La Culture, ça se mérite avec un prix élevé et une distribution contrôlée !

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La Culture, ça se mérite avec un prix élevé et une distribution contrôlée !

Publié le 26 février 2015
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Grâce à l’écoute attentive des corporatistes de tous poils, le gouvernement travaille de façon acharnée à réduire le pouvoir d’achat des Français et il s’évertue même avec un certain succès à diminuer ses opportunités de créations d’emplois. C’est peut-être même ce qu’il sait faire de mieux. Dans ce contexte, il serait vraiment dommage que le ministère de la Culture ne participe pas à l’effort gouvernemental en sabotant, par exemple, l’accès à la culture pour des milliers de Français. Heureusement, Fleur Pellerin est une femme de défis.

mini fleur pellerin - cc dunoisCertes, elle n’est pas ministre de la Culture depuis bien longtemps, mais elle a su, en six mois, se forger une solide présence dans les médias, réseaux sociaux compris, dans lesquels on a largement pu mesurer l’étendue de ses capacités créatives. Entre ses dernières lubies visant à taxer la bande passante d’une façon ou d’une autre, subventionner la presse encore plus que ce qu’elle est déjà et malgré sa qualité franchement déclinante, taxer les toners d’imprimante ou se mêler d’architecture, il a vite été clair que Fleur Pellerin n’entendrait pas diminuer l’empreinte carbone et surtout fiscale de son ministère en multipliant les interventions diverses et variées aux frais du contribuable, sans toutefois faire mine de freiner les gabegies pourtant consternantes relevées par la Cour des Comptes.

C’est donc sans la moindre surprise qu’on découvre qu’elle n’a pas pu s’empêcher de vitupérer (encore une fois) contre Amazon qui serait en contravention avec la loi française et elle a même estimé que l’entreprise, américaine donc coupable, devra « se mettre en conformité » avec cette loi. En effet, le site Amazon.fr avait annoncé en décembre dernier le lancement de son nouveau service d’abonnement, le Kindle Unlimited, qui cumule l’impudence d’offrir à ses clients un accès illimité et donc fort simple à une vaste sélection de livres numériques à l’indécence d’un prix d’abonnement à seulement 9,99€ par mois.

Difficile de ne pas hausser un sourcil. Bien évidemment, pour arriver à ces conclusions, la ministre s’est largement appuyée sur le travail des habituels « experts du milieu » qui permettent de balancer d’épais rapports où, d’auditions en auditions, on aboutit à l’opinion éclairée que le statu quo ante est tout de même confortable, que l’innovation proposée n’en est pas vraiment une, qu’elle n’apporte donc rien de bon et mérite évidemment de périr dans les flammes de l’enfer, avec une poignée de chatons libéraux pour faire bonne mesure. Pour les professionnels de la profession qui savent que l’avenir peut se passer des vilains américains, l’affaire est entendue : la loi de 2011 s’applique, elle impose que l’éditeur fixe le prix du livre ou de l’abonnement, et pas le distributeur, et, je cite,

« il leur revient d’explorer tous les champs du possible pour répondre aux attentes de lecteurs qui sont aussi des consommateurs, sensibles au prix, à la souplesse d’accès, aux services qui existent sur internet et qui peuvent être tentés sinon par le piratage. »

Non, sans blague ! Après avoir précisément contraint le prix, après avoir explicitement imposé que seuls certains acteurs aient leur mot à dire et pas d’autres, après avoir fait pondre des lois et pris des positions publiques pour empêcher Amazon de prospérer en France, il est de bon ton de préciser, hommage du vice à la vertu, que si on fait un peu n’importe quoi, le lecteur, consommateur à ses heures perdues, pourrait l’avoir mauvaise et se lancer dans le piratage. Vous le sentez, ce petit parfum un peu spécial ?

on appelle cela du foutage de gueule

Et bien sûr, le piratage ne sera pas du tout encouragé par la pauvreté des offres françaises comparées aux offres étrangères (d’ailleurs listées dans le rapport), ce qui permet d’aboutir à la conclusion (p34 du pavé) que – comme c’est surprenant, je suis surpris, c’est étonnant – « il paraît donc inopportun de modifier les dispositions législatives relatives au prix du livre numérique » parce qu’« une dérégulation ou un changement de dispositif présenterait des risques bien supérieurs (…) aux difficultés (…) que pourront rencontrer les opérateurs proposant des services d’abonnements pour se mettre en conformité avec la loi ». Et vlan, prends-toi ça dans les dents Amazon !

Bref, alors même que le monde change et s’adapte à vitesse grand V, alors même que le pays démontre tous les jours un besoin criant d’une culture bon marché et facile d’accès, alors même que le pouvoir d’achat de sa population dégringole, et alors même que des solutions se développent pour répondre à ce besoin criant et résorber cette dégringolade, la France et son ministre de la Culture ont officiellement choisi de ne pas trop s’adapter, parce que périr lentement (seule alternative possible dans le monde réel) semble bien plus douillet.

Comme je l’évoquais dans un précédent billet, tout indique que les ruptures technologiques se poursuivent et s’accumulent à un rythme que la piétaille politicienne a bien du mal à suivre, n’étant de toute façon pas équipée pour intellectuellement. Il ne se passe plus une semaine sans qu’une fissure n’apparaisse dans les murs en moellons que nos élus ont construits sur des compromis corporatistes, par la force de l’habitude et via des brouettées de lois mal torchées pondues pour plaire aux petits copains et pour adoucir les vicissitudes du moment.

Chaque nouvelle application, chaque nouveau paradigme économique, chaque invention marketing se placent de plus en plus en rupture totale avec les habitudes des politiciens, et en opposition frontale avec les modes de production et de consommation jusqu’alors utilisés pour former l’économie mondiale sur laquelle ils ont prospéré. Les avantages que leur procurait leur situation de pouvoir sont rapidement en train de s’évanouir et on découvre que, mal informés, ils réagissent de plus en plus de travers et de plus en plus en retard. On en vient à constater, goguenard puis agacé, qu’ils alignent les clowneries pathétiques, et celles de Fleur Pellerin ne sont ni les premières, ni les dernières.

Alors que, pour sa culture comme pour le reste, le pays nécessite plus que tout de nouvelles méthodes, de nouveaux modes de pensée, de nouvelles voies de distribution, de nouveaux marchés, les forces conservatrices font assaut d’efforts pour tout bloquer, tout calcifier, tout bétonner dans la glu législative la plus épaisse. En tendant trop l’oreille à ces forces, Fleur Pellerin, comme les autres ministres du reste, signe en réalité pour le pays son arrêt de mort lente, diffuse et peu douloureuse mais parfaitement inéluctable.

Ce pays est foutu.
—-
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  • L’exception culturelle Française … trou noir intersidéral qui avale l’argent de l’Etat … euh : le notre … euh : celui que nous n’avons pas mais que nous empruntons … et permet à nos politiciens d’agir sur le plus actif levier politique … euh : populiste … euh … démagogique … le sentiment le plus profondément encré dans l’inconscient Français : l’arrogance.

    Arrogance de croire que ce pays fait la meilleure cuisine du monde, que ce pays a inventé les droits de l’homme et qu’il est donc ‘le centre du monde’ libre, que ce pays s’en sortira sans les autres (surtout sans les américains – impérialistes, les allemands – psychorigides, les européens – sans ambitions, les anglais – égoïstes, les russes – fascistes, les chinois – incompréhensibles, les arabes : dangereux … bref sans les autres qui sont tous des …)

    Arrogance de croire que la politique c’est comme la culture : un spectacle. Que l’Economie Française est aussi une exception culturelle et que la culture n’est pas une économie.

    Ce pays est foutu.

    • que ce pays était … ‘le centre du monde’ libre..
      Il a été de 1805-1812 a peu près. Enfin .. presque …Ensuite une seule direction .. vers le BAS
      Et depuis 1980 la tendance s’accélère, malheureusement.

      • Ce n’est pas juste d’écrire ça.
        la période 1805-1812 a été une catastrophe pour la France et l’Europe.
        En 1913 la France était vraiment le centre du monde, le lieu de tous les progrès (électricité, cinéma, automobile, aviation, etc.)

        • « En 1913 la France était vraiment le centre du monde »
          Quand on voit la suite je préfère être à la périphérie du monde…..

        • Oui et non à l’ époque vivait Beethoven victorieux et glorieux encore en 2015 partout dans le monde et ça va continuer encore longtemps ? sacré Ludwig

      • Le centre du monde libre… Ahahahaha

    • Ce pays est foutu.

      Le problème étant que nos politiciens danseront encore sur nos cadavres tièdes. Rien ne saurait les remettre en cause. C’est magnifique ! Apocalyptique ! Un chef d’oeuvre presque parfait !

      Presque, car il restait une poignée d’irréductibles Gaulois au cœur pur et à la potion magique libérale. Ceux là ne pouvaient pas mourir. Ils étaient prêt à sacrifier leur argent, leurs nourriture, pour préserver leur liberté.

      Ainsi, à la fin, il ne restait que des libéraux à moitié fous et des politiciens cyniques sans le sou.

      Triste fin, mais très beau tableau post mortem à la Molière.

    • Cette arrogance je l’appelle le syndrome des Champs Elysées, vous savez la plus belle avenue du monde….

      • Celle où les mendiants rom de 10 ans vous font les poches en loucedé pendant que vous êtes occupé à répondre aux invectives des wech wech que vous croisez ?

    • Euh, on a quand même la meilleure bouffe, et je dis pas ça par chauvinisme, mais après avoir vécu depuis maintenant plus de 10 ans à l’étranger dans 4 pays différent (en route vers le cinquième d’ailleurs) et après en avoir visité pas loin de 40 durant la même période. Et le meilleur pinard. Et de loin! Mais ça n’est que mon avis 🙂

  • Arretez moi si je me trompe…
    Quand je m’abonne à la bibliothèque de mon quartier, j’ai accès à tout leur catalogue en illimité.
    Mais Amazon n’a pas le droit de me proposer un abonnement pour accéder à leur catalogue en illimité.

    Non vraiment, je comprends pas.

    • De plus la librairie du coin propose un abonnement moins cher qu’Amazon (2€ par mois chez moi), mais j’imagine que l’écart se justifie par des subventions payées par ceux qui ne lisent pas, contrairement a Amazon.
      Leurs démarches sont incompréhensibles.

    • Votre bibliothèque dépend très certainement d’un organisme public, donc la milice d’état approuve cela, du mode au contenu.

      Amazon est privé, et diffuse un catalogue hors de tout contrôle ; c’est mal.

    • Ben justement, cela fait de la concurrence déloyale aux bibliothèques (qui tombent dans le domaine d’action de Fleur Pellerin) …

  • J’ai entendu un auteur qualité d’ultra-libéral sur RTL ou France info, je ne sais plus. Pas plus tard qu’avant hier.
    Il expliquait clairement le problème de la culture en France (pour les nuls) :
    La subvention culturelle c’est prendre dans la poche des plus pauvres pour financer l’acces à la culture des plus riches. En effet, avec un prix d’accès surévalué, les couches « populaires » ne peuvent se permettre l’accès à l’opéra tandis que celui-ci se finance avec l’argent publique en plus du tarif des places.

    Couper les subventions c’est donner le juste prix d’un spectacle ou une manifestation. On paye pour ce qu’on voit mais on paiera la réalité.

  • Techniquement avec son offre Amazon ne vend pas de livre, mais un accès à une bibliothèque numérique « offline ». Et si la loi était réellement violée, Epine Incrustée n’aurait qu’à saisir la justice qui ne manquerait pas de lui faire rapidement plaisir.
    Elle a commandé un rapport avec ordre de trouver qu’Amazon était hors la loi, et le haut fonctionnaire servile mais prudent à refuser d’écrire ça.
    Il ne lui reste plus que les diatribes médiatiques et la pression politique modèle ORTF, où le ministre convoque le gêneur pour lui tordre le bras.

  • Il est regrettable que les orientations gouvernementales se fassent par interdictions, règles normes (Non! Plus les normes, celles européennes s’y substituant, pour le meilleur et le pire.

    Si on se réfère aux 2 ou 3 premiers présidents de la V°., reprenant le sillon colbertiste, ils ont promu ce que nous terminons de défaire reste (Un peu, de moins en moins), le nucléaire (Grâce a la conduite ferme vers l’abysse d’un reliquat de l’ère Mitterrand), l’aéronautique (Pas mal la croupière, ou l’égalité avec Boeing). Si on revoit la mise en place du nucléaire en France (Avec le coté indolent de MESSMER) et sa poursuite avec constance on se croît dans un autre pays (En fait la France, mais ça c’était avant).

    Hélas, hélas, hélas, l’informatique (Et ce qui en découle, l’Internet) on a pas su faire.

    En conséquence : Le GAFA.

    Donc interdisons les.

    Quand on voit les difficultés qu’a eu l’un des derniers vrai industriel (Le plus récent tout du moins) à développer, dans un secteur proche, son affaire d’Internet puis de téléphonie, fixe et mobile Xavier NIEL récent et les bâtons qu’on a cherché à lui mettre, notamment l’avant dernier président (Nom commun pertinent s’agissant de ces derniers) probablement pour une connivence distanciée (En définitive) avec un concurrent.

    En fait nous restons dans le colbertisme mais un colbertisme fou, débile, négatif, un colbertisme à la masse ou le « Rien », « le principe de précaution » (pas inutile du reste), le « vivre ensemble », le devoir de « repentitude », les « suivis psychologique » (Quand sort « Américan sniper », il faut relire « Orage d’acier ») mettent la boussole en bas.

    Ce pays n’est pas foutus…
    Disaient les grecs le 11 juin 323 av. J.-C.

    • Comme le dit H16, les politiques ont de plus en plus de mal à suivre et comprendre les évolutions du monde et une incapacité totale à accepter que ces évolutions réduisent leur pouvoir. Il n’est donc pas étonnant que le colbertisme soit à la masse.

      Quant à l’informatique, c’est au moins 50 ans d’échec pour la France. Il est vraisemblable que l’informatique est par son essence incompatible avec l’anti-libéralisme, le repli sur soi linguistique et culturel … et le manque de logique.

      • Complètement d’accord sur le constat! Il m’est arrivé récemment de parler avec un élu. Son langage corporel lorsque ce sujet a été abordé, un veritable poème… Yeux fuyants, partant vers le haut, a gauche. Mains qui s’agitent beaucoup. Rires intempestifs, bruyants. Enthousiaste, trop.
        Bref, il ne comprenait rien, du bluff, du temps perdu.
        Ce qui ne l’a pas empêché de donner des fonds publics a 2 forts jolis garçons et leurs start up, dont 80% du CA est assuré par sa mairie.
        Sexe, fond public, corruption, le fond de commerce habituel quoi.
        Internet, hein, quoi?

      • L’informatique? Souvenons nous…
        On a commencé par le minitel sous Giscard.
        Puis distribué des ordinateurs Thomson aux écoles, avec obligation de les programmer en Français.
        Puis on a interdit l’usage des modems, parce qu’ils « abimaient les lignes téléphoniques » (vous savez, ces fils noirs qui quadrillaient toute la France suspendus à des poteaux en bois, il en reste encore pas mal)
        Grâce à nos politiques, Internet est arrivé avec plusieurs années de retard, nous avions le minitel à 1500 bauds facturé à la minute alors que le monde recevait à 18500, et France-Télécom était « protégée ».
        A l’époque je me connectais aux USA en « call back » avec un modem importé en fraude , et cela me coûtait moins cher à la minute que par le minitel, et sans payer d’abonnement, en plus.
        Ce ne sont là que des exemples, que chacun à vécu, de l’efficacité de nos politiques devant l’évolution des technologies.
        Ils restent accrochés au statu quo à tout prix devant un monde qui évolue à toute vitesse, lorsqu’ils n’imposent pas à tout le monde des solutions périmées.
        Shumpeterisons nos élites!

        • Le minitel, c’était relier chacun à un réseau « centralisé » (transpac) contrôlant toutes les connexions et géré par un opérateur unique. L’internet, c’est de la technologie militaire redondante justement pensée pour ne pas avoir de point de contrôle.

          On a réessayé plus tard avec des technologies plus rapides (Frame Relay, RNIS) et offrant plus de services (ATM) mais toujours sur un mode « connecté » et centralisé. Comme par hasard, c’est la technologie internet (IP) non « nationale », non connectée et non sous contrôle de France Telecom qui à réduit ces offres (et les technologies qui vont avec) à néant. En ont-ils tiré les leçons ?

          Dans les années 80, on prétendait qu’un réseau Ethernet (le petit plug à la sortie de votre carte réseau) ne pouvait pas fonctionner au delà d’une centaine de postes car « non déterministe », par rapport à d’autres techno. Aujourd’hui ce sont quelques dizaines de milliers de postes qui sont ainsi connectés dans les centres de données.

          Pas de chance pour les étatistes, collectivistes ou socialistes : la technologie est résolument libérale.

          • Correctif : internet technologie militaire, c’est une légende urbaine, cf l’historique d’internet sur Wikipédia… Pour ce qui est d’ethernet, oui ça ne fonctionne qu’en réseau local et sur une centaine de machine max, car c’est du broadcast… Ceci dit vous avez raison sur la forme et faux sur le fond… Et si vous vous intéressé en détail au fonctionnement de l’internet c’est l’exemple même d’un système libérale, avec des normes extrêmement stricte conçu de manière totalement décentralisé, la preuve même que nous n’avons pas besoin de l’état pour concevoir un système d’interaction cohérente, efficacement coordonné et évolutif dans le temps….

            • J’ai dit internet pour simplifier. Mais je me souviens encore d’avoir lu les spec il y a 30 ans et être tombé sur celle du réseau ARPANET estampillées DARPA (Defense Advanced Research Projects). Ca a beaucoup évolué mais ça reste la même technologie militaire à la base, non pas parce que c’est un réseau de transfert par pacquets, mais parce que chaque nœud est autonome et que le réseau se reconfigure en permanence sans contrôle central vulnérable. Et soyez sur que tous les systèmes de communication militaires respectent ce principe.

              Le problème « théorique » d’Ethernet n’est pas le broadcast (ils résultent de l’auto-configuration à tous les niveaux de la pile de protocoles – et vous en avez donc presque autant dans un réseau point à point), mais le fait qu’il n’y a pas restriction d’accès pour l’émission. En théorie quand le nombre de station est grand et celles-ci éloignées, la probabilité de collision dues à une transmission simultanée fait que la bande passante devrait être entièrement gâchée par des messages brouillés. Cependant, la technologie matérielle à base de répéteurs et de concentrateurs (qui fonctionnent en commutation depuis 15 ans) supprime totalement le problème. (Dans un centre de calcul, vous avez bien un réseau Ethernet de dizaines de milliers de postes (la commutation IP fait que les broadcast destinés au subnet sont filtrés et le domaine de collision s’arrête à chaque port de concentrateur)

              Ceci est intéressant car cela montre bien que ce qui compte avant tout n’est pas l’optimisation d’usage des ressources mais la facilité de dépliement de la technologie : avoir des équipements terminaux simples avec une infrastructure de câblage simple et donc peu coûteux et des appareils qui se régulent et se configurent tout seuls. L’optimisation, la sécurisation, la redondance doivent être gérés au plus haut niveau, sinon vous transformez votre système en une usine à gaz coûteuse et qui ne fonctionne pas.

              Applications pratiques : flat taxe, normes minimales, sécurisation, redondance et fonctionnalités au plus haut niveau uniquement et responsabilité finale du donneur d’ordre (à chaque niveau la responsabilité se limite au respect de normes minimales mais bien conçues).

              Exercice pratique : expliquer pourquoi ce n’est pas aux entreprises de gérer et financer la redistribution, des CE, de l’écologie, la santé ou la protection sociale, les taxes ? Question subsidiaire : pourquoi le socialisme est-il une aberration ?

              • En cas collision, le temps d’attente est différente suivant la programmation des émetteurs?

                • Le temps d’attente est aléatoire (dans le harware de la carte) si je me souviens bien pour éviter la retransmission simultanée. Mais ça n’existe plus que dans les musées ou le wifi : dans un raccordement full-duplex sur un commutateur il y a toujours 0 collisions sur les ports donc sur les liens du réseau. (En tout cas dans le bon matériel.) Cependant il doit y avoir des files d’attentes dans les ASIC des ports de concentrateur si la commutation ne peut être réalisée à la volée parce que le port de destination est occupé.

                  Oups ! J’ai 0 collisions pour 438 000 000 de trames émises, mais 1/3 de garbage dans ce que m’envoie ma box ? Matériel pourri ou câble défectueux !

        • Pfff, pour sauver leur minitel (bonne idée à la base quand même), ils ont été jusqu’à pondre des rapports affirmant qu’internet n’avait aucun avenir et ne pourrait pas être un support commercial ni un support pouvant accueillir une économie de marché et des transactions…

          Sisi, nos énarques ont dit ça dans les années 90…ce seul passage témoigne du niveau.

  • Le dernier article H16 sur la culture a attiré les trolls en tout genre.
    Surtout ceux d’ailleurs qui dependent directement ou indirectement de l’argent des autres.
    C’est bien le problème: le status quo protège des minorités diverses et variées, généralement assez bien organisées, beaucoup mieux en tout cas que les salespatronsultraturboliberaux (qui ont abdiqué depuis longtemps)
    Ce qui inévitablement crée une connivence si on est poli, une corruption si on est réaliste.
    A presque 60% du PIB en dépenses publiques, le mangeoire est énorme, et concerne tout le monde en France. Vous avez bien un neveu intermittent. Un beau frère a la SNCF?
    Essayez, pour rire, d’empêcher un porc de prendre sa place au mangeoire.
    Surtout quand le porc en question se dit être la pour le bien, la culture (ou, au choix, la défense des pauvres, la reduction des inégalités, l’énergie verte magique). Et qu’il contrôle les medias qui relaient, inlassablement, le message, sans jamais émettre la moindre contradiction.
    Que l’un des marqueurs les plus visibles de notre déchéance soit la gestion étatique de la culture (dans même temps, 25% chômage jeunes, services régaliens de plus en plus mauvais, 6 millions d’emplois marchands en moins que nos plus proches voisins) est révélateur de l’état de ce pays.
    Foutu.

  • FLO
    Le met opéra de NY est moins cher que celui de Paris ou MAdrid par exemple. Sur le programme vont avez la liste des donateurs et le montant de leur donation , pour voir les meilleurs opéras du monde!
    Pour revenir à notre sujet, n’oublions pas que les ministres passent et que les hauts fonctionnaires soviétiques restent dans leur bunker pour être à la manœuvre des avantages acquis sur le dos de l’immense majorité des travailleurs
    Que leur importe le prix des livres, ils les reçoivent gratuitement. Cela me fait penser à ces apparatchiks que j’ai vu au Volks oper de Berlin est à la grande époque, reconnaissables à leur costume prose et dont le visage bouffi rayonnait d’une intelligence, bien au delà de la moyenne. Si vous passez par là vous pourrez encore les voir au musée de laStasi.
    Depuis les années 80 nous sommes soviétises et nous risquons le même sort. Il faut noter une légère accélération depuis 2012

    • « Que leur importe le prix des livres, ils les reçoivent gratuitement. »

      Et s’il n’y avait que les livres … Un chiot labrador, par exemple, ça doit bien valoir entre 500 et 1.000 euros.

  • Je pense que nous avons des difficultés à nous adapter avant les autres, et après nous loupons la primeur des bons changements, comme le loupé de la licence globale sur internet début 2000 concernant la musique. D’autres n’ont pas cherché à l’interdire mais ont contourné l’obstacle en offrant des abonnements abordables sur des plateformes en ligne.

    Je vous offre ma lecture gracieuse, comme cela plus de problème de coût:

    http://www.monbestseller.com/manuscrit/fantastique-perpetuation#.VO9F0OGHhu3

    Et si vous le lisez en entier merci de me mettre note & avis.

  • La semaine dernière FR Musiques en direct du Met New-York Don Juan (Mozart ) pour un prix du ticket minuscule il faut le dire époustouflant l’ orchestre dans le final Mozart était à la baguette

  • Il me semble que l’on parle de livres ou de Cds, entre autre, dans cet article. Ou alors je n’ai rien compris. Bon à aucun moment h16 se preoccupe des faiseurs de cultures, les ecrivains les auteurs compositeurs etc… la seule chose qui semble l inquieter est le fait qu un commercant ne puisse vendre la came au prix qu il le souhaite. Amazon vend des livres des chaussures etc.. en gros pour h16 c est amazon qui fait la culture et donc il est legitime qu il fixe lui meme le tarif de sa production. H16 pourrait peut etre aller voir les vrai createurs et leur demander s ils ont envie d’être payé à coup de lance pierres. Carrefour est bien entendu paysan depuis le moyen age et donc il edt legitime qu’il fixe les prix dans ses rayons…. les paysans brulent un cierge tout les jours à la gloire de la grande distribution. Ahhhhhh le marché! !!!!!…… ce nouveau dieu. J arrete ici j arrive en gare

    • « Ou alors je n’ai rien compris. »

      Bonne réponse.

    • Amazon n’est pas seule sur le marché.

    • Ben les producteurs et en particulier les agriculteurs doivent malheureusement devenir des hommes d’affaire, se regrouper, s’adapter. (J’admire beaucoup le paysan moderne qui doit savoir faire tout ça, pendant que les écolos veulent en plus lui apprendre la nature).

      Mais c’est ça (la sur-abondance qui défavorise les producteurs) ou la sous-production qui enrichit les producteurs mais affame le peuple, et produit des files d’attente dans des magasins vides.

      Pour les « artistes », c’est dommage. Mais s’ils sont trop nombreux à faire ce métier, les moins bons doivent s’en trouver un autre. Les chanteurs de variétés ont du mal à vendre leur album, les chaînes de TV à réunir des spectateurs et les disquaires ont disparu, mais on ne va pas écouter de la musique et regarder la TV 24/24. Il faudrait d’abord se demander si l’offre « culturelle » n’est pas un peu trop fournie avant d’accuser les méchants étranger de venir manger le pain des producteurs français. On se pose moins de questions sur les rémouleurs ou les cordonniers qui ont disparu mais eux n’ont pas de bons amis dans les politiques et les media.

      Enfin ce que j’en dit. (Je souhaite de bonne vacances à Julie).

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