Écoles privées low cost : une chance pour des millions d’enfants

Des millions d’enfants sont scolarisés pour quelques sous par mois.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Primary School Classroom, Ethiopia

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Écoles privées low cost : une chance pour des millions d’enfants

Publié le 3 septembre 2015
- A +

Par Laurent Buschini.

Primary School Classroom, Ethiopia
Primary School Classroom, Ethiopia

L’éducation privée à bas coût est une réalité qui a été longtemps occultée. Le modèle est pourtant en pleine expansion comme le prouve l’exemple de l’Inde. Le Global Education & Skills Forum, organisé en mars à Dubaï par le groupe GEMS, plus grand groupe d’écoles privées du monde et qui possède une école à Etoy, a proposé une réflexion sur différentes facettes de l’éducation. Le forum a notamment mis en lumière une réalité longtemps occultée : l’éducation low cost. Des millions d’enfants sont scolarisés pour quelques sous par mois.

Ce modèle est très répandu et très concurrentiel. Exemple en Inde avec Ekta Sodha, directrice du groupe Sodha Schools, qui possède quatre écoles à Jamnagar, une ville d’un million d’habitants dans l’État du Gujarat, au nord de Bombay. Son père a fondé la première école du groupe en 1986.

Les parents des élèves qui fréquentent ces écoles sont balayeurs, journaliers dans les champs, vendeurs de rue, petits paysans ou pêcheurs. Pour eux, envoyer leurs enfants à l’école représente un sacrifice énorme. Ekta Sodha en est bien consciente et admire leurs efforts : « Quatre roupies par mois, cela correspond en moyenne à un sixième de leur revenu. On fait des rabais si une famille envoie plusieurs enfants. On a 60% de garçons et 40% de filles. Si les parents n’ont pas les moyens de payer pour deux enfants, ils envoient la fille à l’école publique et réservent l’école privée au garçon. C’est lui qui restera pour s’occuper d’eux lorsqu’ils seront âgés. »

Les parents n’hésitent pas à envoyer leurs enfants à l’école loin de leur domicile, tant l’envie de leur donner une éducation est grande. À l’exemple de ces élèves qui arrivent d’une bourgade de pêcheurs à 50 km de Jamnagar. « Nous recevons environ 400 élèves de cette localité. Ils se réveillent à 4 heures du matin, prennent un bus qui leur coûte très cher et arrivent chez nous pour le début des cours, à 7 h 30. »

Grâce à l’appui de nouveaux investisseurs du groupe anglais de James Tooley, un éducateur renommé qui a découvert l’éducation low cost il y a une quinzaine d’années, Ekta Sodha va ouvrir cette année une nouvelle école, la cinquième de sa société, dans cette ville de pêcheurs. « Au lieu de venir à nous, c’est l’école qui va aller vers eux. Cela facilitera la vie de centaine d’enfants. »

Il existe quelque 300 écoles low cost rien qu’à Jamnagar. Ce marché est très concurrentiel. Les écoles doivent se battre pour être à la pointe. Ekta Sodha précise : « Il ne faut pas croire que, parce qu’ils sont pauvres, les parents ne suivent pas l’éducation de leurs enfants. Ils sont au contraire exigeants. Si une école ne leur convient pas, ils le disent autour d’eux. L’information circule très rapidement dans leur milieu, même s’ils n’ont pas accès aux réseaux sociaux. On doit répondre à leurs attentes sinon on est sanctionnés. »

De fait, l’éducation low cost obtient des résultats dont la directrice du groupe Sodha est fière. « Nos élèves font pour la plupart des études supérieures. Certains deviennent médecins ou avocats. »

Le business model de toute école low cost repose sur le salaire des enseignants. En Inde, ils sont payés cinq fois moins qu’à l’école publique. Ekta Sodha se justifie : « Les enseignants qui viennent chez nous sortent de l’université. Ils n’ont pas d’expérience. Nous leur apprenons le métier. Ils s’engagent à rester une année au moins. Ensuite, certains partent, d’autres restent par engagement ou parce qu’ils ne trouvent rien d’autre. Ils ne restent en aucun cas chez nous parce que ce sont de mauvais professeurs. ceux-là, je les vire. Mais il faut savoir que pour un poste dans une école publique, il y a des milliers de postulants. »

Si les écoles low cost existent, c’est que le système public n’est pas à la hauteur. « Les classes sont trop souvent fermées et les élèves apprennent très mal. Les résultats obtenus sont médiocres. »

Malgré un écolage très bas, le groupe Sodha fait des bénéfices. Ekta Sodha parvient à se faire un salaire convenable. Elle fait partie de la middle class indienne.


Sur le web

Lire aussi : Des écoles privées au service des pauvres par James Tooley

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Dan Sanchez.

 

"L'individu est le seul à pouvoir veiller au degré et à la perfection de sa propre évolution. Les autres ne peuvent rien lui apporter, au sens créatif du terme. S'ils veulent l'aider, ils doivent se limiter à ce qu'ils peuvent faire pour lui, c'est-à-dire guère plus que de s'occuper de leur propre épanouissement  matériel, intellectuel, spirituel. Par le conseil et l'exemple, ils peuvent établir une norme à laquelle se référer. Ils peuvent avoir des biens et des services à échanger, ou des connaissances e... Poursuivre la lecture

Par Michel Valadier[1. directeur de la Fondation pour l’école].

 

Le nivellement par le bas de la grande majorité des écoles publiques fait fuir vers le privé les familles qui peuvent assumer les frais de scolarité demandés.

Mais ce mouvement ne s’arrête pas là puisque de plus en plus de familles quittent le système, public ou privé, sous contrat avec l’État, pour rejoindre – voire fonder – des écoles indépendantes dites hors contrat : plus de 120 écoles créées cette année et 2500 établissements, en comptant l’enseig... Poursuivre la lecture

Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, il y aurait en France 4,1 millions de personnes en situation de mal-logement et 330 000 personnes sans domicile. De son côté, l’INSEE indique l’existence de 3,1 millions de logements laissés vacants en 2021.

Difficile de ne pas en conclure que l’heure est grave et qu’il faut se préoccuper sérieusement du problème du logement. C’est ce que semblent faire nos députés et sénateurs avec l’examen d’une loi anti-squat qui déchaîne les passions.

En 2021, l’Observatoire des squats re... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles