Par Emmanuel Brunet Bommert
Réduire le monde aux seuls maîtres philosophes et aux esprits dépourvus de jugement n’est pas seulement inadéquat, mais clairement irréaliste : une telle situation ne s’est jamais présentée dans l’Histoire humaine. Un tel monde ne peut être vu que comme une expérience de pensée, la plus grande population se trouvant cloisonnée entre ces deux extrêmes, sans avoir jamais cessé de croître, atteignant ses gigantesques proportions actuelles.
Cette multitude est constituée de tous ces individus dont la formation intellectuelle n’est pas complète ou volontairement oblitérée, mais tout de même convenablement avancée. Ceux-là s’avèrent donc plus résistants au fait religieux, sans pour autant disposer d’un esprit pleinement critique : ce sont les « masses ». C’est même à partir de cet instant précis, où les multitudes se voient éduquées, sans l’être totalement, que l’on peut justement parler d’une « masse ». Si nous choisissions d’extraire deux personnes de cette peuplade, la première chose qui interpellerait l’observateur serait le fossé manifeste de formation entre les deux.
Si la première s’avère terriblement critique et acérée sur un sujet, elle se montrera étonnamment naïve sur un autre, alors même que la seconde affichera dans le même temps des affinités totalement différentes sinon inverses. Au point que la superstition s’accumule à la raison, faisant de ces masses une société à l’architecture intellectuelle d’une complexité fabuleuse.
Si compliquée, en tout cas, pour que le fait religieux ait des difficultés à s’y déplacer rapidement, ne pouvant alors jouer que sur les superstitions communes à une fraction de la société pour s’y implanter. Cependant, cet ancrage demeurera précaire et le moindre choc suffira le plus souvent à faire s’écrouler un culte formaté. Pourtant il vaut mieux se garder d’en faire un motif de réjouissance, car si la religion telle que nous la connaissions est bel et bien au bord de l’extinction, c’est surtout parce qu’une espèce bien plus agressive l’a vaincu : la politique.
Cette dernière est plus souvent le résultat d’un incident, devenu viral, que d’une volonté mystificatrice réelle. Il naît presque toujours d’une intellectualisation, en apparence rationnelle, produisant une solution d’un aspect cohérent et acceptable. Mais cette conclusion se trouvera n’être pourtant qu’un paralogisme, qui s’avérera souvent aisément démontable par l’argumentation logique. Cependant il va, malgré tout, se transmettre d’un esprit à l’autre.
Prenons l’exemple d’un journaliste écrivant une chronique, ayant pour sujet le cas suivant : « Les produits de la marque Machin sont dangereux pour la santé, affirment les experts. » Un résumé exact quant au contenu de l’article. L’auteur prend la place du philosophe, puisqu’il est un esprit critique : son objectif est d’établir la vérité et d’analyser les informations en vue d’écarter « le bon grain de l’ivraie » pour son public. Néanmoins, sa démonstration contient un grave sophisme : ce n’est pas parce que les experts l’affirment qu’un produit est dangereux, mais parce qu’il a été démontré qu’il l’était.
L’argument d’autorité est un paralogisme basique qui semble valide sur le moment, du fait qu’un biais de personnalité lui permet de prospérer : « Les experts en savent plus que moi sur le sujet, donc s’ils l’affirment, c’est qu’ils doivent avoir raison ! Après tout, ils ont étudié plus que je ne l’ai fait ! » Pourtant, cette validité n’est que cosmétique, puisque le fait d’affirmer une chose sans la démontrer ne la rend pas véridique, même dans la bouche d’un expert, fut-il le plus excellent de toute l’Histoire. C’est la « preuve » que le professionnel examine lorsqu’il étaye ses affirmations de faits, ce sont donc celles-là qui permettent de déterminer la validité d’une assertion, pas la parole seule. Si par malheur l’opinion du chercheur ne s’avère pas, le journaliste aura conduit à la modification du comportement de ses lecteurs, par empoisonnement.
Une réflexion erronée de ce type se transmet simplement, parce qu’elle se déplace dans une population qui n’est que partiellement formée à l’analyse critique, se trouvant donc généralement désarmée contre un raisonnement qui n’est cohérent qu’en apparence. En effet, si une part de notre esprit est formée à la critique et que l’autre reste emprunte de naïveté, dans toutes les situations qui en appelleront à cette partie, nous ne serons pas meilleurs que les personnes totalement dépourvues de tout esprit sceptique. Toutes les explications en deviendront alors, à nos yeux, pleinement équivalentes : comment, dans ces conditions, déterminer la vérité sophistique de la réalité démontrable ?
Plus grave, cette formation incomplète va faciliter l’insertion du sophisme dans l’esprit de la personne, au point que celle-ci le prendra pour une incontestable et démontrable vérité. L’infection accomplie, l’idée prendra la place de l’outil intellectuel qui aurait normalement dû la détruire, désarmant totalement sa victime. La contamination mentale va conduire à d’importantes modifications, devenant alors un véritable filtre, placé en façade des capacités d’analyse. La personne en viendra à altérer son propre comportement pour s’adapter à ce qu’elle considère être la vérité, comme un programme informatique touché par une mise à jour corrompue. Le paralogisme va remodeler la conduite, d’une manière qui peut aller d’un comportement insolite, à une véritable catastrophe.
Bien que dangereuses, ces plaies s’avèrent moins infectieuses que celles qui touchent les esprits naïfs, puisqu’il y aura toujours une multitude de gens disposant des instruments nécessaires pour y résister. Elles vont donc se confiner aux communautés de personnes prédisposées par leur milieu ou leur éducation à une certaine formation, qui s’avéreront sensibles aux sophismes en question.
Mais la particularité du fait politique est toute autre, il viendra un temps où l’une des victimes, se rendant compte du caractère incomplet du paralogisme, tentera d’en concevoir une correction, donnant alors naissance à un second sophisme. La combinaison des deux s’avérera largement plus virale que la précédente, traversant aisément les barrières : le processus peut se répéter ainsi un grand nombre de fois. Dans certains cas, seule une des idées se transmettra sur la multitude, les autres étant vaincues par les capacités d’analyse des victimes. Parfois plus, quelquefois toutes, si bien qu’à terme la majorité de la population s’en trouvera infectée d’au moins une.
Bien que d’origine souvent spontanée, en réalité l’écrasante majorité des grands sophismes que nous connaissons à notre époque furent l’œuvre des philosophes eux-mêmes qui, dans leur quête de vérité, leur ont donné naissance au sein de leurs démonstrations. Particulièrement malaisés à éliminer, ils vont se déverser avec aisance, contaminant les masses. Un esprit pleinement critique, un authentique professionnel en la matière, n’aurait aucune difficulté à les neutraliser, mais c’est bien là que se situe sa grande faiblesse : ce spécimen est bien le seul à maîtriser tous les outils d’analyse nécessaires. Le reste de la population n’en disposera jamais plus qu’une part, si bien que le savant s’avère rapidement le seul individu immunisé à tous sophismes.
S’il ferait un redoutable journaliste, sa place est compromise puisque destiné à devenir un paria dans un monde rempli de prismes déformants l’intellect. Bien incapable de comprendre la folie s’emparant du monde ou d’être compris, il se sentira bientôt devenir un sujet de méfiance, si ce n’est pire. Mais parmi les philosophes en devenir restent toujours des mystificateurs. Certains comprennent rapidement le gigantesque pouvoir des paralogismes sur l’Homme à demi-naïf et peuvent parfaitement se décider à les codifier dans de nouvelles sortes de religions où superstitions et sophismes se côtoient. Ces nouvelles « religions politiques » sont ce que nous nommons des « idéologies » et encore à notre époque, elles dominent le monde.
Remarquable.
« Les experts disent que, le modèle montre que… » constituent la plus grande escroquerie de notre temps. Un expert peut être peu compétent, incompétent, peu scrupuleux, mal intentionné, peu savoir ou ne pas savoir qu’il n’est pas ou pas complètement compétent. Les politiques par ignorance, par naïveté, par calcul, ne savent pas ou ne veulent pas savoir si les experts sont compétents ou non ou ne se posent même pas la question.
Experts et politiques sont au moins convaincus d’une chose : ils sont l’élite et chargés de conduire les masses pour leur bien (le bien de qui ?).
J’ai oublié une troisième catégorie : les médias.
Brillant , tout simplement.
Les penseurs sont binaires : ils sont persuadés détenir LA vérité. Les individus sont binaires : ils choisissent LEUR vérité. La réalité est analogique, la nature est analogique.
Pour prendre une image, prenons justement une image. Elle est codée par une succession d’informations binaires fausses. C’est la juxtaposition qui permet d’approcher une représentation de la réalité. Dans un monde complexe, il est assez vain de prétendre organiser et classifier pour atteindre la vérité. C’est la moyenne des opinions qui détermine une vérité utile.
La seule chose importante est que cette moyenne ne soit pas biaisée. Il faut donc que toutes les opinions puissent s’exprimer, que les contre-pouvoir existent, et que les penseurs experts binaires soient remis à leur place : celle d’un pixel dans une image de la vérité. Méfions nous donc des mystiques et des idéologues car leur prépondérance nuit à une représentation exacte de la réalité. Méfions nous des « organisations » ou des « journalistes » qui cherchent avant tout à orienter la pensée au lieu de simplement exprimer une opinion, en plus de na pas être vraiment représentatifs.
Absolument, analogique et chaotique en même temps qu’être assemblable et devenir déterministe.
Ce n’est que notre obligation de tout formaliser dans le langage qui nous fait simplifier les choses et les transforme en essence (mots) et existence (discours).
Notre esprit ne fonctionne que par croyances et par valeurs, pas par idées et par raisonnements : les idées et les raisonnements ne sont que des éléments du langage, de la formalisation nécessaire pour appréhender le réel.
(cf Turing, Gödel, Quine … le langage inclus la logique, concept et assemblage de concepts sont indissociables, les axiomes sont des mythes)
L’article de l’auteur tombe alors à plat : toute assertion est un sophisme, parce que la vérité « binaire » est une construction intellectuelle, dans la réalité, elle est toujours imparfaite, elle est multiforme et la logique appartient au langage et non au monde, ce n’est qu’un prisme, qu’une vision du monde.
Est vrai tout ce qui impacte le réel, ou autrement dit, la vérité change selon la façon dont on la considère.
Le mythe de la « raison universelle », le cartésianisme, le positivisme, sont des drogues encore plus dures que l’ont été certaines religions obscurantistes.
Et l’auteur semble bien être tombé dedans !
Non il n’existe pas de « vrais » croyances (qui résulteraient d’une éducation complète) et de « fausses » croyances, il n’y a que des croyances, certaines étant plus efficaces, plus utiles, moins dangereuses que d’autres…
« Ce n’est que notre obligation de tout formaliser dans le langage qui nous fait simplifier les choses et les transforme en essence (mots) et existence (discours). »
Le pire est que c’est ce qu’on appelle notre intelligence qui nous permet de créer des concepts, de formaliser et de déduire par la logique une réalité fausse et des croyances dangereuses pour la collectivité. Il suffit aux plus intelligents d’un manque de recul et de remise en question pour proférer « en toute logique » des idées dangereuses. Dire que : « le savant s’avère rapidement le seul individu immunisé à tous sophismes » est fortement illusoire et surement nombriliste.
Absolument, personne n’est immunisé contre les sophismes, tout dépend du contexte et du degré de finesse de l’analyse : les généralités, quelles qu’elles soient, finissent toujours par rencontrer l’exception qui flanque tout l’édifice par terre.
Ce culte de la raison pure, de la vérité par la théorie, est une vraie maladie.
@ pragmat
Je m’étais déjà bien rendu compte que vous n’étiez pas un c… et je vous l’ai déjà signifié plusieurs fois (@ Stéphane Boulots non plus).
C’est bien ce qui manque sur contrepoints: un peu d’esprit des nuances: l’exemple actuel, ce sont les millions de couleurs (56?) que peut vous fournir votre ordinateur, même banal ou votre téléphone!
Mais il est vrai que les Français ont pour l’expression verbale un culte excessif mais réduire une réalité en mots est impossible.
Ingmar Bergman, dès les années ’60, n’a jamais rien fait d’autre que de dénoncer dans ses films cette impossibilité de communiquer.
Il n’est pas légitime de traduire en mots la production d’un artiste peintre, musicien, danseur ou autre.
Alors, oui, il faut prendre beaucoup de recul et n’avoir foi en rien de définitif: même nos yeux et nos oreilles peuvent nous trahir. Alors les autres, « philosophes » ou politiciens?…Et si une idéologie universelle existait, ça se saurait!
« ce qui manque sur contrepoints: un peu d’esprit des nuances »
D’un autre côté, celui qui dit que tout est gris n’a rien dit non plus. La meilleure façon d’exprimer quelque-chose est de grossir le trait, ce que font des caricaturistes comme H16 ou René Le Honzec. Il y a suffisamment de gens qui disent le contraire (avec le plus grand sérieux du monde) pour équilibrer. L’important est de reconnaitre aux autres le droit de s’exprimer.
Et sur ce point, il y a beaucoup de lacunes dans les media, au point que cela met en décalage ce qui se dit et s’écrit par rapport à ce que pensent les gens : il y a 2 jours, j’ai voulu écrire « social-liberal » ou socio-liberal ». Inconnu du dictionnaire électronique qui me propose à la place « socio-démocrate « , ou « socio-culturel » ou « neo-liberal ». On peut donc en déduire que d’après mon dictionnaire, Valls ou Macron n’existent pas, et j’ai renoncé à mon commentaire.
Je suis assez en accord avec vous. Néanmoins pour moi l’esprit produit des idées brutes qui deviendront des croyances ou des valeurs ou des raisonnements selon des facteurs constitutionnels de l’individu et les circonstances du réel où elles interviennent.
Par ailleurs le monde des humains n’a pas besoin que chacun dispose d’un esprit critique aiguisé car le résultat serait beaucoup moins efficace pour les sociétés. Un imbécile qui marche ira toujours plus loin que deux intellectuels assis. Ce qui importe c’est qu’il n’y a pas qu’une seule croyance mais plusieurs qui s’opposent et qui produiront des expériences sur lesquels l’esprit pourra effectuer un tri.
Réfléchissez à l’inverse : si notre esprit n’était qu’une accumulation d’habitudes, de croyances, de sentiments, de valeurs, de points de vues … qui doivent nécessairement se formaliser dans les mots et le discours pour pouvoir être échangées, pour suivre un chemin dialectique.
Notre expérience, notre patrimoine génétique, notre environnement, le moindre « effet papillon » a un impact conscient ou inconscient sur nous, et nous accumulons comme cela des habitudes, des croyances, des valeurs que nous réutilisons.
Les animaux fonctionnent comme cela : croquettes = satisfaction, 7 heure du soir = croquettes …
Nous faisons la relation (croyance) par habitude en valorisant l’expérience : habitude de 7 heure du soir, croyance que les croquettes sont toujours bonnes : valeur des croquettes.
Nous sommes des animaux …
Une des premières habitudes que nous acquérons, est celle d’utiliser le langage qui nous permet de formaliser et d’en tirer une reconnaissance narcissique immédiate : l’échange.
Mais c’est aussi le danger : nous finissons par croire que le langage, la logique sont tout puissants, et cela, parce que notre narcissisme est poussé au paroxysme : nous sommes ainsi plus fort que les animaux, plus fort que les autres : nous avons « raison », nous sommes « logiques », cartésiens, détachés de notre animalité, de nos croyances, de nos habitudes que notre ego pousse à valoriser comme des faiblesses, ce qu’elles sont : rien n’est plus dangereux que de ne pas évoluer.
Nous avons poussé l’évolutivité très loin …
Dans vos 2 premiers § vous restez dans des généralités qui ne s’opposent pas à mon propos . En revanche pour la suite il me semble que vous confondez automatisme et habitude. Mon chat recherche de la nourriture par automatisme (c’est une nécessité), il la trouve de préférence à tel endroit ou tel moment par habitude (c’est une facilité). Mon second chat préfère les croquettes au pâté c’est donc une préférence. Pour l’humain c’est pareil sauf que son esprit peut, moyennant un effort conscient, lui ordonner d’interrompre un automatisme (grève de la faim) ou une habitude (changer de crèmerie) plus rarement de préférences. Nous le faisons qu’occasionnellement car cela présente un coût élevé. Les automatismes sont toujours circonscrit à l’individu alors que les habitudes peuvent s’étendre au groupe (les coutumes, les croyances..) et par conséquent se comprendre comme une facilité pour la société humaine. C’est en quelque sorte l’inertie du mouvement des sociétés et malgré ses inconvénients elle permet une certaine stabilité indispensable. Bien entendu la production d’idées dans un esprit individuel est largement influencée par l’esprit collectif mais elle garde cependant une originalité sinon aucune évolution/adaptation n’est possible. Cette nouveauté selon des paramètres propres à l’individu porteur et le contexte réel où elle intervient peut se diffuser un peu, beaucoup ou pas du tout ou le plus souvent resté dans sa tête. En outre les idées, surtout les systèmes d’idées, sont en compétitions au sein du groupe alors que les coutumes ou les croyances, parfois les systèmes d’idées, entre les groupes.
Assez pour ce soir je suis trop fatigué pour réfléchir avec plus de clarté…
C’est encore un leurre du langage : les « habitudes collectives » n’existent pas dans la réalité, c’est seulement parce que nous assemblons des choses semblables, que nous généralisons, que nous pouvons en parler. Il en est de même pour les croyances.
Personne n’a la même habitude, la même croyance. Il suffit de parler avec quelqu’un de fouiller un peu pour se rendre compte que ce n’est pas du tout une photocopie.
L’exemple de Pragmat est très bon : deux photo peuvent être identiques uniquement parce qu’elles sont discrètes, que ce ne sont que des approximations de la réalité, des représentations effectuées par un langage (des pixels dans ce cas)
C’est le langage qui permet l’association, en fait l’association est contenue dans le langage.
C’est une erreur très courante de confondre les croyances avec une doctrine : la croyance est personnelle, chaque humain en a une conception différente, surtout si elle concerne des éléments abstraits, imaginaire ou inconnus.
Même sur les éléments assez « objectifs » c’est le cas : demandez à 1000 personnes de vous dessiner un arbre, vous aurez 1000 arbres différents.
Bien entendu personne ne partage exactement au détail près la même habitude, la même croyance pas plus qu’une doctrine puisque chacun en aura son interprétation personnelle. Même les lois physiques sont des approximations bien que parfois d’une grande précision. Cela n’empêche pas la matière à s’organiser en régularité, en système structuré et relativement stable comme le font les sociétés humaines. Il se trouve que notre esprit est capable de voir ces régularités et de les comprendre (les formaliser) mais personnellement je ne crois que l’esprit par les nécessités du langage est contraint aux associations. Il y a bien des associations mais par souci de simplifications.
Ainsi les humains partagent des habitudes ou pratiques suffisamment spécifiques pour former des groupes qui se reconnaissent comme différents sur ces points. A l’anthropologue ou le sociologue de les constater et non de les fabriquer/manipuler.
attendez un peu , la question n’est pas de croire des bobards, mais d’y croire sans examiner les éléments de preuves…
mais hors logique pure , il n’est de preuve de rien.
Nous croyons des bobards , c’est une certitude pourtant nous devons vivre avec ça, et nous l’avons fait depuis des lustres, il s’agit donc d’avoir conscience de cela est d’etre vigilant quant à nos préjugés et nos croyances…
c’est donc un article curieux qui aurait gagné à être plus court et à rappeler ds éléments de logiques élémentaire car à mon humble avis c’est la seule chose utile qu’on puisse retenir de cette lecture, ne déléguez jamais tout à fait votre esprit critique.
Et les croyances continueront à dominer le monde pour la simple raison que l’on n’a pas moyen de prendre le temps de faire et refaire toutes les expériences, nous sommes donc contraint à croire et faire confiance à notre voisin qui dit savoir.
Notre seul filet de sauvetage est la méthode expérimentale, théorie, expérience et analyse des résultats mais fondamentalement nous sommes et resterons tous des croyants, relisez les premières pages de l’esprit des lois de Montesquieu, il a déjà résolu votre questionnement de manière beaucoup plus concise et élégante. Et lui avait l’intelligence de ses propres limites, il était parfaitement conscient que l’on fait tous, vous le premier partit de la masse.
Whaouhhhh…. Quelle collection de grands mots et belles phrases pour dire qu’il est facile de manipuler, orienter et désinformer l’opinion publique selon son degré d’instruction, d’intelligence ou de naÏveté. C’est vrai depuis la nuit des temps et ce le sera encore longtemps. Mais l’auteur, comme tous les pseudo intellectuels d’aujourd’hui, excellents analystes et piètres constructeurs, rate la conclusion intéressante qui consisterait à proposer des modes d’actions concrets pour améliorer cela. Peut-être n’en n’a-t-il pas les moyens ?
Il n’y a pas, à mon avis de conclusion humaine parce que tous les formateurs, dirigeants, experts, éclairés ou non sont humain aussi avec leur cortège d’intérêts et de qualifications diverses.
Il est surprenant (ou pas) par exemple qu’il n’y ait absolument pas une seule heure de cours dédié à la formation de l’esprit critique à l’ednat. À l’heure où on enfile joyeusement les heures de formation « citoyenne », pas une seule ne propose d’analyser les sophismes et les manipulations émotionnelles.
Il y a clairement là une volonté politique et administrative, consciente ou non de ne surtout pas éduquer la population à l’analyse des discours des élites ; médias, penseurs, politiques.
Même si, cette analyse dépendrait du formateur lui-même, imbécile ou génie, partial ou non, très rare sont les gens capables de dispenser un cours neutre qui ne se transformerait pas en simple critique des idéologies qui ne lui plaisent pas.
Qui va décider du contenu ou des formateurs ou comme le disaient les Romains, Quis custodiet ipsos custodes? Des humains dans tous les cas.
La formation scientifique, par nécessité est-ce qui se rapproche le plus d’une telle formation, si on sait analyser un papier scientifique, on peut appliquer les mêmes doutes et critiques à tout autre discours.
Un bon expert (il en existe) exprime toujours ses doutes – sous forme d’espace de validité ou d’intervalle de confiance par exemple. C’est même à ça que l’on peut savoir si l’expert est bon. Le problème est que les politiques et les médias n’ont pas cette culture du doute et oublient en général de répercuter les doutes. C’est pourtant souvent dans l’expression du doute que nous pouvons trouver la vérité.
Etymologiquement, la religion s’oppose à la superstition. La superstition n’admet aucun doute alors qu’une religion doit admettre le doute pour se construire. Les religions ne sont pas nées du hasard ou de la superstition, mais de l’analyse de phénomènes observés échappant à l’analyse scientifique. La simple observation de la nature n’est théoriquement pas suffisante pour fonder une religion, mais les guérisons faites par les chamans dans les sociétés primitives sont un des points d’entrée possibles. Nos sociétés ne sont plus autant primitives, mais il y a toujours des guérisons que l’on considère comme miraculeuses lorsque la science ne peut les expliquer. Et il existe une quantité d’autres signes liés à la religion pour ceux qui se donnent la peine de chercher. Les Chrétiens découvrent tous les jours des signes de l’existence du Christ sans qu’aucun de ces signes ne soit une démonstration. Il est normal d’utiliser les techniques scientifiques et de douter pour analyser ces signes. Les religions sont nées de cette démarche. Tout le monde n’est pas d’accord sur l’explication, ce qui peut justifier la variété des religions. Est-ce que un jour la science permettra de tout savoir, permettant de supprimer les religions ? Mon côté scientifique me fait douter. D’ailleurs chaque fois que l’on avance dans la science, on découvre que ce que nous ne savons pas a encore plus augmenté. Les religions ne sont donc pas en train de disparaître, bien au contraire.
La science n’est pas l’ennemi de la religion, elle permet plutôt d’affiner la perception que nous pouvons avoir des phénomènes religieux.
Parmi ces arguments d’autorité dont l’article nous rappelle que ce ne sont que des paralogismes il en est un qui a peu attiré l’attention jusqu’ici, mais semble promis à un bel avenir. Au traditionnel « les experts ont dit que » se substitue, en bien des cas, le faussement moderniste : « les réseaux sociaux ont dit que ». En principe l’autorité exercée devrait ici être moindre, puisque n’importe quel incompétent peut s’exprimer sur ces réseaux dits sociaux. Mais l’identification dévoyée qui s’établit chez plus d’un lecteur, avec la source ici invoquée, fait que dans la pratique la manipulation fonctionne… encore plus efficacement.
Assez d’accord, pour le reste, sauf en ce qui concerne le terme « les masses » -là où plus que jamais il n’y a ici que des individus atomisés.