Autorisation de plantation des vignes : ce qui va changer

Un assouplissement de la réglementation sur la plantation des vignes permettra une extension du vignoble français.

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Vincent Brassinne-The Vineyards (CC BY-NC-ND 2.0)

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Autorisation de plantation des vignes : ce qui va changer

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 4 janvier 2016
- A +

Par Jean-Baptiste Noé

Vincent Brassinne-The Vineyards (CC BY-NC-ND 2.0)
Vincent Brassinne-The Vineyards (CC BY-NC-ND 2.0)

 

L’année 2016 commence fort pour le vin, avec l’application d’une directive européenne qui facilite la plantation des vignes. Jusqu’à présent, il n’était pas possible de planter des vignes à vin sans une autorisation de l’État, y compris pour les vignes destinées à un usage culturel (par exemple des vignes plantées par des associations). Mais il était interdit, pour un vigneron, de planter des vignes afin d’étendre son domaine s’il n’avait pas l’autorisation pour cela. Le 1er janvier 2016, c’est un nouveau régime de plantation qui entre en vigueur, et qui s’appliquera jusqu’en 2030, avec une évaluation en 2023.

Le système ancien ne permettait pas au vignoble français de croître, sa croissance étant interdite. Entre 2000 et 2010, le vignoble français a ainsi régressé de 11%, pour atteindre 788 700 hectares. À partir de 2016, le vignoble pourra croître de 1% par an. Ce sera l’INAO qui délivrera les autorisations, en fonction des demandes des vignerons. Pour la première fois, il sera permis au vignoble français de croître, chose normale quand on sait que la consommation mondiale de vin augmente elle aussi.

Les droits de plantation ne concernaient que les vins possédant une indication géographique (AOC et IGP). À partir de 2016, cette autorisation sera donnée aussi aux vins n’ayant pas d’indication géographique. Les vignobles associatifs pourront donc se développer plus facilement et, si des vignerons veulent se lancer pour faire du vin en Bretagne ou en Normandie, ils pourront le faire plus facilement, et le vendre dans le circuit classique (restaurants, cavistes, particuliers…).

Cet assouplissement est une petite nouveauté. Elle change surtout les mentalités : elle apporte plus de liberté aux vignerons, elle permet de développer les vignobles sans indication géographique, et elle ouvre le vignoble vers l’extension, et non plus la régression comme il le connaît depuis vingt ans. À cela s’ajoute l’assouplissement de la loi Evin et la possibilité de mieux parler du vin dans la publicité. 2016 s’ouvre donc sur de belles perspectives viticoles !

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  • c’était quand , déjà , la dernière crise viticole à cause de la sur production ?

  • Malheureusement tout cela ne changera rien car augmenter les surfaces de 1 % par an au maximum est une limite technocratique absurde ( = théatre) qui vise à protéger les rentiers.De plus avec l’épée de Damoclès de la revue en 2023 peu de personnes se lanceront : en effet il faut 10 ans pour que les vignes produisent et il faut encre quelques années de vieillissement. Pour se lancer dans la vigne il faut au moins 20 ans de visibilité pour rentabiliser les investissements. Tout cela est bien dommage car dans ce domaine la France est le n° 1 mondial et elle pourrait augmenter encore ses ventes à l’export …. si il y avait assez de vin disponible pour répondre aux attentes.La conséquence est que les entrepreneurs français compétents montent des domaines ailleurs ( Australie, USA, Chili…. ) , donnant ainsi le savoir faire à d’autres pays … qui deviendront des concurrents!! Le vin est tellement compliqué et long à produire que les citoyens du monde achèteraient francais si l’on était capable de fournir en qualité et quantité ( idem pour les fromages) . Il y aurait des quantités d’emploi à créer. Le seul exemple de vignoble qui n’a pas appliqué la philosophie de la rente et de la limitation de la production c’est le Champagne avec le succès que l’on sait ( la production a presque doublé depuis 1980 !). La France a le cognac ‘( excellent produit à potentiel)mais la production est confidentielle et il faut bien s’habituer à boire autre chose ( whisky…) . Nos dirigeants ne comprendront donc jamais que dans un monde globalisé lorsque l’on est le meilleur on doit viser la domination ( > 50 % part de marché mondial) et faire croitre la taille du gâteau. Une vraie politique libérale permettrait d’exploiter nos forces et de créer énormément d’emplois. Dans le domaine du vin ( et des fromages) la France ne devrait avoir peur de personne et aller de l’avant .Nos technocrates socialistes n’aiment pas ce qui marche : ils préfèrent aider et subventionner les canards boiteux plutôt que de booster les domaines où nous sommes les meilleurs du monde.

    • La production en Champagne est sous le contrôle du Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne (CIVC). Extrait de leur site web (www.champagne.fr):

      “Le Comité Champagne est une organisation créée par le législateur français pour gérer les intérêts communs des vignerons et des négociants producteurs du vin de Champagne. Cette organisation interprofessionnelle se situe à mi-chemin entre le secteur privé et le secteur public. C’est un organisme semi-public.”

      C’est en particulier le CIVC qui fixe les quotas de production. On peut voir ça comme une horrible organisation, dirigiste, un cartel de producteurs qui visent à maintenir leur rente. On peut aussi le voir comme un outil intelligent de pilotage sur le long terme de la filière du Champagne par les acteurs eux-mêmes.

      C’est en tout cas le CIVC qui gère la marque Champagne, qui est un succès phénoménal à l’échelle mondiale. En effet, tout le monde aujourd’hui est capable de produire des vins effervescents de bonne qualité. La marque Champagne reste un signe distinctif face aux terroirs concurrents.

      • Tout à fait et c’est bien dommage que d’autres vignobles n’aient pas réussis à mettre en place des approches gagnant-gagnant. Le CIVC a cette capacité à trouver des compromis acceptables et globalement positifs alors que les intérêts des grandes maisons et des petits ne sont a priori pas les mêmes. Cela prouve que lorsque l’état laisse les acteurs travailler intelligemment ( un peu à “l’allemande ” ) cela marche.

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