Le chômage, ce n’est pas qu’une courbe !

Ces trois solutions que les énarques ne proposeront jamais pour relancer la croissance.

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Le chômage, ce n’est pas qu’une courbe !

Publié le 11 mars 2016
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Par Jean-Pierre Chevallier.

François Hollande credits Parti socialiste (CC BY-NC-ND 2.0)
François Hollande credits Parti socialiste (CC BY-NC-ND 2.0)

Un énarque ne sera jamais au chômage. Il ne connaîtra jamais cette angoisse d’écroulement. À la limite, s’il n’a pas d’affectation un jour, il sera néanmoins toujours payé car il est un fonctionnaire à vie.

Comme les énarques sont des gens compliqués, la courbe du chômage n’est pas simple, elle a des hauts et des bas qui se succèdent.

C’est la raison pour laquelle, les professeurs d’économie de l’ENA ont appris à leurs élèves que ces hauts et ces bas se succédaient sur un certain rythme, c’est-à-dire qu’il existe des cycles.

François Hollande a donc dit au début de son quinquennat qu’il suffisait d’attendre que la courbe du chômage baisse, ce qui aurait dû se produire mécaniquement avant la fin de son mandat.

Erreur fatale : la courbe du chômage ne s’inverse pas !

Panique !

Que faire ?

Le chômage n’est pas une donnée indépendante. C’est une résultante du taux de croissance du PIB.

Alors, que faire pour que repartent la croissance du PIB et les emplois ?

La première solution, la plus efficace, est de sortir de l’euro-système pour obtenir une dévaluation du franc français par rapport aux autres devises.

C’est ce qu’a fait Pompidou en devenant vizir à la place du Grand vizir, et c’est ce qui a permis de prolonger les 30 glorieuses de quelques années.

François Hollande ne prendra évidemment jamais cette décision car tous les membres de la zone euro répètent depuis des décennies que l’euro est le meilleur moyen de doper la croissance dans la zone, donc de créer des emplois.

Deuxième solution : comme l’argent sain est le premier pilier de la croissance pour tous les Reaganomics, il faudrait faire éclater la bulle monétaire en M1 pour rétablir les fondamentaux, c’est-à-dire pour restaurer la croissance du PIB (qui est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre).

Le problème est que les énarques, comme tous les Français, ne comprennent rien au monétarisme car ils n’ont aucune culture en ce domaine. Cette solution ne sera donc jamais retenue.

Cependant, il est difficile d’imaginer une solution pour faire éclater la bulle monétaire en M1 même pour un monétariste normalement constitué car il n’y a pas d’antériorité connue.

Il est possible que la sortie de l’euro-système conduise à une contraction automatique de M1 dans la mesure où les réajustements indispensables seraient réalisés assez rapidement : ainsi par exemple, les aides dites sociales seraient réduites ainsi que les emplois et les organismes publics inutiles créés pour caser les fidèles de la nomenklatura, comme c’est le cas en ce moment en Argentine.

La dévaluation de Pompidou a effectivement remis un peu d’ordre dans le désordre issu des concessions accordées en 1968 par de Gaulle mais l’hypertrophie actuelle de M1 est a priori sans commune mesure avec ce qu’elle devait être à cette époque pour laquelle il n’existe aucune donnée statistique fiable sur les agrégats monétaires.

Troisième solution : baisser massivement le taux des prélèvements obligatoires en particulier en sortant du domaine public les activités qui peuvent être effectuées par des entreprises privées, c’est-à-dire libéraliser l’économie française à l’instar du Tigre celtique ou de ce petit pays encore plus libéral qu’est l’Andorre, une oasis de richesse et de prospérité dans le désert pyrénéen.

Évidemment, les Français sont très majoritairement contre cette politique libérale qui ne sera donc jamais mise en œuvre.

La théorie la plus efficace

Et pourtant, le libéralisme est la théorie qui, lorsqu’elle est appliquée, permet d’atteindre le potentiel optimal de croissance, donc de richesse pour la nation et pour tous ses habitants comme l’a dit fort justement Reagan, le seul homme politique au pouvoir qui ait défendu cette idée… un jour.

Les gouvernements qui se succèdent, de droite comme de gauche font exactement le contraire de ce qu’il faudrait faire : ils augmentent le taux global des prélèvements obligatoires, plus ou moins discrètement. Ainsi par exemple, le taux de TVA intermédiaire de 5,5 % est passé à 7,5 % en 2012 et à 10 % en 2014, les prix du baril de pétrole ont baissé des trois quarts mais les prix à la pompe n’ont que faiblement diminué à cause des taxes qui ont augmenté…

De la création monétaire qui aboutit à une hypertrophie d’agrégats, des prélèvements obligatoires considérables, des empilements de dettes, en France, dans la vieille Europe continentale, au Japon, c’est au mieux un avenir sombre.

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