Un article de Trop Libre

Un chantier marqué par de nombreuses affaires de corruption
Avec ses trois milliards d’euros (dont 1,35 milliard d’argent public) investis dans les chantiers de l’exposition, l’occasion est belle pour la mafia italienne de venir blanchir son argent sale dans les constructions. Très présente à Milan, la richissime Ndrengheta (mafia sud italienne) décroche en effet de nombreux contrats juteux. En créant ses propres entreprises ou en redressant celles en difficulté, elle s’impose sur les chantiers en intimidant les concurrents ou en corrompant les élus locaux. On estime ainsi à près de 40% le coût supplémentaire des chantiers publics dû aux versements de commissions occultes.
Un gâchis camouflés par des allures humanitaires ?
Au total c’est 1,2 milliard d’euros d’argent public, 1 milliard des États participants, 350 millions de sponsoring et 300 millions d’investissements privés qui furent débloqués pour l’occasion. Si les retombées touristiques sont évaluées à 5 milliards d’euros par Les Échos, seul le pavillon italien sera conservé ! Des constructions éphémères donc, venant paradoxalement défendre l’idée d’un développement davantage durable. L’histoire semble donc se répéter car, comme pour l’exposition universelle tenue à Shanghai en 2010, sur la centaine de pavillons construits (pour une somme de 43,5 milliards !) seuls cinq ont été réhabilités, les autres ayant été détruits ou tombant en ruine.
Un thème plus ou moins respecté
Si le thème de l’exposition est « Nourrir la planète, Énergie pour la vie », les grandes entreprises de l’agroalimentaire largement présentes sur le site (McDonald’s, Coca Cola, Ferrero…) semblent en inadéquation totale avec cet appel à la durabilité et à l’équilibre alimentaire. Difficile en effet d’associer ces entreprises à un mode de consommation sain.
Par ailleurs, de nombreuses entreprises présentes sur le site semblent profiter de l’occasion pour faire du « greenwashing ». C’est ce que dénoncent plusieurs associations écologistes italiennes, pointant du doigt des sociétés comme Nestlé, McDonald’s, Enel ou encore Pioneer-Dupont qui, défendant des cultures intensives ou contrôlant les marchés des semences, sont pourtant présentes sur le site de l’exposition.
De vraies retombées pour l’Italie ?
Milan a tout de même de quoi se réjouir d’accueillir l’édition 2015 de l’exposition universelle. Le Monde estime en effet à 70 000 le nombre d’emplois créés. Parallèlement, de nouvelles lignes de métro furent inaugurées, 50 000 arbres plantés, des dizaines de kilomètres de pistes cyclables ainsi que de canaux redevenus navigables ! Mais là aussi, la prévision s’est avérée démesurément optimiste. Le nombre de volontaires prévus dans l’organisation est en effet passé de 475 à 18 500, venant réduire considérablement le nombre d’emplois promis au départ.
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La mafia…pourquoi personne ne les arrête ?
“…les grandes entreprises de l’agroalimentaire largement présentes sur le site (McDonald’s, Coca Cola, Ferrero…) semblent en inadéquation totale avec cet appel à la durabilité et à l’équilibre alimentaire. Difficile en effet d’associer ces entreprises à un mode de consommation sain.”
Oh p’tain… Trop Libre adepte du manger-bouger.fr ! Le camp du bien a débarqué.
Bah, McDonald’s & Co sont parfaitement sains à condition de ne pas en abuser, pour moi c’est une fois par mois en gros, du coup je reste mince en me faisant plaisir de temps à autre 🙂 Question d’équilibre 🙂
Pour l’avoir visitée, j’ai trouvé ça franchement peu intéressant.
Toutes les infos communiquées sur chaque stand peuvent-être trouvées sur le net.
L’architecture des pavillons peut intéresser les passionnés. Ce n’est pas mon cas, je n’aime pas les architectes (philosophiquement).
Signalons enfin que l’exposition se termine tous les soirs à 23 heures. Il y des billets à tarif réduit pour ceux qui veulent visiter l’expo en soirée (généralement les jeunes). Eh bien le pavillon français ferme à … 21h. Beau message “universel”.