Et si on revenait au franc ?

Désintox : le mythe de l’inflation créée par le passage du franc à l’euro.

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république française credits adrian midgley (licence creative commons)

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Et si on revenait au franc ?

Publié le 23 mars 2016
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Vous avez peut-être vu circuler cette image sur les réseaux sociaux :

Ceux d’entre vous qui ont quelques notions basiques d’économie (ou, à défaut, un minimum de mémoire) ont sans doute déjà repéré quelques chiffres étranges. Voici le détail :

Le kilo de tomates

Le prix moyen du kilo de tomates de 2014 était en réalité un peu plus élevé que ça : selon l’Insee, il fallait débourser 2,8 euros soit 18,37 francs. En revanche, le prix de 70 centimes de francs en 2002 relève de la pure fantaisie : il fallait en réalité compter 2,7 euros (soit 17,71 francs). Juste pour information, en 1951 et en région parisienne, le kilo de tomates se vendait déjà 123,6 anciens francs soit l’équivalent de 1,236 (nouveaux) francs : autant dire que ce prix de 70 centimes de francs n’a sans doute jamais existé ailleurs que dans l’imagination fertile de l’auteur de ce tableau.

Le litre d’essence

Ce qui est bien, quand on fait des statistiques de prix, c’est d’être précis. Essence d’accord, mais laquelle ? Comme l’auteur nous annonce un prix au litre de 1,58 euros en 2014, je suppute que c’est du Super sans plomb 98 soit 1,54 euros le litre, prix moyen de 2014. Le même carburant se vendait 1,03 euros en moyenne en 2002 soit 6,76 francs, et pas 5,5 francs comme l’indique le tableau. Accessoirement, on rappellera au lecteur que le prix de l’essence, en France, est essentiellement constitué de taxes : ça n’a donc rien à voir avec l’euro.

Le paquet de cigarettes

Les mêmes remarques s’appliquent aux paquets de cigarettes : d’une part, le prix de vente au consommateur est composé à plus de 80% de taxes et par ailleurs, quelle marque ? Le paquet de Marlboro rouge, les plus consommées en France, valait 6,6 euros au début de 2014 avant que l’État n’augmente son prix à 7 euros en fin d’année, mettons une moyenne de 6,8 euros. Mais en 2002, le même paquet ne se vendait pas 10 francs mais plus du double : il se vendait 3,6 euros soit 23,61 francs. Le paquet de Marlboro à 10 francs, c’était vers 1990 ; en 1993, il valait déjà 13 francs.

La baguette

Celle-ci, c’est ma préférée ! Notez, à la décharge de l’auteur, qu’il nous épargne l’immense classique de la baguette à 1 franc « avant l’euro » (prix de 1975-76) mais ses prix sont quand même faux : en 2002, la baguette de 250g de bain blanc se vendait 68 centimes d’euros (4,48 francs) et en 2014, son prix moyen n’était pas de 1 euro mais de 87 centimes d’euros (à titre personnel, je la paye toujours 80 centimes dans toutes les boulangeries autour de chez moi).

Le ticket de cinéma

Selon les données du CNC, les tickets à plus de 7 euros représentent un peu moins d’un tiers des ventes de 2014 (31,7% exactement) ; en moyenne, le prix du ticket était de 6,38 euros. De la même manière, il est possible que l’auteur du tableau ait trouvé une place de cinéma à 3 euros (20 francs) en 2002 mais ça devait être pour la séance de 6 heures du matin : en effet, à l’époque, le prix du ticket moyen était plutôt de 5,59 euros, soit 36,67 francs.

Le ticket de RER

L’auteur n’a sans doute pas beaucoup pris le RER ces dernières décennies. J’ai beau fouiller, j’ai toutes les peines du monde à trouver à quoi peut bien correspondre ce « ticket de RER » à 4,5 euros : j’hésite entre un trajet Chatou-Juvisy et un trajet Tournan-Val de Fontenay (plein tarif). Bref, le carnet de 10 tickets de base du métro parisien (le ticket t+ actuel) était vendu 13,7 euros en 2014 contre 9,6 euros en 2002 (soit 63 francs).

Le café

Le prix du « petit noir » est aussi un grande classique : ce n’est pas qu’il augmente plus qu’autre chose mais plutôt qu’il varie considérablement en fonction de là où vous le consommez. Typiquement, en 2014, le Figaro s’était amusé à faire le test dans quelques lieux emblématiques de Paris et trouvait effectivement un café à 1,5 euro (aux Folies de Belleville) tandis que celui du Fouquet’s se vendait pas moins de 8 euros. Mais ça, justement, c’est à Paris : selon l’Insee, le prix moyen d’un café est passé de 1,23 euros en 2002 (soit 8,07 francs) à 1,51 euros en 2014.

Le litre de lait

Si c’est d’un litre de lait pasteurisé entier qu’il est question, il coûtait plutôt 1,23 euros en 2014 mais si c’est du lait UHT demi-écrémé, alors c’était plutôt 78 centimes d’euros. En tout état de cause, je ne vois pas bien quelle sorte de lait pouvait se vendre 2,5 francs en 2002 : le pasteurisé entier valait 1,01 euros (6.63 francs) et l’UHT demi-écrémé se vendait 66 centimes d’euros (4,33 francs). Le litre de lait frais pasteurisé à 2,5 francs, ça date de 1980.

La pression

En 2014, le demi de bière blonde ne se vendait pas 2,5 euros en moyenne mais plutôt 2,79 euros, soit 29 centimes de plus que le chiffre annoncé par l’auteur qui, manifestement, fréquente des établissements peu onéreux. Et là, justement, on se demande si l’auteur n’a pas quelque peu abusé de boisson houblonnée quand il nous annonce un prix moyen de 3,5 francs en 2002 : selon l’Insee, c’était plutôt 2,15 euros soit 14,1 francs.

Le kilo d’ail

Enfin, last but not least, le kilo d’ail ! Malheureusement, l’Insee a arrêté de mettre à jour cette donnée depuis un moment et j’ai donc du fouiller un peu : il semble que le kilo d’ail blanc sec se vendait aux alentours de 8 euros en 2014 et l’Insee trouvait un prix moyen de 36,96 francs (5,63 euros) en 1998 ce qui, si l’ail a suivi le rythme de l’inflation, devait faire à peu près 6 euros en 2002, c’est-à-dire que le chiffre de 4 francs, une fois encore, relève de la fantaisie pure et simple.

Résumé

Pour résumer, voici les résultats de l’artiste peintre qui a diffusé ce tableau hautement fantaisiste et idéologiquement orienté (données en francs et variations annualisées) :

2002 2014 %
Kilo de tomates 0.7 16.4 30.1
Litre d’essence 5.5 10.36 5.4
Paquet de cigarettes 10 43.95 13.1
Baguette 3.5 6.55 5.4
Place de cinéma 20 49.2 7.8
Ticket de RER 6 29.52 14.2
Café 2.5 9.84 12.1
Litre de lait 2.5 6.89 8.8
Pression 3.5 16.4 13.7
Kilo d’ail 4 32.47 19.1

Et voici ce qu’on trouve avec un minimum d’honnêteté intellectuelle et de rigueur (données en euros et variations annualisées) :

2002 2014 %
Kilo de tomates 2.7 2.8 0.3
Litre de Super sans plomb 981 1.03 1.54 3.4
Paquet de 20 Marlboro1 3.6 6.8 5.4
Baguette (250g) 0.68 0.87 2.1
Ticket de cinéma 5.59 6.38 1.1
10 tickets de métro (Paris)3 9.6 13.7 3
Un café en salle 1.23 1.51 1.7
1 Litre de lait UHT demi-écrémé 0.66 0.78 1.4
Pression (demi) 2.15 2.79 2.2
Kilo d’ail blanc sec4 6 8 2.4

Bref, comme d’habitude, un imbécile quelconque à dû mettre dix minutes à réaliser cette absurdité, le truc circule un peu partout chez celles et ceux qui ne demandent qu’à être confirmés dans leurs a priori anti euro et il faudra, conformément à la loi de Brandolini, des trésors de patience et des heures de travail pour remettre les pendules à l’heure.

  1. Attention : produits surtaxés.
  2. Attention : produits surtaxés.
  3. Attention : produits vendus par la même entité (qui se trouve être un monopole public).
  4. Attention : estimation au doigt mouillé !
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  • Mais il me semble que vous ne traitez pas la racine du problème, puisque ces variations peuvent très bien être dues à des modifications d’équilibre offre/demande. Par ailleurs, que donnent ces variations si vous prenez en compte l’inflation moyenne sur la même période ?

    • justement, l interet premier de l euro etait de stimuler l offre (en creant un reel marche commun on favorise l offre venant de marché qui etaient auparavant cloisoner) plus d offre pour une demande constante, effet deflationiste.

  • Quoi qu’il en soit réellement, j’espère qu’on ne reviendra jamais au Franc géré par des fonctionnaires aux ordres de l’Elysée !
    Vu les gestionnaires que l’on a eut aux manettes, cela nous précipiterai encore plus vite dans le trou.

    • Par opposition aux fonctionnaires de la BCE qui font un travail remarquable ????? :-))))

      • Oui et non! Je n’ai aucune confiance en M.Draghi, évidemment! Mais certainement pas plus dans une gestion de la Banque de France par des Français!

        Je suis assez vieux pour avoir connu les dévaluations successives du franc français lors des longs weekends quand , faute d’internet, on ne pouvait rien changer à ses comptes.

        À la « naissance » du « nouveau franc français », il valait 10, dans ma devise, au passage à l’ €, il ne valait plus que 6,399, alors que l’inflation avait touché ces 2 monnaies de la même façon.

        On voit bien que « l’état » français (autorité nationale et mille feuille inclus + sécu etc …) ne parvient pas à s’empêcher de dépenser trop, maintenant que l’€ ne se laisse pas manipuler, alors que « je suis sûr d’aider des gens à vivre », comme disent certaines péripatéticiennes!

  • J’ai retrouvé dans une vieille veste, un ticket de caisse , avec le prix d’un camembert « Président », à 9.75 F. en 1997. Le même produit est à 1.50 -1.60 € environ aujourd’hui, c’est à dire le même prix.

  • Pour le petit café, personnellement, à Paris je le paie entre 1€ (pas cher, assez rare) et 1,30€ (les bistrots qui le font à ce prix là je n’y retourne pas), le plus courant étant 1,20€. Je le prends toujours au comptoir, pas envie de payer 2 ou 3 € de plus pour pouvoir m’assoir à une table.
    J’ai pu voir une augmentation sur les œufs, que j’achetais sur les marchés en 2000/2001 pour 6F les 6, et qui sont très vite passés à 1€ les 6, puis 1,50€ – toujours sur les marchés. Il me semble qu’aujourd’hui le prix se situe entre 1,50€ et 2€, pour les œufs « plein air », et ça m’a l’air d’être un prix d’équilibre qui a peu de chance de varier (sauf grosse inflation).
    Mettre le prix de l’essence et des cigarettes dans ce tableau, c’est une blague…? Au début des années 2000 j’avais une voiture qui roulait au SP95, je payais mon essence entre 1€ et 1,20€ le litre. Depuis, c’est monté, c’est descendu, c’est monté…, mais dans la mesure où les taxes font 80% du prix il y aurait peut-être autre chose à dénoncer…

  • La colonne des pourcentages est fausse.

    Ex: Super, 34% d’augmentation et non 3,4%…

  • J’ai un problème de conversion:

    Je ne trouve pas comment le passage de 6 a 8 pour l’euro ne représente que 2,4% : 6 x 1.024 = 6.144
    alors que 6x 1,3333333 = 8 , soit 33% d’augmentation.

    Pareil pour tous vos calculs en fait : Le ticket de metro a pour moi une augmentation de 39% la ou vous limitez cette augmentation à 3%

    Donc, si un « imbécile quelconque » a fait un peu de graphisme irréfléchi, un « imbécile particulier » a du oublier ses bases de mathématiques…

    • « variations annualisées »

    • Si je suis un « imbécile particulier », qu’êtes-vous donc ?
      Comme le souligne h16, l’en-tête de colonne précise bien « variation annualisée », c’est-à-dire (pour votre info), qu’on exprime le taux en base annuelle et en supposant une progression géométrique.
      Dans Excel :
      =(8/6)^(1/(2014-2002))-1
      Ce qui fait bien 2.4%.
      Bien à vous,
      — un « imbécile particulier » a du oublier ses bases de mathématiques

    • Mon gars, t’as perdu un belle occasion de taire. Et t’as gagné une belle occasion de passer pour un con!

  • Pour le pain j’avais répondu à l’auteur 2 francs.

    Ce prix doit correspondre à un prix bien réel mais ayant cours il y a beaucoup plus longtemps, un souvenir d’enfance probablement, marquant donc dont on ne peut plus dater correctement.

    Le côté « affect » « souvenirs non datables » doit jouer fortement. A l’époque de la conversion, je n’ai jamais constaté de changement visible, l’€ a beaucoup de défauts mais pas celui d’avoir créé une supposée inflation.

    • Au passage à l’Euro, il y a eu ce qu’on appelle le prix psychologique. Les produits étaient tous à 0,95 ou 0.99 après la virgule. Vous voyiez un produit à 4.99 et un autre à 5 Euros les gens regarde le premier chiffre. Ils ont l’impression d’avoir économisé 1 Euros. J’ai personnellement remarqué ces cents qui faisaient toute la différence. Lorsque vous avez un revenu élevé vous ne le remarquez pas mais lorsque vous avez un revenu tellement bas que vous regardez les prix …. On remarque la supercherie. Et à l’époque, j’ai remarqué la supercherie avec leur prix qui oscillaient entre 0.96 et 0.99 cents (multiplier par 6.55957). le plus intéressant est non pas comparer les prix entre 2002 (passage à l’Euro) et 2014. Mais de comparer les prix à partir de 2000-2012.

  • Amusant cette loi de brandolini, « bullshit asymmetri principle ».

  • Joli travail, qui confirme mon intuition : il y a eu une légère augmentation des prix lors du passage à l’euro, sous prétexte d’arrondi, après quoi les prix ont suivi leur pente naturelle. Il semble évident qu’un (re)passage au franc — ou aux deniers tournois et parisi (tant qu’à revenir au « bon vieux temps, » autant choisir des monnaies traditionnelles) — aurait le même effet : augmentation opportuniste dans un premier temps, puis retour à la normale.
    Joli travail, disais-je, mais sans doute travail de Sysiphe : comme la conspiration des sages de Sion ou les « arguments » anti-stratfordiens, ce tableau va certainement réapparaître, sans la moindre modification. Ceci dit, je doute que les anti-euro eux-mêmes souhaitent revenir au franc : des mois, voire dans mon cas des années, à devoir s’habituer à une monnaie différente, à cesser de convertir sans cesse les prix… avec pour conclusion inéluctable que l’inflation n’a pas été inventée par l’euro. Il est beaucoup plus simple de cracher sur l’euro, tout en le gardant.

  • C’est une vision « terre à terre » intéressante surtout pour rappeler certaines vérités à nombre de gens persuadés que « c’était mieux avant » (avant l’euro, avant l’Europe …)

    Seulement, ces personnes oublient que la France ne tient que parce qu’elle bénéficie de l’Euro et du bouclier des pays de l’Europe du nord (Allemagne en tête).

    Eut égard à la mauvaise gestion (catastrophique) des comptes publics qui sont TOUS dans le rouge, nous ne pourrions plus bénéficier des taux actuels négociés par l’agence France Trésor chargée de placer la dette Française.

    Toute sortie de l’Euro se traduirait par un enchaînement de dévaluations incontrôlables qui n’auraient rien de compétitives tout en sachant que toute dévaluation entraine ipso facto un appauvrissement ; le tout accompagné d’une inflation pouvant tangenter avec l’hyper inflation avec les ravages que l’ont connait !

    Il n’y a qu’à se demander pourquoi la Grèce a refusé de sortir de l’Euro malgré les fanfaronnades de Tsipras !

    Bref, comme l’écrivait un économiste distingué : le retour au franc équivaudrait pour nous à un saut dans le vide sans parachute !

    A bon entendeur …

    • Rien de plus faux que ce que vous écrivez.

      Prenons un exemple simple : la relation qui unit la croissance
      économique italienne et les dévaluations de la lire (aujourd’hui l’euro) par
      rapport au dollar. Depuis bien longtemps, la seule façon pour l’Italie de
      connaître une croissance économique satisfaisante a été de dévaluer sa
      monnaie. Sans dévaluation, pas de croissance.

      Si les prix des produits italiens baissent (à cause de la
      dévaluation), les Etats-Unis (et les autres pays) en
      achètent davantage.
      Après tout, si le prix de la chambre d’hôtel baisse à
      Rome, les gens iront visiter la Ville éternelle plus
      facilement. Or depuis le passage à l’Euro, l’Italie ne
      peut plus dévaluer comme elle avait pu le faire pour
      relancer sa croissance en 1992, elle reste donc
      bloquée avec une industrie italienne absolument non
      compétitive qui autrefois, se réconciliait à l’international
      par l’intermédiaire des taux de change.
      Comme les monnaies du sud de l’Europe deviennent de plus
      en plus surévaluées, les marchés demandent une prime de
      risque de plus en plus grande.
      Ceci afin de se protéger contre une dévaluation éventuelle de
      ces dites monnaies.
      Cela fait augmenter le coût du capital en Europe du Sud et le
      fait baisser en Allemagne.
      Les stabilisateurs automatiques (comprendre le RSA, les
      allocations etc.) pour compenser l’effondrement du secteur
      privé, font croître le secteur public.
      Cela augmente les impôts, la dette etc. ce qui continue de
      détériorer le secteur privé: un cercle vicieux.

      • Pour vous paraphraser : « Rien de plus faux que ce que vous écrivez ».

        Une dévaluation est toujours mauvaise pour le peuple, car cela affecte son épargne qui ne vaut plus rien.

        Les exportations en seront boostées, mais quid des importations, particulièrement le pétrole?

        • Et Les taux d’intérets négatifs n’ont aucune conséquence sur votre épargne?
          L’Euthanasie du rentier a commencé depuis un bon moment!

          C’est un vieux poncif eculé que la devaluation serait mauvaise. Elle est juste parfois malheureusement nécessaire même si personne ne l’appelle de ses voeux.

          • ce débat n’a pas de sens, dévaluer ça n’est rien d’autre que changer d’étalon de mesure, équivalent à décider que dorénavant le mètre vaut un yard, ou que le kilo vaut deux livres « avoirdupoids » (450 g environ chacune) . Ça n’a strictement aucun effet réel, les distances réelles restent toujours les même, mais, et c’est là l’effet, certains contrats en sont modifiés au profit d’une partie et au détriment d’une autre.
            La dévaluation arnaque tous ceux qui on un revenu contractuel, à commencer par les salariés, et si l’Italie (ou la France) n’a trouvé que ça pour compenser des salaire nominaux trop élevé, c’est qu’elle a un problème …

            • Non.
              La dévaluation n’est rien d’autre qu’une adaptation de l’offre et de la demande.
              Une monnaie à son VRAI prix.
              Qui lui même correspond à une réalité économique.

              • Monnaie, outil magique……….

                Vous avez raison de dénoncer le taux négatif. En fait le principe même de taux directeur est hautement critiquable.

                Cependant si c’est pour lui substituer la dévaluation… vraiment… comme si le directeur de la banque centrale était en mesure de dévaluer comme il faut pour « adapter l’offre et la demande » entre un pays entier et le reste du monde…… Ca manque de logique à mon goût.

              • Donc la lire ne valait rien, moins que le papier toilette…

              • Les autorités ne sont pas plus capable de déterminer le « vrai » prix d’une monnaie que d’une baguette de pain.
                De plus, comme toute chose la valeur d’une monnaie est déterminée par son utilité marginale, elle même liée à l’utilité marginale de la prochaine chose qui sera achetée avec ; autant dire qu’elle varie tout le temps et qu’elle est imprévisible.

              • Donc une baisse de prix.
                On peut donc (un pays) faire une dévaluation sans changer la valeur de la monnaie… il suffit de baisser arbitrairement tous les prix, les salaires et les revenus d’un même pourcentage. L’effet extérieur sera le même : les étrangers achèteront moins cher nos productions, et nous paierons plus cher les produits étrangers. Pour l’habitant lambda du pays les choses seront matériellement identiques, mais psychologiquement c’est une autre histoire.

          • « C’est un vieux poncif eculé que la devaluation serait mauvaise. »

            Allez donc expliquer cela aux Vénézuéliens qui n’ont même plus les moyens de s’acheter de l’essence, du PQ et du savon.

            Dévaluation = importations plus chères = perte de pouvoir d’achat. Expliquez-moi en quoi c’est bon pour les habitants.

      • « Prenons un exemple simple »… Désolé, à partir de là, je n’y comprends vraiment rien. Je dois être vraiment très con.

        • Ça y est, j’ai pigé (grâce à P) : l’idée est que la lutte contre l’inflation peut passer par la dévaluation. Superbe idée, à transmettre à Raymond Barre… Merde, il est mort. Donc à Giscard. Très belle lutte contre une inflation à deux chiffres, sans influence de l’euro. Quel dommage que ce soit Mitterrand qui ait gagné : nous aurions peut-être aujourd’hui des francs et une inflation à trois chiffres.

  • Le retour à l’euro serait un magnifique cadeau fait à nos dirigeants incompétents qui pourraient imprimer des francs à volonté et augmenter encore les dépenses publiques donc le clientélisme et la gabegie.
    Qui paierait ? Tout le monde. L’inflation, et peut-être l’hyperinflation qui en résulterait, n’est rien d’autre qu’un impôt sur l’argent liquide, impôt non voté, insidieux, universel et facile à recouvrer (c’est d’ailleurs pourquoi la BCE essaie autant de redémarrer l’inflation).
    Tout cela n’a rien à voir avec les prix à la consommation, l’auteur de l’article est à côté du sujet.

    • Non, on reprendrait une monnaie et on dévaluerait jusqu’au court de notre valeur.
      Oui, la période d’ajustement serait difficile mais la fin de l’horreur vaut mieux qu’une horreur sans fin.

          • L’euro est responsable des 593’000 lois et décrets de la législation française, de la 2eme place mondiale pour la fiscalité et des 700’000 élus (record mondial) qui tuent l’économie française !?

            Allons donc… D’autres pays de la zone euro s’en sortent, mais leur élite n’ont pas tué la liberté comme en France communiste socialiste:
            Indice liberté économique – Classement des pays

            Autriche, Allemagne, Finlande, Luxembourg, Pays-Bas s’en sortent de bien à parfaitement.

          • Emmanuelle Gave: « L’euro »

            …est donc le parfait bouc-émissaire de toute la clique politico-corporatiste.

      • Les dévaluations se comptent par centaines. Les dévaluations « réussies », qui ont un effet de relance, sur les doigts d’une main. Et quand vous regardez en détail, quand ça a marché, la dévaluation n’était qu’un aspect relativement mineur d’un plan bien plus complet.
        Et c’est bien normal que les dévaluations ratent la plupart du temps : le premier effet d’une dévaluation c’est une énorme et brutale taxation sur la détention de monnaie, or les taxes ne sont jamais bonnes pour l’économie, et le second effet c’est une tout aussi brutale hausse du prix des importations, un appauvrissement, pas bon non plus. Les effets positif, ça vient bien après … quand ça vient.
        Dans le cas de la France, et ses 2000 milliards de dettes publiques, la plus petite dévaluation (1%) c’est instantanément 20 milliards de taxe, du jour au lendemain, alors que les effets sur le commerce extérieur seraient … à la mesure de cette dévaluation : petits… Mais si on dévalue ce sera bien plus 5%

  • Le prix des consommables n’a pas beaucoup bougé et c’est souvent normal car ils souvent en pratique moins chers à produire.
    Reste qu’à Paris par exemple, louer une chambre de bonne en 1990 était à 600 francs par mois et que la même chambre est aujourd’hui à quasi 600 euros.

    Le résultat étant que l’immobilier a pris de plus en plus de place dans le budget de tous et qu’en pratique, le passage à l’euro a considérablement nivelé les niveaux de vies de tous. Un professeur de faculté qui pouvait vivre comme un bourgeois il y a 50 ans a maintenant un train de vie de contrôleur SNCF.

    • Donc, ce qu’il y a de vrai, depuis le passage à l’euro fiduciaire, c’est que notre Euro/Franc s’est trouvé évalué sur les marchés comme un Euro Deutchmark avec les couvertures financières sur les marchés à hauteur (!sic). Parallélement, passage des 35 heures, la production industrielle s’effondre en France (qui irait acheter un cout du travail plus cher içi qu’en Espagne sans parler du maroc). S’organise la bien connue trappe à dette avec sa garniture d’hausse de dépenses de l’état: ie plus le secteur privé baisse plus le secteur public croit, tout ceci en procédant à l’Euthanasie du rentier.
      Avec un coût du travail plus élevé, un cout du capital plus élevé et un taux de
      change surévalué, les profits de l’entrepreneur s’effondrent.
      Comme les profits s’effondrent, les entreprises cessent
      d’embaucher.

      Bref, on vit encore peut être très bien en France mais on y vit moins bien que dans les Années 90, raison pour laquelle le shéma bidon d’origine trouve écho.

    • Il est vrai aussi que le prix d’un ordinateur a considérablement chuté à puissance égale.

      Ah, on me dit dans l’oreillette que ça n’a rien à voir avec la monnaie en tant que tel, il faut chercher dans l’amélioration de la technologie.

      Alors peut-être que pour l’immobilier c’est pareil : l’évolution du prix est due non pas à la monnaie, mais à d’autres causes… Disons par exemple toute la législation qui a bien changé depuis 1990, les freins à la construction de nouveaux immeubles, l’attraction grandissante de Paris face « aux Provinces », etc.

      Depuis 1990 j’ai pris quelques kg. Je suis sûr que c’est à cause de l’euro. Ca n’a aucun lien, mais je m’en fiche, c’est la faute à l’euro, point.

    • D’une part je ne pas sûr de la véracité de votre exemple, par contre il est réputé que le loyer à Paris flambe du fait des lois SRU, Alur, Duflot…

  • Em 2002 la fellation au Bois d Boulogne valait 100 francs, 15 euros… en ce moment, ça vaut entre 5 et 10 euros. Les plus belles prennent 20 euros mais ça c’est l’élite tandis qu’en 2002 100 francs-15 euros c’était le minimum, le tarif syndical pour toutes.

    La relation sexuelle complète en 2002 valait minimum 200 francs, 32 euros en 2002…actuellement ça peut aller entre 10 et 20 euros parmi le troupeau, soit entre 65 ou 130 francs, moins que les 200 francs de 2002. Oui, en effet, l’euro a été vraiment néfaste pour le Bois, car avec la crise ou sans crise, les travailleuses auraient tenu bon sur les tarifs, peut-être ils n’auraient pas augmenté mais sûrement ils n’auraient pas baissé, selon les lois non écrites du travail sexuel…. A cause d l’euro les gains des travailleuses sexuelles sur voie publique a vraisemblablement dégringolé.

    • Sur ce coup là, je mettrais plus cela sur le compte de la fin du rideau de fer ….

      • Comme c’est étranger, quand ça grimpe alors c’est mystérieusement à cause de l’euro, quand ça baisse alors là on trouve une raison logique.

        Cet anti-euro primaire vous fait malheureusement perdre toute rigueur !

        • Ben vous n’avez rien compris ! Il faut comparer des carottes avec des carottes. La prostitution et la drogue font partie de l’économie parallèle. Ce que je trouve déplorable c’est les aficionados de l’Euro alors que tous les jours nos technocrates européens nous prouvent tous les jours qu’ils se sont plantés dès le départs (avec le traité de Maastricht). Nous n’avons que des technocrates incompétents et ploutocrates. Les EU sont gouvernés aussi pas des mafieux (cela explique la situation économique des EU qui est loin d’être aussi formidable que veut bien faire croire OBAMA). Enfin bref, quand les votants auront compris qu’on les prend pour des cons et bien je pense que le monde changera (c’est pas demain la veille).

          • Ah mais je ne connais pas « d’aficionados de l’Euro ». Il est parfaitement vrai que les « technocrates européens nous prouvent tous les jours qu’ils se plantent ».
            Vous nous accorderez quand même qu’on a toutes les raisons de penser que les « technocrates et politiciens FRANÇAIS nous prouvent tous les jours qu’ils se plantent » encore plus gravement que les européens.
            Pour moi l’idéal c’est une monnaie qu’aucun gouvernement ne peut trafiquer, dévaluer, etc. C’est à dire une monnaie physique, or, argent ou pétrole. A défaut, je préfère une monnaie exogène qu’un gouvernement, et a fortiori le nôtre, ne peut pas influencer. La seule critique que je peut faire à la BCE c’est d’avoir tricher sur son mandat et de racheter massivement de la dette publique, mais avec la banque de France, je n’ose pas imaginer …
            Bref : l’Euro a plein de défaut, mais le Franc, ce serait pire.

            • Bonjour P

              La solution la fin du monopole d’une monnaie sur un territoire et que les acteurs économiques décident de(s) la monnaie qu’il veulent utilisée, Dollar, Euro FS Livre Or-napoleon bicoin etc..

              • la solution ce serait une méthode pour obtenir ce résultat, et ça, malheureusement, vous ne l’avez pas (ni personne).

                • Mais bcp de pays, de jure sinon de facto, utilisent plusieurs monnaies.
                  Les pays touristiques du tiers monde.
                  Sinon une monnaie indépendante existe, les monnaies métalliques. Il suffit qu’elles aient cours légale.

                  Il faut des monnaies différentes pour chaque usages, échanges journaliers, achat important, monnaie de réserve.

                  • certes, mais encore une fois, ce n’est pas le problème, le problème est : par quelle méthode obtenir ce résultat, chez nous et dans pas trop longtemps ?

      • « je mettrais plus cela sur le compte de la fin du rideau de fer …. »

        Faudrait vous renseigner. Le prix des prestations sexuelles n’a cessé de baisser depuis des décennies à cause de la concurrence de celles qui préfèrent faire la même chose sans demander une rémunération.

    • Je ne savais pas que la fellation et le tarif de la relation sexuelle faisait parti du panier de la ménagère. MDR !!!

  • monsieur nicoulaud essayez d’aller faire vos course avec des francs….vous ne pourrez rien acheter…àa c’est un fait établi…
    donc c’est bien joli de donner des chiffres et des preuves, mais la vérité est que le franc ne vaut plus rien…à l’inverse si je veux aller faire mes course sil y a trente ans avec des euros..

    • Pardonnez moi mon humour mais lorsque vous dites « allez faire vos courses avec des francs….vous ne pouvez rien acheter’ et pour cause le franc n’existe plus. C’est comme si j’allais faire mes courses avec mon porte-monnaie remplie de cacahuètes, je ne pourrais rien acheter non plus.
      Le sujet du billet est à t-on perdu du pouvoir d’achat avec le passage à l’Euro. Le plus interressant est de comparer les prix avant le passage a l’Euro. Par exemple 2000-2012. Nous avons des résultats sensiblement différents.

      • « Pardonnez moi mon humour » — pas de problème : revenez quand vous aurez de l’humour, je vous le pardonnerai aisément. Pour l’heure, je ne lis chez vous que des poncifs mal digérés d’économie prétendument scientifique et de l’arrogance : « Ben vous n’avez rien compris ! » Je crois que je pourrais également vous pardonner un peu moins de prétention et un peu plus de pédagogie.

  • Je suis d’accord, ne revenons pas au franc.
    Mais M. Nicoulaud n’a visiblement pas étudié les maths, ses pourcentages sont tous faux. Comment est-ce possible qu’il soit économiste ?
    Je prends le prix de la baguette, par exemple. 0,87-0,68 = 0,19, soit 28% de 0,68 au lieu de 2,1%. Le prix de la baguette a donc augmenté de 28% entre 2002 et 2014, si on peut se fier aux recherches historiques de l’auteur.
    Faites le calcule pour vous-même. La formule pour calculer un pourcentage est : (prix 2014) / (prix 2002) – 1.

  • Faut pas oublier que le prix des biens et des services intègrent le coût des dépenses publiques : elles ont pris 5 points de PIB en 12 ans.

  • Ce genre de post ne révolutionnera pas le monde mais il est important car il permet une précision et une véracité que les médias ne nous offrent plus. La définition même du travail de fond je dirai.

  • Je me doutais bien que ces comparaisons Franc-Euro étaient souvent délirantes. Je remercie l’auteur pour son analyse précise et pour m’avoir fait découvrir cette loi.

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