Belgique : populisme, le retour !

Le populisme revient au galop, la guerre idéologique (re)commence.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
populisme credits Eric Pothier (licence creative commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Belgique : populisme, le retour !

Publié le 6 novembre 2014
- A +

Par Christopher Mariën.

populisme credits Eric Pothier (licence creative commons)

Tel pourrait être le commencement d’un journal intime en temps de guerre, car à en croire l’opposition wallonne, plus particulièrement dans le chef du PS et du CDH, nous serions face à un changement majeur de la société, à un bain de sang social, au retour des nazillons et du collaborationnisme, rien que cela me diriez-vous ! Le populisme revient au galop, la guerre idéologique (re)commence.

Mais ne commençons pas par la propagande des socialistes, ne tirons pas tout de suite sur l’ambulance, débutons par la droite si bien représentée par un élu MR, Alain Destexhe. La semaine passée, les résultats d’une enquête menée par le bureau d’enquête Ipsos MORI sur la vision que les populations peuvent avoir sur leur environnement. Ont été abordé différents sujets tels que le taux de chômeurs, d’immigrés, etc. Que retient monsieur Destexhe de cette enquête ?

Premièrement que cette étude fut menée par « The Guardian, le temple de la gauche britannique qui établit même un « index d’ignorance » ! » Bien évidemment, mettre en avant que le ressenti des gens fausse la réalité des faits, seule la gauche bobo peut oser faire de telles choses, dévoiler une vérité chiffrée, c’est honteux, une vraie propagande gauchiste. Constatons tout de même que The Guardian n’a fait que partager cette enquête, comme l’ont fait de nombreux médias belges. Passons ce magnifique argumentaire et revenons à nos moutons en parlant de ce qui chagrine monsieur Destexhe, le taux réel de musulmans.

Le Belge considère, selon l’étude, que la Belgique se composerait de 29% de musulmans, or la réalité est tout autre : seulement 6% de la population se revendique musulmane ! L’enquête en conclut donc que le Belge se laisse aller à son ressenti plutôt qu’à sa raison, mais taratata dit monsieur Destexhe, le Belge a raison, car : « Si les gens ont le sentiment qu’il y a plus de musulmans ou d’immigrés que dans la réalité, c’est bien la preuve que le problème de l’intégration est encore plus grave qu’il n’y parait !1 » Bien évidemment, c’est un problème d’intégration ! Il n’y a bien sûr aucune propagande diffusée en masse par les médias dominant en montrant sans cesse le méchant musulman ; précisons tout de même que nous voyons souvent les mêmes têtes au journal télé, ce qui est « normal » ils ne sont que 6%… Le populisme de droite dans toute sa splendeur !

Monsieur Destexhe n’est cependant pas le seul à user du populisme, le parti socialiste, depuis sa mise dans l’opposition, nous offre une panoplie complète du parfait petit propagandiste.

Le PS se la joue Calimero à coup de « C’est trop injuste ». La propagande débute sur internet via une campagne « Injuste » où le PS, qui a d’abord caché qu’il était derrière celle-ci, propose des vidéos pour dénoncer certaines mesures du gouvernement telles que le saut d’index. Jusqu’ici, nous sommes face à un rôle convenable de l’opposition, même si la méthode est douteuse (et coûteuse), sauf que le PS joue sur le poids des mots.

Qu’est-ce qu’un saut d’index ? C’est un procédé qui consiste à ne pas indexer les salaires, les augmenter avec le coût de la vie, pendant une année. Mais que dit le PS dans ses vidéos ? Le terme suppression est utilisé, or ce n’est pas le cas, le procédé consistant à augmenter les salaires existe toujours, il ne sera juste pas d’application en 2015. Ceci est ce qu’on appelle purement et simplement de la propagande, mais les socialistes ne s’arrêtent pas là. Ils haussent la voix pour critiquer l’accord du gouvernement qui serait un bain de sang social, mais en même temps, sur leur twitter officiel nous pouvons lire « Budget #MRNVA: ´70% des soi-disant « politiques nouvelles » = des politiques déjà décidées par le précédent gouvernement !’ » Cela voudrait-il dire que le PS a participé à un bain de sang social lors du précédent gouvernement ? Non, cela est impossible, pas les socialistes, ils sont beaucoup trop gentils et purs pour oser faire une telle chose…

L’opposition n’étant pas à une contradiction près, regardons du côté du CDH. Céline Frémault (CDH) porte plainte contre le gouvernement fédéral sur le plan de survol de Bruxelles. Il est vrai que ce plan cause de nombreux désagrément pour la population, celle-ci, en accord avec les autres partis, réclame 50.000€ de dédommagement par jour. Le hic est que le changement ne sera effectif qu’en avril 2015. Mais où est la contradiction me diriez-vous ; je vous répondrais d’avoir un peu de patience, j’en viens au point le plus drôle de l’histoire. Qui a mis en place ce plan ? Tout simplement, Melchior Wathelet, CDH également.

J’en viens à me poser la question suivante : avons-vous en Belgique l’opposition la plus bête du monde ?

  1. Propos d’Alain Destexhe du 31 octobre 2014 sur sa page Facebook
Voir les commentaires (12)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (12)
  • « Le Belge considère, selon l’étude, que la Belgique se composerait de 29% de musulmans, or la réalité est tout autre : seulement 6% de la population se revendique musulmane ! L’enquête en conclut donc que le Belge se laisse aller à son ressenti plutôt qu’à sa raison »…
    Moi, mon ressenti et ma raison me disent que les chiffres officiels en matière d’immigration sont bidouillés depuis des lustres. 6%? Grotesque!

  • seulement 6 % ?? j’ai lu il y a plusieurs années des études disantqu’il y en avait 10 %. à bruxelles, près de la moitié de la population dans les écoles est composé de musulmans

  • 6 % sur 11 millions cela fait près de 660.000 musulmans, sachant que Bruxelles c’est à peu près 1million de personne et que l’on à un population étrangère entre 25 et 33% (dont pas mal d’européen avec les institutions) cela fait entre 250.000 et 330.000 étrangers sur Bruxelles. même si la moitié sont musulman, cela ne représente que 125.000 à 190.000 musulmans, le reste étant principalement réparti sur les grandes villes, les campagnes ayant un taux de quasi zéro, donc le chiffre réel de 6% doit tenir la route. Reste à savoir comment on comptabilise un musulman, à savoir un enfant de musulman est-il considéré comme musulman ou cela sera comptabilisé à sa majorité ? Sachant aussi que dans la population immigrée il y a de nombreux enfants, on pourrait relever le chiffre à 7 ou 8%.

    • j’ai déja lu dans la libre à plusieurs reprises que le chiffres de la population musulmane belge s’élève à plus de 800000 musulmans (auxquels il faut ajouter tous les musulmans non belges qu vivent en belgique)

  • Ca fait plaisir de voir que les Belges sont encore plus veules et veaux que les Français !

    *****************
    Plus de 100.000 personnes ont manifesté aujourd’hui à Bruxelles contre les mesures d’austérité du nouveau gouvernement de droite, une mobilisation sociale historique en Belgique marquée aussi par quelques incidents en fin de cortège.

    Entre 120.000 et 130.000 personnes, soit environ 1% de la population du royaume, ont défilé dans le centre de la capitale, selon les syndicats, qui saluent du « jamais vu depuis 30 ans ».

    • Un carte blanche paru dans la libre et qui vaut la peine :

       » J’irai enseigner ce jeudi parce que le décret Mission nous demande de former des citoyens. Pas des clients allocataires éternels. Une opinion de Jean-François Nandrin, enseignant.

      Je n’irai pas manifester ce jeudi. Et comme les syndicats s’adressent librement aux membres du personnel, syndiqués ou non, j’ai envie d’exprimer à mon tour ce qui me semble juste et ce qui me scandalise. Se taire face à l’injustice est déjà y participer.

      Nos acquis sont en danger ? Mes acquis sont en danger. Moi aussi, je gagnerai (proportionnellement) moins, travaillerai plus longtemps, et cela ne me réjouit pas. Mais il y a mes droits sociaux et il y a mes devoirs sociaux.

      La « méthode Inami » est périmée. Je veux dire : puiser dans l’avenir (on a déjà distribué, selon la presse et de mémoire, les numéros Inami de 2018 !) pour maintenir un présent bancal sans chercher de solution de fond.

      Personnellement, je suis prêt à ce sacrifice de gagner moins et travailler plus si cela permet de redresser la barre qu’on a maintenue jusqu’à présent toujours dans la même direction, sans autre issue que de creuser sans cesse le gouffre. (Vous observerez que je n’ai pas cédé à l’envie de placer le pourtant facile « barre maintenue à gauche toute ».) Ma question est : dans quel monde vivra mon fils ?

      Bien sûr, les moins riches sentiront forcément plus ces sacrifices que les plus riches. Mais trompeter qu’on nous assassine, qu’il ne faut rien changer (sinon ajouter encore des aides), qu’il faut que l’Etat oblige les riches à partager, c’est une propagande puérile et stupide. L’opposition entre des « riches » (les autres) et des « pauvres » (nous) est stérile et désuète dans un pays de notre niveau – hormis les vrais pauvres, qu’aucun gouvernement de gauche n’a encore su aider. Elle contribue à dangereusement déliter le tissu social et à créer l’abîme social qu’elle dénonce.

      On me cite alors en exemple de « méchants » grands patrons « surpayés ». Seront-ils surtaxés ? Ils iront ailleurs. Voyez en France. Partager est souhaitable mais il s’agit d’une conversion personnelle – et j’emploie le mot par choix – qu’on n’obtient pas de force.

      Les « riches » travaillent souvent dur pour des postes à haut salaire mais à hautes compétence et responsabilité. Va-t-on leur demander de faire la même chose pour un salaire commun ? Les pays de l’ex-bloc de l’Est ont expérimenté cela. Il en est résulté une glorieuse propagande et des économies implosées. Ça rappelle une petite « république » du sud de la Belgique, non ?

      Quelqu’un comme l’ancien PDG de Belgacom avait un salaire démesuré ? Mais il a fait de sa société un groupe bénéficiaire et créé de l’emploi . L’économie faite (paraît-il) sur son salaire a sauvé combien de personnes depuis ? Il faut passer du fantasme tenace de l’efficacité d’un système Robin des Bois à une réforme totale de notre manière de penser l’économie – et donc notre mode de vie . La gauche n’a même pas engagé ce combat.

      Et puis, partager ? Que le fassent d’abord ceux qui le disent ! Que les syndicats déclarent leurs biens et soient taxés; que les éminences de gauche achètent un deux-pièces et revendent leur villa quatre façades dans la commune la plus riche de Belgique. Mais on sait que le régime socialiste a, toujours et partout, été à deux vitesses : le peuple qui combat (glorieusement, bien entendu) pour le Grand Soir, et les dirigeants qui sont déjà dans le Grand Soir.

      Mon ras-le-bol de la violence faite à l’Etat (et à l’économie !) par les groupes aux ordres du PS et de ses satellites est d’autant plus exacerbé que toute ma formation et ma philosophie me poussent vers une pensée « sociale ». Mais le parti ne semble plus viser que son maintien au pouvoir, s’agitant comme un diable dans un bénitier là où il l’a perdu, alors que ses résultats socio-économiques sont insignifiants. Ceux qui peinent réellement à finir leur mois n’ont pas vu s’approcher le Grand Soir malgré les belles paroles. Et ça, c’est impardonnable. Et qu’on cesse de dire que c’est la faute des autres.

      Et puis ne soyons pas cyniques : avant de faire des discours sur la « pauvreté belge », partageons avec les vrais pauvres. Crier au meurtre, quand on voit notre niveau de vie, est scandaleux. Le moindre de nos allocataires bénéficie de biens que d’autres dans le monde n’imaginent même pas. Ne travaillons pas plus longtemps et pas pour moins. Bien. Et l’argent va pousser sur les arbres ? Et si nous réduisions notre train de vie pour soulager le reste du monde et boucler nos fins de mois ? C’est le contraire de « l’anti-méthode Inami » qui dit, elle : ne changeons en rien notre mode de vie, ne remettons rien en question et que « on » allonge l’argent. Quel « on » ?

      L’Etat, puisqu’il est sollicité par la gauche d’organiser le partage, ne devrait-il pas par exemple interdire l’achat de nouveaux GSM puisque des miséreux dans des pays de misère se crèvent à gratter le sol pour en extraire les métaux précieux nécessaires à nos beaux appareils ? Aïe, le totalitarisme nous guette. Est-il acceptable, même pour la bonne cause ?

      J’irai donc enseigner jeudi parce que le décret Mission nous demande de former des citoyens. Pas des clients allocataires éternels. Parce que sensibiliser et conscientiser sont les seuls vrais espoirs de partage. Parce que je ne crois pas aux promesses d’une gauche qui n’a pas rempli son contrat. Il va falloir se mouiller sérieusement pour redresser ce qui peut l’être après 25 ans de gabegie. S’il n’y a pas cours faute de combattants, ma présence témoignera d’une certaine idée de la citoyenneté responsable. Même quand la responsabilité coûte cher et fait mal. « 

      • Oui, « carte blanche » qui en vaut la peine mais que j’ai été très étonné de lire dans ce journal : pour une fois, ce n’est pas le mari d’une ex-ministre socialiste qui peut occuper ces colonnes…

  • le gouvernement wallon (gouverné par le ps) prend exactement les mêmes mesures que le gouvernement fédéral seulement il ne les a pas chiffrés. là on entend pas les syndicats se plaindre.

  • et billets filtrés ? de la part d’un prétendu libéral ?

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Oliver Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a pris la plume car il a un rêve, qu’il estime révolutionnaire et qu’il souhaitait partager avec l’ensemble de la population : réaliser une plus grande égalité réelle entre les Français. Pour atteindre cet objectif impératif, il a une méthode qu’il présente comme originale : distribuer aux citoyens des aides supplémentaires, en euros sonnants et trébuchants, qu’il fera abondamment financer par une augmentation de la fiscalité pesant sur les plus riches et contrôler par une administration pl... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

On s’habitue sans se résigner, ni peut-être comprendre.

Jadis qualifiées de séisme suscitant la sidération, les victoires de partis qualifiés de populiste, ou d’extrême droite (nationaliste-conservateur serait plus exact) par analystes et commentateurs deviennent habituels en Europe. Une tendance inquiétante, vu la faible appétence de la plupart d’entre eux pour les libertés, ou leur complaisance envers le Kremlin. Mais qui devrait surtout pousser dirigeants et relais d’opinion, au lieu d’évoquer rituellement le « retour aux heures les... Poursuivre la lecture

Auteur : Catherine de Vries, Professor of Political Science, Fellow and member of the Management Council of the Institute for European Policymaking, Bocconi University

 

Les résultats des élections néerlandaises du 22 novembre dernier, qui ont vu la victoire du Parti pour la liberté (PVV), ont provoqué une onde de choc au sein de l’establishment politique européen. Les effets de ce scrutin pourraient bien aller au-delà des seuls Pays-Bas.

 

Une première dans l’histoire du pays

Pour la première fois dans l... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles