Le vote obligatoire est une très mauvaise idée (en plus d’être insultant)

Les partis politiques n’ont aucunement le droit de nous imposer d’approuver leurs élections.

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Le vote obligatoire est une très mauvaise idée (en plus d’être insultant)

Publié le 22 mars 2015
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Par Scott Shackford, le 19 mars 2015.
Traduction : Raphaël C. pour Contrepoints

vote obligatoire rené le honzec

Vers la fin d’un discours comprenant une séance de questions/réponses (soit une heure et dix minutes après son début) à Cleveland hier (le 18 mars 2015), le Président Barack Obama a abordé quelques instants le sujet de la réforme des élections, se plaignant du rôle de l’argent en politique, du redécoupage des circonscriptions électorales et de l’arrêt Citizens United1. Une des idées à « court terme » qu’il lança serait de rendre le vote obligatoire en prenant l’Australie comme exemple.

« Que tout le monde vote pourrait être source de changement », expliqua-t-il, « ça serait le meilleur moyen de s’opposer à l’argent ».

Non, cela ne serait pas le cas, vraiment pas.

Premièrement,  revenons sur la suggestion elle même : le vote obligatoire est une violation de nos droits civils au même titre que supprimer le droit de vote à un citoyen. Voter c’est exprimer, montrer son soutien ou son opposition à un candidat ou à une proposition. Rendre le vote obligatoire signifie donc que celui-ci n’est plus un droit mais une obligation, une parole forcée. Si nous étions obligés d’assister à une cérémonie religieuse tout en conservant la possibilité de choisir parmi différents cultes, la majorité d’entre nous considérerait que cela serait une violation de notre liberté de ne pas pratiquer une religion.

Deuxièmement, le vote obligatoire rendrait probablement les campagnes électorales moins chères, mais uniquement pour les candidats déjà en poste et les politiciens bien établis. L’inertie institutionnelle profite en effet terriblement aux candidats sortants, ceux-ci étant rarement éjectés de leur poste. Obama se plaignait de toutes les publicités télévisées durant la saison électorale. Imaginez les implications pour un candidat entrant de vouloir défier un candidat sortant dans un contexte de vote rendu obligatoire. Combien devra-t-il dépenser pour parvenir à atteindre un maximum d’électeurs de façon à faire obstacle à l’avantage naturel du candidat en fonction ? Vouloir limiter les dépenses de campagne pose le même problème : les candidats sortants ayant un passé sur le terrain, et leur travail en poste ayant été couvert par les médias (en général gratuitement) pendant des années, les candidats entrants ont parfois besoin de collecter, puis dépenser de plus grosses sommes d’argent pour les concurrencer (en supposant que le candidat sortant ne traîne pas derrière lui une succession d’échecs, de scandales et de maladresses). Il y a bien une raison à ce que l’expression « mieux vaut un mal connu qu’un bien incertain » soit si fréquemment évoquée quand on parle de politiciens et d’élections.

Troisièmement, le système parlementaire australien est totalement différent de celui des États-Unis. L’Australie a un mode de scrutin proportionnel et non un système majoritaire. Le processus est assez complexe, les électeurs ayant à classer les candidats par préférence. Le pays a ainsi plus de deux partis politiques représentés dans son parlement et le système électoral amène donc parfois des coalitions au pouvoir, ce qui est d’ailleurs le cas en ce moment, la coalition actuelle étant composée de partis de centre-droit. Il est donc aussi absurde de vouloir comparer le mode de scrutin américain à son équivalent australien que de vouloir le confronter au système électoral nord-coréen, bien que ce soit pour d’autres raisons.

Ce mode de scrutin australien, si compliqué, a permis l’élection de David Leyonhjelm, premier sénateur libertarien du pays. Malgré sa position privilégiée, proche du sommet du scrutin, et bien que bénéficiant nominalement du vote obligatoire, Leyonhjelm s’en est violemment pris à ce dernier dans une interview avec Reason :

« Nous affirmons que nous avons un droit de voter mais ce n’est pas un droit si vous êtes verbalisés pour ne pas l’avoir fait. Cela devient donc une obligation comme payer vos impôts : vous n’avez pas un droit de les payer, vous en avez l’obligation et vous êtes sanctionnés si vous ne le faites pas. Voter rentre dans la même catégorie : prétendre que c’est un droit quand vous pouvez être poursuivis pour ne pas l’avoir fait est tout-à-fait ridicule. »

Ici, aux États-Unis, les Démocrates et les Républicains font tout ce qui est en leur pouvoir pour garder loin des scrutins les candidats comme Leyonhjelm, ce qui rendrait le vote obligatoire équivalent à la découverte que le frigo de votre supérette locale est uniquement approvisionné en Coca-Cola et en Pepsi. En Californie, l’État a instauré pour de nombreux scrutins un système de primaires ouvertes uniques permettant de désigner les deux candidats d’une élection2. Ainsi, durant les scrutins de novembre, pour six élections du Congrès les électeurs n’eurent le choix qu’entre deux candidats du même parti. Préférez-vous un Coca ou un Coca Light ?

Obama aimerait nous faire croire que le vote obligatoire donnerait d’une façon ou d’une autre plus de pouvoir aux citoyens. Mais en réalité, cela revient  à considérer les citoyens comme les domestiques des partis politiques. Rappelez-vous l’automne dernier lorsque des employés de partis politiques ont adressé des messages menaçants aux électeurs, leur rappelant que le fait de voter ou pas était une information publique, et qu’ils seraient « curieux d’entendre » leurs motifs d’abstention. Comme je l’avais dit à l’époque, ces méthodes dispensent les partis politiques de trouver de meilleurs candidats pouvant motiver les gens à prendre le chemin des urnes. Imaginez le genre de candidats insipides et ternes que nous pourrions rencontrer dans le cadre d’un vote obligatoire, et ce qu’ils seraient prêts à faire, dire ou promettre pour obtenir le soutien d’électeurs indifférents à eux aujourd’hui.

Retournons en Australie quelques instants : Leyonhjelm a déposé aujourd’hui, encore une fois, son projet de loi permettant la reconnaissance du mariage gay au pays des kangourous. Une partie du processus pour voir ce projet adopté consiste à convaincre un des partis de la coalition à autoriser ses législateurs à procéder à un vote de conscience, ce qui veut dire ne pas être obligés de suivre les directives de leur parti, et choisir librement comment voter. Même si les sondages montrent que les Australiens sont proportionnellement bien plus nombreux à être favorables à la reconnaissance du mariage homosexuel que les Américains, Leyonhjelm est obligé de faire du lobbying pour que les membres d’un parti puissent voter en conscience, et non selon les directives de leur parti.

Enfin, pour des raisons évidentes, Obama oublie surtout de se pencher sur les raisons pour lesquelles des groupes d’intérêts dépensent tant d’argent dans les élections : l’État fédéral est très, très puissant et a vu sa taille et son étendue augmenter sous son mandat. Il fourre son nez dans chacune de nos activités de citoyens, et dans chacune des activités de n’importe quelle entreprise. Et ce ne sont pas des résultats d’élections qui changeront quoi que ce soit à cela, ce phénomène pouvant même s’amplifier si les candidats en arrivent à augmenter le champ de leurs promesses électorales pour y attirer ces nouveaux électeurs, indifférents à eux dans la situation actuelle. La tentation de l’administration Obama et de ses agences de légiférer sur l’intégralité de l’environnement rend obligatoire et non plus seulement rentable pour des lobbies syndicaux et patronaux de dépenser de l’argent pour influer sur leurs revenus.

Traduction : Raphaël C. pour Contrepoints
Sur le web

  1. NdT : Arrêt permettant la participation financière des entreprises aux campagnes politiques.
  2. NdT : Depuis 2010, toute élection locale, fédérale ou nationale en Californie est désormais précédée d’une primaire unique, au cours de laquelle tous les candidats (démocrates, républicains et indépendants) s’affrontent. Les deux candidats ayant reçu le plus de votes lors de cette « non-partisan blanket primary » sont sélectionnés pour participer à l’élection véritable.
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  • Merci au traducteur pour cet article intéressant.

  • Vous passez complètement sous silence le vote blanc. On peut forcer les gens à ce déplacer mais ils peuvent toujours décider de ne pas s’exprimer avec le vote blanc.

    • Les politiciens professionnels ont déjà la réponse au vote blanc : des élections à la plus forte minorité, quand bien même le vote blanc serait majoritaire. Ainsi, des partis ne représentant même pas 1% du corps électoral peuvent raisonnablement espérer prendre le pouvoir et imposer leurs programmes farfelus contre la volonté de 99% de la population. Déjà, certains n’hésitent pas à proposer cette hérésie démocratique pour l’élection présidentielle Ce sont d’ailleurs les mêmes qui proposent joyeusement le vote obligatoire. Amusant, n’est-il pas ?

      Le vote blanc majoritaire n’a de sens que s’il conduit à l’interdiction de se présenter à nouveau pour les candidats vaincus par le vote blanc, jusqu’à la dissolution automatique de leurs partis manifestement désavoués par l’expression souveraine de la population.

      Enfin, les questions du vote obligatoire et du vote blanc détournent l’attention du vrai sujet démocratique. La question n’est pas tant de savoir qui va être élu mais comment on limite son pouvoir, à commencer par les moyens financiers à la disposition de l’Etat obèse. A partir du moment où nous acceptons qu’un Obèse omnipotent, aux moyens illimités, se mêle des moindres recoins de nos vies, même les plus intimes, il n’y a plus de démocratie possible. Que vaut le vote de l’esclave soumis à son maître ? Il n’exprime que l’expression du maître, pas celui de l’esclave. Le projet de vote obligatoire ne fait qu’éclairer la dérive dramatique d’un régime qui, dissimulé derrière l’étiquette démocratique, est en réalité une tyrannie en construction.

    • « On peut forcer les gens à se déplacer »
      No comment.

    • Moi, j’ai pas voté. Pourquoi ❓ Parce que rien n’était organisé au consulat, et que j’aurais du faire 900 km pour aller voter, et encore, cela n’est valable que pour les communales, les cantonales pas sur.
      Ou est alors l’égalité avec le résident qui lui peut se déplacer à pied ❓

      Comment pourrait-on me forcer ❓ Et si je n’ai pas les moyens de me déplacer ❓ J’aurais alors le droit de me justifier. Vous n’imaginez donc pas toute l’administration qu’il faudrait mettre en place ❗ Et vu l’état du pays, c’est vraiment crétin 🙁

  • … j’ai vu perso N fois les votes blancs non comptabilisés en tant que tel, ie (volontairement) mélangés avec les abstentions, invalides, etc.

  • Bonjour,

    Il y a trop de management dans ces mairies et plus on monte dans la hiérarchie des institutions, plus on rencontre des élus dopés.

    Voter ne sert à rien.

  • bonjour ,tout à fait mon opinion il y a là insulte grave aux citoyens de ce pays ! Atteinte à leur intelligence ! Comment ce gens là osent-ils nous proposer /quasi imposer pareille mascarade ?
    Les politiques de tous bords avaient le devoir de refuser toute participation à ce scrutin de circonstance .
    D’autant que tout un chacun sait déjà qu’il y a pléthore d’élus vivants ô combien à nos frais ,qu’ils fussent en parité homme/femme ne change strictement rien à la valeur intrinsèque des candidats .

  • La règle est simple :

    « Pour être élu au premier tour de scrutin, un binôme doit recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages au moins égal au quart des électeurs inscrits. Au second tour, la majorité relative suffit. En cas d’égalité de suffrages, l’élection est acquise au binôme qui comporte le candidat le plus âgé.

    Pour qu’un binôme puisse se présenter au second tour, il doit avoir obtenu au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans le canton.

    Si un seul binôme de candidats remplit cette condition, le binôme ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages après lui peut se maintenir au second tour. Si aucun binôme ne remplit cette condition, seuls les deux binômes arrivés en tête peuvent se maintenir au second tour. »

    (source : vie publique.fr, soit une information officielle, i.e. le site du er ministre)

    En conséquence le vote blanc peut empêcher un candidat de passer au 1er tour ou d’atteindre le 2nd tour de l’élection, faute de quorum en quelque sorte. Mais c’est tout. En aucun cas le vote blanc ne peut empêcher l’élection elle même. Dans tous les cas quelqu’un sera élu, quand bien même tous les candidats seraient si nuls que l’immense majorité les rejetteraient en votant blanc.

    J’en conclus personnellement que le vote blanc ne sert à rien.

    • Effectivement, tant qu’il n’aura pas de conséquences significatives pour les candidats et leurs partis, notamment par leur exclusion de la vie politique, le vote blanc ne sert à rien. L’abstention est un message infiniment plus efficace qui montre que la population n’est pas dupe de l’apparente diversité des candidats porteurs du projet unique, fondamentalement collectiviste. Avec l’abstention, c’est ce jeu pervers et mensonger qui est rejeté.

      L’abstention est le seul vote efficace contre l’Obèse. La démocratie Canada-Dry que la caste cherche à bâtir (ça ressemble à la démocratie, on y vote comme en démocratie… mais ce n’est pas de la démocratie) est crûment mise en lumière grâce à l’abstention. Affolés de voir leurs turpitudes exposées au grand jour, les politiciens se réfugient dans le vote obligatoire, tentative désespérée pour regagner leur légitimité perdue. Il ne faut pas s’étonner de cette dérive. C’est un des multiples symptômes de la crise terminale des Etats obèses périmés que nous vivons depuis le début du siècle et qui va se terminer, tôt ou tard, par leur effondrement, comme n’importe quelle autre institution immorale avant eux.

      • « L’abstention est le seul vote… » Ne serait-ce pas un magnifique oxymore ?

        Je suis d’accord sur tout sauf pour considérer que l’abstention vaut plus que le vote blanc. Vous en aurez la démonstration ce soir : quel élu va refuser de siéger parce qu’il n’a été élu que par une minorité ?

        • Le vote blanc est marginalisé, au même niveau que les bulletins nuls, considéré avec le même dédain par les politiciens. En revanche, l’abstention est bien la manière de voter qui fait mouche, celle qui s’attaque aux fondations du système immoral.

  • Ce que personne ne semble relever et qui est encore une fois le cas ici, c’est la concomitance pour le moins singulière de la mise en avant de ces propositions de réforme des deux côtés de l’Atlantique.
    On ne m’ôtera pas de l’esprit l’idée que ce n’est pas un hasard. On cherche à tout prix à rendre non seulement nos économies « compatibles » mais à forcer un modèle commun, au delà de ce qui existe déjà. En d’autres termes, il ne s’agit pas seulement de copier ou d’adapter ce qui marche ailleurs, mais d’imposer de nouveaux paradigmes.
    En ce qui concerne ce point précisément, il est certain que cela peut permettre de renforcer la perception de légitimité des systèmes politiques en place, mais uniquement avec un discours ciblé et concerté des médias et du monde politique dominant actuel sous son avatar faussement polarisé. En d’autres termes, lutter contre la perception d’un déficit démocratique croissant. Tout cela est probablement vrai, mais je n’y crois pas beaucoup.
    Une autre interprétation possible est de permettre l’émergence d’une nouvelle offre politique contrôlée. On pourrait y voir le moyen de développer des partis spécifiquement minoritaires, comme des partis communautaires ou favorables à une sécession.
    Diviser pour mieux régner peut être une motivation forte dans un système où l’offre politique est de toute façon déterminée préalablement aux élections, notamment en raison du mode de financement.
    Il peut s’agir (surtout?) de favoriser l’émergence de partis autonomistes au niveau régional. Car quand on regarde de près l’évolution des deux côtés de l’Atlantique des ensembles Nord américain et européen, on constate que les outils nécessaires à la réduction des nations en régions sont quasiment tous en place. De nombreuses initiatives ont promu l’émergence de clivages régionaux, y compris par partition d’états actuellement fédérés comme la Californie qui a vu en peu de temps des initiatives de partition comme de sécession, ou comme pour le Texas, des menaces directes de l’état fédéral contre l’un des membres de l’union. L’émergence (obligatoire) d’une offre régionale permettrait peut-être de forcer le passage définitif à la régionalisation. L’idée qui a souvent cour étant qu’une seule région autonome détruit un état et qu’un seul état majeur à perdre sa qualité suffit à créer un précédent. Le jeu des financements et subventions idoines, la mise en avant des représentants fraichement élus au sein des instances supranationales devant permettre l’exploitation d’un récit favorable.
    Enfin, on a atteint les limites du système des représentants « originaux ». Ces élus qui systématiquement permettent à certains textes d’être votés contre la majorité des électeurs, soit en les initiant soit en les soutenant contre la ligne de leur propre parti, au nom de convictions personnelles. Certaines évolutions législatives nécessitent probablement une meilleure polarisation ou une plus grande confusion pour être amenées.
    Je conçois volontiers ce que ce discours peut avoir de provocant quant à la lecture qu’il fait de nos systèmes représentatifs actuels, mais force est de constater quand on s’attache aux faits que nos classes politiques, dont on convient qu’elles sont jour après jours moins représentatives et plus détachées de nos mandats, semblent animées par des agendas qui n’ont rien en commun avec les programmes qu’ils développent quant il s’agit de recueillir nos suffrages.

  • lorsque nous aurons enfin des parlementaires, des ministres, des juges intègres, courageux et respectant le citoyen pourquoi pas mais on en est à des années lumières.
    Ca les emmerdent quand même que l’on ne vote pas , si vous faisiez comme moi j’ai adressé ma carte électorale au gros tout mou, comme je l’avais fait aussi avec le nabotléon et une petite lettre mignonne sur leur sociopathie et inaptocratie.

  • Vous aurez beau casser le thermomètre vous ne ferez pas baisser la température. Le problème ce n’est pas le vote (qu’il soit obligatoire ou pas). Voter blanc ou s’abstenir ne rendra pas plus ou moins vertueux ou plus éclairé celles et ceux qui de toute façon gouverneront. Il ne faut pas se mentir, dans les faits s’abstenir c’est admettre de se soumettre au choix de ceux qui ne s’abstienne pas. Je pense qu’un certain nombre de commentateurs confondent l’abstention avec ce qu’on appelle la politique de la « chaise vide ». En effet, en l’état actuel de nos institutions, il est beaucoup plus efficace pour des parlementaires, ou des élus locaux, une fois qu’ils sont en place de défendre les intérêts de ceux qu’ils représentent en bloquant les institutions en refusant de participer à certain vote (budget), en empêchant d’atteindre les quorums, ou en rendant publiques certaines informations. Si vous voulez peser sur votre destin faites donc de « l’entrisme » dans les partis existants (en attendant mieux), votre action sera décuplée une fois que vous serez à l’intérieur, il faut un peu de duplicité et de patience, mais la technique du cheval de Troie est la plus redoutable !

    • en étant élu à 50% avec une participation de 20%, on aurait des élus sans aucune légitimité. Gouverner malgré tout avec 10% d’électeurs serait amorale, non??? a moins que ces élus n’aient absolument aucun scrupule à n’être représentés que par une minorité extrême.

  • Les syndicats nationaux sont amenés tous les jours à participer à l’élaboration de mesures qui nous concernent directement alors qu’ils ne représentent que 7 % des salariés. Ils n’ont aucune légitimité pour agir au nom de tous, aucune légitimité pour siéger dans les organismes paritaires, pourtant ils nous imposent leur volonté et lorsque parfois ils n’arrivent pas à leurs fins ils n’hésitent pas à recourir à la grève et au chantage. Moins nous votons pour eux, plus ils nous nuisent, certains pensaient que cela allait les asphyxier financièrement, pas du tout, notre indifférence leur laisse le champ libre et ils s’en accommodent très bien, la preuve : https://www.contribuables.org/2014/12/le-financement-des-syndicats-rendu-obligatoire/

  • Ce qui est insultant c’est cette déresponsabilisation, cette suffisance de l’état vis à vis de ses citoyens.
    Vote ce jour:
    « Bonjour Mesdames, Bonjour Monsieur,
    – Veuillez signer ici
    – Pardon? (non agressif)
    – Il faut signer ici avant de voter Monsieur
    – Quelle logique est-ce donc là? On signe qu’on a voté avant de voter maintenant?
    – Vous avez raison Monsieur, mais les règles ont changé. Imaginez que vous votiez et que vous partiez sans signer.
    – Et si je meurs entre les deux?
    – C’est comme ça. Signez ici.

    Et elle me tend sa règle orthonormée destinée à s’assurer qu’aucun citoyen ne se distingue par la largeur de sa signature… Tout est dans le détail.

  • >

    Je ne vote pas et ne peux pas le démontrer.

    Le vote obligatoire me permettrais de faire la démonstration de mon exclusion volontaire du grandguignol.

    Je me vois bien porter ça à la boutonnière comme d’autres la légion d’honneur.

  • Le vote obligatoire, c’est une entreprise d’extorsion de votes en bande organisée.

  • L’abstention, c’est le vœu de chasteté des eunuques ! J’aime bien les aphorismes moi aussi.

  • Avec le vote obligatoire, les féministes éliraient des hommes aux départementales. Qu’en pense Adele ? 😀

  • Comparaison n’est pas raison, la France n’est pas les USA et son approche libérale, le système social n’a rien à voir avec le nôtre et lorsqu’il a mis en place l’Obamacare, le président américain s’est fait traiter de « communiste » par les conservateurs. Ils placent la liberté au-dessus de toutes les valeurs et sont, ce qui pourrait sembler un paradoxe, habités par un sentiment patriotique fort.

    Notre système est très différent, il repose sur un principe de mutualité, de redistribution égalitaire voire « égalitariste » et confiscatoire (trop d’impôt tue l’impôt), mais on ne peut nier que la scolarité est quasi gratuite, une couverture médicale, la CMU, est proposée à tout résident en France depuis trois mois, le droit du travail est un des plus protecteurs du monde occidental, le chômage est largement indemnisé, l’emploi à vie est garanti dans la fonction publique, et une partie non négligeable des revenus des ménages vient d’aides diverses et variées. Tout cela a un coût, nos prélèvements sociaux (57%) sont environ 10% à 12% supérieurs à la moyenne des pays développés, et malgré cela, une fraction importante de la population ne paie pas l’impôt. La contrepartie de tous ces droits, c’est au minimum, de remplir quelques devoirs (ils ne sont pas nombreux quand on compare à la Grande-Bretagne où les aides aux demandeurs d’emploi sont subordonnées à des travaux d’intérêt général) dont le devoir électoral.
    C’est à mon avis « le minimum syndical », parce que l’on ne peut demander à la société d’être solidaire et soi-même se désolidariser de cette société. Depuis 2014, le vote blanc est reconnu mais non comptabilisé comme suffrage exprimé, il n’empêche que c’est un moyen de montrer que l’offre politique n’est pas satisfaisante. Plus son taux augmentera, plus la légitimité des candidats élus diminuera, avec pour objectif de changer la loi électorale et de faciliter l’accession de tous à la vie politique.

    De nombreux pays n’ont pas le droit de vote, d’autres de voter librement, c’était le cas jusqu’en 2011 de la Tunisie où je réside actuellement , et je pense que c’est les aider que de montrer que la démocratie passe par l’expression du suffrage universel, fût-il obligatoire.

    Bernard MALAGUTI

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