Par Frédéric Jollien, depuis la Suisse.

Pétris de bonnes intentions et dans le but de pourfendre la bêtise, nos conseillers nationaux ont validé le texte de M.Reynard visant à ajouter « l’homophobie » au rang des crimes d’expression aux côtés du « racisme » et de l’attaque envers les religions. Sans aucune considération pour la cohérence de telles lois, ces politiciens jouissent dès lors de la reconnaissance de ces groupes sociaux ainsi que de la majorité de la population qui est naturellement opposée à ces propos odieux prononcés par quelques âmes égarées.
Lutter contre ces lois est véritablement un âpre combat. En plus de devoir faire un travail de fond pédagogique sur la question du droit et de l’implication de l’État, on se retrouve en opposition aux côtés d’hommes aux intentions radicalement différentes des nôtres et défendant des conceptions que nous ne partageons pas. La marche vers l’étatisme à outrance et la multiplication des lois semblent impossible à arrêter sans une prise de conscience collective par la majorité de la population. Voici les raisons pour lesquelles il faut absolument empêcher cette escalade législative d’après-guerre contre la liberté d’expression.
1. L’incohérence de la loi
En rajoutant aléatoirement, au gré des tendances politiques, un groupe social X à la liste des « protégés » contre la généralisation abusive et les propos haineux, nous souffrons d’une incohérence totale du concept. Il va de soi que le but de cette loi est d’empêcher les propos relevant de l’injure envers ces groupes, soit par des généralisations abusives ou par des attaques personnelles insultantes. Or, la liste des groupes sociaux victimes de ce genre d’attaques est infinie. Quid des handicapés trop coûteux, des banquiers trop riches et trop suspects, des romands trop fainéants, des tessinois trop racistes, des blondes trop bêtes ? Il semblerait que devant la loi, il y ait des groupes plus aptes à recevoir la critique et l’attaque que d’autres. Ceci est principalement dû à notre histoire : certains groupes sociaux ont subi historiquement des injustices violentes qui ont amené les politiques à s’écrier « plus jamais ça » et à le traduire dans une loi.
2. L’incohérence est une injustice
Face à ces traitements de faveurs, on remarque rapidement que des haines s’intensifient entre les différents groupes sociaux. L’affaire Dieudonné est un exemple flagrant. Attaqué pour ces propos jugés antisémites, il bénéficia d’un regain populaire par cette mise en justice alors que son audimat était en pleine perdition. Dans ses sketchs, il avait mis en exergue le fait que les lois mémorielles ne concernaient que certains groupes particuliers et que l’on pouvait se moquer des noirs esclaves mais qu’il était interdit de se moquer des juifs dans les camps de concentration. Cette injustice était réelle et criante. Mais au lieu de désigner l’incohérence de la loi, Dieudonné a développé sa théorie du complot sioniste et a effectivement renforcé les haines envers les juifs.
3. L’impossible jugement
La force des mots et leurs intentions dépendent de leur contexte. L’intention n’est pas toujours perceptible de prime abord. Par ces lois, nous faisons et ferons face à une gabegie judiciaire qui aura plus l’apparence de l’aléatoire que de la justice. De plus, aucun dégât à la propriété n’est fait à autrui, il n’y aura qu’une punition pour « dégâts moraux » envers une masse de gens et dont les dommages sont impossibles à évaluer.
4. La loi manque son but
Si le but de la loi de censure est d’empêcher les intolérances, elle manque clairement son but. Par son incohérence et son arbitraire elle ne fera que verser de l’huile sur les feux de la haine. On ne détruit pas des idées fallacieuses par l’interdiction mais par l’éducation.
5. Ces lois s’attaquent à la liberté d’expression
La liberté d’expression signifie une interdiction de l’usage de la contrainte envers des idées exprimées par autrui. Si cet autre est dans l’erreur, on a le droit de lui répondre ou de le boycotter mais nullement de le censurer par l’usage de la force, par l’intermédiaire de l’État ou de ses propres moyens. On doit reconnaitre en autrui sa liberté de parole et, par extension, sa liberté de penser. La censure étatique est tout simplement un crime contre la faculté de raison de l’Homme.
Comme toute liberté, celle-ci est accompagnée d’une responsabilité personnelle : celle d’assumer ses dires et d’en payer les conséquences. C’est précisément parce que la liberté d’expression permet les pires bêtises qu’elle nous est précieuse : elle est la condition de notre amélioration morale et intellectuelle. Accepter l’expression d’idées fausses et abjectes, c’est accepter l’erreur et permettre ainsi la progression du juste et du bon. La refuser c’est transformer le peuple en moutons irresponsables et irréfléchis n’ayant comme référence morale que l’arbitraire et l’incohérence de ces lois.
La liberté d’expression est une valeur fondamentale de nos sociétés civilisées, la liberté d’expression est également un facteur de progression et d’amélioration. Nos sociétés modernes n’auraient jamais atteint le niveau de vie actuel sans un débat libre sur tous les sujets. Malheureusement cette liberté est attaquée car nous avons perdu le temps de la comprendre. Des historiens français se sont même retrouvés en justice pour avoir osé remettre en cause certaines thèses sur des massacres historiques… trop récents.
Comme bien trop souvent, on a tendance à remettre notre responsabilité entre les mains du collectif imposé plutôt que dans le citoyen. C’est l’inverse de la démocratie, c’est l’inverse de la volonté des premiers démocrates libéraux. Il faut se battre pour l’abrogation de la totalité des lois contre la liberté d’expression. Il faudra se battre contre les associations anti-racistes, religieuses ou homosexuelles. Il faudra surtout se battre pour la liberté et cette bataille ne se gagnera que par la pédagogie et le débat critique.
Merci pour l’article , ces lois sont mortifères , elles mettent sur une affiche officielle les populations protégées par la moraline ambiante . Comme vous le dites dans l’article , en faisant cela le but est raté . L’effet est même bien pire : ces lois gravent l’inégalité de traitement entre les citoyens . Ils y a les “protégés” et les autres . “Amusant” que ces lois sortent du cerveau malade des égalitaristes qui nous gouvernent . Nos dirigeants sont des fous , ils ne cessent de créer la division .
A croire que la Suisse dans 50 ou 100 ans sera une France bis.
Information très décevante.
C’est en voie, oui.
Une discrimination positive reste une discrimination. Elle cherche à résoudre un problème à court terme et bien souvent, à satisfaire des électeurs. Comme elle met en relief un caractère discriminant, elle fait le lit de la haine à long terme vis-à-vis des catégories soi-disant protégées. Les droits de l’homme ne se divisent pas.
Triste que la Suisse se laisse aussi aller à ces dérives. Puissent ses habitants se rendre compte du désastre provoqué par la loi Pleven et ses petites sœurs, Gayssot and Co.
C’est pourquoi la terminologie “action affirmative” est privilégiée par rapport à “discrimination positive”.
Les “rappeurs” diffusant des messages de pure haine sont très rarement condamnés : attaquer les flics, attaquer la France, etc. c’est de la “liberté d’expression”.
Comment accepte t-on un tel arbitraire?
La discrimination consistant à embaucher uniquement des “grands frères”, “issus des quartiers” dans certains secteurs est totalement acceptée y compris par la Justice.
Pourquoi un tel “laxisme”? Que font les “antiracistes”?
Sauvez la Suisse !