Par Jean-Baptiste Noé.
Surgissant du désert au printemps 2014, l’État islamique a, aux yeux des Occidentaux, la fureur imprévue des tempêtes de sable. Les images et les nouvelles s’enchaînent : prises de villes, massacres, décapitations, drapeau noir au cercle blanc, mêlant la théâtralité au tragique d’une situation qui nous échappe. On croyait le califat aboli, structure politique des temps anciens, et voici qu’il est de nouveau debout, que les prêches enflamment les foules, et que le nouveau calife joue du mystère et des technologies. En France, des centaines d’étudiants partent, ou tentent de partir, formant des brigades rouges en pays d’islam. Daesh associe l’imprévisibilité, l’irrationalité, l’incompréhension. Un certain Occident matérialiste et athée n’est plus capable de lire le monde, traversé de foi vive, d’espérances eschatologiques, de regards portés vers le Ciel et vers les armes. On commémore le centenaire d’une grande guerre pour statufier la paix, pour dissoudre jusqu’au souvenir des conflits, et voici que la ligne de faille tracée en Irak et en Syrie se répercute sur les dalles des métropoles françaises et jusqu’au sein des écoles républicaines. La réalité rattrape le Proche-Orient et l’Europe, au moment où cette dernière croyait avoir définitivement fait gagner ses rêves et ses illusions.
Dans leur nouvel ouvrage, L’État islamique. Anatomie du nouveau Califat, Olivier Hanne et Thomas Flichy de la Neuville analysent cet État islamique qui nous semble incompréhensible, apportant rationalité et clarification à un phénomène complexe. Le premier chapitre du livre est consacré à la genèse de l’EI, montrant comment celui-ci s’est formé, sur quelle base idéologique il fonctionne, comment il a recruté ses hommes.
À sa lecture, on comprend qu’il n’a pas surgi ex nihilo, mais qu’il était en préparation dans ce Proche-Orient très instable depuis 2003. Le deuxième étudie le fonctionnement de l’EI, et notamment ses sources de financement. Puis le troisième chapitre évoque les conséquences géopolitiques de Daesh sur un Moyen-Orient bouillonnant. Les auteurs ne tirent pas de conclusions hâtives, mais émettent plusieurs scénarios possibles, selon que Daesh perde ou gagne, et que ses métastases se déploient ou soient cryogénisées par les puissances régionales environnantes. On appréciera les cartes abondantes et précises, véritable synthèse de ce drame géopolitique qui se joue aux portes de l’Europe. L’analyse a d’autre part le mérite de croiser tous les champs du possible, et d’analyser l’EI selon le crible religieux, politique, économique et culturel, sans privilégier ou négliger l’un ou l’autre. Premier livre en français à traiter de cette question de façon complète, il se place comme la référence incontournable de ceux qui veulent comprendre Daesh et ses conséquences.
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Olivier Hanne et Thomas Flichy de la Neuville, L’État islamique. Anatomie du nouveau Califat, Bernard Giovanangeli Éditeur, 178 pages.
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cela peut aider à comprendre : https://www.scribd.com/fullscreen/243467849?access_key=key-7J0IKgkI79OCn5zz12Cw&allow_share=true&escape=false&view_mode=scroll
« Un certain Occident matérialiste et athée » : matérialiste très certainement, athée, ça dépend où vous allez.
La France n’est pas l’occident…
L’Etat Islamique n’en a plus pour longtemps de toute façon…Ils ne gagnent plus de territoires, en perdent un peu, et l’armée irakienne se renforce.
Dans 1 an ils ne seront plus en Irak et n’auront plus que des bouts de Syrie.
http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-lutte-contre-terrorisme-califal-passe-remise-en-cause-fondements-memes-islam-sunnite-et-pas-seulement-pas-designation-1876422.html#WybkPCGICGjQMRRk.01
http://www.medias24.com/INTERNATIONAL/152627-Exclusif.-Le-phenomene-Daech-explique-par-Fethi-Benslama.html
L’Etat islamique, l’empire du mal qui se nourrissait des velléités occidentales de création d’un empire du bien : http://www.atlantico.fr/decryptage#850XlwksAcMgpoUj.99
http://www.atlantico.fr/decryptage/etat-islamique-empire-mal-qui-se-nourrissait-velleites-occidentales-creation-empire-bien-scribe-2050900.html
je vous conseille de lire lire » Le djihad : de la théorie aux actes » d’Ephraïm Herrera