Revoir la coopération franco-béninoise

Quelles sont les limites économiques de la coopération franco-béninoise ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Passants à Abomey, Bénin (Crédits Guillaume Colin & Pauline Penot, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Revoir la coopération franco-béninoise

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 août 2015
- A +

Par Alan Akakpo.

Passants à Abomey, Bénin (Crédits Guillaume Colin & Pauline Penot, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.
Passants à Abomey, Bénin (Crédits Guillaume Colin & Pauline Penot, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

Le Bénin entretient des relations bilatérales avec une diversité de pays développés. Parmi ceux-ci, il en est un qui se distingue immanquablement du lot. Comme la plupart des pays africains francophones, la coopération bilatérale entre le Bénin et la France souffre de plusieurs maux dont la plupart sont souvent interprétés dans le mauvais sens. L’un de ces maux est le manque de définition de priorités économiques par le pays ouest africain.

Les priorités économiques

Selon l’ambassade de France au Bénin, le nombre d’entreprises françaises opérant au Bénin se monte à 25. À travers ses opérateurs économiques, la France contribue à approvisionner le marché béninois en produits agroalimentaires, en produits pharmaceutiques, en équipements électroniques et industriels, en textile et aussi en habillement. Les exportations françaises au Bénin se chiffrent en centaines de milliards de francs CFA. En 2013 par exemple, le volume des importations françaises au Bénin était estimé à 176 milliards de francs CFA. En termes d’investissement et d’échanges commerciaux, les priorités des opérateurs privés français sont clairement définies dans le pays ouest africain. Le gouvernement et la diplomatie française constituent des partenaires solides qui facilitent l’ancrage des sociétés privées françaises au Bénin. L’image projetée par le Bénin par contre est toute autre.

Le Bénin ne dispose pas de mécanismes et de politiques lui permettant d’accompagner et d’évaluer concrètement la performance des entreprises privées béninoises en France. Par ailleurs, leur nombre évoluant dans l’hexagone est inconnu. La balance commerciale du pays ouest africain a toujours été déficitaire par rapport à la France. En 2013, il est estimé que les exportations béninoises vers la France se chiffraient à seulement 2,6 milliards de francs CFA composées majoritairement de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture, de fruits tropicaux et de coton. Non seulement le volume d’exportation n’a jamais connu d’évolution exponentielle depuis l’indépendance du Bénin en 1960, mais aussi ce pays de l’Afrique occidentale a véritablement échoué dans la mise en place de systèmes efficaces pour suivre et évaluer les éventuels progrès réalisés dans ce sens.

Au-delà de toute complexité des modèles économiques en vogue, il y a des fondamentaux qui dictent la direction de la croissance économique. Du Bénin et de la France, un seul des deux a su depuis les années 1960 les mettre en branle pour favoriser l’émancipation de son secteur privé dans l’autre pays. La vision alafia 2025 de faire du Bénin un pays économiquement prospère passe par la collaboration entre les privés béninois et le gouvernement, non seulement au Bénin mais aussi à l’étranger, et en France en l’occurrence. Pour cela, il faut absolument que le gouvernement arrête de harceler les acteurs du secteur privé et focalise ses actions non seulement sur les réformes mais une collaboration holistique avec les entrepreneurs locaux et ceux de la diaspora.

Sur le web

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • merci de convertir le franc CFA en euro svp.

    Le Bénin doit mettre l’accent sur la formation de ses cadres et autres spécialistes. La France doit l’y aider.
    Je ne sais pas si ce pays est un « état de droit » mais c’est un préalable à tout développement.
    Former, des techniciens , des ingénieurs, des médecins, des professeurs,etc, est absolument vital. Comment fonctionne le système scolaire dans ce pays ? Tous les enfants sont-ils scolarisés ?

    Ce que j’écris vaut pour tous les pays……………………..

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Il convient de rester prudent et mesuré quand on établit des parallèles entre stratégie militaire et stratégie d’entreprise. Heureusement, les enjeux ne sont pas de même nature et la vie des hommes ne doit jamais être mise en danger sur les champs de bataille économique.

Il n’empêche que l’art de la stratégie militaire, tel qu’il nous a été transmis par les grands généraux de l’histoire, a toujours inspiré les gourous du management.

Un certain nombre de principes vieux comme le monde continuent de présider à la réflexion et à l’... Poursuivre la lecture

Un article du Risk-Monger.

 

Un récent projet de texte de loi qui fait son chemin vers le Parlement européen et le Conseil, sous le nom de directive sur l'écoblanchiment (officiellement la directive sur les allégations écologiques), prévoit d'introduire des mesures plus strictes pour mettre fin à l'écoblanchiment : lorsqu’une organisation affirme que ses produits sont écologiquement durables, alors qu’en fait ils ne le sont pas.

Le greenwashing n'est-il qu'une « maladie industrielle » ? Seulement les entreprises ? Se... Poursuivre la lecture

Le 27 juin 2023 les députés ont voté l'obligation pour les entreprises de 11 à 49 salariés de mettre en place un dispositif de "partage de la valeur". Jusqu’à présent, les entreprises de moins de 50 salariés n’étaient pas concernées par la participation des salariés aux bénéfices des entreprises.

Avec ce projet de loi il s’agit d’étendre l’idée de l’association capital-travail, chère au Général de Gaulle, aux petites et moyennes entreprises qui emploient de nombreux salariés.

En effet, selon l’INSEE, en 2018, la France compte 14... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles