’épargnant est propriétaire de plein droit de son épargne et peut, par exemple, la transmettre à ses héritiers.

    La retraite par point n’est en aucun cas un système intermédiaire entre la répartition et la capitalisation et demeure un vol collectif institutionnalisé par l’Etat et ses sbires aux dépens des populations productives.

    • La retraite par points de change absolument pas le problème de base du rapport du nombre de retraités par rapport au nombre de cotisants et que dans l’état actuel des choses si une personne veut avoir une retraite décente elle devra travailler plus longtemps (ou cotiser plus chaque mois).

      En revanche cette réforme a quelques intérêts :
      – choix individuel possible sur la durée de cotisation et la rente qui en découlera ce qui a un côté responsabilisant
      – fin des inégalités du fait de la suppression des régimes spéciaux

      La retraite par capitalisation demeure la seule voie juste et efficace. Mais aucun candidat ne propose à ma connaissance de passer à du 100% capitalisation. En revanche Fillon propose d’adopter une part de capitalisation en plus de la répartition.

      Ne peut-on pas envisager qu’une réforme visant à conserver la répartition et à intégrer de la capitalisation soit acceptable du fait qu’elle serait à mon avis politiquement plus simple à mettre en place et que l’on peut penser qu’au fil du temps cette capitalisation prendrait de plus en plus de plus dans le système global au fur et à mesure que la répartition serait de moins en moins efficace. Cette solution d’intégrer au départ seulement une partie de capitalisation aurait aussi l’intérêt d’étaler dans le temps le coût du passage de la répartition à la capitalisation totale (tenir les engagements qui ont été pris envers ceux qui ont cotisé dans le système par répartition) ?

      • Le problème posé par un régime mixte tient à la parole publique qui ne vaut rien, selon le principe bien connu que les promesses politiques n’engagent que ceux qui les écoutent. Non, il est préférable d’imposer la capitalisation pleine et entière par la loi, veiller à empêcher toute tentative de régression ensuite, quitte à gérer la queue de cohorte de la répartition durant quelques décennies, le temps que des derniers bénéficiaires rejoignent leur créateur, en transférant la répartition sur les aides sociales au même titre que le RSA par exemple.

        Dans un régime mixte, à la première occasion, les politiques et les fonctionnaires pilleront les comptes de la capitalisation pour renflouer la répartition en faillite, au prétexte que justement cet argent fait défaut pour l’équilibre des comptes, de la même manière qu’ils pillent déjà le régime général pour renflouer les régimes spéciaux. Et souvenons-nous, en France, lorsque la répartition a été imposée de force, les retraites par capitalisation qui existaient alors ont été volées pour amorcer la pompe à fric.

        • Effectivement la parole politique ne vaut généralement pas grand chose. Mais rien n’empêcherait les politiques et les fonctionnaires de venir piller les comptes de la capitalisation dans un système 100% capitalisation pour rétablir un système par répartition.

          Cavaignac, je ne suis pas en désaccord avec vous. Je suis même plutôt d’accord. Mais je pense qu’un système mixte, même s’il est moins souhaitable qu’un système totalement basé sur la capitalisation, a, du fait de l’état d’esprit actuel d’une grande partie de français et de politique plus de chance d’aboutir qu’un système 100% capitalisation.

    • Lisez un peu ce qui se passe aux US ou GB pour la retraite.
      Les institutions de retraite sont sous-capitalisées, ont des prévisions de revenus très supérieures à la réalite, beaucoup de retraités ne touchent que des retraites amoindries. Par contre les commissions des gestionnaires de fonds sont plus que généreuses …

      • Bof, toujours la même histoire répétée 100 fois à cause du cas Enron. Pourtant, la morale de l’histoire est claire : de même qu’on ne met pas tous ses œufs dans un seul panier, on n’investit pas majoritairement son épargne dans l’entreprise d’où on tire son salaire.

        99% des bénéficiaires de la capitalisation sont satisfaits du système, aux USA, en GB, au Canada, en Australie, en Allemagne, au Chili…

        • Je viens de commencer a cotiser dans un de ces systemes, et a 10% de rendement net par an je ne m’en plains pas.

          • 10% par an ?! mais c’est impossible d’avoir un tel rendement !! En cotisant seulement 1000$ par an ça vous fait ((1.1^41-1)*10)*1000 = 488.000 $ au bout de 40 ans !! C’est une multiplication d’un facteur plus que 12 !!

          • Si vous aviez réellement 10% garanti il vous suffirait d’emprunter à 5% à la banque et d’investir à 10% dans le fonds de retraite pour avoir une source d’argent gratuite !!

  • Ce n’est pas parce qu’au milieu d’un fatras de platitudes, elle a pu dire deux choses intelligentes que je peux oublier qu’elle est en faveur d’un système qui ruinerait la France, et qu’au passage elle m’a traité de « connard » .

  • « On se félicitera donc des initiatives prises par NKM, même si nous avons tous bien compris que l’intéressée à peu de chances de se retrouver à l’Élysée en mai 2017… »
    Ben si, en tant qu’invitée d’abord, puis en tant que ministre… comme les copains…

  • J’ai entendu Juppé dire il y a quelques jours « Pourquoi pas une femme ? » en parlant du poste de Premier ministre. J’espère qu’il avait à l’esprit NKM plutôt que l’intégriste Boutin, l’inqualifiable Morano ou la précieuse Dati.

    Sinon, même si rien de bien transcendant n’est sorti de ce premier débat, j’ai apprécié le respect des candidats les uns envers les autres dans une grande mesure. Ca change des médiocres primaires républicaines américaines.

  • A titre indicatif, la très grande majorité des régimes complémentaires en France sont des régimes en points. Les points sont certes plus simple à gérer que les annuités mais ne garantissent en rien un équilibre économique.

  • pas de quoi faire un article !

  • Je n’ai pas regardé le débat mais il y a vraiment des libéraux crédules au point de penser que nkm n’appliquera ne serait-ce qu’une seule de ses mesures libérales ?

    Je vous rappelle à titre d’information que le sport favori d’un politocard reste le clientélisme.

    Cdlt

  • Les promesses d’un politicien n’engagent que ceux qui les écoutent.
    Je n’oublierai JAMAIS le travail de sappe que NKM et Borloo ont déployé lors du grenelle de l’environnement.

    Que cette génération de salopards aille rôtir en enfer !

  • Mouai j attend de voir la suite
    Chassez le naturel il revient au galop.
    Après si elle continue avec des propositions décalé elle pourrait bien faire une différence dans 5 ans.

  • Elle a un côté un peu soixante-huitard, vous savez, de ceux qui braillaient qu’il était interdit d’interdire et fallait jouir sans entrave et qui sont devenus des puritains à la con!

  • Donc si je résume en caricaturant un peu, dans un débat entre Staline, Lénine, Trotsky et Zinoviev, si Trotsky énonce deux propositions compatibles avec un semblant de rayon de soleil de liberté au milieu de l’amoncellement de nuages noirs avant la tempête collectiviste, ça y’est, tous à bord,
    c’est le candidat que les libéraux doivent choisir pour la croisière! Désolé, je préfère rester à quai.

  • Si NKM est libérale, alors Mélanchon et Duflot sont à l’extrême droite. Encore heureux qu’elle n’ait aucune chance de réussite !

  • Elle n’a pas parlé que des enseignants, elle a dit : « IL FAUT LIMITER LE STATUT DE FONCTIONNAIRES SEULEMENT POUR LES FONCTIONS REGALIENNES »
    donc seuls la police, la magistrature, l’armée peut être. Tout le reste serait sous contrat privé et pas employé à vie. Quelle bonne idée !
    Une bonne idée de Lemaire Bruno : un fonctionnaire doit démissionner lorsqu’il désire être élu … Comme dans les autres pays évidemment.

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