Par Léonard Bordais

Sujet récurrent, le logement étudiant souffre depuis longtemps d’une forte pénurie. Alors que la population étudiante ne cesse d’augmenter, l’État peine à créer de nouvelles places en résidences universitaires, une conjoncture laissant place à l’alternative montante des résidences étudiantes privées.
Le logement étudiant en éternelle pénurie
Depuis plusieurs années, le problème du logement étudiant revient régulièrement sur la table. La France ne cesse de regrouper toujours plus d’étudiants (plus de 2 470 000 en 2014 selon le ministère de l’Enseignement supérieur). Or, le besoin de nouveaux logements s’avère plus important pour ces jeunes devant quitter le foyer familial pour étudier, des étudiants qui bénéficient rarement des locations proposées par l’État. Selon une enquête de l’Observatoire national de la Vie Étudiante (OVE), 34,7 % des étudiants louent un logement seul ou en couple. Seulement 7,4 % d’entre eux bénéficient d’une place en résidence universitaire Crous.
Une offre étatique à la traîne
Concrètement que propose l’État ? Pour une population de près de 2,5 millions d’étudiants, les pouvoirs publics ne proposent que 162 500 places en résidences universitaires. Avec un loyer compris entre 200 et 500 euros, les étudiants peuvent disposer au mieux d’un studio de 20 m². Enfin… Quand ils peuvent en bénéficier… L’attribution des logements Crous se détermine de manière hermétique à partir d’une palanquée de critères comme le quotient familial, les revenus de l’étudiant ou encore la distance entre le foyer familial et le lieu d’études.
Certes, ce système est censé permettre aux plus précaires de bénéficier d’un logement (comprendre un 9 m² avec sanitaire et cuisine collectifs). Mais le manque profond de places laisse de côté un nombre important d’étudiants ayant besoin rapidement d’un logement clé en main.
L’alternative de la résidence étudiante privée
Face à ce besoin accru de logements, l’offre privée se développe. Plusieurs sociétés proposent ainsi des logements meublés aux étudiants. Spécifiquement destinées à ce type de public, ces résidences sont généralement construites en centre-ville ou près des écoles. Soumises à une logique de concurrence, elles offrent aussi des services complémentaires à leurs locataires. Ainsi, des résidences comme Les Belles Années proposent par exemple l’accès à une salle de sport, du prêt de linge ou de vaisselle, un service de ménage ou encore une laverie. Souvent un plus par rapport à ce que proposent les résidences Crous…
Quel avenir pour le logement étudiant ?
Selon les prévisions du gouvernement, le nombre d’étudiants en France passera à plus de 2,8 millions en 2024. Cette hausse devrait automatiquement impacter la demande de logements, toujours plus importante. Toutefois, on peut douter de l’efficacité de la réponse étatique à ce besoin. En 2013, le gouvernement avait fixé comme objectif la création de 40 000 logements en 2017. Or, seulement un quart d’entre eux a été pour le moment réalisé. Outre les autres formes de logement comme la colocation ou la cohabitation intergénérationnelle, ce manque de réactivité entraînera probablement une progression de l’alternative de la résidence privée.
En tant qu’étudiant je suis toujours allé dans des logements privés qui ne sont pas toujours plus chers mais qui offrent aussi plus de calme (les logements du CROUS sont parfois très bruyants avec fêtards et compagnie) et surtout de la souplesse : le CROUS demande à ce qu’on fasse une demande en Avril et que l’on patiente 3 mois pour savoir, c’est long, peu sûr et bien bureaucratique.
Le problème, la solution et la conclusion sont les mêmes que les constats généraux sur notre économie. Laissons le marché faire: moins de réglementations et normes étouffantes, plus de souplesse dans l’expulsion de locataires indélicats, fin des APLs qui biaisent les prix du marchés à la hausse. Il n’y a qu’en libérant le marché immo qu’on libérera d’une l’offre existante mais non présente sur le marché et de eux la construction.
Le souci c’est que la législation est très restrictive. En particulier, les logements décrits ci-dessus de 9m² avec des parties collectives sont en grande partie interdits au privé. Le CROUS se constitue de fait un monopole sur le logement étudiant bas de gamme.
Le problème reste entier car les 40 000 logements promis par le gouvernement ne couvrent même pas les logements qui deviennent précaires ou insalubres des CROUS. Il y a plus de logements a rénover ou fermer que de nouveau. La courbe aura donc du mal a s’inverser. Selon le site spécialisé dans le logement étudiant https://www.location-etudiant.fr, le nombre de résidences étudiantes privé de atteindre 1500 en 2020 contre 1000 aujourd’hui. Cela semble donc une solution très intéressante…A suivre