On ne parle que de chute des cours du baril… mais l’essence baisse si peu… Impression ou réalité ? Et si c’est la réalité, pourquoi ? Quel rôle jouent les taxes dans cela ?
Par Aymeric de Villaret.
Depuis les plus hauts scores de juin (le 19 à plus de 115$/baril), les cours du Brent ont baissé de plus de 30% pour être maintenant dans la zone des 80$. En revanche, il n’en est pas de même pour les produits pétroliers, notamment l’essence et le gazole que nous consommons à la pompe puisque depuis ce même mois de juin, les prix à la pompe ont quant à eux baissé de seulement 7% !
Du brut au carburant… que s’est-il passé depuis Juin ?
- Au niveau du brut :
Le cours du Brent qui était de 115,19 $/baril le 19 juin est tombé au 18 novembre à 78 ,40 $, soit une baisse en $ de -31,9%. - Au niveau du raffinage : les marges de raffinage se sont nettement améliorées. Il faut voir aussi qu’elles avaient été particulièrement impactées au T2 par la hausse des cours du brut. Alors qu’elles étaient de l’ordre de 1,5$ en juin, elles sont maintenant à 5,4$.
- Au niveau de la parité €/$ : l’Euro s’est affaibli fortement par rapport au $ Du coup en €, la chute du prix du baril depuis juin n’est « plus » que de 26%
- Au niveau de la distribution : la décomposition des prix hors taxes du super sans plomb 95 et du gazole indique que les marges de distribution ne sont qu’une partie infime du prix d’un litre de carburant !
Sur le super 95, les marges sont de l’ordre de 10 cts/l et sur le gazole de 8 cts/l. En outre l’évolution depuis un mois montre une relative stabilité de ces marges. Alors que l’on peut considérer que depuis juin, les marges de distribution sont restées constantes, les prix à la pompe hors taxes ont baissé pour le super 95 et le gazole de respectivement 9 cts et 6 cts soit moins 14% pour l’essence super 95 et moins 9% pour le gazole.
Déjà ici, on constate alors que la France est le pays en Europe où le gazole est le moins cher hors taxes, une inflexion dans cette politique des prix puisque hors taxes, le gazole a baissé de 3 cts de moins que l’essence.
Évolution TTC
Or les taxes sont très importantes à la distribution. Au 14 novembre 2014, les prix HT du super 95 et du gazole étaient respectivement de 0,5775 €/l et de 0,5976 €/l. Pour mémoire, en juin, ils étaient de 0,6569 €/l et 0,6698 €/l. TTC, au 14 novembre, ils sont de respectivement 1,2462 €/l et 1,429 €/l.
Ainsi les taxes représentent 52% des prix du litre de gazole et près de 60% des prix du litre de super 95 ! Ces mêmes taxes représentaient en juin 50% et 57% !
Les taxes ont donc monté de 2 à 3 points entre juin et novembre !
Quant aux prix finaux pour le consommateur, ils ont baissé de 5,5% pour le gazole et de 7 % pour le super 95.
Conclusion
Oui le pétrole a chuté de plus de 30 % ! Et les carburants n’ont baissé en € que de 5 à 7 % ! Hors parité euro/dollar, la chute du brut est moins forte mais reste tout de même à 26 %. Avec des marges de distribution quasi constantes, une amélioration nette des marges de raffinage (mais qui ne sont qu’une petite partie de la composante des prix), ce sont les taxes qui sont la raison majeure de l’effet amortisseur constaté à la pompe !
En effet du côté de l’État, la baisse des taxes n’a été que très limitée : 1ct pour le gazole et 2 pour le super 95. Entre le 20 juin et le 14 novembre, sur un litre de gazole, elles sont passées de 66 cts à 65 cts et sur un litre de super 95 de 87 cts à 85 cts.
Du coup, elles constituent au 14 novembre 52% des prix du gazole et 57% de ceux de super 95. A noter qu’elles vont augmenter à nouveau sur le gazole en janvier !
Ainsi l’État n’est-il que très peu pénalisé par cette baisse des cours du pétrole. Car sans entrer dans tous les détails des taxes, une des composantes est la TVA, qui s’applique sur le prix de vente hors taxes.
tableaux relatifs à ce papier avec le lien ci-après :
http://aymericdevillaret.wordpress.com/2014/11/18/baisse-de-plus-de-30-des-cours-du-brut-et-beaucoup-moins-de-lessence-letat-en-profite-t-il/
il manque une variable dans ce raisonnement. Le carburant vendu aujourd’hui correspond à des stock acheté par le passé à des prix plus importants ce qui limite aussi la baisse du prix à la pompe.
Il n en demeure pas moins vrai que dans toutes les baisses, les moins importantes ont été celles des taxes (notamment sur le gazole).
Le but de cet article est d expliquer pour ceux qui ne savent pas ou ont oublié le poids considérable des taxes dans la composante d ‘un litre de carburant. De nombreuses personnes me demandaient aussi puisque on en parle tant dans les journaux comment se faisait il que les prix baissaient si peu à la pompe alors que l on ne parlait que de la chute des prix du pétrole
Leto a raison, néanmoins l’article traite très bien du fait que compte tenu de la structure du prix de l’essence, à savoir d’une part le niveau des taxes, mais aussi d’autre part du fait qu’il y a un processus de transformation entre la matière première et le produit final, l’évolution du prix de l’essence (tout comme la hausse) est forcément beaucoup plus faible que celle du baril.
La bonne excuse… par contre, quand le baril augmente, cette augmentation est immédiatement répercutée….
L’intérèt avec l’énergie à la pompe c’est que les taxes sont des rentrées assurées pour l’Etat, ce qui est moins vrai avec les énergies renouvelables du fauit de l’intermittence de leur production, c’est la raison pour laquelle les taxes sont établies avant production avec le tarif d’achat obligé garantissant ainsi une rentrée minimum aux colectivités locales qui les accueillent…
bonjour ,Veut pas le savoir ! j’en suis resté à une indication donnée par un dirigeant de la Shell Française qui avait délivré l’info suivante : pour la variation du prix du carburant : 1 Dollar le baril égale 5 centimes à la pompe !
Depuis la mi juin, le baril a baissé de 115$ à moins de 80 … soit de 35 dollars …
Le prix a la pompe dans ce cas aurait du baisser de 35×5 = 175 centimes….
Je ne pense pas que cela soit le cas, non ?
0,5 centimes : il y a 159 litres dans 1 baril
Et vous croyez que cela va s’arrêter là ???
A quoi croyez vous que vont servir les portiques de l’écotaxe???
Puisque l’état devra payer des sommes colossales à cause de la rupture du contrat signé avec Ecomouv et bien ce sera à l’automobiliste lambda de passer à la caisse … Il suffit de modifier un logiciel …
Bien entendu les sirènes gouvernementales vous chanteront que …. » c’est pour sauver la planète « …
C.Q.F.D.
La CSPE a augmenté de 400 % en 4 ans ( cf nos factures d’électricité ), l’essentiel de la hausse pour garantir des tarifs d’achat obligé aux producteurs d’une énergie intermittente qui se déverse en surplus sur les réseaux.
Ces chiffres d’affaires » artificiels » issus de prix garantis permettent aux collectivités de recevoir des recettes fiscales…
La CSPE n’est pas appelée à diminuer ni notre facture non plus, ce bien que les prix de gros de l’électricité aient eux fortement baissé, et pourtant personne ne s’inquiéte pour autant de cette taxation CSPE qui à elle seule représente plus de 10 % de la facture ( hors TVA ) !
Les portiques écotaxe ? On va les transformer avec des tourniquets en autoliennes et camioliennes. Ca permettra de récupérer de quoi éclairer au moins un ou deux ministères, choisis parmi les plus économes.
« Ainsi les taxes représentent 52% des prix du litre de gazole et près de 60% des prix du litre de super 95 ! »
Ces chiffres décrivent la structure du prix mais pas le taux de taxation réel. En taux réel, ces taxes représentent :
– 60/40 : 150% du prix HT pour le sans plomb 95
– 52/48 : 108% du prix HT pour le gasoil
Pour avoir idée précise de ce que représente un taux de taxation de 150%, imaginez que la TVA soit fixée à 150% du prix HT de vos courses au supermarché ou sur l’achat d’une voiture ! 100 euros HT de nourriture pour votre famille vous reviendraient à 250 euros à la caisse ! Pour rouler dans une bête Clio achetée 12000 HT, il vous en coûterait 30000 euros TTC !
Eh bien, ce délire taxatoire punitif sur vos achats courants, c’est précisément ce que l’Obèse socialiste (droite ou gauche confondues) vous vole quand vous faites le plein.
Petit détail : la TVA ne s’applique pas au prix « hors taxes », elle est réglée directement sur le prix « final » du litre. Si le litre de carburant « hors taxe » coûte 1€, le client paiera 1,206€ en comptant la TVA. Mais sur cet euro, quelle est la part des taxes ? D’après les chiffres au 14 novembre on paierait plus de la moitié de la TVA sur… les taxes ! On appelle ça l’impôt sur l’impôt, c’est un concept très lucratif.
de toute façon le prix à court terme n’a rien a voir avec les contrats passés par les revendeurs de produits raffinés , les marges sont totalement inconnues , le prix de vente n’est donc pas lié intimement avec le cours du pétrole comme pour toutes les matières premières..et bien oui l’essence coute rapidement plus cher quand le cours du pétrole monte , c’est cela le commerce et c’est pour cela qu’on en fait la publicité !
L’auteur peut-il m’expliquer pourquoi les prix des carburants à la pompe ont baissé, alors que le prix du gaz en bouteilles (propane et butane) ne cesse lui d’augmenter ? Il me semble bien que ces deux gaz sont des produits du processus de raffinage au même titre que les hydrocarbures de rangs plus élevés, non ?
Il faut bien taxer l’essence compte tenu que les énergies fossiles sont subventionnées .
La comparaison prix à la pompe /taxes de l’essence et prix au compteur/taxes et autres contributions vaut également pour l’électricité et là personne n’en a fait encore un plat !
La baisse des énergies fossiles alimentant les centrales électriques d’appoint, additionnée aux productions aléatoires des énergies intermittentes, a accéléré la baisse du prix de gros de l’électricité mais à la différence de l’essence à la pompe, le tarif de vente du kWh et les taxes qui composent notre facture, telles la CSPE et autres TURPE , ne cessent d’augmenter et là bizarrement personne ne s’en émeut.
Les consommateurs n’y voient pas clair sur leur facture d’électricité, cela semble évident !
Et dire que l’on voudrait nous faire rouler au kWh !
Bonjour. Qu entendez vous par le fait que les énergies fossiles sont subventionnées. A ma connaissance, elles ne le sont pas. En revanche, les énergies renouvelables (éolien, solaire)-non fossiles- le sont.
Non, je plaisantais… je faisais écho à la propagande verte…ça ma parait tellement incongru que ça en devient drôle.
Les énergies fossiles pour produire l’électricité sont bien subventionnées, car nécessaires pour satisfaire les consommations en pics, là où les renouvelables s’éclipsent comme en hiver avec l’anticyclone empêchant les Machines de Production de l’Electricité par Aérogénérateurs de fonctionner et vers les 19 heures lorsque le soleil a depuis longtemps pris congé.
Du fait et à cause des prix bas du marché de gros de l’électricité, conséquence d’une production non maîtrisée d’électricité intermittente subventionnée ( éolien et photovoltaïque) , donc générant un manque de compétitivité des centrales thermiques ( surtout gaz ), craignant le black_out l’Europe subventionne la matière première basique des centrales à énergies fossiles pour qu’elles puissent continuer de fonctionner, ce alors même que les énergies renouvelables sont censées les remplacer !
Allez donc y comprendre quelque chose, in fine une certitude, c’est le client final qui en fait les frais.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/breve/2014/10/16/encore-des-subventions-massives-pour-le-charbon-en-europe_4507541_4355770.html
Voui….pourtant allez savoir pourquoi, ça ne me convainc pas…car ce n’est pas le charbon qui est alors subventionné mais le système intermittent + charbon qui l’est et ce n’est pas tout à fait la même chose.
c’est très vert ou politicien de ne regarder qu’un aspect des choses.
Les subventions sont possibles car on est riche et la richesse est rendue possible par les énergies fossiles…
et vous admirez dans l’article du monde la notion d’investissement public..l’absence de rappel de la richesse produite ( ou de l’energie dans le cas d’espèce) par chacune des sources d’énergie… c’est de la poésie selon moi….le charbon est aidé , on investit dans l’eolien…mais d’ou vient l’argent que diable?
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/11/28/electricite-l-europe-retourne-au-charbon_1797054_3234.html
Mais voyons, qui paye !?
Celles et ceux qui en ont encore les moyens parmi les consommateurs ( dont 13 millions de précaires )…
Le souci du système est qu’en nous obligeant à consommer moins l’on réduit les recettes fiscales et celles qui financent les EnR, sauf à augmenter le prix de vente du produit pour compenser, que croyez vous qu’ils fassent que ce soit à la pompe ou au compteur !?
Le chien qui se mord la queue en quelque sorte.