Entreprendre autrement : la reprise d’entreprise

L’entrepreneuriat passe aussi par la reprise de PME existantes, qui ont souvent des problèmes de transmission.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Entrepreneur crédits Richar Pyrker (CC BY-NC 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Entreprendre autrement : la reprise d’entreprise

Publié le 1 avril 2016
- A +

Par Fanny Letier.

Entrepreneur crédits Richar Pyrker (CC BY-NC 2.0)
Entrepreneur crédits Richar Pyrker (CC BY-NC 2.0)

Redonner vie aux « belles endormies »

L’entrepreneuriat a de nouveau le vent en poupe en France. D’après un sondage Indinvest-Le Figaro, un tiers de la population française souhaite créer son entreprise, et ce chiffre atteint même 50 % des 18-25 ans. Retour aux racines donc, pour le pays qui a inventé le mot « entrepreneur » désormais utilisé mondialement.

Devenir entrepreneur, cela parle de créer une entreprise. Voie apparemment la plus facile : on a une idée et on la transforme en business. En France, les dispositifs d’appui à la création d’entreprise sont nombreux. Voie efficace, notamment quand on a un projet d’innovation de rupture. Voie solitaire parfois : l’entrepreneur fait face, seul, au maquis administratif, au parcours du combattant financier, à ses propres doutes sur la stratégie.

Et si, au lieu de créer une entreprise, plus d’entrepreneurs dans l’âme songeaient à reprendre une entreprise ? Et si l’on s’attaquait à ces « belles endormies » qui ne demandent qu’à être reprises en main pour accélérer ? C’est un enjeu économique d’ampleur nationale, quand on pense qu’une PME sur 5 ne trouve pas de repreneur. Et ce peut être aussi un formidable accélérateur de réussite.

Des avantages incomparables de reprendre une PME

Beaucoup de PME disposent déjà d’un modèle économique éprouvé, rentable. Pour les plus grosses d’entre elles, elles ont déjà été structurées, leur organisation a été réfléchie, adaptée et partagée. Pourtant, leur trajectoire de croissance peut être atone, notamment si le dirigeant s’essouffle après vingt ans ou plus dans l’entreprise ou si l’horizon de développement de l’entreprise est resté purement français. Ces sont là de formidables bases pour développer un projet de croissance.

Premier bond en avant : le capital humain. Les PME existantes s’appuient sur des équipes en place rodées au fonctionnement de l’entreprise. Leurs cadres clé ont accumulé de l’expérience de terrain qui vaut bien plus que leurs diplômes. Le repreneur peut immédiatement relever son challenge en équipe, et s’appuyer sur un collectif préexistant qui dispose du savoir-faire et d’une connaissance de l’écosystème complémentaire au sien. S’il réussit la « greffe sociale », il pourra apporter un souffle nouveau, tout en emmenant avec lui les équipes en place, sur un projet mobilisateur qui fait sens pour l’entreprise.

Deuxième avantage : un appareil productif existant. À condition d’être pertinent par rapport au projet de l’entrepreneur et si les investissements de modernisation soient abordables, cet appareil productif constitue un levier d’accélérateur très fort.

Troisième avantage : profiter de l’accompagnement d’un cédant, souvent heureux de faciliter le passage de relais vers de nouveaux horizons et la pérennisation du travail de toute sa vie. Il permet de décrypter les clés de la relation commerciale, du management de certains experts, de la gestion de la trésorerie, des méthodes d’innovation dans l’entreprise.

Un terrain de jeu à la hauteur de la vocation d’entrepreneur

Sur ces bases solides, la mission du repreneur est d’accélérer la transition. Construire d’emblée un projet stratégique avec plusieurs axes simultanés de rupture, de repositionnement et d’accélération : comment mettre le digital au service de la performance ? Comment adapter la gamme de produits ? Comment améliorer la productivité et conquérir les marchés étrangers ? En s’appuyant sur une équipe qui lui permet de déléguer, le dirigeant peut se dégager l’espace et le temps du leadership pour emmener l’entreprise vers ses nouveaux horizons.

Bien sûr il faudra identifier la bonne cible pour son projet. 20% de dirigeants de PME qui ont plus de 60 ans, sont prêts au passage de flambeau. Il y a de belles discussions à mener pour éviter que ces PME s’éteignent, avec toutes ses promesses économiques, sociales et territoriales. Plus d’un million d’emplois sont en jeu.

Le repreneur s’offre plus de leviers de croissance, des relais décuplés de son action. En reprenant une PME, on peut accélérer et conquérir plus vite. C’est cela surtout, être un entrepreneur.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Très bon article, la reprise d’entreprise est très intéressant dans certains cas.

  • Oui, reprendre une entreprise est un challenge plus pertinent et rentable qu’il n’y parait et plus réaliste sur le plan économique que CREER une entreprise où dans ce cas là c’est l’aventure dans l’inconnu avec au bout de 5 ans 70% des nouvelles TPE qui ferment pour de multiples raisons… REPRENDRE une grosse PME ou mieux, un belle ETI : c’est un vrai défi pour un entrepreneur motivé car on a déjà la structure existante, le carnet de commande, les bilans financiers, la clientèle, l’équipe management, bref il suffit juste de convaincre un cédant de passer le flambeau et d’établir un BP complet avec un prévisionnel…seulement voilà le seul frein ce sera la banque qui refusera de financer ce beau projet sans apport personnel et même avec un plan de reprise bien ficelé sous LBO, vous n’y arriverez pas ! les banques en France ne prêtent pas sans garanties ni cautions et même avec des taux extrêmement bas (voir des taux négatifs) et c’est tout le paradoxe sur le plan financier, vous n’y arriverez pas ! en France, pour reprendre une entreprise (type PME ou ETI) il faut beaucoup d’argent !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le service des douanes vient de faire connaître le résultat de notre commerce extérieur pour 2023 : à nouveau un solde négatif important de 99,6 milliards d’euros. Certes, c’est mieux que l’année précédente où le déficit avait été supérieur à cause de l’envolée des prix de l’énergie causée par la guerre en Ukraine, mais le solde est négatif, une fois de plus.

La balance du commerce extérieur français est donc régulièrement déficitaire depuis 2005, c'est-à-dire depuis maintenant une vingtaine d’années. Ce solde négatif a plutôt tendance... Poursuivre la lecture

Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

Au travers des interactions entre entreprise et territoire, un ancrage se construit dans le temps. Celui-ci apparaît particulièrement fort pour les entreprises familiales qui restent sur le même territoire pendant des années, parfois des générations. Le territoire donne une certaine couleur à l’identité d’une entreprise comme à l’identité des individus qui la composent. L’ancrage territorial s’expr... Poursuivre la lecture

Dans son discours sur l'état de l'Union, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé qu'elle allait "présenter les premières propositions législatives visant à réduire de 25% les obligations de déclaration au niveau européen".

Il s'agit d'une annonce bienvenue, et c'est la première fois que la Commission européenne parle à nouveau d'une "meilleure réglementation" depuis que ce programme n'a pas réussi à se concrétiser après avoir été promu par le commissaire européen néerlandais Frans Timmermans au cours ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles