Attentat à Nice : que faisait la police ?

Il n’est pas certain qu’un policier bien armé et entraîné, présent sur ce barrage sans hommes, aurait pu neutraliser Mohamed Lahouaiej-Bouhlel à temps. Mais qu’il ne se soit pas trouvé là constitue une faute.

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Attentat à Nice : que faisait la police ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 18 juillet 2016
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Par Alain Dumait.

Attentat à Nice : que faisait la police ?
By: GuiGui Les Bons SkeudisCC BY 2.0

Le dispositif de sécurité mis en place pour le feu d’artifice tiré le 14 juillet, à Nice, à 22h 30, sur la plage, en contrebas de la Promenade des Anglais, comportait 44 policiers municipaux et 64 fonctionnaires de la Police nationale. Christian Estrosi doute de leur mise en place effective…

Le préfet indique qu’ils étaient « en équipage », c’est-à-dire à l’intérieur de leurs véhicules de service.

Pour faire respecter l’interdiction de la circulation dans la partie piétonnisée de la Promenade, des barrières avaient été installées et des véhicules de police empêchaient physiquement l’accès des automobilistes. Mais aucun policier ne se trouvait là, physiquement, « en faction », pour empêcher l’irruption d’une voiture ou d’un camion, contournant ce dispositif statique, en passant par le trottoir très large à cet endroit.

Refus d’assurer la faction

Et pour cause ! Les syndicats de la Police nationale, depuis longtemps, refusent d’assurer toute faction, sauf exception (visites de personnalités, défilés…). Ils ne veulent pas être « en pot de fleurs ». La hiérarchie le sait et en tient compte, y compris à Nice, la veille du 14 juillet…

Maintenant que les polices municipales se sont développées, largement pour pallier les carences de la Police Nationale, celle-ci s’efforce de reporter sur les premières les tâches jugées subalternes de contrôle d’accès. Le problème est que les policiers municipaux singent à leur tour les autres, et n’aiment rien tant que d’être « en équipage »…

Au-delà de ce point précis, la vraie question est celle de la cogestion de la Police nationale, entre le pouvoir politique et les syndicats, la hiérarchie, de fait, obéissant à la fois aux deux.

Dans un corps responsable de l’exercice d’une fonction régalienne comme la sécurité publique, cette cogestion syndicale, réelle et forte, est un scandale. Dénoncé par personne !

Il n’est pas certain qu’un policier bien armé et entraîné, présent sur ce barrage sans hommes, aurait pu neutraliser Mohamed Lahouaiej-Bouhlel à temps. Mais qu’il ne se soit pas trouvé là constitue une faute. Dont M. Cazeneuve doit rendre compte.

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  • Si ces points sont avérés, alors c’est criminel. Une balle ou deux dans les pneus auraien suffi… Encore faut-il des hommes, armés, entraînés, qui acceptent de faire le job et dont les supérieurs aient donné les ordres appropriés. Ou à qui ils aient lâché la bride.
    Responsabilité, encore une fois…

    • C’est la question que je me posais, à partir du moment où le chauffeur n’en a rien à carrer de son camion, combien de pneus crevés faut il pour rendre physiquement impossible le roulage sur un camion de cette taille?

      • En ligne droite, aucun problème, juste un léger souci pour maintenir une route stable si tout l’essieu n’est pas crevé.

  • On peut se poser quelques questions.
    Pour une manifestation de cette ampleur pendant l’état d’urgence, y-a-t’il un plan de sécurité type. Si oui, par qui est-il établi ? A-t’il été communiqué à tous les intervenants ? L’ont-ils approuvé ? Toutes les forces prévues étaient elles sur place, à faire ce qui était prévu ?
    Y avait-il un commandement unique des forces sur le terrain ?
    Si toutes les réponses sont claires et positives, tout le monde a été dépassé par une attaque d’une nature nouvelle et il faut revoir sérieusement le contenu de l’état d’urgence.
    S’il y a du flou dans les réponses, quelqu’un a 84 morts sur la conscience; L’opinion a le droit de savoir qui.

  • Une centaine de policiers mobilisés à Nice alors qu’ils étaient 2500 à Paris pour le seul feu d’artifice et 11500 pour l’ensemble des festivités parisiennes du 14 juillet. Le dispositif était très léger alors que ce site était le plus menacé derrière Paris, compte tenu du caractère très touristique de Nice (5ème ville la plus visitée par les touristes) et de la renommée internationale de la promenade des anglais. Alors oui, il y a là une grave négligence de l’état.

  • Dans le cadre de  »l’état d’urgence » dans lequel nous sommes et du plan  »vigipirate » également en vigueur si je ne me trompe, l’absence de présence policière à ce barrage notoirement insuffisant est effectivement lamentable. Cela démontre qu’il n’y a pas eu de reflexion sur un éventuel attentat lors de ce feu d’artifice.
    Cet  »état d’urgence » est une belle fumisterie politicienne.

  • L’état d’urgence ne sert à rien. Cela n’empêchera pas le terroriste de commettre un attentat. C’est avant en amont que le travail doit être fait. Le renseignement doit être renforcé massivement. Quand au guignols politiques, ils sont responsables de cette situation à droite comme à gauche. Suppressions d’effectifs par Sarko et suivant, guerres en Libye, Syrie, Irak et Cie. Croyez vous quand vous tuez plus d’un million de civils ceux-ci ne resteront pas sans rien faire….

    • Oui, et on ne répétera jamais assez que ces criminels sont tous passés par l’école républicaine qui s’est employée à leur laver le cerveau, au lieu de leur apprendre à réfléchir de façon autonome. Et aussi à vouloir en faire à toute force des citoyens du monde post-national que cherchent à construire nos élites. Sauf qye les gens ont besoin « d’être de quelque part », de se reconnaître dans une identité collective, ce qui ne signifie nullement repli sur soi, rejet des autres ou intolérance.
      A une époque plus lointaine, beaucoup de jeunes étaient victimes de sectes, on l’a oublié. C’est exactement le même phénomène que l’adhésion à l’islamisme radical, la violence en plus.

  • Nous ne tirons pas suffisamment de leçons de l’histoire
    rappelons nous qu’en 1983 un camion chargé de plusieurs tonnes d’explosifs tuait 58 parachutistes français à Beyrouth, quelques minutes après qu’un autre camion venait de tuer 241 militaires américains.
    Pour les attentats du 11 septembre 2001, le projet initial consistait à utiliser un petit avion bourré d’explosif. Ce à quoi ben Laden avait répondu : « Pourquoi ne pas utiliser directement un avion de ligne » ? A Nice le camion n’était pas chargé d’explosif, il était l’arme lui-même…

  • Et alors, qu aurait-il fallu faire, a posteriori, pour arrêter ce camion ?

    • @Christial
      « Et alors, qu aurait-il fallu faire, a posteriori, pour arrêter ce camion ? » A posteriori, faire ce qui a été fait par les Forces de l’Ordre au final, mais plus tôt.

  • La police française ,elle a retrouvé le scooter volé du fils Sarkozy en 48 heures.
    La police française, elle a délicatement ramené le petit Trierweiler en train d’acheter de la drogue chez Maman et Tonton à l’Elysée pour éviter les gros titres des journaux.
    Pédalo 1er et son équipe de bras cassés, c’est 250 morts et 500 blessés dans les rues françaises.
    Mais ils s’en moquent et se lavent les mains : « Nous ne sommes pas comme la Populace à marcher dans la rue (sauf avec 2000 policiers en protection rapprochée) ».
    Pédalo 1er, c’est :
    – un Ministre des Finances qui avait DES comptes bancaires à l’étranger, et n’est pas sanctionné trois ans après les faits,
    – une Ministre de la Justice qui faisait du lyrisme de pacotille en crachant sur les français de souche (les « sous – chiens », comme on dit dans sa famille) et voulait faire sortir de prison un de ses fils, condamné pour trafic de drogue,
    – un Ministre des Anciens Combattants qui faisait travailler sa famille avec des fonds publics,
    – une Ministre de l’Education d’origine marocaine qui impose l’apprentissage de l’arabe à l’école alors que les jeunes savent à peine parler le français,
    – une Ministre de la Santé dont le fils a tué une vielle dame (le résultat d’une éducation socialiste sans faille) qui a dégradé la qualité des soins dans le secteur public et le secteur privé par des fatwas anti-libérales,
    – un Conseiller qui venait à son bureau de l’Elysée pour se faire cirer les chaussures et siroter des vins fins.
    etc etc etc
    J’arrête ; je vais aller vomir.
    Vous faites quoi en mai 2017 ?

  • Les commentaires sont fermés.

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