Cours du baril et Capex, les leçons du passé

Face à des décisions d’investissements pour une industrie si capitalistique qu’est le pétrole, comment se dégager du court terme (ne pas en être influencé) même si l’on a une vision à long terme ?

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Raffinerie de pétrole CC Flickr Moïse Marcoux-Chabot

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Cours du baril et Capex, les leçons du passé

Publié le 17 décembre 2014
- A +

Par Aymeric de Villaret.

Raffinerie de pétrole CC Flickr Moïse Marcoux-Chabot

Les prix du baril viennent de perdre plus de 45 % depuis les plus hauts de juin 2014. Inévitablement, se posent les questions de savoir si cette baisse sera temporaire ou durable…

Les avis sont partagés : baisse durable avec la montée en puissance de la production d’huile de schiste américaine et perte de contrôle des marchés de la part de l’OPEP ; baisse temporaire – de 6 mois voire 1 à 2 ans – avec la volonté de l’Arabie Saoudite de « garder » ses parts de marché, après avoir « tué » l’essor de cette même huile de schiste.

C’est pourquoi il nous semble utile de regarder les leçons du passé… et les certitudes que nous avions tous, lors des périodes de hausse et de baisse : ces certitudes engendrant des décisions engageant l’avenir.

Pétrole René Le HonzecQue ne lit-on pas aujourd’hui ? La théorie du Peak Oil est dépassée… de nouvelles sources arrivent (huile de schiste américaine, Brésil, Arctique …) et la baisse de ces derniers mois ne serait qu’un juste retour aux fondamentaux. Une nouvelle ère commence avec un baril à 50-70$.
Face à des décisions d’investissements pour une industrie si capitalistique qu’est le pétrole, comment se dégager du court terme (ne pas en être influencé) même si l’on a une vision à long terme ?

Les effets de cette baisse se font déjà sentir : 1) annonce de réductions dans les investissements, 2) baisse –voire réduction à zéro- des dividendes de certaines sociétés du secteur pétrolier ou parapétrolier, 3) opérations de fusions-acquisitions…

Quant aux renouvelables, leur développement risque d’être ralenti.

Qui aurait imaginé cela il y a juste six mois alors que les troupes de Daesh étaient aux portes de Bagdad ?

C’est pourquoi, nous pensons qu’il faut « raison garder » : ne pas jouer les Cassandre et céder au pessimisme ambiant.

Rappelons-nous 1998 et le rebond de 1999-2000, rappelons-nous 2008 et le rebond de 2009-2010 ! Les réductions de Capex ont déjà commencé avec les conséquences inéluctables de moindre production dans les années à venir. Soulignons ainsi l’annonce de l’américain ConocoPhillips, très actif dans le pétrole non conventionnel d’une réduction de ses investissements de 20 % pour 2015.

Les fusions acquisitions ont elle aussi commencé et même si finalement dans le domaine du parapétrolier, Technip renonce à acheter CGG Veritas, le numéro deux mondial du secteur Halliburton a jeté son dévolu sur Baker Hughes.

Les corrections actuelles ne vont-elles pas offrir des opportunités à ceux qui sauront les saisir ?

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  • Voir l étude complète avec graphes et détails avec le lien ci-dessous :
    https://aymericdevillaret.wordpress.com/cours-du-baril-et-capex-les-lecons-du-passe/
    A noter dans le cadre des conséquences de cette chute du baril et de la restructuration du secteur, l acquisition du canadien Talisman Energy par l’espagnol Repsol pour 8,3 Mds $ (13 Mds $ si l’on y ajoute les dettes de Talisman)

  • Toujours aussi intéressant ! Merci !

  • La volatilité des cours est déjà importante pour causes géo-politiques. Quand on y ajoute des supputations écologico-mathusiennes – et les marchés semblent sensibles à ces supputations – ça devient du grand n’importe quoi.

    Or la volatilité des cours est néfaste pour l’économie, l’investissement, la recherche. La chute brusque des cours obligera peut-être Poutine à négocier, mais à part ça il serait peut-être bon de calmer le jeu.

    • ayant rempli ma cuve avec un prix enfin abordable depuis pas mal d’année, le livreur de chez leclerc m’a raconté une histoire assez rigolote :

      en 2008, en plein dans le coup de feu qui mena le prix du baril à 150 dollar, il se souvenait avoir livré un particulier qui avait fait remplir sa cuve de 5000 litres ( alors qu’un chauffage ne consomme généralement guère plus de 1500 litre par saison froide … ). ce dernier lui avait alors fait une grande démonstration économique prouvant que le pétrole ne pouvait que monter et qu’il fallait stocker tout ce que l’on pouvait !

      il n’a jamais relivré cet homme. soit il n’a pas encore vidé sa cuve en plein. soit il s’est fait livrer par quelqu’un d’autre pour ne pas avoir la honte et le ridicule de ce retrouver devant le même livreur …

  • Les commentaires sont fermés.

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