Présidentielle 2017 : la catastrophe inévitable

Pourquoi la présidentielle ne fera que mettre les problèmes en attente, sans en résoudre aucun.

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Présidentielle 2017 : la catastrophe inévitable

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 5 février 2016
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Par Pascal Titeux.

It's a dead end-Andrew Mason(CC BY 2.0)
It’s a dead end-Andrew Mason(CC BY 2.0)

Il est curieux que les politologues continuent à perdre leur temps, et nous faire perdre le nôtre, à gloser sur la prochaine présidentielle comme si devait en sortir une ligne politique et des actions prenant à bras le corps les problèmes de la société française. Ce ne sera pas du tout le cas.

Dans le scénario suggéré depuis trois ans par les sondages, et validé par toutes les élections partielles ou locales, il est entendu que Marine Le Pen sera au second tour, et que le gagnant final sera celui qui aura le privilège de s’opposer à elle. Quant à savoir de qui il s’agira, les avis varient : le candidat des Républicains issu de la primaire ? F. Hollande malgré tout ? Un autre socialiste substitué à lui par un PS qui ne veut pas mourir ? Un centriste miraculeusement porté par le rejet des deux autres ? Ce faux suspense médiatique occupe le devant de la scène et amuse encore un peu le public, mais osons le dire, son dénouement se révélera finalement sans importance.

En effet, quel que soit son résultat, la présidentielle ne fera que mettre les problèmes en attente (ce qui veut dire qu’ils s’aggraveront), sans en résoudre aucun. Pourquoi ? Parce que pour la première fois l’élu ne le sera vraiment que par défaut. C’était déjà un peu le cas de F. Hollande, miraculeusement mis en selle par les ennuis de DSK, et surfant ensuite sur la vague du rejet de N.Sarkozy. D’où sa rapide perte de popularité, faute d’une adhésion réelle à son programme et à sa personne. Mais là ce sera beaucoup plus net, et plus immédiat encore.

2017 n’est pas 2002

En 2002, J. Chirac était en tête à l’issue du premier tour, ce qui lui conférait un noyau de légitimité que n’aura pas un candidat arrivé en second, surtout si c’est de loin. Il n’avait pas besoin des voix de gauche pour l’emporter ; leur abstention aurait suffi. Le résultat final, enfin, fut assez écrasant pour rendre cette légitimité peu discutable. D’où un quinquennat disons paisible, quoique marqué, déjà, par un certain immobilisme. En 2017, ce sera très différent : si l’adversaire de Mme Le Pen est le candidat de droite classique, il ne pourra gagner qu’avec une mobilisation importante des électeurs de gauche. Il en sera de même, symétriquement, si c’est le candidat de gauche qui est au second tour. Et ce sera beaucoup plus serré qu’en 2002, comme le montrent les résultats de tous les duels de ces dernières années entre le Front National et un Front dit républicain. Bref, quel qu’il soit, le gagnant sera pour moitié élu, et de justesse, par les électeurs de son adversaire historique.

Être l’élu de ses adversaires habituels n’est pas, on en conviendra, de nature à diriger vers une ligne politique claire et une action déterminée. Le résultat imparable sera l’inaction. Les seules mesures prises seront de détail, ou purement cosmétiques (on dit aussi sociétales ). L’élu voudrait-il faire autrement que la rue lui rappellerait immédiatement : « Qui t-a fait Roi ? ». Il sera aussi l’objet d’une chute de popularité rapide, à côté de laquelle celle de F. Hollande apparaîtra rétrospectivement comme un atterrissage en douceur. Car dès le lendemain de l’élection, tous ceux qui n’auront voté pour lui que pour éviter quelqu’un d’autre ne se souviendront plus que d’une chose : « Ce n’était pas notre candidat. »

Le président ne bénéficiera d’aucun « état de grâce »

Quand on n’a jamais soutenu quelqu’un, qu’on a souhaité sa défaite, milité contre lui pendant des années, on ne devient pas son partisan, ni même un observateur neutre, sous prétexte qu’on a dû lui faire à contrecœur la courte échelle. C’est même plus frustrant qu’autre chose, et la frustration n’engendre pas l’indulgence. Non, le président élu, loin d’avoir les cent jours d’état de grâce que les politologues ont coutume de lui accorder, n’en aura pas vingt, ni dix ; il n’en aura pas un seul. Un début de nuit, peut-être, le temps que les feux d’artifice retombent et que les flonflons se taisent. Il est même possible que l’élection législative qui suit n’envoie pas, comme c’est l’habitude, une majorité présidentielle nette à l’Assemblée Nationale.

Victime d’une « Hollandisation » accélérée, peut-être entravé par une majorité parlementaire fragile voire inexistante, le nouveau président ne pourra faire aucune véritable réforme. Face aux revendications catégorielles, il sera au contraire tiré constamment vers les vieilles habitudes de l’État-providence. Il temporisera, mais comme le prouvent mille exemples depuis des décennies, temporiser c’est toujours lâcher du lest : quelques postes d’enseignants par ci, une subvention culturelle par là, un saupoudrage social dans les zones en difficulté, une petite réduction de TVA au bénéfice des plus bruyants, un soutien à la filière qui fait l’actualité du jour en bloquant les routes…  chacun peut compléter la liste à l’infini.

Et sans réformes, c’est la faillite

Le lest par lequel on achète la survie politique, c’est toujours de l’argent, et quand on ne peut plus le tirer de l’impôt (nous y sommes), on le tire de la dette. Celle-ci ne pourra que s’envoler, quoi qu’en disent aujourd’hui ceux qui se présentent à nos suffrages : voudraient-ils sincèrement la réduire qu’ils ne le pourront pas, car cela implique des mesures impopulaires, réduisant notamment les dépenses et les ambitions de l’État redistributeur, mesures qui nécessitent des circonstances politiquement favorables. Or celles-ci seront les plus défavorables qu’on puisse imaginer : un gouvernement fondé sur le rejet, minoritaire dans l’opinion depuis le premier instant, avec en face de lui, outre ses électeurs d’un seul jour, le bloc hostile des électeurs de la « perdante », doublement frustrés par la faible représentation parlementaire que leur donne le système électoral en vigueur.

Le recul devant la réforme, l’absence de cap, les impôts qui rentrent mal de par leur excès même, l’instabilité politique, les particularismes confortés, les cadeaux à crédit, la dette indéfiniment reportée… le résultat final de tout cela est connu : un désastre à la grecque, en beaucoup plus dur, et cette fois sans solution européenne. N’oublions pas en effet que la dette française est déjà en valeur absolue sept fois plus importante que la dette grecque. En quelques mois de politique « du chien crevé au fil de l’eau », elle ira plus haut encore. Et l’Europe n’a tout simplement pas les moyens d’un tel renflouement, sauf à lancer la planche à billets à un rythme sept fois (au moins) supérieur à l’actuel, ce qui ne relèverait plus du quantitative easing mais d’une hyperinflation digne de la République de Weimar. À ce niveau la catastrophe ne sera pas seulement économique ; elle sera sociale et politique aussi.

Mais si c’était Marine Le Pen ?

Après tout, le scénario des politologues est peut-être faux. Non pas dans ce qu’il annonce du premier tour ; là-dessus il y a peu de doutes, et les élections régionales viennent de le confirmer. Mais le postulat : « être opposé au second tour à Marine Le Pen est une garantie de succès » peut en effet être discuté. Qu’arriverait-il alors si Madame Le Pen l’emportait ? Passons sur les émeutes que parfois on nous annonce dans cette hypothèse, elles ne changeront pas le résultat, et leur effet pourrait être contre-productif pour leurs initiateurs lors des élections législatives qui suivront. Il reste cependant très difficile d’imaginer l’envoi à l’Assemblée Nationale d’une majorité de députés F.N, ce parti ne disposant pas aujourd’hui, comme on vient encore de le voir, d’une base suffisante dans le cadre de ce scrutin. Le plus probable, et de très loin, est l’absence de majorité.

Une alliance « LRPS » à l’assemblée pourrait certes ressembler à une majorité parlementaire, mais dans quel tumulte, et au prix de quels compromis ? Et combien de temps gouvernerait-elle avec une Présidente récemment élue, pouvant user de son droit de dissolution ? On voit qu’on est en fait ramené au problème précédent : pas de ligne politique, grande instabilité, au mieux des majorités de circonstance, qui sont toujours des consensus a minima voire des cartels de blocage, bref, une inaction au moins aussi forte (si on peut dire) que dans la première hypothèse, quelle que soit l’aptitude verbale des vedettes discourant à la tribune. Le théâtre sera certes plus drôle encore à regarder, et on peut même donner d’avance le titre de la comédie : la farce portera sans doute le nom d’ « union nationale ». Mais quant aux résultats, ils ne seront ni unificateurs, ni nationaux ; seulement nuls, comme tout ce qui résulte d’alliances purement tactiques.

La catastrophe, dans tous les cas

Quelle que soit l’issue du scrutin, la célèbre phrase d’Edgar Faure semble donc devoir s’appliquer à plein en 2017 : « L’immobilisme est en marche. Rien ne pourra l’arrêter ». Aucun problème ne sera réglé, ni même seulement abordé, et dans l’état où se trouve déjà la société française, émiettée, endettée jusqu’au cou, alourdie de parasites clientélistes, où toute légitimité est en crise, l’immobilisme conduit inéluctablement à la faillite.

Je n’écris pas cela de gaîté de cœur ; je suis simplement étonné de ce que cette situation ne soit pas du tout envisagée par notre classe politique et journalistique, toute entière occupée à jouer avec les présidentiables, leurs petites phrases et leurs manœuvres de couloirs, sans voir que ce spectacle n’a pas plus de prise sur la réalité que n’en auraient des ombres chinoises. Peut-être que poser ici le problème sortira la caste médiatico-politique de son aveuglement, mais c’est loin d’être sûr. À défaut, il faudra hélas attendre la catastrophe pour savoir ce qui peut en sortir. Et en attendant, se mettre à l’abri, soi-même et ses biens, autant qu’on peut.

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  • j’aime bien la dernière phrase ; et je la préconise à tout ceux qui le peuvent ; notre pays est en danger , parce que  » dirigé  » par des aveugles , sourds comme des pots , mais qui eux sont à l’abris ;

    • Ni aveugles, ni sourds…
      Mitterrand était un Florentin (complot et manipulation poussés à leur paroxysme), Chirac et Hollande de faux-tendres à la cuirasse d’acier préoccupés de leurs seuls intérêts particuliers (servir les copains leur permettant de continuer à se servir, en chef de meute). Sarko ? Comment savoir qui il est puisqu’il semble ne pas le savoir lui-même…
      Ces gens, en charognards compétents, savent donc fort bien ce qu’ils font et ils continueront à le faire tant que la bête aura quelque gras, quelque chair et quelque moelle dans les os…

  • Ca fait plaisir de lire un auteur lucide ! Ceci dit cette situation était déjà là du temps de Chirac . La mauvaise nouvelle étant qu’il n’y a qu’une seule issue et elle est cauchemardesque , pas de soft landing pour nous ….

  • vous oubliez que ce scenario vendu par les médias n’est pas garanti et même peu probable vu l’état de la France. une alternative se dessine peu a peu avec un candidat unique droite/gauche qui pourrait être …E.Macron contre M.Lepen.
    imaginez l’inimaginable , Macron se présentant a la primaire de droite et de gauche !

  • Si M. Le Pen continue à défendre son programme économique et la sortie de l’euro, il n’est pas sûr qu’elle fasse un score aussi important qu’au premier tour des régionales.

  • Article lucide et désenchanté!

    L’auteur aurait pu également ajouter les risques de troubles sociaux et religieux générés par une immigration non contrôlée.

  • imaginons un deuxième tour avec Sarko ou Hollande face à Lepen !!
    il y a de quoi voter LePen juste pour virer le guignol qui sera en face , pas par choix mais par rejet total et pour mettre fin au foutage de g…

  • Votre pessimisme est malheureusement parfaitement lucide. La bataille électorale se résume donc pour nos « élites » à être les gagnants pour pouvoir encore et encore placer ses affidés et leur remplir les poches. La classe (au sens marxiste) dirigeante entend continuer à pomper le peuple producteur, et c’est tout ce qui va compter pour eux après 2017. La noblesse au pouvoir, le tiers état en esclavage, voilà ce qui attend les Français, avec en prime une crise financière (monétaire) et économique dramatique.

  • Vous ne dites en gros que des évidences. Elles sont bien réelles, inquiétantes, et même pire.
    Effectivement aucun candidats et commentateurs n’en parlent avec un minimum d’honnêteté intellectuelle, c’est la France « Normale » Hollandouillaise….

    • Fr.Hollande a bon dos! N.Sarkozy ou les précédents n’avaient pas fait mieux! Je ne suis pas du tout pro-socialiste, mais, décemment, il ne va pas « dégraisser » l’état!

      Une formule a fait « tilt », dans l’article: « perte de légitimité »: les présidents français qui se succèdent « jouissent » du pouvoir (« exorbitant ») que leur prévoit la Vième constitution: lequel a osé la modifier à sa taille (et celle de ses compétences)? Mais le costume fut trop grand pour tous les suivants!

      Il serait temps d’adopter une constitution plus démocratique, avec un président plus symbolique et un gouvernement à la manoeuvre (avec un pouvoir majoritaire de coalition, vu la variété des idées et des … haines, « à droite » comme « à gauche », dans ces partis « fourre-tout »)

      Déjà, les « primaires » (au lieu de candidatures individuelles plus larges) n’est qu’une façon d’assurance pour le « Front RRRRépublcain » mais de combien de % de « votes » aux primaires socialistes, Fr.Hollande était-il le préféré, puis au premier tour et, grosso modo, de 50% des votes significatifs au second tour: Donc il est le candidat préféré de 15% des Français, +/- 3-4%? « Légitime »?

      Qui, pour jouer les Churchill (promettant « du sang et des larmes »), chez vous?

      Redresser la France sans effort n’a aucun sens!
      À force d’attendre en dépensant plus qu’on ne gagne, l’état est déjà exsangue!
      Jusqu’à quand les « promesses » répétées (et jamais tenues) de la France sur les critères de convergence (et de bonne gestion!) seront-elles crues alors que B.C.E. et U.E. servent toujours de boucs émissaires à la gestion française défaillante et à cet état qui continue à « bouffer » 57,5% de PIB avec encore 4 à 4,5 % de déficit budgétaire annuel: soit un différentiel avec l’Allemagne de 16,5 à 17 % de PIB de dépenses excédentaires par rapport au « moteur » de l’Europe qui a perdu son « co-moteur » français.

      Et avec 5 ans de plus à ne rien réformer, oui, le syndrome grec est plus que probable alors que la France, grand pays, bourrée d’atouts naturels, géographiques, historiques et culturels, n’a vraiment aucune excuse pour être tombée si bas!

  • Très bel article auquel on ne peut qu’adhérer sauf à avoir des œillères; Des réserves sont toutefois possibles. La mienne serait que l’auteur oublie que le clivage entre les différentes positions est de plus en plus tranché et violent. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vu autant de mépris et de haine de l’autre sauf dans les livres. La pensée n’existe plus; chacun a raison et veut le faire savoir par tout les moyens.

    L’État est en prime faible, très faible. Or, c’est le meilleur moyen de l’attaquer pour n’importe quel bon tacticien. Alors certes, le prochain risque de ne pas pouvoir ou vouloir faire grand chose mais j’ai bien peur qu’après, les mesures devront être prises n’amènent qu’à un début de guerre civile.

    • J’encourage les lecteurs de Contrepoints à visionner « les rats plongeurs » un expérience de psychologie sociale où on laisse des individus se battre pour la nourriture.
      En France, on arrive au point ou l’argent-gratuit va commencer à manquer. Et comme les rats de l’expérience, la nervosité monte d’un cran.

      • Film visible aussi sur le site des auteurs : http://rats.plongeurs.free.fr/

        • Grand MERCI pour ce lien !

        • Par contre le biologiste passe vite en mode scientiste, technocrate, simpliste à 46:31…

          La « résilience » globale d’un système tel que le capitalisme – même dans ses formes les moins libres – me semble à des années-lumière mieux que dans un collectivisme type Venezuela, Cuba, Corée du Nord.

          • De surcroît il confond certainement régulation et réglementation…
            Triste de voir comme on peut raisonner comme un grand technicien dans certains domaines, et être extrêmement puéril dans d’autres via de simples analogies réductrices, basées sur des modèles…

            • C’est le passage « collectiviste » du film ! Mais il faut comprendre ces gens, ils sont tous fonctionnaires, universitaires. Quand ils parlent de Loi de la Jungle ou de capitalisme sans régulation, il faut traduire par:
              1) je souhaite voler les biens de autres mais je ne veux pas me salir les mains avec le sang de mes victimes
              2) je souhaite que l’Etat, mon Maître, fasse le sale boulot à ma place
              3) la régulation est le terme soft de « mise au pas » ou « mise en esclavage » d’une bonne partie de la population.
              4) j’ai de avantages acquis grâce à la violence des syndicats et je souhaite que cette situation perdure.

              Grâce à Internet, la population mise en esclavage ouvre les yeux. La seule option envisagée par elle est l’exil, l’exil intérieur (le black) et le vote populiste. Forcément ça va bien se terminer.

      • D’autant plus que les fournisseurs de l’argent gratuit (en gros les travailleurs du privé, en particulier les non-salariés) commencent à en avoir ras-le-bol, et donc diminuent leur activité, ou se tirent à l’étranger, avant qu’il ne soit trop tard, et qu’ils se retrouvent en faillite et/ou chomeurs.

  • après , il restera les législatives.
    rien ne dit que le président « élu par défaut » aura une majorité à l’assemblée .. ça sent la cohabitation 🙂

  • L’hypothèse d’un immobilisme qui dure est de moins en moins probable. Qu’ils le veuillent ou non de grands changements ( économiques, sociaux, …) sont inéluctables. La seule question qui se pose est de savoir si cela se fera dans la sérénité ou dans le chaos.L’article décrit bien la situation bloquée mais ceci provient de l’incapacité de la droite à se démarquer de la gauche et de l’incapacité du FN à avoir un programme économique cohérent. Pour la droite la seule chance serait de miser sur des hommes neufs , mais elle semble incapable de le faire.Pour le FN la seule chance est d’occuper le terrain de la liberté ( qui n’est pris par personne) et de redimensionner la fonction publique. Si rien ne se passe ils perdront tous! gagner le pouvoir en 2017 est une chose probable pour le PS/LR mais l’exercer et le garder en est une autre. Pour l’instant les acteurs préparent la stratégie du chaos car nous n’avons pas de véritables hommes d’état visionnaires qui privilégieraient l’intérêt du pays.

    • dans la sérénité ?
      vous rigoler, n’est-ce pas ?
      ces derniers jours , nous avons déjà tous les lobbies … et leur soeur, a bloquer partout, en prétendant qu’ils sont chaqun a tour de rôle .. la lie de la terre (taxi, vtc, hotéliers, CGT, paysans), et pour des petits « manque a gagner », et vous penser que dans une vraie crise ils vont accepter miraculeusement des « inconvénients » autrement plus durs ?

      • Ces gens-là, CGT mise à part, sont dans une vraie crise. J’abhorre les taxis, et les autres qui recourent à la violence et aux blocages. Mais si vous prenez l’individu qui suivant les conseils de ses parents, amis ou autres, et encouragé par l’état et l’UE, s’est lourdement endetté pour exercer une activité indépendante censée être profitable, et qui se retrouve aujourd’hui à perdre chaque mois des milliers d’euros avec la quasi-certitude de ne jamais revoir la couleur des profits puisqu’il faudrait un changement drastique du fonctionnement du pays (ou un retour en arrière drastique en ce qui concerne les taxis), que peut-il lui arriver de plus dur ? Or médias et classe politique se passionnent pour la déchéance de nationalité pour les kamikazes, et en 15 jours la situation de blocage est devenue une routine médiatique. Le Président choisit sa nouvelle cour gouvernementale et prépare son voyage en Amérique Latine. Cuisson du homard…

      • je suis d’accord avec vous : le scenario de la sérenité est peu probable et c’est bien dommage. Avec de bons politiques qui font le job pour leur pays et qui savent anticiper cela aurait été envisageable.

      • Des petits « manque à gagner » ? Pour un paysan à son compte, se payer l’équivalent d’un SMIC tient souvnt du miracle, et la faillite n’est jamais loin. En revanche les syndicats, la CGT en particulier, sont des profiteurs du système, et quand ils manifestent pour être au-dessus des lois, c’est à vomir.

  • Une bonne analyse à laquelle on aimerait bien échapper !

  • on peut citer Henri Queille : « il n’est pas de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre »

    • Plutôt: « Il n’est pas de problème politique que l’absence de décision ne finisse par résoudre. ». Cela pourrait bien s’appliquer à la situation à venir: des solutions, mais pas de décision.

  • Donc en gros pour éviter l immobilisme il faut que Marine Lepen gagné, c est pas réjouissant

  • Il y existe aussi le risque d’un putsh millitaire si la situation empire…Regarder la fin du directoire ou la Russie à la fin des années Elstine…

  • « À défaut, il faudra hélas attendre la catastrophe pour savoir ce qui peut en sortir. Et en attendant, se mettre à l’abri, soi-même et ses biens, autant qu’on peut. »

    Dans votre cas ,on as bien compris que vous avez quelque chose à perdre ,que vous n’êtes pas un vulgaire jeun’s Jean de la Lune ou même le premier des Chrétiens fumant de l’herbe ,mais faites gaffe a l’effet périphérique vous risqueriez de tomber des nues comme un Jean de la Lune jouant les cassandres dans le cul de basse fosses du catastrophisme ..LOL

  • je vous cite:
    – je suis simplement étonné de ce que cette situation ne soit pas du tout envisagée par notre classe politique et journalistique, toute entière occupée à jouer avec les présidentiables, leurs petites phrases et leurs manœuvres de couloirs

    je lisais quelque part sur un site anglais: en fait il est normal de voir des gens être d’une bêtise absolue (ils ne comprennent rien) lorsque leur revenu serait menacé par leur compréhension
    Donc… aucune chance qu’un jour ils se réveillent « conscients » des vrais problèmes.
    Et, bien-entendu , une fois la crise déclenchée , les mêmes seront au premier rang a hurler: « je vous ai toujours prévenu..etc.. etc « 

  • Malheureusement tout à fait d’accord avec cet article!
    Et si la solution venait de M. Philippe de Viliers?

  • Aucune compassion pour les Français : ils l’auront bien cherché …

  • Excellent article, qui montre parfaitement les écueils à éviter.

    Dès lors, pour les éviter, il est indispensable de tracer la feuille de route:

    1) le président ou la présidente élu(e) doit l’être sur un programme précis, quantifié et daté. Un « business plan » avec indication précise des actions qui seront menées. Pour toutes les réformes à accomplir. Sans compromis d’aucune sorte.
    Ainsi, pas question de laisser quelque espace que ce soit à « la rue », les élections correspondant à un référendum. Aucun blocage, de quelque sorte que ce soit, ne pourra être admis: assimilé à une séquestration arbitraire, il sera annihilé puis réprimé sans faillir (ni faiblesse, ni pitié, et pas de « repentance » malvenue), considéré comme acte de haute trahison. Police, armée et justice au diapason pour cet état d’urgence économique. L’exemple de Thiers (les « Versaillais ») doit être suivi.

    2) il est indispensable d’énoncer très clairement dans le programme « électoral », en fait le plan de réformes à accomplir, que l’ « Etat » ne peut rien pour personne, hormis fixer les méthodes de démolition de toutes les barrières, de tous les corporatismes et « avantages acquis », qui ne sont que rentes de situation injustes et injustifiées.
    Ce afin d’assurer le seul rôle qui lui est dévolu: assurer le libre jeu de la concurrence (suppression de tous les lobbies et cercles d’influence), y compris sur le marché si important du travail, et veiller à la sécurité des personnes et des biens (cf déclaration de 1789, qui doit être seule retenue, éliminant celle de 1793 et plus encore celle de 1948: Liberté et propriété comme droits sacrés).
    Ce qui signifie en résumé fin de l’ Etat-providence (de toute façon, il est condamné) et retour à (ou création de !) l’ Etat gendarme et arbitre-juge des conflits entre individus. L’ « Etat » doit se retirer du jeu économique et cesser de se mêler de ce qui ne le regarde pas.
    Evidemment le « social » doit être confié aux seules oeuvres de Charité, non subventionnées y compris par des déductions fiscales: que chacun aide son prochain, s’il le souhaite, au seul tribunal de sa seule conscience (ce qui règlerait grande partie du problème de l’immigration).

    3) hors de question de se sentir redevable de quoi que ce soit à ceux qui auront apporté leur voix non par adhésion mais par rejet. Ils ont perdu, qu’ils se taisent donc.
    Nul ne les aura obligés à voter pour qui ne leur convient pas.
    En ce sens notons qu’Estrosi et Bertrand ne sont que de fieffés coquins politichiens, et/ou de piètres imbéciles mollassons: car c’est aux électeurs socialistes de les remercier de pouvoir, grâce à leur candidature, voter contre celles et ceux qu’ils exècrent. L’élimination de ces gens exécrés est le paiement de leur vote et rien ne leur est donc dû. Cette saine logique ne souffre aucune contradiction et ne supporte aucun compromis.

    Ainsi il est possible de réformer (réformer vraiment) pour éviter de sombrer dans cette « Grèce fois 7 ».

    Faute de ces décisions rigoureuses et claires (sueur, sang et larmes), ce sera en effet la débâcle. Et si les Français ne veulent pas produire d’efforts à l’ allemande, eh bien qu’ils soient méditerranéens, à la corse ou à la grecque. Sans secours.

    • Puisque vous mettez fin à l’état providence profitez-en donc pour faire payer à chacun le juste coût de la sécurité : 50 euros par personne et par mois pour la protection des personnes et 0,7% par an de la valeur de vos biens pour la protection des biens (à travers la TVA et une flat tax sur le patrimoine par exemple). Interdisez aussi tout gain qui n’aura pas été mérité par un travail : rentes liées aux ressources naturelles, taux d’intérêt, licences sur des logiciels développés depuis longtemps…

  • si l’on y regarde bien je pense qu’aux législatives qui suivront la présidentielle , la droite sera devant car elle l’est depuis plusieurs scrutins…Sarkosi perdra contre Hollande car les deux seront au 1er tour et nous aurons une cohabitation …..Une catastrophe ……Dont nous ne nous relèverons pas….

  • Article clair objectif intelligent. Et si le niveau de nos politiciens était zéro
    Macron dans le contexte qui est le sien dit des choses Sénsées.Que ferait-il ?
    Fillon l’a bien signalé : faire, cela est difficile dans un pays qui n’aime que la théorie bidule ou machin
    Sarkozy semblait pragmatique mais il s’est écroulé à la première haie, laissant des ruines
    Il faut surtout cibler, l’adversaire premier. Lire à cet effet le point de la semaine dernière et son réquisitoire contre La caste et la lutte à mort pour les avantages acquis
    L’autre ennemi de la justice et l’équité sont les syndicats non représentatifs et si coûteux pour notre économie
    L’économie a besoin d’hommes d’action et non de planqués qui sont juste là pour la comptée

  • Dans la vie, il y a:

    1/ Le troupeau (99,9%)qui nous laisse désabusé car incapable de poser des questions. Pour eux l’avenir est une répétition du passé.

    2/ Les francs tireurs qui osent (les libéraux par exemple)

    Prenez vos dispositions maintenant, vous serez les gagnants de demain.

  • Vivant maintenant en NZ, nous avons eu le plaisir d’assister a une réunion d’investisseurs, sous l’égide d’un banquier haut responsable. Il a clairement dit, dans les tendances à venir, que pour eux l’Europe est très malade, et que le prichain pays à tomber serait la France : « incappable de se réformer et ne pouvant maintenir un système de santé et de retraite en faillite ». Meme si je le savais cela m’a fait un choc quand quelqu’un de qualifier etd’extérieur vous l’annonce.
    Préparez vous au pire

    • M’enfn c’est quand même connu quasi depuis 2012: c’est manifestement en France qu’on voit le moins clair sur le sort de la France vu que la presse, en France est la plus chauvine, la plus franco-franchouillarde et la plus dévouée au pouvoir en place, et principale nourricière.

      Mais ailleurs, on regarde avec amusement, ceux qui préfère tellement que le « troupeau » ne soit pas au courant de leur situation dramatique!

      Mais chacun a le droit de choisir le pays où il vit, ce que moi, je ne ferais pour rien au monde, de retourner vivre ou travailler, en France! Comme dit « h16 » ce pays « est foutu », ce que je n’invente pas! Mais bon, ce régime, vous l’avez élu: tant pis!

  • C’est un article de 2010 republié pour l’occasion?

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Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Oliver Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a pris la plume car il a un rêve, qu’il estime révolutionnaire et qu’il souhaitait partager avec l’ensemble de la population : réaliser une plus grande égalité réelle entre les Français. Pour atteindre cet objectif impératif, il a une méthode qu’il présente comme originale : distribuer aux citoyens des aides supplémentaires, en euros sonnants et trébuchants, qu’il fera abondamment financer par une augmentation de la fiscalité pesant sur les plus riches et contrôler par une administration pl... Poursuivre la lecture

"Il a mis une cible dans mon dos » dixit Yaël-Braun Pivet au sujet d’un tweet récent de Mélenchon dans lequel il écrivait qu’elle était partie « camper à Tel-Aviv ». La poésie made in Jean-Luc.

C’est un classique, la gauche se déchire. Au siècle dernier, le rapport de force se jouait entre gauche socialiste et communiste. La première voulait asphyxier la seconde, qui voulait garder une place chèrement acquise après la Seconde Guerre mondiale. Après le congrès d’Épinay, coup de maître de François Mitterrand, la gauche s’est unie jusqu’à... Poursuivre la lecture

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