L’argent ? Non. Rendez-nous nos vies !

L’État ne prend pas aux contribuables leur argent, mais leurs ressources, au nombre desquelles le temps est trop souvent ignoré.

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Obésité Fiscalité nutritionnelle CC Flickr Clapagaré

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L’argent ? Non. Rendez-nous nos vies !

Publié le 9 février 2015
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Par Baptiste Créteur

Les promoteurs d’une fiscalité lourde au titre de la redistribution opposent souvent l’altruisme à l’avarice. Ils se voient comme des Robins des Bois modernes, prenant à ceux qui ont beaucoup pour donner à ceux qui ont moins, et considèrent que ceux qui ont beaucoup se plaignent d’aise. Ces derniers n’auraient qu’une envie : avoir plus, toujours plus. Leur appétit sans limites serait non seulement le premier obstacle à une société plus égalitaire, mais aussi la cause des grands maux d’aujourd’hui et de demain : pollution, épuisement des ressources naturelles, déforestation, populations indigènes chassées des terres préservées de leurs ancêtres…

Outre le fait que proposer une fiscalité plus importante pour financer les bonnes œuvres de l’État ferait plutôt d’eux le sheriff de Nottingham que Robin des Bois, ils oublient un point important : ce n’est pas de l’argent qu’ils veulent s’approprier, mais du temps.

L’impôt n’est pas que quelques centaines d’euros de moins sur un compte en banque. Ce sont des heures passées à travailler plutôt qu’à profiter de son temps libre, des soirées où on ne verra pas les enfants avant l’heure du coucher, des diners entre amis auxquels on renonce par fatigue. Augmenter les impôts, ce n’est pas demander un peu plus d’argent ; c’est imposer de travailler plus, non pour son plaisir ou enrichissement personnel, mais pour satisfaire l’appétit de gros plein de soupes le cigare vissé aux lèvres qui se complaisent à dépenser ou distribuer l’argent des autres.

Obésité Fiscalité nutritionnelle CC Flickr  Clapagaré
Obésité Fiscalité nutritionnelle CC Flickr Clapagaré

 

Il est facile de se montrer généreux avec l’argent des autres, mais en réalité, c’est de leur temps qu’on les prive. De leurs vies. Et c’est d’autant plus facile que c’est aux autres qu’on l’impose.

Les partisans d’une politique sociale ambitieuse consentent-ils à réduire leurs rémunérations pour que leur salaire bénéficie à ceux qui en ont apparemment le plus besoin ? Ceux qui considèrent que ceux qui devraient avoir moins pour améliorer le quotidien des autres proposent-ils de renoncer à ce qu’ils ont ?

Bien sûr, on peut suggérer de taxer plus le capital pour mieux valoriser le travail. Mais en réalité, le capital n’est pas l’opposé du travail. Le capital rend le travail plus productif. Plus de capital rend le travail plus productif et permet de mieux le valoriser, de mieux le rémunérer ; le capital permet de démultiplier les fruits du travail, et permet donc soit de travailler autant pour gagner plus, soit de travailler moins pour gagner autant.

Demeure, bien sûr, la question des inégalités. Par essence, l’être humain s’oppose à de trop grandes inégalités – du moins, tant qu’il n’en est pas le bénéficiaire. Plus d’impôts et plus de redistribution, c’est moins d’inégalités. Mais d’une part, il faut se demander s’il existe chose plus inégalitaire que priver certains de ce qui est à eux et accorder à d’autres ce qui ne l’est pas. D’autre part, réduire par la force les inégalités crée une opposition entre les citoyens qui n’a pas lieu d’être. Les uns considèrent qu’ils font déjà assez pour les autres en payant leurs impôts, et parfois en viennent à les voir comme des profiteurs. Les autres considèrent que ce qu’ils reçoivent est leur dû et, puisque les différences ne sont pas anéanties, veulent bien souvent aller plus loin.

Il faut donc cesser de considérer que l’impôt est une ponction indolore sur un compte en banque alors qu’il est en réalité du temps de vie dont on prive les contribuables. Les promoteurs d’une fiscalité plus lourde et d’une redistribution plus généreuse feraient bien de se montrer eux-mêmes plus généreux avant de se tourner vers autrui pour agir comme ils l’aimeraient. La taxation du capital est, au même titre que la réduction des inégalités, contre-productive.

Mais si certains trouvent qu’on pourrait faire plus, ils ont raison : avec moins, l’État pourrait faire bien plus en cessant les innombrables gaspillages. Et les citoyens eux-mêmes pourraient faire encore plus en se débarrassant de cet intermédiaire coûteux et, dans bien des cas, inutile : que fait-il qu’ils ne pourraient faire eux-mêmes ?

À lire aussi : Et si on reprenait nos vies ?

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  • Non, cf la France big brother.
    Ils veulent du pouvoir et du cul.

    L’argent, ils s’en foutent. D’ailleurs c’est gratuit, c’est l’Etat qui paie !

  • pour récupérer nos vies , il faut donc travailler moins , gagner moins , dépenser moins ,….et prendre le temps que l’on s’est octroyé pour s’occuper de nous , de nos proches , redécouvrir la liberté de vivre normalement ….aprés tout , jusqu’à preuve du contraire nous n’avons qu’une vie , et j’estime , rien que pour cette raison , qu’il faut que ce passage sur terre ne soit pas un enfer ; je suis pour ;

    • Je suis d’accord avec vous. Mais tout est fait en France pour être difficile.
      On a l’impression d’être un hamster dans sa cage. On bosse pour payer les charges, et comme il existe un décalage dans le temps N+1 ou +2 sur la prise en compte du bénéfice, il est fortement conseillé d’avoir une cagnotte pour pouvoir réduire la voilure.
      Pays de loosers

  • Les socialistes ont « offert » la cinquième semaine de congés croyant donner du temps libre. Ils l’ont reprise avec la charge administrative supplémentaire qui absorbe largement 35 heures par an..
    Au lieu de bosser une semaine par an pour le patron, on bosse pour l’Etat, à accomplir des tâches qui lui incombent (la gestion de ses décisions).

    C’est, dans le plus pur sens moyen-âgeux du terme, le rétablissement de la corvée : l’obligation de travailler -gratuitement- pour le seigneur.

    • « On ne bosse pas pour un patron, mais pour l’état », je me suis permis de rebâtir votre phrase. Car avec le patron, c’est celui qui vous offre travail et rémunération, il existe un contrat que vous avez librement consenti et que vous êtes libre de quitter, contre votre capacité de travail. Avec l’Etat, il en va tout autrement, pouvez-vous vraiment contracter vous même?

  • je serais vraiment curieux de savoir le rapport entre ce qui est inscrit dans le budget pour le « distribuer » aux pauvres (sous toutes ces formes) et les sommes totales que ceux-ci reçoivent. On va voir le pourcentage. ?

    • Cette redistribution profite largement aux fonctionnaires en trop grand nombre et aux invités-chance-pour-la-France, mais plus aux Français sans faire d’ostracisme

  • Rien ne vaut les indemnités non-imposables de nos élus. D’ailleurs ils l’ont fort bien compris raison pour laquelle ils augmentent consciencieusement les montants !

    • Il est étonnant qu’en entreprise il faille justifier tous les déplacements, repas, nuits d’hôtels, formations et j’en passe, et que justement nos élus puissent bénéficier 5.770 euros (député) 6.037 € (sénateur) d’indemnité représentative de frais de mandat mensuels (IFRM), qui servent à couvrir les dépenses liées à leur fonction, mais n’ont pas à être justifiées avec factures. Rendez-vous compte cela représente de 69 240 à 72 444 euros par an !!! Ou encore 5 à 5,3 SMIC annuel (1.142 € nets mensuel)

  • La ils sont dans un musée, mais je sais qu’un nombre important de nos vieux, passent leurs journées au supermarché pour économiser les charges de chauffage, faisant partie de ceux qui ne se plaigent
    jamais. On vient de redonner aux socialos le député qui leur manquait pour la majorité absolue, plus c.. que notre droite tu meurs..

  • Dur dur d’avoir vingt ans aujourd’hui en France. Quel avenir ? Faut-il envisager de quitter le pays comme dans le récit « les corps indécents » ? Deux jeunes gens face aux problèmes et aux bouleversements de notre société. Comment trouver un peu de bonheur, un peu de sérénité ?

  • Sans compter toutes les pertes de temps dues aux nombreuses obligations administratives que met l’Etat dans les lois pour vous mieux asservir, obligation qui seraient balayées par quelques textes s’ils étaient appliqués véritablement par la justice.
    ART. 2. — Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
    La résistance à l’oppression est un droit imprescriptible. (oppression de percevoir la TVA à la place de l’Etat par exemple)
    ART. 4. — La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui;
    ART. 5. — La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société.
    l’Etat doit prouver que si vous ne faites pas les déclarations qu’il vous demande, vous nuisez à la société. En réalité aucun préjudice ne peut vous être reproché si vous n’obtempérez pas aux obligations de l’Etat. L’Etat n’agit que comme un mafieux qui vous demande du travail sans le rémunérer.

    ART. 6. — La loi est l’expression de la volonté générale.
    Est-ce l’expression générale que de vous obliger à percevoir le TVA pour l’Etat ?

    ART. 12. —cette force publique est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux à qui elle est confiée.
    Le fisc ne sert qu’à l’Etat.
    ART. 13. — Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
    Aucune taxe n’obéit à ce texte.

    • Il en va de même de toutes les charges sociales collectées et payées à l’état par les entreprises en lieu et place des bénéficiaires; notamment les charges salariales et patronales, pourquoi d’ailleurs de types de charges puisqu’elles sont payées par l’entreprise et qu’en cas de salaire!!! Duplicité politique et administrative

  • Le temps c’est de l’argent

  • Les commentaires sont fermés.

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