Par Victoria Melville.

Cette semaine a marqué une étape importante dans la vie de milliers de jeunes Français qui souhaitent bénéficier d’une expérience internationale au Canada : les permis vacances-travail ont été ouverts… et vite refermés, provisoirement en tout cas.
Qu’est-ce que le PVT ?
Le permis vacances-travail, pour ceux qui l’ignorent, est un titre de séjour permettant à un jeune Français de moins de 35 ans pour le Canada, moins de 30 ans pour les autres destinations que sont l’Argentine, l’Australie, la Corée, Hong-Kong, la Nouvelle-Zélande et Taïwan, de voyager pendant une durée limitée dans le pays d’accueil, tout en travaillant pour financer le voyage. L’attrait du PVT consiste surtout dans le caractère non sélectif de la procédure, permettant à des jeunes de tous horizons et de toutes formations de présenter une demande. De surcroît, il peut également permettre de s’installer à l’étranger dans une perspective de plus long terme, si l’expatrié formule une demande de résidence permanente par la suite. Certains pays choisissent de déterminer des quotas en fonction des nationalités, comme le Canada et d’autres non, comme la Nouvelle-Zélande.
Dans le cas du Canada, le dispositif existe depuis 2003 et connaît un succès croissant. Il faut dire que le Canada est l’un des rares endroits au monde où la maîtrise de la langue française constitue un réel atout. Ainsi donc, le nombre de permis ouverts est globalement en augmentation, de 3000 la première année à 6400 cette année. Si les premières années, les candidats ont eu jusqu’à plusieurs mois pour effectuer tranquillement leur demande en envoyant un joli dossier avec leurs informations personnelles, il n’en est plus de même aujourd’hui où tout est dématérialisé et bien vite consommé.
Le PVT Canada pour 2015
Devant le désir croissant des jeunes Français de découvrir le Canada, ses paysages extraordinaires, ses villes étonnantes et son marché de l’emploi flexible, les autorités d’Ottawa ont accordé cette année une augmentation de la durée du PVT. Alors que la plupart des pays n’accordent qu’un an de PVT, le Canada en accorde désormais deux, mais seulement pour les Français.
Deux sessions ont ouvert cette semaine, mardi et jeudi, pour l’attribution des premières tranches de PVT, 2250 places à chaque fois. La date de la dernière session n’est pas encore communiquée. Ayez bien en tête que lors de la première session, les 2250 titres de séjour se sont envolés en 2 minutes et 15 secondes et lors de la seconde, en 1 minute et 54 secondes. Le nombre de candidats était peut-être 10 fois supérieur au nombre de places disponibles et des milliers de jeunes sont repartis bredouilles.
Si vous êtes candidats pour la dernière session
Abordons les choses sous un angle pratique pour ceux qui sont intéressés par l’expérience. Tout n’est pas perdu, il reste encore 1900 places à attribuer et une liste d’attente sera constituée pour les places qui se libéreront du fait de candidatures non-conformes ou de désistements. Vous avez aussi naturellement la possibilité de vous préparer pour l’année prochaine où une nouvelle série de quelques milliers de titres de séjour sera proposée.
Vous pouvez vous renseigner efficacement sur le site de l’Expérience internationale Canada, où vous pourrez également découvrir que d’autres titres de séjour sont ouverts pour tenter l’aventure Canadienne. Le site Pvtistes.net et son riche forum pourront également répondre à vos questions de tous ordres.
Qu’en conclure ? Dans un pays où le chômage des jeunes atteint des sommets et où même ceux qui n’en sont pas les victimes trouvent leurs perspectives décourageantes ou simplement trop molles, il n’est guère étonnant qu’ils soient si nombreux à se précipiter sur cette possibilité d’évasion. Le Canada est, par de nombreux aspects, l’opposé de la France. Si l’on trouve des similitudes avec notre pays au Québec, notamment la pratique de la langue, ce qui peut rendre l’adaptation plus fluide, le Canada est un bien grand pays et Toronto, Vancouver, Calgary ou Edmonton offriront assurément un dépaysement total et un sentiment de liberté qu’on ne connaît plus guère ici.
Si les français viennent au Canada dans le but d’y trouver des opportunités, c’est que vous êtes vraiment mal pris. Ici au Québec, les libéraux / libertariens disent du Québec ce que vous dites de la France. Les paturages ont toujours l’air plus verts chez le voisin.
J’aimerai bien voir ça! Vous avez des preuves?
Prouver un truc pareil est impossible sur un blogue. Il doit bien exister des statistiques comparatives sur la flexibilité du marché du travail qui peuvent nous éclaircir, mais ce n’était pas le but de mon propos. Je rapportais simplement des perceptions. Écoutez Radio X http://quebec.radiox.com/accueil ou lisez les textes diffuses par l’IEDM http://www.iedm.org/fr/e , puis vous verrez que les opposants à l’État Providence au Québec disent sensiblement la meme chose de l’état du Québec que Contrepoints le fait de la France.
Le Canada a par contre un atout sur la France, c’est plus simple de voter avec ses pieds et le pays est moins centralisé. Les problèmes qui affligent le Québec peuvent être de moins grande envergure dans une autre province.
Pour ceux qui maîtrisent bien l’anglais, l’ouest canadien représente une opportunité, mais pour les autres, il n’y a pas vraiment cette mobilité.
Je connais plusieurs jeunes qui y sont allés même avec un anglais très moyen et qui se sont adaptés très rapidement.
Voter avec ses pieds est très facile grâce à l’Union Européenne et les opportunités sont sans doute plus riches en UE qu’au sein du seul Canada.
@Gabriel Lacoste : ce que vous dites est vrai sans le moindre doute et il n’est pas besoin d’être québécois pour s’en rendre compte. Néanmoins, le Canada est un bien grand pays qu’il serait dommage de limiter au Québec. L’Ontario n’est pas beaucoup plus loin, si l’on part de la France, et les impressions qu’on en retire, au moins en tant que Français, peuvent être extrêmement différentes et stimulantes.
Je suis d’accord avec vous. Je préciserais cependant que l’immigration française se concentre surtout à Montréal dans les secteurs francophones, mais effectivement le reste du Canada représente un intérêt. Je serais curieux de voir combien en profite.
Entre le Canada et la France il y a une sacrée différence en indice de liberté économique quand même.
Après il est vrai que le Québec est plus collectiviste que le reste à cause (ou grâce) à la culture française, et au catholicisme.
Le Québec c’est un peu comme la Suisse romande, le moins bon morceau. 😀
J’aimerais avoir l’indice de liberté économique pour le Québec. Au Canada, la dernière élection provinciale d’Alberta opposait les conservateurs aux libertariens ; alors qu’au Québec, les idées libérales sont quasiment inexistante. Les contrastes sont énormes, puis ce sont les États provinciaux qui sont les entités significatives dont les chiffres sur le Canada sont à prendre avec scepticisme.
C’est disponible ici : http://www.fraserinstitute.org/fr/research-news/news/display.aspx?id=20697
” c’est que vous êtes vraiment mal pris. ”
Sauf que le Québec n’est pas le Canada, c’est juste une province.
Le Canada qui attire tout le monde, c’est le Canada anglais.
PS : français faisant ses études au Québec, et n’ayant qu’une envie : quitter cette province le plus tôt possible.
Article intéressant mais sur lequel il faut modifier quelques points :
– Le nombre de permis délivré n’est pas en augmentation mais en régression (6750 les années précédentes, 6400 cette année)
– C’est relativement faux de dire que plus de plus de jeunes sont attirés à partir du moment où le chiffre global n’évolue pas réellement d’année en année mais reste stable.
– De mémoire, d’autres pays que la France ont droit à une seconde année de PVT (mais c’est à confirmer, je n’ai pas les liens sous la main).
Autrement, cela fait du bien de lire un article pas seulement centré sur le Québec et qui parle aussi du reste du Canada !
J’espère simplement que la petite baisse de cette année ne va pas annoncer une tendance globale parce que le nombre de déçus risque d’être, lui, en considérable augmentation. Vite, tous à l’assaut des permis Jeunes professionnels et de la résidence permanente !
Les titres de séjour se sont envolés encore bien plus vite cette année que l’année dernière. Lorsque l’intégralité du quota aura été atteint, je pense qu’Ottawa communiquera sur le nombre de personnes connectées, ce qui permettra de savoir combien se sont cassé les dents, et comparer ce chiffre à celui de l’année dernière. Je pense sincèrement que ce nombre est en augmentation. Effectivement, il n’y a pas beaucoup plus de Français qui partent parce que le nombre de permis délivrés reste stable mais le nombre de jeunes français qui veulent partir, lui, me semble en augmentation.
Il faudra vérifier toutes ces informations.
le mieux pour un jeune c est d aller labàs en touriste de s inscrire dans une ecole pour apprendre l anglais ,meme a montreal ,et apres il y a des possibilites …a voir sur place…mais les jeunes bougez vous n attendez pas que ca tombe tout cuit !!!
JJ Goldman?
sans doute en prévision du réchauffement climatique annoncé, les jeunes français sont à la recherche d’un hiver moins clément…
Il vaut mieux eviter le Quebec en effet…qui par ses mesures “sociales” et les effectifs plethoriques de sa fonction publique ressemble de plus en plus a la France.
Sinon, compare a la France, le Canada est un paradis fiscal et reglementaire pour qui decide d’y monter son business. 🙂 C’est bien en Ontario. Encore mieux en Alberta.