La démocratie désenchantée

De même qu’en économie, le consommateur se précipite sur la nouveauté, en démocratie, ce sont aussi l’inédit et la mode qui attirent le chaland.

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La démocratie désenchantée

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 30 mai 2015
- A +

Par Guy Sorman.

La veu del pais valencia credits podemos (CC BY-NC-SA 2.0)
La veu del pais valencia credits podemos (CC BY-NC-SA 2.0)

 

L’échec simultané, le 24 mai, de la majorité au pouvoir en Espagne et en Pologne, élections locales en Espagne et présidentielle en Pologne, nous rappelle utilement que la démocratie n’est pas équitable. Dans les deux cas, les électeurs ont sanctionné des partis qui s’avèrent d’excellents gestionnaires : l’économie polonaise conduite par le Parti Plateforme Civique, libéral modéré, est celle qui en Europe de l’Est se développe le plus rapidement, déjouant les pronostics pessimistes sur un pays à peine sorti du communisme. En parallèle, la rigueur du gouvernement espagnol – la rigueur et pas « l’austérité », ce slogan gauchiste – a restauré la croissance et recréé des emplois à un rythme qu’aucun autre pays, frappé par la crise économique de 2008, n’a atteint. Les électeurs ne s’en sont pas satisfaits, démontrant que les élections ne sont pas nécessairement déterminées par l’économie. Dans les deux cas, il est rappelé que le peuple est insatisfait par définition, toujours déçu, qu’il vote contre autant qu’il vote pour, quand il vote, plus charmé par les discours que par la réalité. Les faits ne constituent qu’un élément du choix électoral : le discours sur les faits est aussi déterminant que la réalité observable. À l’heure des médias dits sociaux et de la culture contemporaine du narcissisme, le charisme des leaders émeut les hésitants qui sont légion : le leader sans expérience pianote sur des lendemains qui chantent, tandis que l’homme d’État chevronné en est réduit à défendre son bilan. De même qu’en économie, le consommateur se précipite sur la nouveauté, en démocratie, ce sont aussi l’inédit et la mode qui attirent le chaland.

On m’objectera que la nouveauté est factice : des vieux vins vendus sous des étiquettes neuves. Podemos en Espagne ou le Parti Droit et Justice (PIS) en Pologne recyclent des idéologies usées, marxiste en Espagne, nationaliste en Pologne. Mais tout le monde recycle, parce qu’en politique il n’existe que des doctrines anciennes qui renvoient à Platon et Aristote, et des catégories limitées d’émotions collectives : nul ne sait réinventer la société, ni la nature humaine. Ceux qui l’ont tenté (communisme, fascisme, islamisme) ont conduit leurs nations à de grandes catastrophes.

Soyons, donc, rassurés par la banalité même de l’offre politique de Podemos, Ciudadanos en Espagne et du Parti Droit et Justice polonais. Quand d’aventure ils exerceront le pouvoir local ou national, ils trahiront leurs promesses, décevront et, à leur tour, ils seront évincés. En somme, il n’existe qu’un principe fondamental en démocratie : l’alternance entre les réalistes et les marchands d’illusions, ces deux figures concurrentes et éternelles de la nature humaine. Comme la réalité déçoit et que les illusions se dissipent, tous ceux qui exercent le pouvoir sont voués à le perdre. Ce qui nous remémore ce qu’est l’objet même de la démocratie : sa finalité n’est pas tant de sélectionner les meilleurs que de limiter le pouvoir de tout gouvernant et de s’en débarrasser à dates fixes, sans effusion de sang. Sans la démocratie et avant la démocratie, les dirigeants, bons ou mauvais, régnaient jusqu’à la fin de leurs jours, fussent-ils gâteux, ou jusqu’au prochain coup d’État. Grâce à la démocratie, la rotation des élites est assurée et les fins de règne sont déterminées par le calendrier : ce qui nous épargne la guerre civile. Mieux encore, toutes les démocraties en Europe étant dotées d’une Constitution, tout pouvoir est modeste, ce qui cantonne les dégâts de l’incompétence. Et l’Union européenne elle-même, par son existence même, modère les excès : même les Grecs finiront par s’en apercevoir.

Rappelons aussi que ce n’est pas l’élection qui fonde la démocratie mais le statut de l’opposition : celle-ci a des droits aussi intangibles que ceux des gouvernants. Voici pourquoi en Russie, en Chine, au Venezuela ou en Algérie, l’usage du mot démocratie est une imposture ou, si l’on préfère, un hommage rendu par le vice de la vertu. Quand Winston Churchill, trop cité, déclarait que « la démocratie était le pire régime à l’exception de tous les autres », alors que lui-même fut battu après avoir gagné la guerre, c’est à tout ce qui précède qu’il se référait implicitement. En passant, on observera que le mot de Churchill s’applique à l’économie de marché, « le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ».

On ne saurait donc interdire à Podemos ou au Parti Droit et Justice de rêver à des utopies supérieures à la démocratie et au capitalisme : à condition de rêver. Les philosophes libéraux, au Siècle des Lumières, n’envisageaient pas la démocratie, mais rêvaient de substituer à la monarchie absolue, le despotisme éclairé : Napoléon surgit, qui se réclamait de ce rêve et parvint, en dix ans de règne, à tuer six millions de personnes. Mieux vaut s’accommoder de la démocratie, de son principe d’alternance et de sa médiocrité rassurante. En démocratie, nul ne gagne jamais complètement ni durablement, toute défaite est provisoire, de même que nul parti n’a jamais totalement raison ni complètement tort : chaque parti représente un fragment de la réalité même s’il prétend la représenter toute entière. Le résultat d’une élection n’est que l’écume de la démocratie, une vague chasse l’autre.

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  • En Pologne, le nouveau président vient d’un parti de droite conservatrice qui a plus ou moins le même programme économique que le parti plateforme économique. Économiquement, cela ne change rien pour la Pologne. La candidate de gauche a fait moins de 3%. Il y avait d’ailleurs au premier tour un candidat favorable à un état minimal concentré juste sur les fonctions régaliennes

  • Le problème c’est qu’au bout du compte, il faudra modifier le système, et quand le temps sera venu, le choix risque d’être réduit entre : une Démocratie 2.0 et un Califat (si l’on regarde la démographie).

  • Podemos ne veut pas avoir à pacter avec le parti Socialiste, le parti le plus corrompu d’Espagne..
    Donc ils vont être isolés, car en Espagne c’est le parti le plus voté au 1er tour qui gouverne. Donc le PP (parti du gouvernement actuel)
    Ils n’ont rien à voir avec des indignés : c’est unique dans l’histoire d’Espagne : Podemos est le seul parti où il y a eu des corrompus, avant même qu’ils n’accèdent au pouvoir. L’un de ses dirigeant a dû être écarté.
    Et son principal dirigeant qui ne supporte pas la caste, gagne plus que le président d’Espagne et ne déclare pas tout ?? (l(avantage d’être de gauche en Europe : les juges et les medias vous protègent !)
    http://noticias.lainformacion.com/espana/iglesias-gana-mas-que-rajoy-y-no-detalla-todos-sus-ingresos_ngqCrvK4LjR66lITuVoNa1/
    Podemos est érigé, comme ses amis du Front de Gauche sur une solide sympathie à Maduro le dictateur sanguinaire du Vénézuela. Mais si la droite parle d’un maréchal d’il y a 70 ans, les medias seront impitoyables en boucle.
    Si les amateurs de dictateurs sanguinaires viennent leur rendre visite sur leur plateau : ils les encense (même à distance), et se laisse copieusement insultés par leur grand dirigeant.. Si un lui dit le contraire
    https://www.youtube.com/watch?v=WPBJH6vtF_Q
    On le licenciera et lui fera croire qu’il doit s’en aller et aller chez un grand journal, dont le seul but et de le licencier quelques mois plus tard.
    Ou comme Zemmour, on inventera des mots jamais prononcés pour mieux le licencier et lui fera croire à un prime time en mi-2015 qu’il n’aura jamais.
    Nos medias complices, n’aiment pas les mots de Zemmour, mais ils aiment les mots de l’ami du Vénézuela, dont le sang frais jailli des mains des tortionnaires.

  • Cet article est totalement injuste. Il est stupide de comparer le PIS à Podemos. Le PIS est un parti de droite traditionnelle tout ce qu’il y a plus de respectable. Très loin de moi, l’idée de vouloir faire l’éloge de ce parti qui a bcp de défauts et qui est loin d’être libéral mais je ne vois pas en quoi ce parti est pire que les autres partis de droite en Europe. Je préfère ce parti à la droite espagnole (PP) ou à l’UMP. Ce parti n’est pas un parti populiste. Dois je rappeler que le nouveau président était un proche collaborateur du président mort en 2010 ? Ce n’est pas un nouveau venu n’ayant jamais exercé de pouvoir. Encore une différence entre le PIS et Podemos qui est un nouveau parti n’ayant jamais exercé de pouvoir. Le PIS et podemos sont deux partis extrêmement différents. Les comparer est absurde. D’ailleurs, comparer la situation de la Pologne à celle de l’Espagne est ridicule. Ces deux pays ont une situation extrêmement différentes

    • @ Jacques,

      Je suis pour la plupart du temps en phase avec vos commentaires. Sauf pour celui-ci. Sorman ne compare pas le PIS et Podemos comme si c’était des partis qui se ressemblaient ( il a bien différencié le côté marxiste de Podemos et le côté nationaliste du PIS ) mais il compare juste que ces partis ont tout deux été victorieux sur des idées contraires qui ont fait de la Pologne un pays avec une économie saine et d’une Espagne qui a fait des réformes qui ont fini par payer. Le PIS n’est pas non plus vraiment un parti de droite traditionnel comme on les connait dans la plupart des pays occidentaux. Le PIS contrairement à la plupart des autres partis de droite traditionnel est plutôt étatiste et euroseptique.

      Sorman ne compare pas non plus la situation de la Pologne et de l’Espagne comme si ces deux pays étaient pareils sur le plan économique; mais il explique bien que des partis au pouvoir qui réussissent économiquement ne les assurent pas une victoire aux prochaines élections. Ce qui est arrivé tant en Espagne qu’en Pologne. Elle est juste là la comparaison.

      Je trouve ce billet intéressant. Il montre que la démocratie peut se montrer injuste envers les élites au pouvoir malgré qu’ils mènent des politiques responsables qui donnent des résultats positifs.

      D.J

  • Le PP est complètement corrompu, il est enslevi dans les scandales de corruption. Rien d’étonnant qu’il perde les élections. Ce parti a été au pouvoir depuis des décennies, il est en partie responsable de la situation désastreuse de l’Espagne. La plus grande responsabilité revient aux socialistes. Oui, il a entrepris des bonnes réformes mais c’est juste qu’il n’avait pas le choix. Si les espagnols souffrent aujourd’hui c’est à cause de la politique débile menée depuis des décennies. L’austérité n’est que la conséquence de cette politique socialiste. Si le PP avait réformé l’Espagne avant des décennies plus tôt quand ils étaient au pouvoir. L’Espagne n’aurait pas tant souffert. Les espagnols votent de façon débiles depuis des décennies, il ne faut pas s’attendre à qu’ils votent de manière intelligente aujourd’hui.
    Podemos est un parti chaviste. On peut craindre le pire pour ‘Espagne quand on voit le Venezuela

  • « En démocratie, nul ne gagne jamais complètement ni durablement » sauf les parasites dorés évidemment.
    « Voici pourquoi en Russie, en Chine, au Venezuela ou en Algérie, l’usage du mot démocratie est une imposture » tiens donc parce qu’en France aux Pays Bas ou en Irlande comme on l’a vu en 2005 c’est mieux et ou depuis les Constitutions ont été plusieurs fois modifiées sans référendum évidemment pour que les populations n’aient plus le droit de choisir de leur avenir ? La commission européenne non élue est aussi une preuve de démocratie comme nous l’observons avec les accords secrets du traité transatlantique etc etc…

  • C’est sûr qu’en réduisant le pouvoir d’achat de sa population de 30 %, l’Espagne peut afficher une excellente santé économique… avec tout de même 25% de chômage, aheum…

    C’est sûr que l’oligarchie politique espagnole qui a mené l’Espagne dans le mur en laissant gonfler la bulle immobilière et la corruption clientéliste a bien mérité.

    Sur quelle planète vit Sorman, au fait ?

    • Sur une planète ou le 1er ministre de la plus ancienne démocratie européenne n’as pas été réélu sur la base des résultats économiques permis par son action gouvernementale…

  • Bon article.

    On peut dire également qu’il est difficile de juger les politiques sur l’orientation économique et social d’un pays tant celle ci dépend beaucoup du contexte mondial et surtout de l’action des prédécesseurs, non pas seulement immediats, mais plus encore ancien.

    Ainsi la france est plombée par des lois et des orientations , prises au sortir de la dernière guerre.
    La secu qui en fait confisque un budget supérieur à celui de l’état aux décisions directes du peuple, pour le confier entre autre à des syndicats marxisants non représentatifs, en est la meilleure illustration.

  • « ce n’est pas l’élection qui fonde la démocratie mais le statut de l’opposition ». Remarque essentielle. L’usage du terme démocratie lorsque toute forme d’opposition politique sur le fond est bannie (par exemple la France avec son modèle social et son exception culturelle) est également une imposture.

  • Rajoy n’est pas un 1er Ministre mais le Président de l’Espagne (une sorte de Monarchie Républicaine).
    Le PP n’a pas perdu les élections, mais les a gagné largement : 22 750 conseillers pour le PP
    http://resultados.elpais.com/elecciones/2015/municipales/
    Podemos ne s’aillie pas au PS corrompu
    « Podemos que lidera Pablo Iglesias, que ya dijo que no gobernaría con los socialistas. » il y a 21 Heures-
    Le PP n’est pas le parti le plus corrompu –
    Il s’agit en NO.1 du PSOE : avec les ERE D’Andalousie (Pillage par le PS et les syndicats)
    http://es.wikipedia.org/wiki/Caso_ERE_en_Andaluc%C3%ADa
    Puis les Indépendantistes Catalans : presque 2 Milliards d’Euros par Pujol, sa famille et ses amis.
    http://www.economist.com/news/europe/21613309-jordi-pujols-confession-undermines-catalans-hopes-independence-scandal-catalonia
    Les Juges amis, ne se sont toujours pas rendus avec la Police pour les perquisitions.. Le fils ainé dont la mère disait qu’il était parti avec une main devant et une derrière (sans rien) vient d’être arrêté sur l’autoroute en France au volant de sa Lamborghini avec 10 000Euros dans une mallette…
    http://www.larazon.es/la-policia-francesa-retiene-a-pujol-jr-con-10-000-euros-DA9103731
    Mais il n’y a rien contre lui car la Justice tarde dans cette affaire et freine des tous ses pieds.

    ICertainement que les medias Français n’aiment pas le PP ?? Comment faire face à tant de désinformations ?

  • Que Podemos gagne des élections est bien le signe de la fragilité de la démocratie, et démontre bien qu’on ne peut donner le pouvoir au peuple de décider qui doit être maire ou chef d’Etat pour ensuite régir la vie des autres. Quand le nouveau maire de Barcelone propose des logements gratuits à tout le monde et d’exproprier les résidences secondaires, c’est bien la démocratie qui lui permet de pouvoir le faire, grace aux élections et grace aux lois et décrets municipaux.
    Pour autant monsieur Sorman a une lecture biaisée du Parti populaire encore une fois. Ce n’est pas Mariano Rajoy qui sort l’Espagne de la crise mais l’Espagne sort de la crise malgré lui. A son actif il y a la timide réforme du droit du travail permettant aux entreprises de licencier moins cher et donc réembaucher plus facilement plus tard. A son passif il y a ces gigantesques hausses d’impôt pour boucher des déficits qu’il n’a jamais bouché puisque le train de vie de l’Etat n’a cessé d’augmenter. Il y a à la clé une dette publique qui a doublé sous sa législature. On peut dire donc que sa gestion a été désastreuse, sans parler des nombreux cas de corruption qui affectent tous les partis mais le sien aussi. Et oui, en démocratie mon cher Monsieur Sorman, les partis politiques sont la source du pouvoir.
    L’Espagne sort de la crise momentanément grace aux petits billets de Monsieur Draghi qui permirent d’abord de sauver les fesses de monsieur Rajoy en 2012 quand la prime d’intérêt pour prêter à l’irresponsable Etat espagnol atteignait des sommets. C’est ensuite grace au désendettement massif des ménages et entreprises espagnols que l’activité repart relativement. Mais l’effort relatif sur la dette privée est foutue en l’air par la bulle de la dette publique de nos chers néo-conservateurs au pouvoir.

  • Là où Monsieur Sorman a tort en plus, c’est que lorsque les chefs de gouvernement ont de bons résultats économiques ils sont réélus, comme c’est le cas au Royaume-Uni et en Allemagne. Si Rajoy n’est pas réélu en Espagne c’est donc peut-être que les résultats ne sont pas si prestigieux que cela ni de son fait, cqfd.

  • Ah bon,, il va y avoir des appartements gratuits à Barcelone, et expulser des résidences secondaires pour mettre des sans-dents ou Pablo Iglesias ? Qui gagne plus que le Président Rajoy ?
    http://noticias.lainformacion.com/espana/iglesias-gana-mas-que-rajoy-y-no-detalla-todos-sus-ingresos_ngqCrvK4LjR66lITuVoNa1/
    Rendre impossible la récupération des appartements à loyer impayé, par leurs propriétaires qui sont souvent des jeunes qui se sont engagés un peu vite, ou des femmes victimes de divorce. Les 2 sont souvent au chômage et comptent sur le loyer pour vivre. Pour Podemos propriétaire = Banques ou assurance ou fonds de pension. La réalité est plus simple. Des pauvres à qui on va prendre leurs biens pour enrichir d’autres qui sont souvent des profs. qui refusent le système et de payer.
    Qui va acheter ou louer son appartement à Barcelone ? Quelle banque va prêter de l’argent pour le crédit sachant qu’elle ne le récupérera jamais ?
    Mais bon ! Un appartement gratuit à Barcelona, je mets dans la liste d’attente. !

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Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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