Les expériences apportent parfois d’éclatantes confirmations d’une théorie, comme on a pu le voir récemment avec les ondes gravitationnelles prédites par Einstein. D’autres fois, elles permettent d’établir des jalons clairs d’échecs et de méthodes catastrophiques à ne surtout pas suivre.
C’est à ce moment qu’intervient Ségolène Royal.
Ségolène, c’est un peu notre synchrotron politique destiné à tenter toutes les expériences, et notamment les plus foireuses, pour générer des milliards de particules chargées d’argent public qui explosent en feux d’artifices coûteux à chaque tentative.
Longtemps à la tête de la région Poitou-Charente, elle avait eu l’occasion de réaliser des prouesses. On se souvient notamment de son empressement à intervenir, à fonds publics, pour sauver Heuliez, le carrossier du cru qui fabriquait bus et petites séries automobiles. L’entreprise, touchée par la fée Carabine, ne tardera pas à calancher définitivement dans des râles de douleurs en 2013. Depuis, la région se traîne la société d’économie mixte « Fabrique régionale du Bocage », héritière de ce douloureux passif.
On pourrait aussi évoquer les faits d’armes de Ségolène lorsqu’elle lança sa région dans la Mia Electrique, succès retentissant que le monde nous envie d’avoir financé en pure perte. Il n’y a pas à dire, Ségolène sait y faire en matière de finances. Peut-être son passage, aussi fulgurant que dévastateur, dans la Banque Publique d’Investissement, lui a permis d’acquérir une solide formation ?
En tout cas, à la faveur des dernières élections régionales, les exécutifs des régions ont changé et leur « remembrement » administratif, qui a fait dégringoler de façon délicieusement artificielle leur nombre de 22 à 14 au 1er janvier de cette année, a porté Alain Rousset à la tête de la grosse région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (ALPC).
Alain Rousset est socialiste, ce qui aurait dû assurer une transition calme. Malheureusement, la situation laissée par Ségolène Royal et Jean-François Macaire, son successeur lorsqu’elle a rejoint son ministère, était à ce point peu brillante que Rousset s’est fendu de quelques remarques dans un récent entretien à La Nouvelle République.
Panique à bord : le nouveau président n’y va pas avec le dos de la cuillère diplomatique puisqu’après examen des finances de la région, il y aurait comme un bête trou de… 132 millions d’euros.
Fichtre, diable et sapristi, voilà qui fait désordre et qui ramène les péripéties Heuliez et Mia au rang d’enfantillages badins. Et le pompon est que ces douzaines de millions en souffrance sont liés à des factures en attente de règlement : 62 millions en investissement et 70 millions en fonctionnement, soit 132 millions reportés d’une année à l’autre, selon les mots de Rousset. Pire encore : interrogé sur ce dérapage budgétaire, le nouveau président est obligé d’admettre que « cette situation est bien spécifique » au Poitou-Charentes, une région « qui manifestait beaucoup de volontarisme et avait sans doute les yeux plus gros que le ventre par rapport aux capacités de financement ».
Rooh. Qu’allez-vous penser là ? Comment imaginer, même une seconde, que sa présidente serait partie, sabre au clair, petit poney dressé dans le soleil levant, à l’assaut du monde entier sur fonds publics, et que, mu par l’impulsion initiale, son successeur aurait poursuivi ses travaux babylonesques ? Franchement, c’est improbable, tant ce n’est pas le style de la maison, hein !
Rassurez-vous cependant : grâce à d’habiles jeux d’écriture et à la volonté farouche de l’exécutif actuel de tout bien payer comme il faut, « il n’y a pas de problème de trésorerie. Le rattrapage est en train de se faire à marche forcée. »
Ouf. On respire. On en viendrait presque à se demander comment le problème a bien pu s’enkyster ainsi… Car oui, c’est bien d’enkystement qu’on parle ici, puisque, selon les propres mots de Rousset, il y a comme un problème d’endettement, notamment à cause d’emprunts structurés.
Des emprunts structurés ? Vous voulez dire, « structurés » comme dans « toxiques » ? Oh, non, c’est vraiment trop injuste !
Pourtant, ce n’est pas comme si des maires et des départements ne s’étaient pas lourdement plaints des dérives que ces méchants emprunts leur avaient fait commettre, à leur insu et corps défendant bien sûr. Comment une région aurait-elle pu leur emboîter le pas et trotter sur les mêmes pentes visqueuses pour dégringoler aussi bas ? Surtout lorsqu’on est dirigé par une si illustre ministre ?
D’ailleurs, cette dernière n’entend pas laisser l’infamie l’approcher ! Pour Ségolène Royal, aucun doute, il s’agit d’un règlement de compte ! Pour elle, toutes ces révélations sont lamentables.
C’est porter atteinte à la réputation de Poitou-Charentes et de ses entreprises !
Pourtant, Rousset n’a nullement mis en cause ces entreprises, seulement la représentation de l’État sur place, à savoir la Région Poitou-Charentes. En réalité, il me semble qu’Alain n’attaque en rien la réputation du Poitou ou de la Charente, ni de ses entreprises, mais fait simplement savoir que la gestion de Royal et celle de Macaire est un peu « toute pourrite », laisse des trous et de vives questions en suspens, ainsi qu’une pelletée d’emprunts toxiques.
À tel point que le Macaire en question n’a pas pu sauver sa délégation aux finances dans la nouvelle assemblée territoriale de la grosse région ALPC, certains ayant peut-être jugé que suffisamment de dégâts avaient déjà été faits.
De toute cette histoire, on pourrait tirer un amusant vaudeville à base d’argent des autres dépensé ♩ avec volontarisme ♪ dans des échecs certains et des futilités réjouissantes. On pourrait aussi analyser l’ensemble sous l’angle des petites bisbilles habituelles qui émaillent la vie politique française, fut-elle régionale, et y déceler des retours de bâtons des uns envers les autres à la suite d’âpres batailles électorales.
Certes.
Mais on pourrait aussi déceler un entêtant parfum de faillite.
Pour commencer, la faillite économique d’une région gérée n’importe comment et dont les événements médiatiques les plus saillants (Heuliez n’étant qu’un exemple parmi d’autres) cachaient mal les dérives budgétaires répétées, et faites avec exactement la même désinvolture que celle qu’on retrouve au niveau national, par un ex-mari qui n’avait pas pu se retenir de balancer « Ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye » au milieu d’une tirade où il tentait de faire comprendre qu’une dépense au niveau local serait de toute façon épongée par le niveau supérieur, sans admettre (même implicitement) que ce sont précisément de telles manœuvres qui, répétées, ont poussé la France dans le gouffre financier actuel.
Ensuite, la faillite morale, évidente, d’une élite auto-proclamée incapable de prendre la responsabilité de ses erreurs.
Je rappelle, comme je l’avais écrit précédemment, qu’aucune circonstance atténuante ne peut être trouvée pour les responsables politiques qui ont contracté des emprunts toxiques : non seulement, ils ont parfaitement compris ce qu’ils faisaient à l’époque, mais ils avaient toute latitude pour se faire assister afin d’éviter l’enfumage bancaire, de même qu’ils avaient toute latitude pour casser le contrat par la suite, ou prendre leurs responsabilités le cas échéant.
À chaque fois, ils se sont défilés, montrant de façon claire ce qu’ils valaient, c’est-à-dire rien (ou alors, si, mais dans des activités qui conduiraient n’importe quel chef d’entreprise en prison).
Enfin, la faillite intellectuelle, la plus grave et de loin, de ces dirigeants politiques qui ne sont pas plus capables d’admettre ni de comprendre leurs errements passés. Ils se sont habitués par facilité ou, dans certains cas, par une forme subtile de sociopathie à n’envisager le monde qu’en termes aussi flous que possibles surtout lorsqu’il s’agit de l’argent public (qui, n’étant qu’aux autres, n’appartient donc à personne et peut être dépensé sans vraiment faire attention), et d’autant plus que cette approximation sert leurs intérêts, eux bien compris, bien cernés et bien définis. Ne comprenant pas (ou ne voulant pas comprendre) pourquoi ils ont failli, ils sont acculés à répéter inlassablement les mêmes gestes, les mêmes raisonnements, et obtiennent les mêmes résultats catastrophiques.
La région Poitou-Charentes est ici un exemple presque caricatural de ces trois faillites. Presque, parce qu’elle est une bonne illustration de ce qui se déroule au niveau national.
Ce pays est foutu.
—-
Sur le web
Un DRH qui aurait proposé « Mou Président » comme PDG dans une boite privée , sur la base de son CV (réalisations antérieures) aurait été démis sur le champ.
Ensuite, a la mode de mitterrand qui avait nommé son ex-maîtresse premier ministre, l’actuel nomme se ex’s ou actuelles dans des « fromages » a leur goût , comme un roi le faisait avant la révolution.
Il me semble que les rois avaient la décence de savoir séparer leur maîtresse du pouvoir, quand bien même elles avaient un pouvoir d’influence sur lui-même, et de faire confiance à des Richelieu ou Mazarin.
La leçon est d’autant plus édifiante qu’elle est donnée par l’Aquitaine région « visionnaire » qui crée des milliers d’emplois avec le développement des lasers LMJ et Petal, les plus puissants au monde, qui promettent également des applications révolutionnaires dans le domaine de l’énergie avec la fusion par confinement inertiel. http://www-lmj.cea.fr/fr/experiences/index.htm
…Et fait figure d’exception avec 0 éolienne.
2 gestions, 2 visions opposées de l’avenir.
« La folie consiste à répéter toujours la même expérience en espérant un résultat différent » (A. Einstein)
en l’occurrence, les fous ce sont les français qui s’obstinent à élire les même escrocs en imaginant qu’ils agiront différemment…On peut même dire qu’il est parfaitement « fou » de croire que la démocratie puisse donner d’autre résultat, la dictature du peuple conduit systématiquement à la médiocrité la plus crasse.
Quand on veut changer le monde, ce n’est pas 132 millions qui nous effraient.
132 millions n’effraient jamais personne, c’est leur absence qui a de quoi faire peur… si on est à même de la constater et de la comprendre.
ils ne sont pas « absents » pour tous le monde…
quand on a 2000 milliards de dettes (en augmentation) 132 millions ça ne fait même pas sourciller…
La région est un laboratoire du développement durable et comme tel on sait qu’il en coûte avant de trouver le produit tant recherché…
Ici en l’ occurrence il s’agit de développer des territoires à énergies positives mais l’énergie ça coûte, qui peut l’ignorer ?
http://www.poitou-charentes.fr/files/newsletters/essentiel/nrnf/404/dp-transition-energetique.pdf
Une partie des 132 millions aurait-elle été investie dans les énergies renouvelables ?
Si oui avec quels résultats ?
La SEM-ESTER qui fait racheter l’électricité photovoltaïque de Solaire-Direct à 108 euros du MWh là où le marché est à 28 euros, n’est-ce pas profitable à la région !?
Et pour les consommateurs français qui financent cela avec la CSPE…
http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2014/04/03/Ecologie-Segolene-Royal-s-appuiera-sur-son-laboratoire-en-region-1856624
« Ainsi, quelque 122 M€ ont été injectés afin de promouvoir les énergies renouvelables. 650.000 m2 de photovoltaïques ont été programmés pour le plan solaire 2008, un fonds de résistance de photovoltaïques a fait également l’objet d’une trésorerie de 11 M€ « pour aider les entreprises régionales lorsque le gouvernement Fillon a baissé les tarifs photovoltaïques », justifie son vice-président régional en charge de la maîtrise de l’énergie, et du développement des énergies renouvelables, Georges Stupar. »
http://www.poitou-charentes.fr/ester
« Un modèle durable, car en combinant des coûts de construction optimisés et des coûts de financement bas sur le long terme, il permet dans un contexte d’augmentation du prix de l’énergie de fournir dès à présent de l’électricité solaire à un prix compétitif.
La Région et Solairedirect ont constitué une Société d’économie mixte, SEM Ester (détenue à 65 % par l’ancienne Poitou-Charentes et à 35 % par Solairedirect). Son objectif est de promouvoir la création de parcs solaires, donner accès à une électricité décentralisée, propre et compétitive et contribuer au développement industriel de la région. La SEM investira notamment dans les parcs solaires construits sur le territoire régional. Actuellement des projets de centrales photovoltaïques correspondant à une puissance de 100 MWc sont en cours de développement en Poitou-Charentes.
Sorégies et Séolis ont conclu avec Solairedirect un contrat cadre d’approvisionnement en électricité d’origine solaire photovoltaïque (CVES ou Contrat de Vente d’Electricité Solaire) à long terme (30 ans), prévoyant la réalisation entre 2012 et 2015 de parcs solaires pour une puissance totale de 120 MW, développés et construits par Solairedirect, principalement en Poitou-Charentes. C’est la première fois en Europe qu’il est stipulé une vente d’électricité solaire de gré à gré.
Ce contrat se fonde sur un mécanisme de prix avec un niveau initial aux alentours de 108€/MWh, soit un tarif d’ores et déjà inférieur au prix payé par les particuliers en France. La production des installations représentera la consommation d’électricité d’environ 100 000 personnes dans les départements de la Vienne et des Deux Sèvres. «
70 millions sont des frais de fonctionnement (en gros de l’achat de bulletin électoral)
Ce serait à mourir de rire si ce n’était pas financé par nos sous…
Comparer un prix de revient HT avec un prix payé par le consommateur final qui supporte 60% de taxes ?
108€/Mwh n’est pas inférieur au prix ht payé par le consommateur!
» La production des installations représentera la consommation d’électricité d’environ 100 000 personnes dans les départements de la Vienne et des Deux Sèvres. »
Une telle phrase fait l’impasse sur l’intermittence de l’énergie en question.
Oui, les nuits sans vent c’est zéro personne.
Errare humanum est, perseverare diabolicum.
Il y a ceux qui paient et qui en ont marre et ceux qui en profitent ou sont dans l’idéologie.
Moi, je ne veux pas être le laboratoire des folies vertes.
J’aime bien le vocabulaire choisi par Segolene Royal pour défendre son copain: « règlement de comptes »!
C’est exactement ça. On fait les comptes. Et on essaie de régler la facture, tout en pointant les responsabilités.
Si on faisait vraiment les compte en France il faudrait construire un paquet de prison…
… ou de cimetières suivant la définition généralement constatée pour cette expression
Le carburant au secours des finances publiques, heureusement que les picto-charentais ne roulent pas tout électrique…
http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/polemique-finances-du-poitou-charentes-jean-francois-macaire-s-explique-934291.html
« Comment apurer ces comptes et donner un peu d’air au budget de l’ex-région Poitou-Charentes ?
Ces questions seront résolues dès que nous serons en mesure de percevoir la TICPE (Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Energétiques qui a remplacé la TIPP). Rappelez-vous que lorsque j’ai fait campagne pour la présidence de la nouvelle grande région, j’ai tout de suite annoncé que cette taxe devait être appliquée en Poitou-Charentes. C’est une mesure que nous pouvons évaluer à 50 millions d’euros. Même s’il est difficile de faire campagne en annonçant de nouvelles taxes, j’ai voulu tenir un langage de vérité car je savais que cet argent serait indispensable à nos finances. »
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/34_-_La_fiscalite_de_l_energie-ok.pdf
« Ah ben couillon comme on dit dans l’poitou »…
La dame aux caméras va devoir rendre des comptes, 132 M€ cela fait 20% du budget !
Je vous fais le pari que l’enfumeur va très rapidement circonscrire l’incendie ! Entre pyromanes éclairés, ils vont bien trouver un lampiste (par ex: JF MACAIRE)…
Ces gens sont méprisables.
Le quinquennat Sarkozy a été un désastre pour les finances de la France. Et si Royal avait été élue à sa place ? Non, hein ? Ca me fait le même effet que d’imaginer observer un artiste dessiner son oeuvre à la pierre sur un tableau noir.
brrr…
Les hommes politiques s’arrangent avec les les mots (et les maux).
Ainsi ils disent emprunts toxiques pour ne pas dire spéculatifs (c’est moins fun pour des gens qui déclarent être ennemi de la finance), ils parlent de règlements de compte au lieu de comptes foireux voire frauduleux,…
Un autre terme à la mode pour ne pas avoir à répondre aux critiques est de dénoncer la « posture »: alors que l’on aimerait tous pouvoir crier à l’imposture devant cette bande d’incapable qui dilapide notre argent.
Ah non, on touche pas à la Reine Mère, sa Majesté Pinocchio l’a interdit !
Et puis personne n’a obligé la région à voter pour elle, les électeurs n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes.
Les 132 millions ont été remboursés, et c’était gratuit puisque payé avec vos impôts, donc justice est faite.
Maintenant, vous êtes en droit de demander des comptes aux responsables, alors téléphonez à l’Elysée on vous donnera une liste de juges d’instruction qui s’empresseront d’intervenir sur votre dossier, enfin s’il en reste de libres…
En fait, Ségolène est bien le miroir de la gauche Socialiste, Investir à perte des fonds publics dans un trou sans fin. Cela correspond tout à fait à la politique de notre gouvernement. Mais bon cela nous coûte très chère à force, mais il faudra leurs demander des comptes, ça c’est sur. Facile de jouer avec l’argent des autres.
De quoi se plaint on? Notre fée du Poitou et nationale va faire bénéficier la France de sa sagesse écologique et de toute l’expérience acquise en matière de voiture électrique, gestion socialiste des entreprises et collectivités locales, transition ecolo énergétique, énergies renouvelables. .. Vous êtes terriblement ingrats de vous moquer d’elle.
Nous dans l’poitou on est ben contents qu’elle soit rendue dans la capitale. Il est vrai que c’te drollere nous a coûte ben cher et qu’on comprenait pas tout qu’est qu’elle disait, mais
Voyez-vous elle a ŕtrouver l’pere François qu’y y a fait 4 drôles…
Oh l’ai vrai qu’ou gars à un beau scooter pour aller faire minette à la Julie qu’est ben plus jeune que la Valérie qu’à voulu piquer la place à la Sègo.
Une vraie famille tuyau d’poêle !