Par Thierry Godefridi
Si, sur la base de l’essai de John Gray paru en 1992, vous croyiez que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus ou, sur la base des travaux d’Allan et Barbara Pease, vous considériez que les hommes n’écoutent jamais rien et que les femmes ne savent pas lire une carte routière, détrompez-vous. La théorie du genre, à laquelle Drieu Godefridi a consacré un nouvel essai, remet en cause l’altérité sexuelle. Et encore, s’il n’y avait qu’elle, ce serait une aimable farce.
Mais le brouillage des notions de sexe et de masculin-féminin a été entériné par une convention du Conseil de l’Europe et il s’imposera dans l’ensemble des 47 États (dont les 28 de l’U.E.) qui y ont souscrit, avec comme conséquence juridique de soumettre 820 millions de citoyens, souvent à leur insu, à un dispositif pénal cédant une large place à l’arbitraire du juge.
La loi du genre, expose Drieu Godefridi dans son essai publié sous ce titre, s’articule à partir de deux tendances, l’une « féministe » visant à promouvoir l’égalité des rôles masculins et féminins et l’autre « homosexualiste » visant à déconstruire la norme hétérosexuelle et à lui substituer une prolifération de genres alternatifs.
« Savoir si les hommes et les femmes sont égaux est une question politique et morale, mais savoir s’ils sont identiques est une question scientifique » écrivaient Allan et Barbara Pease concernant la question d’une éventuelle conspiration sexiste des hommes. Ceux qui s’opposent à l’idée que notre biologie affecte notre comportement confondent égalité et identité, précisaient-ils dans leur livre publié en français en 2001. La différence ne s’oppose pas à l’égalité. Elle signifie que nous puissions vouloir autre chose ou agir différemment. Les recherches en paléontologie, ethnologie, psychologie, biologie et sur le cerveau, constataient-ils à l’encontre du « sexisme culturel », démontrent au-delà de tout doute raisonnable que les hommes et les femmes ne sont pas pareils, que nous sommes davantage les produits de notre biologie, et le résultat d’une évolution de plusieurs millions d’années, que les victimes de stéréotypes sociaux.
« Les philosophes partagent avec les mages et les enfants le goût des systèmes déconnectés de la réalité », ironise Drieu Godefridi avant d’expliquer par une transcription l’article 12 de la convention d’Istanbul adoptée par le Conseil de l’Europe en 2011 pourquoi s’intéresser à une théorie telle que celle du genre : « les États membres prennent les mesures nécessaires pour promouvoir les changements dans les modes de comportement socio-culturels des femmes et des hommes en vue d’éradiquer les préjugés, les coutumes, les traditions et toute autre pratique fondés sur […] un rôle stéréotypé des femmes et des hommes. » Ce sont bien les concepts mêmes d’homme et de femme dont le Conseil de l’Europe sanctionne l’abolition et c’est donc la version idéologique du genre qu’il sanctifie.
Dans cette vision radicale du genre, prônée par la philosophe américaine Judith Butler dans son livre Gender Trouble paru en 1990, il ne s’agit plus seulement de faire droit aux revendications féministes d’une identité de rôle socio-économique, d’égalité matérielle et de partage des tâches domestiques entre hommes et femmes mais d’« éradiquer » toute distinction de nature biologique entre eux.
Dans La loi du genre, son essai le plus achevé sur le sujet, paru dans la collection des Insoumis aux Belles Lettres (Paris), Drieu Godefridi relève l’inspiration hégélienne et foucaldienne de l’oeuvre de Judith Butler en ce que sa prétention suivant laquelle tout est langage balaie d’un revers de manche magique toutes observations en provenance des sciences exactes et des autres sciences humaines pour projeter une fresque pointilliste du genre en y transposant une vision essentiellement personnelle et subjective de la réalité. Ce projet serait cantonné au registre des affabulations dont regorge la philosophie si le Conseil de l’Europe ne lui avait conféré une force normative. Philosophe et juriste de formation, Drieu Godefridi est donc bien placé pour en dénoncer le caractère révolutionnaire et totalitaire dans la mesure où l’entreprise ouvre à l’État une nouvelle voie d’ingérence par la contrainte dans la sphère privée de l’individu.
- Drieu Godefridi, La loi du genre, Les Belles Lettres, Août 2015.
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« Les philosophes partagent avec les mages et les enfants le goût des systèmes déconnectés de la réalité ». Malheureusement, ce n’était pas le but. Aristote, qui est un des fondateurs de la philosophie occidentale doit se retourner dans sa tombe, lui qui passait la majeur de partie de son temps en observations empiriques et en théories sur la nature…
Ces fous-furieux qui n’ont de cesse de vouloir imposer leurs délires à la masse n’ont rien de philosophes, c’est à peine si on pourrait les appeler des « penseurs ». Dieu merci, mes proches restent des gens normaux, préoccupés de choses normales : travail, loisirs, amour, etc… et n’ont que faire de ces délires constructivistes.
La théorie du genre est une ineptie et un non-sens biologique. La femme et l’homme (et par extension la femelle et le mâle) sont biologiquement et génétiquement différents. Dès le développement embryonnaire la différenciation s’accélère avec la présence de testostérone chez l’embryon mâle conduisant à la différenciation sexuelle et également cérébrale, inutile de le nier c’est ainsi :
https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/09/04/avec-des-transsexuelles-la-difference-cerebrale-des-genres-est-enfin-demontree/
Maintenant qu’est-ce que ce faux débat sur les genres implique ? Tout simplement d’occuper les esprits de politiciens inutiles et incompétents et de faire chauffer les neurones de philosophes et d’idéologues convaincus que leur action est utile sur le plan social. Permettez-moi d’en rire !
La folie et la prétention (l’urbis des grecs) est le moteur des bobos, bien plus toxiques qu’on ne pense.
L’hubris, Caesar. Un pseudo qui confinerait à l’hubris, d’ailleurs,! 🙂
Critiquer les préjugés fondés sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes ne signifie pas nécessairement vouloir nier les différences biologiques entres les femmes et les hommes, et ne signifie pas nécessairement vouloir que « l’État s’ingère dans la sphère privée de l’individu. »
Par exemple, si un conservateur, marié à une femme au foyer, dit à un progressiste « une dragueuse n’est pas une femme normale et un homme sage-femme et un puceaux ne sont pas des vrais hommes », et que le progressiste qualifie tout ceci de foutaises, et qu’il écrit un bouquin intitulé « les dragueuses sont des femmes normales, les hommes sages-femmes et les puceaux sont des vrais hommes », et qu’un groupe de réflexion basé sur ce livre se forme, et que le groupe organise des boycotts pacifiques contre l’entreprise où travaille le conservateur, et qu’un docu ou un film non-subventionné promouvant les idées du livre est réalisé, et que la femme au foyer du conservateur tombe sur une publicité du film, et qu’elle va le voir puis décide de devenir experte en séduction… Du début à la fin du processus qui vient d’être décrit, à aucun moment le progressiste n’a nié les différences biologiques entres les femmes et les hommes, et à aucun moment il n’a privé le conservateur et son épouse de leur liberté en leur imposant ses idées progressistes par la violence de l’État.
D’autre part, l’article a raison de dire que « les hommes et les femmes ne sont pas pareils », cependant il a tort d’affirmer que la science a prouvé « que nous sommes davantage les produits de notre biologie plutôt que les victimes de stéréotypes sociaux. » Ce débat est loin d’être définitivement tranché.
Je suis entièrement d’accord.
 »
démontrent au-delà de tout doute raisonnable que les hommes et les femmes ne sont pas pareils,
 »
oui.
 »
que nous sommes davantage les produits de notre biologie, et le résultat d’une évolution de plusieurs millions d’années, que les victimes de stéréotypes sociaux.
 »
non. pas du tout :
http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/deux-jumeaux-ont-ils-meme-cerveau-01-07-1998-89327
et par ailleurs, les stéréotypes sociaux sont hérités de nos ancêtres hominidés (il suffit de regarder l’organisation sociales des chimpanzés). ils sont donc ages de qq millions d’années également.
c’est ce que je préfère dans la science en général, et en biologie en particulier :
le conservateur dira : tout est inné
le socialiste dira : tout est acquis
la science dira : vous avez tous les deux raisons.
par ailleurs, le libéral dira que l’acquis permet la liberté, la ou l’innée ne fait que tracer des sillons.
Le débat était plus simple avant quand les trans n’existaient pas ou encore les « sexes neutre » dont un vient d’être reconnu officiellement pour la 1re fois : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/10/14/le-sexe-neutre-reconnu-pour-la-premiere-fois-en-france_4789226_3224.html
Mais ils n’existent que dans leur tête et ça ne change rien à la réalité de la différence. Génétique pour commencer. Biologique ensuite (y compris au niveau squelette, muscles, chimie). Même quand il semble pouvoir y avoir confusion, c’est assez simple de distinguer. Scientifiquement.
Par contre c’est faire preuve d’une inculture colossale que de parler de « trans » ou autres comme une nouveauté. La Grèce antique était très friande d’hermaphrodites et autres gens au positionnement trouble sur l’échiquier des sexes. Une curiosité finalement, comme les gens avec 6 doigts ou les unijambistes… Certainement pas une base pour de la législation ou de la philosophie à la petite semaine.
« c’est faire preuve d’une inculture colossale que de parler de « trans » ou autres comme une nouveauté. »
Enfin une parole intelligente.
« Une curiosité finalement, comme les gens avec 6 doigts ou les unijambistes…  »
Évidemment, vous ne pouviez pas vous empêchez une petite vacherie.
Bah, oui, la réalité est vacharde parfois…
J’ai du mal à comprendre ce qu’un discours aussi normatif fait sur un site libéral… Le libéralisme s’appuie sur le conservatisme désormais ?!?
Résumaons un peu cette théorie du genre :
 » Si mon oncle en avait, elle ne serait plus ma tante ! »
La théorie du genre mérite un colloque « libéral », non ?