Le réchauffement de la planète et l’âge de la Terre : une leçon sur la nature de la connaissance scientifique

Il n’a jamais été une époque où la nécessité de comprendre les limites et la nature des connaissances scientifiques est si incontestable.

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Le réchauffement de la planète et l’âge de la Terre : une leçon sur la nature de la connaissance scientifique

Publié le 15 juin 2015
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Par le Dr David Deming

Le monde est sur le point de s’engager à limiter ses émissions de dioxyde de carbone, ce qui réduirait considérablement l’utilisation de combustibles fossiles. Si cette décision fatidique est prise, les économies des pays développés seront étranglées. La prospérité humaine sera réduite. Notre capacité à résoudre des problèmes urgents, à la fois humains et environnementaux, sera sérieusement limitée. On nous a dit que ces entraves doivent être imposées pour nous prémunir d’un hypothétique réchauffement climatique qui aura lieu un certain temps dans un futur lointain. Mais à ce jour, la seule preuve sans équivoque du réchauffement planétaire est une légère augmentation de la température (de moins d’un degré Celsius) qui tombe bien dans la gamme de la variation naturelle.

La validité des prédictions de réchauffement dépend de la fiabilité douteuse des modèles informatiques du système climatique. Mais le système climatique de la Terre est complexe et mal compris. Et l’intégrité des modèles informatiques ne peut être démontrée ou même testée. Pour toute personne ayant une conscience de la nature et des limites des connaissances scientifiques, il doit apparaître que la race humaine est en train de répéter une erreur stupide du passé. Nous avions suivi cette voie auparavant, plus particulièrement dans la seconde moitié du XIXe siècle, quand il est apparu que les mathématiques et la physique avaient répondu de façon concluante à la question de l’âge de la Terre. À cette époque, une science qui avait été définitivement «réglée» s’est effondrée en l’espace de quelques années. Les modèles mathématiques qui semblaient être si certains se sont avérés complètement, et même ridiculement mauvais.

L’âge de la Terre est l’une des grandes questions qui a intrigué l’humanité depuis des milliers d’années. Dans Meteorologica, Aristote (384-322 BC) a affirmé que le monde était éternel. Mais avec l’avènement du christianisme et de l’islam, les chercheurs ont commencé à supposer que l’humanité était contemporaine de la création du monde. Il en résulte que l’âge de la Terre pourrait être estimé à partir d’un examen attentif des écrits sacrés.

La première personne à faire une estimation quantitative de l’âge de la Terre était le scientifique islamique al-Biruni (973-1050). al-Biruni a basé sa chronologie sur les textes religieux hindous, juifs, et chrétiens. Il a divisé l’histoire du monde en ères, et a conclu qu’il s’était écoulé moins de dix mille ans depuis la création.

Dans la suite d’al-Biruni, Mgr James Ussher (1581-1686) estime l’âge de la Terre en étudiant méticuleusement la Bible et d’autres documents historiques. Dans Les Annales du monde  déduites de l’origine des temps, Ussher identifia la date de la création comme la « nuit précédant le 23 octobre, 4004 avant JC ». Le parcours d’Ussher était impressionnant, et ses dates ont été acceptées comme la chronologie standard. Les rédacteurs de la Bible ont commencé à placer les dates d’Ussher en marge de leurs textes.

Isaac Newton (1642-1727), le plus grand savant de l’époque, était aussi un fondamentaliste biblique qui a cru en une jeune Terre. Newton a expliqué à son neveu, John Conduitt, que la Terre ne pouvait pas être vieille parce que toute la technologie humaine était d’invention récente. Comme Ussher, Newton a écrit sa propre histoire universelle, Chronologie des anciens Royaumes corrigée, qui a été publiée à titre posthume en 1728.

Les procédures pour établir une estimation scientifique de l’âge de la Terre ont été initiées dans le XVIIe siècle par l’anatomiste danois, Nicolas Sténo (1638-1686). Sténo était la première personne à déclarer sans équivoque que l’histoire de la Terre ne devait pas être trouvée dans les chroniques de l’homme, mais dans la Terre elle-même. Les principes d’enquête géologique de Sténo sont devenus la base pour l’établissement de l’âge relatif des strates de roches et de la fondation de la géologie historique.

Armés des principes de Sténo, les naturalistes du XVIIIe siècle ont commencé à envisager sérieusement les conséquences des archives des roches. Il est devenu évident pour eux qu’une immense quantité de temps a été nécessaire pour que se déposent les couches de roches couvrant la surface de la Terre.

L’un des premiers à reconnaître la portée de temps géologique était le philosophe écossais James Hutton (1726-1797). En l’an 1788, lors d’un voyage sur le terrain Hutton était accompagné par son ami, le mathématicien John Playfair (1748-1819). Ils ont voyagé jusqu’à la côte de Siccar Point, en Écosse, et Hutton décrit l’histoire implicite du lieu par la séquence des roches. Après avoir écouté l’exposé de Hutton, Playfair écrivit plus tard que « l’esprit était pris de vertiges en regardant si loin dans l’abîme du temps ».

Au moment où Charles Darwin (1809-1882) a publié L’origine des espèces en 1859, les géologues étaient d’avis que la Terre était pratiquement, mais pas littéralement, infiniment vieille. Ayant un temps infini à sa disposition, Darwin a été en mesure d’invoquer le lent mécanisme de la sélection naturelle comme une explication de l’évolution biologique mise en évidence dans les archives fossiles.

Pour démontrer la vaste étendue du temps géologique, Darwin a mis en avant l’érosion de la Weald, une falaise au bord de mer en Angleterre, comme un exemple type. Darwin supposait un taux d’érosion d’un pouce [NdT : 2,54cm] par siècle, et a ensuite extrapolé que quelques 300 millions d’années ont été apparemment nécessaires pour expliquer la hauteur totale de l’érosion.

Mais le taux d’érosion estimé de Darwin d’un pouce par siècle était un peu plus important que celui spéculé. Ce nombre n’était contraint par aucune mesure ou observation scientifique. Les géologues du XIXe siècle manquaient de toute méthode quantitative pour établir les dates. Les roches de la croûte de la Terre pouvaient représenter dix millions d’années. Tout aussi facilement, la quantité de temps aurait pu être cent, mille ou dix mille millions d’années.

Darwin et ses collègues géologues ont été rapidement désignés pour le bûcher par le plus grand physicien du XIXe siècle, William Thomson (1824-1907). Mieux connu comme Lord Kelvin, Thomson était un homme ayant des dons prodigieux et possédant une énorme stature intellectuelle. Il a publié son premier article scientifique à seize ans, et avait été titulaire d’une chaire à l’Université de Glasgow à l’âge précoce de vingt-deux ans.

En 1861, Lord Kelvin a commencé à se pencher sérieusement sur la question de la datation de la Terre. Il était conscient que la Terre rayonnait d’une chaleur interne. Ce processus ne pouvait pas être éternel. En soutenant que la Terre était infiniment vieille, les géologues en place ont postulé que l’énergie n’a pas été conservée. C’était une violation de la première loi de la thermodynamique, et Kelvin s’est engagé dans la bataille.

Au XIXe siècle, la seule source connue de la chaleur interne de la Terre était la chaleur mécanique d’origine de l’accrétion. Estimant que la Terre avait été en fusion au moment de sa formation, mais est en refroidissement depuis, Kelvin était capable de construire un modèle mathématique élégant qui contraint l’âge de la Terre sur la base de son gradient géothermique mesuré. Une grande partie de la même méthode est utilisée aujourd’hui par les médecins légistes qui estiment le temps de la mort en prenant la température d’un cadavre.

En 1862, Kelvin a publié son analyse dans un document intitulé Sur le refroidissement séculaire de la Terre. Il est arrivé à une estimation la plus probable de l’âge de la Terre de 100 millions d’années. L’estimation de Kelvin ne résultait pas de vaines spéculations. Elle était basée sur un modèle mathématique précis contraint par des mesures en laboratoire et les lois de la thermodynamique.

Kelvin a attaqué directement Darwin. Il a soulevé la question : étaient-ce les mesures en laboratoire et les calculs mathématiques qui étaient erronés, ou était-ce plus probable « qu’une mer agitée, avec des marées d’une extrême violence, éventuellement canalisées, érode une falaise de craie 1000 fois plus rapidement que l’estimation de Mr Darwin d’un pouce par siècle ? »

Darwin a été anéanti. Il a écrit à son mentor, Charles Lyell, « pour l’amour du ciel, prenez soin de vos doigts ; les brûler gravement, comme je l’ai fait, est très désagréable ». Les géologues ont rendu les armes. Ils n’avaient aucune réfutation effective des calculs de Kelvin. En quelques années, l’establishment géologique s’est aligné progressivement sur les positions de Lord Kelvin. Parmi les convertis influents était Archibald Geikie, président de l’Association britannique pour l’avancement des sciences et de la Geological Society of London.

Les chercheurs ont commencé à chercher des preuves confirmant les calculs de Kelvin. En 1865, le géologue Samuel Haughton avait estimé l’âge de la Terre à 2 300 000 000 d’années, un nombre assez proche de la valeur moderne de 4 500 millions d’années. Mais sous l’influence de l’autorité de Kelvin, en 1878, Haughton a considérablement réduit son calcul précédant à 153 millions d’années.

Une des seules voix de la dissidence était le biologiste Thomas Huxley (1825-1895), qui a souligné une faiblesse fondamentale dans le modèle mathématique de Kelvin : « les mathématiques peuvent être comparées à un moulin à l’exécution exquise, qui vous broie des trucs de tout degré de finesse ; mais néanmoins, ce qui en sort dépend de ce que vous mettez dedans ».  En termes plus modernes, l’observation de Huxley équivalait à une « garbage in, garbage out « .

Mais alors que la fin du XIXe siècle approchait, la communauté scientifique a fini par considérer l’estimation de Kelvin de 100 millions d’années comme une quasi-certitude. Écrivant dans l’American Journal of Science en 1893, le géologue Warren Upham caractérise l’estimation de Kelvin de l’âge de la Terre comme la plus « importante conclusion dans les sciences naturelles … qui a été atteinte au cours de ce siècle. »

La science a été définitivement réglée en 1899 par le physicien irlandais, John Joly (1857-1933). Joly a employé une méthode robuste pour le calcul de l’âge de la Terre, entièrement différente de Kelvin. Le calcul de Joly était d’une simplicité enfantine, mais apparemment infaillible. Il a estimé l’âge de la Terre en divisant la teneur totale en sel des océans par la vitesse à laquelle le sel a été mené à la mer par les rivières. Il a constaté que cela prendrait 80-90 000 000 ans pour que le sel de l’océan s’accumule.

Compte tenu des incertitudes, l’estimation de l’âge de la Terre par Joly était essentiellement identique à celle de Thomson. Différentes méthodes amenant au même résultat, il semblait évident que le résultat était concluant : la Terre avait 100 millions d’années. Il semblait que nier cette réalité, était nier non seulement l’autorité de l’establishment scientifique, mais les lois de la nature elles-mêmes.

Les ingénieux calculs de Kelvin et Joly devaient bientôt être remis en cause par un empirisme improbable. Au XVIIIe siècle, période de l’émergence de la science moderne, les philosophes en étaient venus à réaliser que la seule logique ne suffirait pas pour découvrir les secrets du cosmos, quand bien même l’idée était séduisante. L’existence des propriétés mystérieuses de l’aimant a convaincu Roger Bacon et ses contemporains que la nature contenait des forces occultes ou cachées qui ne pourraient jamais être discernées ou prévues rationnellement, seulement découvertes expérimentalement.

En 1896, Henri Becquerel a découvert par hasard la radioactivité quand il a constaté que les plaques photographiques y étaient exposées lorsqu’elles étaient placées à côté de certains minéraux. En 1904,  est devenue évidente l’existence de minéraux radioactifs au sein du dégagement de chaleur de la Terre.

L’hypothèse de Lord Kelvin de l’absence de source de chaleur interne a échoué. Au début du XXe siècle, il n’était même pas évident que la Terre soit refroidie ou chauffée. Les calculs de Thomson étaient précis, mais ils n’avaient aucun moyen de prendre en compte la radioactivité.

La radioactivité a également permis une méthode rigoureuse de calcul de l’âge de la Terre, aujourd’hui estimée à 4500 millions d’années. L’évaluation à 100 millions qui paraissait si sûre au XIXe siècle était donc fausse, et pas seulement de 20 ou 30%, mais pas loin de 45. En rétrospective, la raison pour laquelle les estimations de Thomson ont été confirmées de façon indépendante est que les géologues cherchaient des données supportant la physique de Thomson. Le consensus qui en a émergé était le produit d’un processus psychologique humain, pas de la science objective. La nature de la science est telle que l’on trouve ce que l’on cherche.

Par rapport aux modèles climatiques modernes, ceux de William Thomson étaient simples, et ne présentaient que quelques hypothèses. En revanche, les modèles de réchauffement planétaire sont affreusement complexes et comportent de nombreuses hypothèses cachées, dont beaucoup sont très incertaines. La plus importante d’entre elles est que la vapeur d’eau exerce une rétroaction négative ou positive sur le réchauffement induit par le dioxyde de carbone. Tous les principaux modèles climatiques supposent des évaluations positives, exagérant tout réchauffement possible. Mais des recherches récentes indiquent des évaluations peut-être négatives. Nous ne savons pas.

Il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas dans les changements climatiques de la Terre. Il est possible que les rayons cosmiques, modulés par le champ magnétique du soleil, refroidissent la terre en induisant la formation de nuages. Nous ne savons pas pourquoi les périodes glaciaires finissent tellement spectaculairement et soudainement. Une fois qu’elles commencent, les périodes glaciaires devraient continuer indéfiniment, comme le refroidissement est renforcé par un certain nombre de rétroactions positives.

Nous devons être assez intelligents pour reconnaître ce que nous ne savons pas. La science n’est jamais réglée. Nous devons garder à l’esprit l’avertissement de Sénèque. « La nature ne révèle point tous ses mystères à la fois. Nous imaginons que nous sommes initiés, alors que nous ne sommes encore qu’à la porte du temple ».

Il n’a jamais été une époque où la nécessité de comprendre les limites et la nature des connaissances scientifiques est si incontestable, où les ramifications de l’ignorance si conséquentes. Ceux qui ignorent l’histoire sont aptes à répéter ses erreurs.

David Deming (ddeming@ou.edu) est un géophysicien et professeur d’arts et des sciences à l’Université de l’Oklahoma. Il est l’auteur d’une histoire de la science en trois volumes, Sciences et technologies dans l’histoire du monde.

Article originellement publié sur WUWT le 07.06.2015. Traduction : Skyfall.fr

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  • Je suis sceptique de nature, et porte un regard critique sur la thèse du RCA. Il se développe dans les diverses études en lien avec ce réchauffement planétaire des points qui doivent nécessairement être catastrophiques pour que la thèse soit prise en compte. Or je trouve dans votre introduction le même biais.

    Le monde est sur le point de s’engager à limiter ses émissions de dioxyde de carbone, ce qui réduirait considérablement l’utilisation de combustibles fossiles. Si cette décision fatidique est prise, les économies des pays développés seront étranglées. La prospérité humaine sera réduite.

    Non.
    Le fait de limiter ses émissions de carbone (ici, sous forme de CO2) n’implique pas de réduire l’utilisation de combustibles fossiles. Cela est une possibilité, mais parmi d’autres. Une autre possibilité consiste à piéger notre production de CO2 pour ne pas l’émettre dans l’atmosphère. A ce titre, les évolutions dans les centrales à charbon se porte justement sur ce principe. Tout comme il y a eu des unités de dénitrification et désulfuration venues s’ajouter à ces centrales pour luter contre une certaine pollution, on se penche sur des unités complémentaires pour lutter contre l’émission de CO2.
    L’homme s’adapte aux contraintes de la nature et parfois s’adapte aussi aux contraintes qu’il se met lui même.

    Pour le reste de l’article, une plongée dans l’histoire, il est très éclairant et très agréable à lire. J’abonde sur votre conclusion.

    • Un coût trop élevé pour de nombreux pays et un rendement de conversion beaucoup plus faible, donc une consommation de charbon encore plus élevée. Non, ce n’estr pas la solution miracle. Et il y a bien d’autres sources émettrices de CO2 pour lesquelles il n’y a pas de solution actuellement.

    • On peut aussi imaginer que soit l’augmentation de température sera suffisamment lente pour qu’il n’y ait aucun problème et que le CO2 soit absorbé naturellement, ou au contraire que l’effet est catastrophique et différé de sortes qu’il sera nécessaire dans quelques années de le repomper de manière massive.

      Avec l’état actuel de la science et l’échec de la modélisation, le postulat médian me semble stupide et dangereux. Songez aux ordres de grandeur des erreurs dans l’histoire de la science : 100000 ans ou 4,5 milliards d’années ? (Et ce n’est pas un cas isolé dans la science) …

      • On sait déjà la déforstation sauvage de la forêt amazonienne, le « poumon » comme elle était souvent appelé. (La France a, par contre, plus d’arbres qu’en 1900!). Les végétaux sont évidemment une des solutions pour recycler le CO2.

    • « Tout comme il y a eu des unités de dénitrification et désulfuration venues s’ajouter à ces centrales »

      Non!

      Les systèmes de récupérations ne produisent pas des km3 de gaz à stocker pour l’éternité!

      • Si nos gouvernants étaient moins crasses, on pourrait générer du méthane avec ce CO2. Mais que voulez-vous, dans un régime étatiste, la plus grande production, c’est la moraline.

  • Le CO2 c’est une molécule de Carbone et 2 molécule d’ Oxygène?

    N’y a t’il pas moyen de modifier cette formule en envoyant un gaz annihilant le molécule de Carbone?

  • Je trouve cet article idiot…ce n’est pas parce que une théorie scientifique « prouvée » s’est révélée fausse que toutes les théories sont fausses…Et se tromper dans l’âge de la terre n’avait aucune répercussion sur le sort de l’homme, donc il n’y avait pas d’enjeu. D’après ce que je sais, et sans parler des modèles sous jacents, l’augmentation de température n’a jamais été aussi rapide ce qui ne laisse pas le temps aux espèces et plantes pour s’adapter et l’enjeu est important. Donc je pense que les données scientifiques prouvent qu’il y a réchauffement, si rapide qu’il ne peut qu’être du à l’homme. Par ailleurs entre deux erreurs, je préfère croire au réchauffement et prendre les actions pour le contrer et aller dans tous les cas vers une société plus résiliente, plutôt que ne rien faire et prendre le risque d’avoir des famines, des populations affamées, des révoltes sociales, etc dues à la lutte pour la nourriture, les terres etc.

  • Merci pour cet article.

    La vérité scientifique n’est en effet pas dogmatique, dans le sens où le « vrai » est en fait le « suffisant ». Mais alors quelle différence avec la religion pour le citoyen profane ? Tout simplement la science engendre la technologie, seule preuve matérielle pour le profane de constater que le « suffisant » est « réel », donc « acceptable »., donc « vrai ». Sans technologie sous-jacente, une science reste une religion avec des prêtres, ses théories des discours, ses preuves des artifices. Irréfutables, les religions n’ont jamais engendré la moindre technologie, contrairement à la science.

    Ainsi le problème que vous ne soulevez pas, c’est qu’il y a un décalage temporel entre la théorie scientifique et son acceptation en tant que vérité par la société. Une théorie scientifique qui ne fournit pas de technologie n’a aucune conséquence positive et humaniste sur le monde, à part des débats d’expert. La majorité des citoyens peuvent réfléchir sur les usages de la science et des technologies qu’elle propose. Mais pas sur une théorie scientifique en cours de construction par les experts. C’est du brassage de vent pour amuser la galerie.

    Qu’en est-il avec le réchauffement climatique ? Actuellement on veut faire croire à n’importe quel citoyen qu’il peut comprendre cette théorie. Or c’est impossible. Nos décideurs, ces représentants démocratiquement élus, n’y comprennent d’ailleurs rien non plus. En ce sens, le GIEC est un organisme politique qui a été créé par le G7 il y a environ 30 ans, les différents gouvernement de la planète voulant se doter d’écouteurs pour suivre les prédictions des théories scientifiques alarmistes autour du climat. Le GIEC est indubitablement lié aux Etats. Il ne publie pas dans des revues scientifiques, mais a pour « mission » de donner à ces membres un « avis » en fonction des connaissances scientifiques actuelles. C’est pourquoi il n’est pas exclu d’une tromperie générale organisée, du moins faut-il toujours rester vigilant.

    D’ailleurs, pourquoi n’existe-t-il pas plusieurs GIEC, les Etats-Unis n’hésitant pas à démanteler des entreprises privées monopolistiques pour abus de position dominante ? Personnelement je trouve cela étrange. Et je ne suis pas seul. C’est par exemple en ce sens qu’en 2010, la ministre Pecresse, politicienne qui commençait à douter, demanda aux scientifiques français de l’Académie de trancher et de fournir une « vérité » indépendante, entre tous ces débats et les polémiques incessantes autour du GIEC. ( http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/rapport261010.pdf ).

    Mais dès le départ, la question est biaisée. Il fallait demander des preuves, pas une « vérité ». La science n’est pas là pour trancher. Car c’est l’expérience qui permet à la science de trancher. Pire, ce sera la venue d’une crise climatique ou non qui fera avancer les modèles climatiques de nos scientifiques !

    Trancher, c’est justement au politique de le faire.

    Dans ce rapport, les conclusions de l’Académie pointent à juste titre des connaissances scientifiques qui sont très loin d’être tranchées. Y sont évoquées de nombreuses ignorances actuelles, notamment « des incertitudes importantes […] sur la modélisation des nuages, l’évolution des glaces marines et des calottes
    polaires, le couplage océan‐atmosphère, l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone ».

    Par contre:

    – il y a une certitude sur « l’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre »
    – « les projections sont particulièrement utiles pour répondre aux préoccupations sociétales actuelles, aggravées par l’accroissement prévisible des populations. »

    Des préoccupations sociétales ? De l’utilitarisme ?

    On y est donc. Un rapport pour rien.

    Alors comment on fait ? Et bien sans « preuve », un « décideur » digne de ce nom s’en réfère à des croyances, une sorte d’auto-rationnalisation de son rapport au risque. Le curseur va de continuer tout droit, avec la foi dans sa capacité à résoudre les éventuels nouveaux problèmes qui surviendront, ou alors d’avancer précautionneusement avec une connaissance des risques objectifs à minimiser, ou alors de rester immobile. Ces comportements, que l’évolution a sélectionnée depuis des lustres, ne semble pas très adaptée à la question climatique, mais quoi d’autre ?

    Le problème devient simple : si on croit au principe de précaution, alors par conséquent on se soumet à la logique de réduire le CO2 anthropique pour ne pas « risquer » d’emballer la machine « Terre ». Un risque qui n’existe peut-être pas car le climat, machinerie complexe, peut tout à fait ne pas être affecté ! Une précaution qui n’aurait alors aucune utilité sinon que d’être très couteuse … … mais peut-être aussi tout son contraire si on ne fait rien … le vote fera le reste.

    Pour revenir à votre article, si on reposait la même question aujourd’hui en 2015 à l’Académie des Sciences, la réponse serait-elle différente ? Probablement les modèles ont-ils dû progresser, les curseurs ont-ils dû bouger. Mais du point de vue sociétal, rien n’a changé.

    • Pourquoi pas plusieurs GIEC ? Parce qu’un, c’est déjà trop.
      L’âge de la terre ou la température globale, ce sont des sujets pour occuper les philosophes : on peut vivre une formidable longue vie sans jamais s’être posé la question, et se la poser ne l’améliore en rien (bien au contraire, ça fait des querelles byzantines et des aigreurs d’estomac). Deviner le futur pour mieux planifier suppose qu’il est plus important de planifier que d’être prêt à tirer le meilleur parti de ce qui arrivera, quoi que ce soit. C’est encore un truc soviétique dont on ne veut pas se débarrasser, comme la journée de la production de patates, celle de la teinture des cravates des pionniers et celle la gesticulation en cadence.

      • la température globale peut avoir une incidence fâcheuse sur ta capacité à vivre une vie longue et formidable.

    • Pourquoi un seul GIEC ❓

      Pour mieux manipuler l’opinion. Comment extorquer une nouvelle gabelle autrement ❓

    • « Une théorie scientifique qui ne fournit pas de technologie n’a aucune conséquence positive et humaniste sur le monde, à part des débats d’expert. »

      Et donc aucun intérêt pratique, aucune possibilité d’être vérifiée et pas de financement. Ceci expliquant pourquoi il fallait prédire la fin du monde …

      Le jour où les climatologues seront capables de faire la pluie et le beau temps au sens propre (et non dans les salons politiques), ils serviront à quelque-chose. On n’a même pas été fichu de valider ou invalider la théorie des CFC et de la couche d’ozone.

  • Mais réjouissez vous : le thermageddon est repoussé de 2039 à 2040 (on gagne 8 mois ; génial, n’est-ce pas ?) SI on tient nos promesses (-40 % par rapport au niveau de 1990 sur les émission GES en Europe par exemple), SI on atteint des objectifs bisousours ( « Renewables become the leading source of electricity by 2030 » ) et bien sûr SI … les modèles qui permettent ces prédictions sont corrects (mais ça curieusement c’est pas écrit ; je me demande pourquoi…)
    O_o
    http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/WEO2015SpecialReportonEnergyandClimateChange.pdf
    page 12.
    Et tout ça pour pas cher (page 13) : l’IEA, cette organisation de philanthropes notoires (pétroliers, états, industriels du nucléaire et du renouvelables, etc.) vous propose une stratégie. Confiez aux dits philanthropes 130 milliard de dollars par an jusqu’en 2030, que vous pourrez prendre par exemple aux citoyens gaspilleurs qui font rien qu’à recevoir des subventions (*), ajoutez quelques lois à leur convenance, ils se chargent de tout.
    C’est-y pas génial, le réchauffement climatique ?

    (*) par subventions, comprenez « taxes qu’on pourrait leur imposer mais auxquels ils échappent on se demande pourquoi », selon le principe que si le diesel n’est pas aussi taxé que l’essence, c’est une subvention.

  • L’article est intéressant mais assez mal traduit, ce qui rend sa compréhension difficile par endroits.

  • Bel article remettant bien le changement « climatique » ou le « réchauffement » hypothétiques dans un cadre purement scientifique dont nous ne connaissons pas avec certitude tous les facteurs. Un doute raisonnable reste donc de mise, comme les récits historiques, ci-dessus, nous y invitent.
    Ce n’est pas une raison pour oublier toute l’écologie qui nous parait raisonnable, comme l’économie de l’énergie par une amélioration des rendements, un souci de l’environnement en le gardant plus respecté et plus naturel, en diminuant le gaspillage par la récupération et le recyclage, en tous domaines où chacun trouve son content.

  • Beau raisonnement qui s appuie ma foie fort bien sûr l appel à l incertitudes pour permettre à l economie de tourner un peut plus .
    Faire croire que par ce que la science est incertaine et soumises à l évolution ce que la science sait pertinemment depuis Hume et à même formaliser avec Popper on devrais nécessairement ne pas la croire est un appel a la stupidité crasse .C est la , a peut de chose près le même argument que les creationnistes chretien ou ceux des islamistes qui prône que la terre ne tourne pas autour du soleil . J imagine que lorsque l on est republicain neanmoins on ne peut que se sentir rassurer par ce type de défense par le prosélytisme contre la dissonance cognitive. Seulement voilà à défaut d être parfaite la science, n en reste pas moins la plus efficace et la plus remise en question, la thèse Rca est de loin une des thèses du Giec qui fait le plus consensus d abord par ce que la climatologie dans le sillage des sciences se la complexité qui se devellope depuis 40 arrive à maturité. Mais surtout par ce que l utilisation des énergies fossiles n est pas que vecteur de CO2 mais aussi de dépendances dangereuse pour nos économies , un très grand vecteur de guerre et de pollution. .. Bref vous aimez le pétrole ? Vous doutez de la science ? Mais on vous invite à allez regarder les prévisions des cancer en Chine … et de regarder d un peut plus près les modèles en question avant de faire dans la critique idéologique qui est des kilomètres de la critique scientifique

    • @Jonathan
       » … discours idéologique … »

      Autant on peut croire la science (basée sur des faits vérifiables) lorsqu’elle nous permet de construire des avions, des bateaux, des ordinateurs.

      Autant on peut commencer à avoir des doutes sur cette science (basée sur des corrélations, des études incertaines) lorsqu’elle sert à nous conseiller de consommer ceci, cela, et qu’elle nous donne de mauvais conseil pour coucher les bébés pour finalement changer d’avis.

      Autant enfin il est absolument nécessaire d’en douter, voir de la réfuter, lorsqu’elle sert à nous imposer par la force quoique ce soit (science basée sur des théories fumeuses, incomplètes, observations non concordantes, faits non avérés, amalgames, truandage des chiffres, etc …)

      Donc la maturité de la science de la climatologie (science du chaos) et le consensus des scientifiques, ne sont que du pipeau !

      • Il n’y a jamais eu d’obligation de faire coucher les bébés de tel ou tel manière, que des conseils.

        De même, la science te conseil, pour ta santé, et suivant les lois de la gravitation, de ne pas sauter d’une falaise sans un équipement adapté.
        Cela dit, je te fais confiance dans ta capacité à la réfuter, vu que c’est absolument nécessaire.

        • @Koriaendre
          « Il n’y a jamais eu d’obligation de faire coucher les bébés de tel ou tel manière, que des conseils. »

          Justement ça tombe bien, relis mieux, je n’ai jamais parlé d’obligation.

          Je passe sur ton exemple sensé me présenter pour un débile en mélangeant de manière malhabile deux cas différents (évoqué paragraphe 1 et 2), malhonnête ou malcomprenant, les lecteurs décideront.

           » (…) je te fais confiance dans ta capacité à la réfuter (…) »
          Il se trouve que justement on m’interdit de la réfuter, lorsque celle-ci sert de prétexte à des lois abusives qui s’applique de facto à tous.

      • Soyons clair « les lois du chaos  » sont partout des outils extrêmement efficace de la biologie ou elles servent notre compréhension de la génétique des populations a l épidémiologie en passant par informatique , la physique , l astrophysique ou encore dans les sciences de l industrie et la neurologie elles sont partout et très efficientes . Non seulement le nier c est faire dans l appelle conscient à l ignorance au nom d’une pseudo moraline mais en plus c’est irresponsable car cela reviens à dénié la complexité des choix que nous avons à faire … L appel à l ignorance n as jamais fait de choix utile. …

        • @Jonathan
          « Soyons clair « les lois du chaos » sont partout (…) »

          Je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire c’est que le système climatique est un système dit chaotique parce qu’il y a bien trop de facteurs (connus et inconnus) à prendre en compte pour le modéliser correctement. Et d’ailleurs j’en veux pour preuve tout ces modèles incapables de rester dans les bornes de la réalité et donc réfutés par les faits eux-mêmes.

          Cette science du climat ne peut donc rien affirmer, encore moins nous imposer quoique ce soit.

          Aucun choix n’est possible non pas du fait de la complexité de ceux-ci, mais bel et bien de notre ignorance actuelle, et bien au contraire l’irresponsabilité est de ceux qui sont persuadés savoir et devoir imposer leur choix par la force de l’état.

  •  »
    Si cette décision fatidique est prise, les économies des pays développés seront étranglées. La prospérité humaine sera réduite. Notre capacité à résoudre des problèmes urgents, à la fois humains et environnementaux, sera sérieusement limitée
     »

    C’est la fin du monde, c’est l’apocalypse, les chars russes rouleront sur Paris, tous aux abris…

    Depuis quand Contrepoint s’abaisse à prédire l’apocalypse ? Il y a suffisamment de chercheurs et d’entrepreneurs pour prendre en compte les nouvelles normes et continuer à évoluer à prospérer. Surtout que si les accords aboutissent à un résultat, (que j’imagine limité), la date fatidique ne sera pas pour tout de suite, laissant largement le temps de s’adapter.

    J’en veux pour exemple l’automobile européenne, domaine ou disait on il y a une petite quinzaine d’années, que les normes imposées par Bruxelles allaient nous anéantir face à une concurrence externe. Et que s’est il passé alors ? Nos voitures figurent en très bonne place à l’échelle mondiale, il n’y a que Toyota qui fasse mieux que nous en terme de vente; mais nos normes, initialement présentées comme des boulets à traîner, allaient nous donner un avantage compétitif de premier plan.

     »
    Nous devons être assez intelligents pour reconnaître ce que nous ne savons pas. La science n’est jamais réglée. Nous devons garder à l’esprit l’avertissement de Sénèque. « La nature ne révèle point tous ses mystères à la fois. Nous imaginons que nous sommes initiés, alors que nous ne sommes encore qu’à la porte du temple ».

    Il n’a jamais été une époque où la nécessité de comprendre les limites et la nature des connaissances scientifiques est si incontestable, où les ramifications de l’ignorance si conséquentes. Ceux qui ignorent l’histoire sont aptes à répéter ses erreurs.
     »
    Alors la par contre, je plussoie !

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