Par Éric Verhaeghe
Les résultats du second tour des élections régionales tombent, et beaucoup brocardent la défaite du Front National, première force politique au premier tour, mais qui ne remporte aucune région ce dimanche. Une analyse volumétrique des résultats conduit à nuancer très fortement cette perspective, jusqu’à se demander si le Front National n’est pas le grand vainqueur du scrutin.
Une poussée du FN partout au second tour
Une comparaison, région par région, des résultats entre le premier et le second tour, montre que le FN n’a pas souffert d’une augmentation de la participation au vote, bien au contraire. Partout, le nombre de voix remportées par le Front National a augmenté.
Ainsi, dans le Nord, Marine Le Pen a gagné 100.000 voix, soit la moitié des nouveaux votants au second tour. Dans le Grand Est, Florian Philippot a gagné 150.000 voix, soit 40% des nouveaux votants. Dans le Sud-Est, Marion Maréchal-Le Pen a gagné 70.000 voix, alors que le nombre de votants a globalement stagné. Dans le Midi, Louis Aliot gagne 150.000 voix, soit, là encore, la moitié des nouveaux votants.
Autrement dit, l’augmentation du taux de participation n’est pas due, comme par le passé, à des électeurs « traditionnels » qui se sont déplacés pour faire barrage au Front National. Les résultats montrent que partout le parti d’extrême droite en « a sous la pédale » et dispose d’un réservoir de sympathie qui déborde le score qu’il a réalisé dimanche dernier, et probablement ce dimanche.
Le naufrage des partis de gouvernement
Logiquement, cette incontestable dynamique électorale affaiblit la légitimité des présidents élus, y compris grâce à un front républicain.
Ainsi, dans le Nord, Xavier Bertrand est élu grâce à 32,5% des inscrits. L’appel de la gauche en sa faveur ne lui vaut donc pas plus d’un suffrage sur trois électeurs… En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Philippe Richert fait pire avec 27% des inscrits. Dans le Rhône, Laurent Wauquiez n’en représente pas 23%. En Bourgogne, l’inconnue Marie-Guite Dufay en représente moins de 21%. Dans le Val-de-Loire, le socialiste Bonneau en représente tout juste 20%. Dans le Midi, l’addition des voix de Carole Delga et de Dominique Reynié n’atteint pas les 39%.
Une mention toute particulière revient à Christian Estrosi qui atteint péniblement les 30% des inscrits. Dans une région qui brille par sa faible inclination pour la gauche, et alors même que la gauche s’était désistée en sa faveur, ce proche de Nicolas Sarkozy découvre tout à coup son extrême faiblesse électorale.
L’effet 2002 est bien mort
On se souvient que, le 21 avril 2002, la défaite de Lionel Jospin au premier tour des présidentielles avait produit un électro-choc dans l’opinion grâce auquel Jacques Chirac avait été largement réélu. Le même phénomène ne s’est manifestement pas reproduit en 2015 : la stratégie de front républicain n’a guère permis aux candidats de l’union de réaliser des scores importants.
C’est un événement politique majeur. À l’approche de 2017, il est évident que le candidat qui affronterait Marine Le Pen au second tour des présidentielles, si cette configuration devait se présenter, ne bénéficierait pas forcément d’un report massif des voix « républicaines » et devrait mener une campagne beaucoup plus dure que Jacques Chirac en son temps.
Cette donnée est particulièrement vraie pour un candidat de gauche, dont il n’est pas évident qu’il se présenterait en bonne posture face aux électeurs.
Vers une ligue du Nord ?
Reste que la France est désormais clairement divisée entre le sud de la Loire, où la gauche est globalement majoritaire, et le Nord et l’Est de la Loire, où la droite et l’extrême droite effectuent d’importantes percées. Cette césure n’est pas indifférente à l’effet « banane bleue » européenne. Les régions qui sont incluses dans le périmètre de prospérité européenne inclinent à droite, alors que les zones les plus étrangères à cet effet balancent à gauche.
Le phénomène risque de s’accentuer dans les années futures. Il témoigne de la virulence des érosions dont souffrent les logiques de solidarité dans un espace de plus en plus concurrentiel.
On observera avec attention l’impact de cette logique centrifuge sur la cohésion française dans les mois à venir.
Vers une victimisation du FN
À cette segmentation géographique s’ajoute un effet à retardement qui pourrait déstabiliser le paysage politique français. Le fait que le FN soit la première force politique en France aujourd’hui et qu’il ne décroche aucune région, notamment du fait des désistements, nourrit forcément le sentiment qu’il existe une collusion entre les partis du gouvernement pour éviter tout renouvellement politique. Pour les partis de gouvernement, cette donnée risque de se révéler très dangereuse. Elle sonne en effet comme un ultime avertissement : si ces partis ne parviennent pas à changer la donne, ils risquent de perdre fortement en crédibilité, en donnant le sentiment de s’unir pour conserver leurs avantages sans se soucier de l’intérêt général.
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Sur le web.
Si Marine ne peut pas gagner dans la région la plus pauvre avec le taux de chômage le plus élevé et un électorat favorable alors elle ne peut pas gagner en 2017, surtout avec les DOM et les Français vivant à l’étranger qui seront plus nombreux que jamais.
C’est la seule analyse valable: Le parti n’est pas près pour 2017 et en 2022 il sera trop tard.
C’est surtout que pour aller de 6-7 millions à 15-18 millions y a du chemin…
Il n’y a que le premier tour qui soit analysable, le 2eme étant un phénomène médiatique comme un autre.
Pour le premier les résultats sont :
– Abstention : 51%
– UMP/LR : 14%
– FN : 14%
– PS : 12%
– divers….
Donc avoir 14% c’est juste le score normal d’un parti important comme le sont l’UMP, le PS et le FN… donc des partis qui surf sur quelque chose. Ce surf, peut importe le sujet, emporte une partie de fans a voter pour eux, une autre partie vote pour le moins pire…. Au final on voit bien que l’abstention est plutot un réservoir de voix pour l’UMP et le PS que pour le FN.
Le FN a atteint sa vitesse de croisière avec ces 14%. Les jeunes générations continueront a croire dans les mensonges de l’UMPSFN se laisseront avoir et rebelotte, tout recommencera, sauf que désormais il y aura 3 partis au lieu de 2….
Et au 2eme tour, tant que le FN qui est le parti le plus présent dans les médias, continuera de se victimiser, et continuera de parler d’UMPS, ne pourra pas s’associer et échouera a chaque fois au porte du 2eme tour. Et le FN va peut-etre le faire, vu qu’ils veulent laver plus blanc que blanc en virant tous les pontes du FN, comme Jean-Marie et Chauperade pour s’etre exprimés…. la dictature FN a déja commencer au sein du parti… il faut etre communiste et nationaliste. La réserve de voix communiste est de 6% environ (il y a ceux qui ne suiveront jamais le nationalisme du FN) et les nationalistes sont environ 8% (et il y a ceux qui ne suiveront jamais le prog communiste du FN). Ce parti est embourbé, fait comme si il allait progressé, mais c’est bel et bien terminé, il ne fera jamais plus que 18% maximum.
Ca les partis en ont bien conscience, et c’est pour cela que rien ne changera, car ils savent que meme décu le peuple préférera s’abstenir… et au 2eme tour, empecher le FN de passer… donc ils ne changeront rien.
Pour 2017, le FN n’a aucune chance. Mais pour 2022, le FN est très dangereux. D’autant plus que la situation de la France va continuer à se dégrader. A court terme, le système électorale français empêche une victoire du Fn mais il en est autrement à long terme.
2022 : Plus de minorités ethniques et religieuses, bien plus que maintenant.
Donc les chances du FN diminuent mécaniquement.
Sans oublier que le FN n’a aucune implantation dans mes DOM dont la population croît plus vite que le reste du pays, particulièrement vrai à Mayotte..
De là à dire que les DOM-TOM surpasseront, faut pas déconner… on parle de 3% de la population Française. A moins que vous ne pensiez qu’il est possible de doubler la population de territoires principalement insulaires en 8 ans, la seconde partie de votre commentaire n’a aucun sens.
Quant au « minorités ethniques et religieuses », il est naïf de penser qu’elles ne votent pas FN autant que les autres. Si votre observation était vrai, le FN n’aurait fait que diminuer dans les intentions de vote depuis 84. Et pourtant…
Bref, votre commentaire n’a aucun sens.
Pour l’instant le vrai vainqueur est Hollande.
Après avoir honteusement exploité la séquence des attentats et surjoué les enjeux de la COP 21 avec les écologistes dans le rôle d’idiots utiles, le stratège machiavélique de l’Elysée a bien calculé: le FN est cantonné à son rôle d’opposant et d’épouvantail, suffisamment puissant cependant pour affaiblir la droite. Situation idéale dans la perspective de 2017. L’électeur étant manipulable à souhait moyennant mobilisation de toutes les forces médiatiques subventionnées du pays, on peut augurer que s’il n’y a pas d’offre politique crédible et mobilisatrice à droite, Hollande va nous faire un mix entre 88 et 2002: être réélu avec un bilan calamiteux et une impopularité record contre un FN savamment cantonné à la porte du pouvoir. Jeu dangereux, mais efficace.
Il fallait entendre les propos menaçants de Cambadélis ce matin: « maintenant que la droite a été élue (sous-entendu grâce aux voix de gauche), on ne veut plus entendre des propos qui flirtent avec l’extrême-droite comme ce qu’on a entendu pendant la campagne électorale ». Les garde-chiourmes du Bien vont jouer leur rôle et rappeler à temps et à contretemps à X. Bertrand et C. Estrosi (et donc à leur parti) qu’ils sont comptables de voix de gauche. Bien joué.
« comptables des voix de gauche » , mais en sachant bien que la gauche ne représente plus de danger pour eux , c’est juste un allié de circonstances.
C’est comme pour les ècologistes: leur poids réel (en tant que mainmise sur l’opinion publique) est bien supérieur à leur poids électoral
Oui, il est important de souligner que c’est le FN qui a évité la déroute à la gauche. Sans la poussé du FN, la droite aurait eu deux régions de plus peut être même trois. De plus, si on regarde en nombre de voix, au niveau national, il y a bien une déroute historique de la gauche ( ils ont fait moins de 30%. Le FN a mieux fait que le Ps et ses alliés).
» De plus, si on regarde en nombre de voix, au niveau national, il y a bien une déroute historique de la gauche ( ils ont fait moins de 30%. Le FN a mieux fait que le Ps et ses alliés). »
Euh. Vous ne savez pas compter cher monsieur. La gauche et ses alliés ont fait 7,8 millions de voix, la droite 6,8 millions, et l’extrême-droite 6 millions.
Si je me souviens bien de mes cours de maths, comme 7,8 millions est le plus grand nombre, alors c’est la gauche et ses alliés qui est en tête (en nombre de voix). Mais globalement la droite a assez largement gagné puisqu’elle gouverne 40 millions d’habitants là où la gauche n’en gouverne que 20.
oui mais il n’a plus de cartouches (victoire à la Pyrrhus) et si le chômage ne baisse pas significativement (c’est peu probable, l’économie mondiale a recommencé à tousser et une crise financière à côté de laquelle 2008 ne sera plus qu’une simple péripétie) sa popularité va retomber rapidement à moins de 20%, ca va tanguer dans les rangs socialistes à gauche et EELV et le FG se présenteront indépendamment et ne lui feront aucun cadeau. SI il a contre lui Sarko c’est peut être jouable si Bayrou se présente, si c’est Juppé ou Le Maire c’est cuit.
Tout comme en psychiatrie l’electrochoc ne semble pas être une bonne thérapie, c’est plutôt genre j’y pense et puis j’oublie. Le FN n’a pas de région, c’est le soulagement et ça va permettre de ne plus y penser jusqu’a la prochaine. Tels des chauffards régulièrement nos politiciens risquent de peu l’accident mais ne modifient en rien leur façon de conduire.
D’accord avec vous. Pour ma part j’impute ce problème au système électif. Durkheim avait déjà prédit il y a plus de 100 ans les problèmes que nous rencontrons actuellement (politiques qui sont concentrés sur leur stratégie électorale au lieu de penser au pays, démagogie, populisme, impossibilité de réforme profonde, va et vient constant, gouvernement qui gène le peuple et peuple qui gène le gouvernement, …). Dans un sens on est à l’intérieur d’un système qui pousse les politiques à agir de la sorte, difficile de contrer ce phénomène. C’est un peu naturel que l’on arrive à cet état de fait.
Le problème étant de trouver une alternative crédible qui puisse s’insérer dans le système actuel sans créer de trop grands conflits d’intérêts, ce qui empêcherait sa mise en place en raison de trop grandes force de résistance. L’autre problème étant que tout le monde associe démocratie avec élection, alors que rien n’est plus faux. Des pistes existent mais cela demanderait un ou des groupes de réflexion. Mais avec le système actuel on aura du mal à s’en sortir.
La peur de perdre le pouvoir à cause du FN peut être une solution pour les forcer à marcher droit, mais cela me semble plus que bancale comme solution.
Ce système est inhérent à la démocratie, pas au système électif : c’est encore pire dans une démocratie directe où tous les problèmes d’interdépendance entre le peuple et le pouvoir sont accentués.
Le Peuple n’est pas responsable, donc le système n’est pas libre. Vous pourrez tourner le truc dans tous les sens…
Peut-être que l’on aurait besoin de définir comment nous voyons une démocratie (les objectifs à atteindre) et les défauts qu’entrainent le système électif actuel pour aller au fond des choses, mais cela serait trop long par le biais des commentaires et certainement hors sujet.
Leçons 7 à 9 si le coeur vous en dit (20 pages). Beaucoup de concepts sont encore d’actualité et se placent au dessus des clivages politiques droite/gauche (plus sur comment concilier gouvernement et libertés individuels) :
http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/lecons_de_sociologie/lecons_de_sociologie.html
« Le Peuple n’est pas responsable, donc le système n’est pas libre. »
Vous soulevez un autre problème (soulevé également par Durkheim) et force est de constater que le système actuel ne pousse pas les gens à l’être, tout comme aucun parti actuel ne semble souhaiter changer cet état de fait. Je suis d’accord et je rajouterais que le gouvernement devrait l’être aussi envers son peuple.
Trop facile de déterminer la démocratie par ce qu’elle devrait faire : c’est une boite à fantasme, chargée de toutes les vertus possibles et imaginables : liberté, protection contre la tyrannie, égalité de droits … le monde parfait.
Reste que cette approche est fallacieuse : les choses sont ce qu’elles sont, pas ce qu’on imagine qu’elles puissent faire ! L’existentialisme poussé à ce point devient ridicule.
Bah, si l’humanité n’avait pas cherché à amélioré son sort on en serait encore à dormir dans des grottes. Et si la perfection n’existe pas on est pas non plus obligé d’aller droit dans le mur. Laborit disait aussi que la perspective de changement rendait les hommes agressifs, je l’accepte.
Mais vous dites dans un autre commentaire :
« Ce pays tremble de trouille à tous les niveaux : peur des terroristes, peur de la mondialisation, peur du changement, peur du FN, peur du réchauffement climatique, peur du moindre voile … »
Apparemment vous n’acceptez pas toujours que les choses soient ce qu’elles soient. Ridicule vous avez dit ?
Ce n’est pas mon point: on prête à la démocratie des qualites qu’elle n’a pas.
Oui ça a du sens de chercher à améliorer les choses. Mais monter un tel homme de paille est le meilleur moyen de ne pas y arriver.
La démocratie (le système politique) ne permet aucunement de parvenir à l’idéal « démocratique » : au contraire, il en éloigne.
C’est exactement comme le communisme qui ne parvient pas à atteindre l’utopie communiste (le monde des bisounours) mais au contraire finit toujours par obtenir exactement l’inverse.
La cause de ce paradoxe est simple : c’est la liberté qui permet de changer les choses, pas le plan scientifique et positiviste.
Ok, je pense que c’est au niveau du mot démocratie que nous avons un blocage (c’est pour ça que je vous soumettais un lien).
Le point de vue de Durkheim sur le sujet est de voir la démocratie comme un moyen de prendre en considèration les problématiques de la société et de leur trouver les solutions adéquats (normal jusque là). Pour lui une des condition de paix sociale et éviter une coercition abusive est la mise au point de loi légitimes, dans le sens où elle sera naturellement acceptés car en adéquation avec les aspirations et problématiques du moment.
Une autre condition pour faire ces lois est une communication bidirectionnel entre peuple et gouvernement pour que chacun puisse comprendre les problématiques de chacun et éviter de se géner mutuellement, donc la mise en place d’organes permettant cet échange d’information (ce qui n’est pas le cas actuellement, on a plus de propagande que d’information et un gouvernement déconnecté des réalités et concentrer sur ses stratégies électorales).
Il cherche aussi à concilier libertés individuels et responsabilité citoyenne (accepter les contraintes de vie en société) via une éducation permettant à tout un chacun de comprendre les problématiques en cours et en devenir éventuellement acteur (là aussi tout le contraire de notre système qui vise surtout à nous infantiliser et ne cherche pas à développer notre esprit critique). Le but est donc que gouvernement et peuple ne se gènent pas mutuellement dans le but de pouvoir avoir une société réactive sensible aux réformes (principe itératif) et éviter une spirale coercitive et propagandiste si le gouvernement doit forcer le peuple à accepter des lois illégétimes (en gros pour accepter que l’on soit pris pour des ânes sans broncher).
C’est juste un bref résumé qui est loin de représenter parfaitement toutes les problématiques abordés. Et pour en revenir au sujet du FN, si les stratégies électorales et la démagogie (dans un but de manipulation) ne prenaient pas le dessus sur la résolution des problématiques en cours on en serait peut être pas là.
@Rtg : Vous confirmez ce que je pensais et disais : la démocratie (le système politique qui consiste à définir des lois pour la société en faisant coïncider Peuple et Pouvoir) n’a rien à voir avec l’idéal démocratique (qui est l’équilibre entre libertés individuelles et responsabilité citoyenne) qui revient à un contrat social d’intérêt général qui promet cette fausse liberté (qui consiste à faire ce que l’on veut etc..)
La combinaison des deux étant ce que l’on appelle communément la sociale démocratie.
Le libéralisme « politique » ne consiste pas du tout à « définir des lois pour la société en faisant coïncider Peuple et Pouvoir » mais à réduire les lois au minimum de choses possibles, et de faire confiance en la jurisprudence, en l’intercession de droits volontaires (le contrat, l’accord amiable) et en le libre jugement et la responsabilité de chacun.
Ces lois (la constitution) n’ayant absolument pas l’émanation du Peuple, mais de la Nation.
Ceci dans le but de mettre en place un contrat social libéral qui place en priorité la liberté individuelle face à un quelconque intérêt catégoriel.
« Ces lois (la constitution) n’ayant absolument pas l’émanation du Peuple, mais de la Nation. »
Vous pourriez éclaircir ce point ?
@Rtg
Parler au nom de la Nation, c’est à la fois parler au nom des citoyens, mais aussi des générations passées et futures, en se référant à l’histoire, aux traditions, au patrimoine…
« La combinaison des deux étant ce que l’on appelle communément la sociale démocratie. »
Faux. La social-démocratie est une forme de socialisme marxiste atténué où les socialistes acceptent de gérer l’Etat kapitaliste sans chercher à le modifier en douceur pour obtenir la société sans classes idéale (les socialistes) ou à le faire radicalement (les marxistes-léninistes) par la prise de pouvoir révolutionnaire conduite par les militants, élite de la classe ouvrière.
Les partis sociaux-démocrates puissants (Allemagne, UK – le Labour) sont les émanations politiques des syndicats. Leur modération effective est due essentiellement à la « moyennisation » (l’embourgeoisement disent les socialistes purs et durs) de la « classe ouvrière » (terme marxiste) en même temps que la majorité de la population dont les différentes catégories sociales ont tendance à se fondre.
Ce phénomène de moyennisation ancien en Amérique (Tocqueville l’a étudié durant son séjour en 1831/1832) avec l’esprit colon de faibles communautés devant se battre pour exploiter les immenses étendues des 13 Etats d’origine (la conquête de l’Ouest n’a pas encore commencé) est relativement récent en Europe occidentale.
On peut le dater en fait de l’après seconde guerre mondiale, ce que nous appelons en France les Trente Glorieuses avec en parallèle l’américanisation de la société dans ses gouts et ses usages.
La caractéristique essentielle des Trente Glorieuses a été l’immense brassage de populations provinciales induit par la modernisation vitesse grand V, faisant bouger vers les grandes villes des masses de ruraux et obligeant les gouvernements à de vastes programmes d’aménagement du territoire (routes et autoroutes, rail, cités et villes nouvelles etc ..)
Sur cette moyennisation de la société française, un auteur indispensable, Henri Mendras et sa fameuse « toupie » https://fr.wikipedia.org/wiki/Moyennisation
A lire absolument son ouvrage principal, La seconde Révolution française 1965-1984, Gallimard, Paris, 1988, que l’on trouve facilement en « Poche »
Non, le FN n’est pas le vainqueur des élections. Le vainqueur, c’est la peur.
Ce pays tremble de trouille à tous les niveaux : peur des terroristes, peur de la mondialisation, peur du changement, peur du FN, peur du réchauffement climatique, peur du moindre voile …
Les seuls à avoir voté avec une once de courage sont les Corses.
Entièrement d’accord… sauf sur les Corses.
Encore une fois je zappe le 2eme tour, car seul le premier est représentatif des vrais courants, et en l’occurence, au premier tour, avec un taux d’abstention de 40%, Simeoni ne représentait que 10% du corps électoral… donc bien loin d’une représentation claire. les Corses ne sont pas intéressé par le vote régionaliste ils sont exactement dans la meme situation que les continentaux… sauf que comme d’habitude ces élections se sont faites sur un axe continental avec le FN comme seul nationaliste…. et en Corse le FN n’a strictement aucune importance, au premier tour le FN a fait 6%…. car d’autre nationalistes sont plus ancrés, ce sont les indépendantistes… mais ils vendent la meme chose que le FN.
Le courage Corse s’est d’avoir voté à égalité pour l’UMP le PS et Simeoni… donc exactement pareil que les continentaux.
Car comme d’habitude, les partis et ca aussi bien sur le continent que dans les iles…. les partis majoritaires vendent du sociétal et pas de l’économique ou du positif…. mais jouent sur les peurs. Ce avec quoi je suis entièrement d’accord avec vous.
Une once, c’est 28 grammes 🙂 la goutte d’eau qui fait déborder le vase, ou pencher la balance …
Oui, je suis d’accord. Ceci dit la thématique des est très différente de celle du FN : ils font preuve de bien moins d’arrogance que les « continentaux », se contentant d’une demande de légitimité au sein de l’Europe, à l’instar des régionalistes écossais, espagnols qui recherchent un mécanisme à mis distance entre l’Etat fédéral et confédéré au sein de l’Europe. Régionalistes et non nationalistes, les purs nationalistes ayant été largement distancés au premier tour. Le programme de Femu A Corsica demande clairement de « Bâtir l’autonomie dans le cadre de l’Europe »
En effet, il faut arrêter de dire qu’il y a eu un sursaut républicain. C’est vrai que des gens ont voté juste pour faire barrage au Fn mais l’inverse est tout aussi vrai. Le FN en nombre de voix a battu son record. Le FN a progressé au second tour. D’ailleurs, le FN au niveau national a battu le Ps et ses alliés ( tout en étant loin derrière LR et ses alliés). Au second tour, le FN arrive quand même seul à être deuxième devant le ps et ses alliés. A long terme, il pourrait s’agir d’une victoire à la pyrrhus pour les opposants du Fn. Cela ne fait qu’accrediter le discours du LRPS et du Fn victime du système.
Cette élection a fait deux sortes vaincus : les politiciens, on ne va pas les plaindre, mais aussi la société civile.
En comptant en « anciennes » régions :
L’Etat-PS en perd onze. « Les Républicains » en gagnent six par leur propres moyens. Ils en remportent cinq de plus grâce au Gouvernement. Le FN est fani.
Mais tous sont des politiciens étatistes. Quant aux partis politiques libéraux, le PLD, ou « entrepreneuriaux », Nous Citoyens, ils ont eu des scores confidentiels.
Ceux qui ont perdu ce sont les producteurs ! Ils sont la société civile, celle qui produit la richesse du pays, donc ses emplois assurément utiles et nécessaires. Les emplois publics (ou plus précisément leur statut fonctionnarisé ou subventionné) étant eux non nécessaires, parfois utiles, parfois inutiles.
Si nous voulons obtenir un changement des politiques publiques vers plus de libéralisme, encore faut-il qu’il soit demandé par l’électorat. C’est loin ‘être le cas. Pour que cette demande de liberté économique émerge, encore faut-il que les producteurs (artisans, entrepreneurs, auto-entrepreneurs, salariés du privé) se parlent, se concertent, se rassemble, s’organisent.
Pourquoi pas des syndicats décentralisés de producteurs ? Un dans chaque circonscription, pour s’assurer que le député du coin défend bien, pour chacun de ses administré, la possibilité de créer ou trouver grâce aux libertés ,une activité professionnelle rentable. C’est urgent car le pays et les surtout petits crèvent sous les taxes.
Les collectivités locales étant essentiellement de simples échelons de la République, l’élection Législative décide de la Législation sur tout le territoire. Ne pas avoir de lobby efficace de producteurs, de contributeurs dans chaque circonscription, est une faute pour les libéraux conséquents, mais plus encore une grave erreurs pour ces producteurs et ces contribuables, qui verront leur intérêts légitimes balayés par la démagogie redistributive étatique.
Les taxes, les impôts, les cotisations sociales font partie des critères de rentabilité d’une entreprise. Ne pas se battre sur ces critères est une faute du Patronat français. Du point de vue du bien communs,ces producteurs pourraient fors bien remplacer l’Etat-Providence. C’est ce qui se faisait à Belle-époque, ce qui se fait encore dans les rares pays restés plus libres.
Et bien voila la meilleure analyse que j’ai lue jusqu’a maintenant. Je rejouterai qu’il y a aujourd’hui un basculement du clivage politique et le fn est le,premier parti d’opposition. C’est lui qui impose le debat. Et l’on voit bien que meme s’il lui est refuse de le poser dans les medias ca se passe quand meme. C’est le seul,parti que pose la souverainete de nation au centre de son offre politique et c’est un enjeu majeur. Non seulement il ressort de ces elections comme le seul parti legitime pour incarner cette souverainete puisqu’il es comme le,peuple exclu du jeu mais qui plus est l’indigence de la democratie et donc de la souverainete de la nation sur elle meme est la principale preocupation de l’electorat
Conséquence logique : MLP à 35% au premier tour des présidentielles de 2017. Après, tout est possible, même une cohabitation….
Merci de rappeler la progression des votes pour le FN en proportion des votants supplémentaires du second tour: cela indique, selon moi, qu’il y a un rejet de plus en fort de la classe politique « traditionnelle ». La conséquence majeure du soit-disant échec du FN, sera que l’épouvantail qu’ont agité comme des forcenés le petit saccadé du menton et ses sbires ne fonctionnera plus, c’est le fameux effet « chèvre de M. Seguin ».
Autre remarque: avec un FN « aux portes du pouvoir », on commence, enfin, à jeter un oeil sur son (pseudo) programme économique, ce qui devrait faire réfléchir les moins crétins des électeurs qui auraient (ou ont eu) tendance à voter sans tenir compte de la compétence des prétendants (sincèrement, quand vous voyez une « gamine » de vingt-six ans, qui n’a jamais, comme la plupart des élus de notre pays, travaillé sérieusement, et surtout pas dans une entreprise privée, et qui brigue néanmoins l’administration des activités de miilons de personnes, que peut-on attendre de bon pour l’avenir?).
Une fois de plus le véritable régulateur de la politique française c’est l’abstention. Il fout la trouille aux partis politiques en place (et ils s’en servent) mais rejettent également le FN . Plus d’abstentions et le FN est devant. Moins d’abstentions et le FN est derrière. Mais l’abstention rejette également l’état UMPS. Quand nos chers candidats UMPSFN vont-ils comprendre qu’ils ne représentent que le tiers de la moitié des électeurs?
Quand l’abstention sera à 70%-80%, vont-ils enfin comprendre qu’ils ne représentent qu’une infime proportion de Français? Au lieu de nous parler de réflexe républicain, de connivence droite gauche,de magouille électorale, tout ce bla-bla politico médiatique, il suffit simplement de regarder les chiffres de manière objective.
Le FN, en net, a gagné 400 000 voix par rapport à la présidentielle de 2012 (la presidentielle est l’étalon car cette élection mobilise le plus les électeurs, ceux qui ne votent pas là ne voteront jamais, soit parce qu’ils s’en foutent, soit pour des problèmes d’adresse).
Soit moins de 1% des inscrits sur les listes. Elle est passée de 14 à 15 des inscrits. Donc pas de quoi fouetter un chat.
Et sinon sur votre article : je ne comprends pas, vous utilisez deux méthodes différentes pour jauger la performance des uns et des autres. Pour le FN, vous utilisez le nombre de voix en plus. Et pour les autres, le % d’inscrits qu’ils ont récolté.
Il faudrait utiliser a même mesure pour les deux. Et on verrait donc que la progression du FN n’est pas spectaculaire du tout. En fait, ce qui impressionne, c’est que très probablement le FN a ceci de particulier que ses électeurs se mobilisent à 80 ou 90% à chaque élection, tant les scores en nombre de voix sont assez stables pour ce parti (et ce depuis fort longtemps).
C’est sans doute vrai pour l’instant mais d’ici 2017 ou même 2022 bien des choses peuvent se passer comme une attaque terroriste de grande ampleur (genre 11 Septembre ), une criminalité digne de la Russie sous Eltsine , un effondrement économique brusque et violent…Les événements actuels travaillent en faveur du FN sauf si nous prenons nos responsabilités !
« Les événements actuels travaillent en faveur du FN sauf si nous prenons nos responsabilités ! »
C’est une vue de l’esprit. Le pétrole est au plus pas depuis une décennie, cela favorise Le Pen? La Cop 21 est un (relatif) succès, cela favorise Le Pen?
« C’est un événement politique majeur. À l’approche de 2017, il est évident que le candidat qui affronterait Marine Le Pen au second tour des présidentielles, si cette configuration devait se présenter, ne bénéficierait pas forcément d’un report massif des voix « républicaines » et devrait mener une campagne beaucoup plus dure que Jacques Chirac en son temps.
Cette donnée est particulièrement vraie pour un candidat de gauche, dont il n’est pas évident qu’il se présenterait en bonne posture face aux électeurs. »
C’est quand même curieux d’affirmer cela, alors que justement, les deux désistements des listes de gauche ont permis de mettre une claque à la tante et la nièce!
Que vouliez-vous de plus, que le vainqueur l’emporte avec 99% des suffrages?
Allons, allons, en matière de représentativité en France une seule chose compte : la moitié des voix plus une.
N’oubliez pas que Mme Royal a eu au second tour de la présidentielle un meilleur pourcentage que les deux Le Pen et que Philippot, donc on en conclue quoi? Que Mme Royal à partir de 2007 va peser sur la gauche. Bah c’est pas du tout ce qui s’est passé, loin s’en faut, et pourtant une présidentielle c’est bien plus important pour assoir une légitimité politique.
Il est évident que l on ne peut considérer LR comme un parti d opposition au PS et vice versa
Cela ressemble vraiment à un partage de postes !
« Le FN en a encore sous la pédale ».
C’est d’autant plus vrai qu’il a régressé entre le 1er et 2nd tour en Ile de France, l’appel du vote utile pour faire éliminer Bartolone ayant été le plus fort pour ces électeurs (attention, contrairement aux hiérarques du PS, je ne pense pas que le FN ait fait gagner Pécresse, je pense que le discours crétin de la « race blanche » est totalement responsable de la défaite de Bartolone).
Du coup, on ignore le vrai potentiel actuel du FN en Ile de France, la région la plus importante en population.
Surtout, il faut bien avoir à l’idée si l’on ne veut pas faire la même erreur que les généraux Français préparant 39 en ayant 14-18 en tête que le terrain va encore plus bouger en faveur du FN d’ici 2017. D’ici là, il est effectivement à craindre que le chomage n’augmente encore, que la crise des monnaies et des taux d’intérêts se déclenche, que la droite s’écharpe aux primaires, que Hollande et Valls décoivent encore plus leurs électorats, qu’il y’ait de nouveaux attentats et pourquoi pas pendant les élections (comme en Espagne en 2004) ou qu’on découvre que les Leonardas seraient revenus toucher des aides en France (c’est un exemple idiot, mais je suis certain qu’il serait destructeur s’il s’avérait vrai).
Bref, 2017, ça risque d’être une année cauchemardesque.