Par Bill Gates
Un traité de 700 pages sur l’économie, traduit du français à l’anglais, n’est pas une lecture de plage particulièrement reposante, même pour quelqu’un de notoirement geek. Mais en juillet, je me suis senti obligé de lire Le Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty, après avoir lu plusieurs avis sur l’ouvrage et entendu des amis en discuter.
Un nécessaire débat
Je suis content de l’avoir fait. Je vous encourage à le lire aussi, ou au moins un bon résumé comme celui-ci de The Economist.
Piketty a eu la gentillesse de discuter de son travail avec moi sur Skype le mois dernier. Comme je lui ai dit, je suis d’accord avec ses conclusions les plus importantes, et j’espère que son travail poussera plus de personnes intelligentes à étudier la richesse et les inégalités de revenu, parce que plus on en saura sur leurs causes et leurs remèdes, mieux on s’en sortira. J’ai aussi dit que certains éléments de son analyse me gênaient, comme je le développerai ci-dessous.
Je suis entièrement d’accord avec Piketty sur les points suivants :
- Des inégalités importantes sont un problème : elles gâchent les incitations économiques, poussent les démocraties à favoriser les intérêts des puissants, et ne respectent pas l’idée que tous les hommes naissent égaux.
- Le capitalisme ne tend pas de lui-même vers plus d’égalité – c’est-à-dire que les concentrations de richesse excessives peuvent avoir un effet boule de neige si rien n’est fait.
- Les États peuvent jouer un rôle constructif en contrebalançant ces effets boules de neige, si et quand ils décident d’agir.
Je préciserai dans un souci de clarté que lorsque je dis que les inégalités sont un problème, je ne sous-entends pas que le monde empire. Au contraire, grâce à l’émergence des classes moyennes dans des pays comme la Chine, le Mexique, la Colombie, le Brésil et la Thaïlande, le monde en général devient plus égalitaire, et cette tendance mondiale positive devrait continuer.
Mais les écarts extrêmes ne devraient pas être ignorés, ou pire encore, pris pour un signe que nous avons une économie performante et une société saine. Oui, des inégalités découlent nécessairement du capitalisme. Comme le dit Piketty, elles sont inhérentes au système. La question est plutôt de se demander quel niveau d’inégalité est acceptable, et quand l’inégalité commence à faire plus de mal que de bien.
Voici ce dont nous devrions discuter, et je suis enchanté que Piketty contribue à faire avancer le débat de façon sérieuse.
Des lacunes importantes
Cependant, le livre de Piketty a des lacunes importantes, que j’espère voir traitées par lui-même et d’autres économistes dans les années à venir.
Malgré toutes ses données sur les tendances historiques, il ne donne pas une vue complète de la création et de la dépréciation des richesses.
Au centre de son livre, une équation simple : r > g, avec r le taux de rendement moyen du capital et g le taux de croissance de l’économie.
L’idée est que quand les rendements du capital dépassent les rendements du travail, l’écart de richesses se creuse entre ceux qui ont beaucoup de capital et ceux qui dépendent de leur travail. L’équation est si fondamentale pour Piketty qu’il la qualifie de « force fondamentale de divergence » qui « résume la logique générale de [ses] conclusions ».
D’autres économistes ont assemblé des bases de données historiques immenses, qui font douter de la valeur de r > g dans la compréhension de l’évolution des inégalités. Je ne suis pas un expert. Ce que je sais, par contre, c’est que le r > g de Piketty ne différencie pas les différents types de capitaux et leur utilité sociale de façon adéquate.
Imaginez trois personnes fortunées.
Un homme investit son capital dans le développement de son entreprise. Ensuite, une femme donne la plupart de son capital à des associations humanitaires. Une troisième personne consomme surtout, dépensant beaucoup d’argent dans un yacht ou un avion.
La richesse de ces trois personnes contribue à augmenter les inégalités, mais j’aurais tendance à penser que les deux premiers apportent plus à la société que le troisième. J’aurais aimé que Piketty fasse cette distinction, qui a des implications importantes dont je parlerai un peu plus loin.
Plus important encore, j’estime que l’analyse de Piketty ne prend pas en compte des forces puissantes qui empêchent l’accumulation des richesses d’une génération à une autre. J’approuve entièrement l’idée que nous ne voulons pas d’une société aristocratique dans laquelle les familles déjà aisées s’enrichissent simplement en se reposant sur leurs lauriers et en récupérant ce que Piketty appelle le « revenu de rente » – c’est-à-dire, ce qu’ils gagnent en laissant d’autres personnes utiliser leur argent, leurs terres et leurs autres biens.
Je ne crois pas pourtant que l’Amérique suive ce modèle.
Jetez un coup d’œil à la liste Forbes des 400 Américains les plus riches. La moitié environ des personnes sur cette liste sont des entrepreneurs dont les entreprises ont très bien réussi, grâce à beaucoup de travail et de chance. Contrairement à l’hypothèse rentière de Piketty, je ne vois personne dont les ancêtres ont acheté une grande étendue de terres en 1780 puis accumulé les rentes. Aux États-Unis, ce vieil argent a disparu depuis longtemps en raison de l’instabilité financière, de l’inflation, des taxes, de la philanthropie et de la consommation.
On peut voir une dynamique de diminution des richesses dans l’histoire des industries à succès.
Dans la première partie du XXe siècle, Henry Ford et quelques autres entrepreneurs s’en sortaient très bien dans l’industrie automobile. Ils étaient propriétaires d’une grande partie des actions des entreprises automobiles qui arrivaient à capitaliser sur les économies d’échelle et une rentabilité très élevée. Ces entrepreneurs qui réussissaient sont l’exception. Un plus grand nombre de personnes, incluant bien des rentiers qui avaient investi les fortunes familiales dans la construction automobile, ont vu leurs investissements disparaître entre 1910 et 1940, quand le nombre de constructeurs américains est passé de 224 à 21. Plutôt qu’un transfert de richesses vers les rentiers et d’autres investisseurs passifs, on voit donc souvent le contraire. J’ai remarqué le même phénomène à l’œuvre, que ce soit dans la technologie ou d’autres domaines.
Piketty a raison d’affirmer que des forces peuvent conduire à un effet boule de neige dans l’accroissement des richesses, incluant le fait que les enfants des personnes les plus riches ont souvent accès à des réseaux qui les aideront à trouver des stages, des emplois, etc. Cependant, d’autres forces contribuent à la dégradation de ces richesses, et le Capital ne leur donne pas assez de poids.
Je suis également déçu que Piketty se soit exclusivement axé sur les revenus et la richesse en négligeant complètement la consommation.
Les données de consommation représentent les biens et services achetés, incluant la nourriture, l’habillement, le logement, l’éducation ou la santé, et peuvent ajouter beaucoup à notre compréhension du mode de vie de chacun. En particulier dans les sociétés développées, l’approche par le revenu ne donne pas assez d’informations sur ce qu’il faut améliorer.
Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles les données de revenu, en particulier, peuvent être trompeuses. Par exemple, un étudiant en médecine sans revenu et avec un important prêt pour financer ses études serait dans une situation très difficile selon les statistiques, alors que son salaire sera peut-être très élevé quelques années plus tard. Un exemple plus extrême : quelques personnes extrêmement riches apparaîtront comme pauvres si elles ne vendent pas d’actions ou ne reçoivent aucune autre forme de revenus.
Je ne dis pas que nous devrions ignorer la richesse et le revenu. Mais les données de consommation pourraient être bien plus importantes pour comprendre le bien-être humain. Elles montrent une situation différente – et généralement plus rose – que celle dépeinte par Piketty. Dans l’idéal, j’aimerais voir des études qui s’appuient à la fois sur la richesse, le revenu et la consommation.
Même si on ne peut pas avoir une image parfaite aujourd’hui, on en sait déjà bien assez sur les défis qu’il faut relever.
Il n’y a pas de solutions magiques
La solution favorite de Piketty est un impôt progressif annuel sur le capital plutôt que sur le revenu. Il affirme que ce genre d’impôt « permettra d’éviter une spirale sans fin d’inégalité tout en préservant la concurrence et les incitations à recommencer une accumulation primitive du capital ».
Je suis d’accord avec le fait que l’imposition devrait cesser de frapper autant le travail. Il est complètement illogique que le travail soit autant imposé aux États-Unis, surtout comparé au capital. Cette situation sera encore plus absurde dans les années à venir, à mesure que les robots et autres formes d’automatisation parviendront à reproduire le savoir-faire détenu aujourd’hui par les salariés.
Mais plutôt que de passer à un impôt progressif sur le capital, comme le souhaite Piketty, j’aimerais que ce soit la consommation qui soit soumise à une taxe progressive.
Prenons l’exemple des trois personnes évoquées plus haut : la première qui investit dans des entreprises, la deuxième dans des œuvres philanthropiques, et la troisième dans un style de vie somptueux. Il n’y a rien de mal à être la troisième personne, mais j’estime qu’elle devrait payer plus d’impôts que les deux autres.
Comme le soulignait Piketty lorsque nous discutions, il est difficile de mesurer la consommation : par exemple, les donations politiques devraient-elles compter ? D’un autre côté, presque tous les systèmes d’impôts, incluant l’impôt sur la fortune, rencontrent des difficultés similaires.
Tout comme Piketty, je crois beaucoup à l’impôt sur les successions.
Laisser les héritiers consommer ou redistribuer du capital de façon disproportionnée seulement parce qu’ils sont nés dans la bonne famille est une façon d’allouer les ressources qui n’est ni intelligente ni juste. Comme se plaît à le répéter Warren Buffett, c’est comme « choisir l’équipe olympique de natation pour 2020 en prenant les fils aînés des médaillés de 2000 ». J’estime qu’on devrait maintenir les impôts sur les successions, et investir les recettes dans l’éducation et la recherche, le meilleur moyen de renforcer notre pays dans le futur.
La philanthropie peut aussi être une solution privilégiée.
Il est dommage que Piketty lui accorde aussi peu de place. Il y a un peu plus d’un siècle, Andrew Carnegie était le seul à encourager ses pairs aisés à donner une part substantielle de leur fortune. Aujourd’hui, un nombre croissant de très riches s’engage dans cette voie. La philanthropie bien faite ne crée pas seulement directement des bénéfices concrets pour la société, elle réduit de plus la richesse familiale. Melinda et moi sommes convaincus que la richesse « de dynastie » est mauvaise pour la société comme pour les enfants concernés. Nous voulons que nos enfants tracent leur propre chemin dans le monde. Ils auront toutes sortes d’avantages, mais ce sera à eux de construire leur vie et leur carrière.
Le débat au sujet de la richesse et des inégalités a déchaîné les passions de tous les côtés. Je n’ai pas de solution magique à proposer. Je sais par contre que, même avec ses défauts, le travail de Piketty apporte une nouvelle réflexion. Et maintenant, je suis impatient de découvrir d’autres travaux qui apporteraient de nouveaux éclairages sur ce sujet important.
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Article de Bill Gates publié sur son blog. Traduction : Lexane Sirac pour Contrepoints.
c’est pourtant simple toute politique visant à la lutter contre les inégalités ont tjs mené au même résultat: moins d’inégalités mais un apauvrissement général. la lutte contre les inégalités font le nivellement vers le bas. qu’est ce qui est préférable un gros gateau réparti en parts inégale ou un petit gateau réparti en part égale ??
Pas tout à fait vrai, ces tentatives ont pkus abouti, certes d’un côté à un appauvrissement « égalitaire » de la masse, du à la raréfaction du capital, mais celui ci se retrouvant concentré dans un nombre de mains de plus en plus réduit, ce mouvement est généralement allé de pair avec un accroissement de l’inégalité « extrême »… et c’était prédit par Bastiat. ..
pîketty a été l’économiste du ps, il a défendu hollande et sa taxe des 75%. pourtant, il a encore des gens pour le croire. regardez la france c’est l’exemple même qu’il ne faut pas suivre ce que dit piketty sauf si vous voulez vous ruiner. moi, je ne vois pas en quoi les inégalités sont un problème (l’égalitarisme est motivé par la jalouisie et l’envie)
Tout à fait d’accord.
Concernant les inégalités, Je vous encourage à lire la préface de l’excellent livre « où mène le socialisme », qui affirme – je pense avec raison – que « l’inégalité est le grand ressort du progrès humain ».
Point d’inégalité = point de perspective d’une situation meilleure = point de désir de progrès = … ce que nous avons aujourd’hui.
Pour les lecteurs que cela intéresserait, il y a une bonne réflexion sur Piketty dans la chronique de Xavier Fontanet dans le journal « Les Echos » de ce jour : en substance, Fontanet dit que si la majorité de la richesse est d’origine entrepreneuriale, et qu’elle croît sans cesse, comme le pense Piketty, pourquoi ne pas associer les salariés à celle-ci par l’actionnariat-salarié ou par la retraite par capitalisation, plutôt que prôner des taxes en tous genres ? Ah ! Mais parce que c’est risqué, dirait Piketty ? Pourtant, celui-ci qualifie cette richesse de rente. En voilà une contradiction !
« parce que plus on en saura sur leurs causes et leurs remèdes, mieux on s’en sortira »
les inégalités ne sont pas une maladie, au contraire , c’est le remède pour éviter la sclérose d’une société. comme en France. bien entendu , je ne parle pas des privilèges et des privilégiés par la loi..mais Piketty , en bon socialiste , ne parle pas de cela je suppose.
Je trouve dommage que Bill Gates se laisse détourner vers le faux problème de la différence (=inégalité), alors que le vrai scandale est dans l’inéquité (droit inégal, application biaisée de la loi) qui est devenue particulièrement prégnante depuis 2008, entre cronyisme et scandales politico-financiers.
Gates se focalise sur les inégalités et évacue totalement la liberté. Comme la grande majorité des gens.
Veut-il suivre la mode et, en montrant son accord sur les inégalités, c’est à dire en approuvant sur le fond le discours de Piketti, désire-t-il que sa critique de ce dernier (et donc ses arguments) soit lue ? A-t-il voulu par ce biais, être audible par tous ceux qui ne voient les rapports humains qu’en terme d’égalité, d’inégalités et donc de conflits ?
L’histoire du riche qui s’achète un yacht ou un avion est tres caricaturale et parfaitement stupide. Toute depense est un investissement. Peut etre que Bill Gates s’imagine que quand il achete un yacht, celui ci est apparu de nul part ? eh non ! Ça demande beaucoup de main d’oeuvre ! or, peut etre suis je idiot mais je crois d’avantage au pouvoir benefique de tels achats qu’a une redistribution gratuite et aveugle qui ne fait office que de morphine sans jamais régler les problèmes de qui que ce soit. Que monsieur Gates mette les pieds dans un chantier naval, il y verrait des ouvriers qui seraient ravis qu’il distribue une partie de sa richesse en echange de leur production.
D’autant que cette dépense profite aux vendeurs de yacht et d’avions. Ces derniers peuvent tester auprès d’une clientèle fortunés de nouveaux gadgets hors de prix et selon le succès ouvrir la voie à la démocratisation de ces bidules.
Les riches sont souvent des cobayes…ils crament leur fric dans des nouveaux trucs de merde car personne ne sait ce que cela vaut.
L’automobile, l’électronique étant des bons exemples.
100% d’accord. C’est la seule chose qui m’a vraiment gêné dans l’argumentaire de Gates (vision protestante ?)
« …l’idée que tous les hommes naissent égaux. » EN DROIT OUI ! pour le reste ils ne naissent pas égaux : certains naissent beaux, d’autres laids, certains intelligents, d’autres non, certains naissent dans les bidonvilles de Calcutta et d’autres dans les palaces de la Riviera, etc. etc.
Les trois exemples qu’il donne apportent des richesses y compris le troisième, qui consomme, et donc fait marcher le commerce, les services et l’industrie, crée du coup de l’emploi.
Les inégalités de richesse ne sont pas le problème, le problème est dans la corruption des gouvernements qui la détournent à leur profit et à celui de leurs familles, amis and cie, s’octroient des privilèges avec l’argent des autres, le problème est le capitalisme de connivence. Le pouvoir corrompt, c’est cela qu’il faut éradiquer.
Taxer à tout va les individus : ils travaillent au noir; les entreprises : elles disparaissent et décourage d’entreprendre; les successions : les riches s’en vont. Taxer jusqu’à la pauvreté généralisée, c’est ça le but ? c’est en tout cas le résultat.
“Les hommes n’étant pas dotés des mêmes capacités, s’ils sont libres ils ne seront pas égaux, et s’ils sont égaux c’est qu’ils ne sont pas libres.”
Soljenitsyne
Personnellement, je préfère être libre.
Moi aussi.
Aux US, c’est une évidence, c’est l’argument principal qu’a utilisé Lincoln pour défendre l’abolition de l’esclavage.
Le texte original parle de l’idéal et pas de l’idée.
C’est ce que Marx disait : « pour vaincre le capitalisme, une seule méthode : taxer, taxer, taxer ! »
« Laisser les héritiers consommer ou redistribuer du capital de façon disproportionnée seulement parce qu’ils sont nés dans la bonne famille est une façon d’allouer les ressources qui n’est ni intelligente, ni juste. Comme se plaît à le répéter Warren Buffett, c’est comme « choisir l’équipe olympique de natation pour 2020 en prenant les fils aînés des médaillés de 2000″. »
C’est donc juste de capitaliser pour soit mais il est injuste de capitaliser pour les autres…où est la limite (le mécénat est injuste, donner aux associations est injuste) ?
Warren Buffet montre bien les travers de l’exercice mais il présente le caractère stupide qui est légitime et non le caractère injuste car ce dernier mène tout droit à la route de la servitude ne sachant plus ou placer le curseur. Ce n’est peut etre pas intelligent mais au moins ce n’est pas immoral.
Liberté toussa toussa…
Le discourt de Buffet est proprement stupide. Si on devait suivre sont raisonnement jusqu’au bout il faudrait déposséder le capital des classes moyennes (80% de la population) parce qu’on trouvera forcément qu’ils ne l’utilise pas de façon « optimal ». C’est la réflexion socialiste de base qui décrète que seul l’état est capable d’investir de manière efficace et qui justifie l’impôts confiscatoire. Hors la réalité (pas je ne sais quel concept fumeux d’égalité) prouve jour après jour que ça n’est pas le cas. Et bien sur l’impôts aussi efficace qu’il est supposé être reste un vole tout simplement.
C’est surtout le discours du mec qui a tout gagné, et est un peu inquiet qu’on le tue, l’exproprie, le détruise pour ça. Il donne donc des signes de soumissions à Léviathan (pour éviter la confiscation étatique) et flatte la masse jalouse (pour éviter le lynchage).
Bill est pareil. D’ailleurs beaucoup disent « ah oui, il donne, mais c’est pour améliorer son image »… ce qui est très con. Moi, si un jour je me retrouve dans les dix ou quinze les plus riches de la planète, mon image je m’en cognerai d’une force…
Avant d’entamer son dialogue, Bill aurait mieux fait de s’assurer de la définition des termes employés.
Dans le monde fantasmé de Piketou le socialiste, la rente est le revenu du capital privé. Dans le monde réel, la rente est le revenu redistribué par l’Etat non issu de l’échange volontaire. Dès lors, on comprend en quoi la conclusion de Bill est vaine. Bill méconnaît le fait que toute rente provient nécessairement de l’Etat. Lorsque l’Etat agit au delà des fonctions régaliennes, c’est uniquement dans le but de distribuer des rentes (redistribution sociale, subventions au entreprises conniventes) au profit de sa clientèle mais forcément aux dépens de la population productive.
On se souvient que le constat d’une rentabilité espérée du capital supérieure à la croissance constatée est un truisme. Qui en effet investira pour faire moins bien avec plus de capital ? On comprend par conséquent que, dans l’équation classique réunissant capital (travail humain épargné) et travail (travail humain immédiatement utilisé), il est inéluctable que le premier terme marginalise progressivement le second. Libérer l’humanité de l’essentiel de la contrainte de gagner son pain à la sueur de son front est en effet la raison d’être du capitalisme accompagnant le progrès de la civilisation humaine. Le socialisme, de son côté, promet à quelque-uns (les rentiers de l’Etat obèse) de se libérer complètement de cette contrainte ? L’Etat promet à sa clientèle de vivre sans travailler, mais il y parvient en réduisant en esclavage les producteurs par le biais des taxes et des normes indues.
Le socialisme esclavagiste est bien une anachronique barbarie, une anomalie immorale incluse défiant le monde civilisé.
Voilà…
En quoi les différences de patrimoine ou de revenu sont un problème si elles sont justes ?
Les différences justes en peuvent choquer que les jaloux et les envieux.
Céder à l’envie en proposant des injustices, voilà le plus grand danger de nos sociétés, abondamment démontré par le naufrage de toutes les sociétés socialistes, plongées dans la misère et la haine, car ayant voulu mettre fin aux différences justes …
L’envie est le principale moteur de l’état.
On vous rétorquera que ces différences n’ont rien de juste, que c’est au moins en partie le fruit de la naissance et du hasard.
En réalité parler de justice dans la distribution des revenus c’est déjà se placer dans une logique socialiste : dans une société libre personne ne décide qui gagne quoi, et donc personne ne décide de la « justice » de la distribution des richesses.
« … c’est au moins en partie le fruit de la naissance et du hasard. »
Pourquoi « en partie » ?
Les riches enfantent des riches, comme les pauvres ne peuvent enfanter que des pauvres, mêmes s’il arrive que le statut d’une infime minorité des uns comme des autres puisse changer au cours de leur existence.
Pour approfondir cette réaction, voir : http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com
C’est totalement faux.
A échelle de 2 ou 3 générations, les « riches » ont des descendants qui ne sont ni plus ni moins riches que ceux des « pauvres ».
Évidemment ce n’est pas instantané, et c’est d’autant plus marqué qu’il y a mariages mixtes dans tous les sens.
Plus de 95% des membres du 1 pour 1000 le plus riche aux US est à l’origine de sa propre fortune. Les parents de Bill Gates, Warren Buffet ou Carlos Slim ne roulaient pas sur l’or.
Sinon à votre question sur le pourquoi les riches enfantent des riches (à court terme, donc) c’est très simple. Il y a forte corrélation entre l’intelligence et la capacité à gagner du pognon. l’intelligence est une des caractéristiques psychologiques les plus « héritables ». Les gens riches ont de fortes chances de l’être parce qu’ils sont intelligents. Étant intelligents, il y a de fortes chances pour qu’ils épousent quelqu’un d’intelligent. Et donc des chances importantes pour que leurs enfants soient également intelligents. Ce qui donne des chances plus importantes pour que leurs enfants soient riches (à un moment ou un autres… ça varie, ces trucs là, vous savez).
Bref, si vous êtes pauvre il y a deux responsables : l’État et vous même. Pas « les riches » « la reproduction des élites » ou autre… (sauf à ce que l’État génère ça, ce qu’il fait à chaque fois qu’il veut « lutter contre les inégalités »).
Vous confondez manifestement déclassement social résultant de l’élévation générale du niveau de vie avec hérédité, et usez d’arguments que vos déductions personnelles ne suffisent pas à rendre convaincants.
Je vous conseille donc de lire « Le destin au berceau », étude récemment parue chez Seuil et qui conclue « Le constat est sans appel : les conditions de la naissance continuent à déterminer le destin des individus. »
Bien sûr, bien sûr… Vous éliminez tout débat par la lecture. Et votre biais de confirmation vous conforte dans l’explication la plus simple « c’est pas de votre faute ».
Ben si. Désolé.
Et mes remarques ne sont pas des « observations personnelles » ou des bouquins de propagande mais des faits publiés dans des revues scientifiques sérieuses.
Aucun débat n’est inutile, y compris avec les adeptes d’une doctrine maintenant largement dépassée. Et s’ils faussent certains chiffres pour se donner quelques raisons de croire encore – plus ou moins sincèrement – en leurs vieilles lunes, c’est excellent pour faire sortir la vérité du puits. Signe de santé que Piketti ne connaîtrait pas sous certains régimes, de droite comme de gauche.
Bill est un malin et non un « pur esprit imprégné de la Vérité » (oui, c’est ironique) comme certains commentateurs ici. Il s’efforce de convaincre non des libéraux mais des non-libéraux. Il doit donc nécessairement aller sur leur terrain et dada (les inégalités) et s’efforcer de démolir l’argumentation de Piketty en paraissant être admiratif de ce qu’il écrit. Ce n’est pas en traitant les autres de débiles et de criminels qu’on arrive à les convaincre.
On peut aussi démolir un personnage faisant autorité en éduquant son public à ses sophismes. Non ?
L’un n’empêche pas l’autre.
Enfin un commentaire sensé. La dialectique US est assez différente de celle employée en France : aux US vous n’avez aucune chance d’être écouté si vous ne commencez pas par poser le ‘scope’ de la conversation et que vous n’allez pas sur le terrain de la personne avec qui vous conversait.
Ceci dit, il convient quand même par moment de rappeler eux autres, quand l’histoire a prouvé, que ce qu’il défendent est débile et criminel : le grand bond en avant de Mao et les millions de morts qu’il a provoqué était débile et criminel.
Dernier point : aux US, les gens font en général un grande différence entre les termes diversité et inégalité, chose que nombre de blogueurs ne semblent pas faire : la diversité est une richesse, elle reconnait un potentiel différent pour chacun et un potentiel accru dans l’association des différence ; l’inégalité est un problème de traitement différent des individus par la société, qui ne donne pas leurs chance de la même façon à certains qu’à d’autres, et se prive par là même des potentiels de certains.
Le principe étant que chaque personne a un potentiel, et que toute action collective (privée ou publique) ou individuelle n’a de valeur que si elle permet de développer ce potentiel. Ce principe pouvant être raisonnablement approuvé par les libéraux et les anti-libéraux.
+1 c’est exactement mon analyse
Flatter des prétentieux imbus d’eux mêmes et convaincu jusqu’à la moelle d’être dans le camps du bien est au mieux une perte du temps et au pire un moyen de les conforter dans leur croyances.
Piketti fait parti des personnages dit « expert ».
on connait la suite. d’autres avant lui nous ont expliqué la bonne économie.. c’est du débat d’idée tout au mieux. surement pas des solutions.
Quand à BILL, il fait parti des personnages qui ont le temps de se mastiquer les méninges sur ces types de sujet ..
« -Des inégalités importantes sont un problème : elles gâchent les incitations économiques, poussent les démocraties à favoriser l’intérêt des puissances financières, et elles ne respectent pas l’idée que tous les hommes naissent égaux. »
Non, les inégalités économiques ne sont pas un problème. Le problème majeur c’est l’impossibilité pour certains de ne pas pouvoir se nourrir correctement. Les gens en Occident ralent contre leurs élites mais ne se révoltent pas car personne ne meurt de faim (même les sans-abris ont de quoi manger avec les associations caritatives). En revanche le printemps arabe a eu lieu dans des pays où effectivement certains étaient dans un situation critique. La faim est le moteur des révolutions, pas les inégalités économiques ni les inégalités en droits.
« -Le capitalisme ne tend pas de lui-même vers plus d’égalité – c’est-à-dire que les concentrations de richesse peuvent avoir un effet exponentiel si on ne les contrôle pas. »
Le capitalisme n’amène pas plus d’égalités ou d’inégalités, il amène un minimum de richesse au plus grand nombre, et surtout la possibilíté d’accumuler des richesses futures, ce qui est le plus important. C’est la seule chose qu’a besoin l’être humain: des conditions matérielles minimales et la certitude d’en avoir dans le futur (ce que permettent l’épargne et l’investissement).
« -Les États peuvent jouer un rôle constructif en vue d’éviter ces accumulations de richesses, si et quand ils décident d’agir. »
Absolument pas. Le capitalisme n’amène ni égalité ni inégalité mais l’Etat amène toujours des inégalités par divers moyens:
L’octroi de monopoles légaux ou la constitution de cartels permis par la régulation et les difficultés légales à entrer sur un marché et donc pour chaque individu d’entrer en concurrence, proposer de meilleurs produits et accumuler des richesses à son tour.
Les impôts et les taxes limitent la capacité des individus à pouvoir épargner pour réinvestir et donc accumuler de la richesse dans le futur.
L’octroi de statuts légaux privilégiés (fonctionnaires) et de protections (élus).
D’autre part les Etats-providence transfèrent des aides sociales aux plus pauvres, à mesure que le niveau de ces aides sociales augmente, cela amène une bonne partie d’entre eux à s’en contenter et à voir leurs revenus rester à un niveau-plancher. Pendant ce temps-là, ceux qui ont des revenus de base plus élevés épargnent et investissent, cela leur rapporte des revenus supplémentaires, et donc les inégalités augmentent.
Allez voir l’original, vous vous faites berner par la traduction :
http://www.gatesnotes.com/Books/Why-Inequality-Matters-Capital-in-21st-Century-Review
Des hauts niveaux d’inégalités sont un problème : elles perturbent les incitations économiques, inclinent les démocraties en faveur des intérêts les plus puissants (comprendre les lobbies) et sapent l’idéal selon lequel tous les gens naissent égaux (en droit : aux US depuis Lincoln et son discours sur l’abolition de l’esclavage, cela est évident).
Le capitalisme ne corrige pas de lui même les grandes inégalités. Les excès de concentration de richesses (par excès comprendre : abus de position dominante, abus de pouvoir, interventionnisme privé) peuvent faire effet boule de neige si laissés tels quels.
Les gouvernement peuvent avoir un rôle constructif en modifiant (ralentissant ou accélérant) les tendances à l’effet boule de neige, si et quand ils le décident. (cad en intervenant (ou pas) face aux excès, suivant le cas)
En gros pas plus qu’une défense de la loi anti-trust que Bill Gates a été accusé de ne pas avoir respecté.
« Comme se plaît à le répéter Warren Buffett, c’est comme « choisir l’équipe olympique de natation pour 2020 en prenant les fils aînés des médaillés de 2000″. J’estime qu’on devrait maintenir les impôts de succession et investir les recettes dans l’éducation et la recherche, le meilleur moyen de renforcer notre pays dans le futur. »
Pas sur qu’une bande de bureaucrate bedonnants d’un quelconque ministère soit préférable aux fils de médaillés de 2000…
Je ne suis d’accord avec aucun paragraphe de son article…
Euh, c’est un peu court comme affirmation, non ?
C’est une zone de commentaires, d’avis. Alors je donne le miens 🙂
pourquoi ??
En relisant l’article, j’en viens à la même conclusion que vous.
Il me semble qu’on peut être d’accord avec « Cependant, le livre de Piketty a des lacunes importantes, que j’espère voir traitées par lui-même et d’autres économistes dans les années à venir ».
« que j’espère voir traitées par lui-même »
Y’aurait pas eu ça… Mais du coup, non, même pas.
Désolé Lexane Sirac, mais la traduction est pleine de contre sens par rapport au texte initial. Pour un site qui il y a quelques jours publiait un articles sur les erreurs de traduction des journaux sur les travaux du prix nobel d’économie …. pas terrible.
D’où débat et commentaires un peu énervés (à juste titre) – est ce qu’il est possible au moins de mettre le lien sur l’article original ?
regardez à la fin de l’article. il y a le lien : Article de Bill Gates publié sur son blog (la partie rouge). contrepoints met toujours à la fin le lien du texte original
juste une question: comment savez vous qu’il y a plein de contre sens par rapport au texte initial si vous n’avez pas lu le texte initial ?
Peut-être parce qu’il l’a lu?
Je suis allé cherché sur le blog, je n’avais pas vu qu’il s’agissait d’un lien. désolé.
‘Yes, some level of inequality is built in to capitalism’ ne signifie pas « Oui, des inégalités découlent nécessairement du capitalisme » (et j’en suis désolé : le capitalisme est bien responsable d’inégalités) mais littéralement ‘qu’avoir un certain niveau d’inégalité est indissociable du capitalisme’ (et c’est comme ca, le capitalisme n’est pas un système égalitaire)
Euh… N’essayez-vous pas d’avoir des relations contre nature avec des insectes volants ? 🙂
Bon, votre traduction est certes plus précise, mais on comprend très bien le sens dans la traduction donnée par Contrepoints.
Pour moi aussi, les deux sont équivalents.
Plutôt que lire Pique-tout, Bill Gates devrait plutôt lire ce que Robert Barro écrit sur lui et ses contributions à l’humanité d’abord comme patron de Microsoft puis comme philanthrope professionnel :
http://scholar.harvard.edu/files/barro/files/gates_column_wsj.pdf
Ça l’éclairera davantage sur les problèmes de notre temps.
Et puis Barro c’est un vrai bon économiste, pas un clown politisé… (mais hélas doué pour la « commercialisation ») !
Pas tout à fait d’accord. Buffett a autant mérité son argent que Gates. Investir dans les entreprises qui créent de la valeur plutôt que dans celles qui en détruisent est crucial. Il a également créé de la valeur, même si c’est moins évident au premier abord.
Au niveau inégalités on ne peut comparer la France et les USA.Aux USA les très très riches ( moins de 1 /°°) ont accumulé la quasi totalité des richesses accumulées depuis 10 ans et ceci est dû au système FED ( fausse monnaie de 1000 milliards $/an),Goldman sachs ( en particulier), le complexe militaro industriel et l’état ( qui s’endette): ceci profite à une petite oligarchie et pas vraiment au citoyen US.
Je ne vois pas en quoi il est illégitime de se priver pour donner à ses enfants.Ceci est contraire à la liberté de l’individu.
Quant à Picketty et les autres conseilleurs économistes de Hollande ( Cohen…): on voit le désastre: il y a donc quelque chose d’intrinsèquement faux dans leur approche.
Tiens la lecture de ces lignes: « Cette situation sera encore plus absurde dans les années à venir, à mesure que les robots et autres formes d’automatisation parviendront à reproduire le savoir-faire détenu aujourd’hui par les salariés. » m’a rappelé cette idée en cours de développement:
« Il n’est évidemment plus surprenant pour un usager d’être confronté au quotidien à des machines dans la réalisation de tâches de service (péages d’autoroute, caisses automatiques, distributeurs…). Dans d’autres secteurs, les progrès sont tels que des diagnostics efficaces en médecine sont réalisés par des robots mais où le médecin reste tout de même le prescripteur (Recherches du Memorial Sloan Cancer Center à New York).
La majorité de nos produits finis de haute technologie sont aussi conçus et produits par des robots perfectionnés (comme le montre l’exemple édifiant de la production à la chaîne automobile chez BMW : http://www.npr.org/blogs/thetwo-way/2013/09/17/223490915/car-factories-turn-robots-and-humans-into-co-worker).
Notre proposition s’inscrit dans une nouvelle donne économique que le politique a pour tâche d’anticiper et de promouvoir.
En taxant les robots, Nous identifions trois piliers de réflexions : les conditions du travail humain, la recherche, l’investissement technologique.
En ce qui concerne l’amélioration des conditions du travail humain, cela nous permettra d’investir massivement dans la formation et la spécialisation des salariés (co-working hommes/machines, maintenance, amélioration de la qualité des produits finis…). Cette perspective pourrait engager – en partenariat et en responsabilité avec les entreprises – une relocalisation d’emplois actuellement détruits en France au profit d’un salariat bon marché à l’étranger, en misant sur la compétence d’une main d’œuvre qualifiée localement.
Nous devrons aussi nous pencher sur une nouvelle vision du partage du temps de travail en complétant les revenus du travail par une nécessaire distribution de revenus complémentaires née de la valeur ajoutée du travail des robots. L’idée est de lier une fois pour toutes les performances globales de l’automatisation au bien-être général des êtres humains.
En ce qui concerne la recherche, nous proposerions la création d’un fond de recherche et développement pour l’industrie de pointe avec des appels à projets qui valorise l’effort d’innovation technologique sur notre territoire en lien avec les pôles universitaires.
En ce qui concerne l’investissement, et d’un point de vue structurel, un fond serait en outre dédié exclusivement aux entreprises pour l’investissement robotique et l’amélioration de la qualité et de leur productivité.
Cette mesure d’envergure – mais qui repose sur une idée simple – s’inscrit dans un projet de cohésion nationale entre le monde de l’entreprise et le citoyen actif autour d’une performance économique, sociale et technologique retrouvée. C’est aussi un vaste projet de modernisation avec une image revalorisée de la France à la pointe du progrès pour tous. »
Qu’en pensez vous? pour ma part cela ressemble à une nouvelle machine à subvention…mais j’avoue ne pas avoir d’arguments concrets.
Taxer les robots ? Vous n’êtes pas sérieux. Dans ce cas il faut taxer tous les téléphones portable, les ordinateurs et programmes d’automatisation…
Et donner cet argent à qui ? A l’État ? lol.
« bien-être général des êtres humains »
Le bien-être général ne passe pas par la collectivisation des capitaux (impôts, taxes, réglementations, manipulations monétaires, mépris de l’état de droit), donc leur confiscation au profit des seuls connivents de l’Obèse, mais au contraire par leur libération, donc leur privatisation. Le bien-être général nécessite la décollectivisation des capitaux, des consommations, du pays, donc l’instauration d’un Etat minimal régalien appliquant l’interdiction du socialisme sous toutes ses formes (coco, écolo, socialo-démocrate, étatiste, fasciste).
« un fond serait en outre dédié » (recherche, investissements)
Un fond public est incapable d’investir. Il se contente de déplacer les ressources disponibles au profit des connivents de l’Obèse, donc à mauvais escient. Hors des fonctions régaliennes, tout investissement public est par définition réalisé aux dépens des populations et non à leur service. Tout investissement utile à la population et favorisant son bien-être est par définition privé.
Le bien être des humains procède d’abord et avant tout de la liberté et de la justice, c’est à dire de l’égalité devant la/les règle(s).
– J’ai un bien être supérieur en ne travaillant pas qu’en travaillant (pour la même capacité de consommation, s’entend).
– J’ai un bien être inférieur en gagnant beaucoup mais en ne pouvant pas faire TOUT ce que je veux de ce que j’ai gagné qu’en gagnant peu mais en ayant l’entière disposition de mes gains.
– J’ai un bien être supérieur en ayant peu mais en le méritant et en l’ayant obtenu par moi même sans contraindre personne qu’en ayant plus et en le recevant comme une aumône automatique ou en l’obtenant par la spoliation de ceux qui ont plus, d’autant que ce qu’ils ont, malgré les discours, je sais bien qu’ils le méritent plus que moi…
Bref, la machine est mon amie. Plus il y a de machines plus le bien être de tous est grand (on le voit bien tous les jours: il y a plus de machines aux US ou en Suisse qu’au Zimbabwe ou au Laos… et qui a le plus grand bien être ?)
Et la machine respecte TOUJOURS la règle. Un machine est un outil de justice…. Le distributeur automatique vous donne toujours ce qui est demandé (sauf panne). Le guichetier peut vous gruger si vous ne lui revenez pas et inversement…
C’est très simple : taxer l’automatisation conduit à une moindre baisse des coûts de production, donc des prix plus élevés, donc une réduction générale du pouvoir d’achat.
« … Le keynésianisme est […] une Sophistique Pseudo-Comptable dans la mesure où, comme tout « raisonnement macroéconomique », il vole le concept de prix : pour reprendre les termes de Georges Lane, Keynes a donné
« « naissance à une démarche qui consistera à considérer qu’on peut faire abstraction des prix en théorie économique, […]»
« En effet, le Sophisme Pseudo-Comptable viole les conditions d’une comptabilité rationnelle en méconnaissant ses conditions de validité : il consiste, dans une vaine tentative pour échapper au fait que la valeur n’est pas mesurable, à traiter ces mêmes sommes d’argent comme une prétendue « mesure » de substitution dans des conditions où ces sommes d’argent ne traduisent pas les jugements de valeur des personnes qui agissent ; c’est en volant ainsi le concept de valeur qu’il vole le concept de propriété, puisque c’est en se confrontant aux contraintes effectives auxquelles ils font face que les individus forment leurs jugements de valeur réels pour disposer de la richesse.
« Le Sophisme Pseudo-Comptable commet un troisième type de vol de concepts, toujours associé à la propriété comme concept volé, à savoir qu’il vole le concept de prix, puisqu’il se sert de cette notion dans des conditions où elle ne peut pas s’appliquer.
Rappelons donc à quelles conditions, et dans quelle mesure les quantités de monnaie traduisent les jugements de valeur : dans tout échange effectif de monnaie contre quelque chose d’autre, l’« acheteur » démontre qu’à ce moment, il donne au moins autant de valeur à ce qu’il « achète » qu’à la quantité de monnaie qu’il aura livrée à la place.
« C’est ce rôle des prix en monnaie comme repères de la valeur qui permet ce que Ludwig von Mises appelait le « calcul économique », et qui fait de la comptabilité en monnaie, avec les opérations financières éventuellement associées, le seul domaine de l’économie où l’emploi des mathématiques peut avoir un sens.
« Il s’ensuit que les quantités de monnaie ne peuvent servir comme repères de la valeur que s’il s’agit de prix authentiques, c’est-à-dire de biens effectivement échangés par leurs propriétaires au moment où la transaction se fait.
« En dehors de ces conditions-là, les quantités de monnaie n’ont plus aucun rapport avec les jugements de valeur effectifs, et il est sophistique, charlatanesque, de s’en servir pour quelque raisonnement économique que ce soit. […]
« le vol du concept de prix ne se limite pas à la planification centrale sur le mode soviétique : en fait, la notion s’applique à tous les cas où les quantités de monnaie ne reflètent pas un échange volontaire entre propriétaires.
« Et c’est bien le cas lorsqu’un homme de l’état dépense de l’argent qu’il a, avec ses complices, volé aux autres : c’est pour cela que la prétendue « comptabilité publique », qui recense des richesses n’appartenant littéralement à personne, n’est qu’un rituel magique sans rapport avec les raisons d’agir de ceux qui en disposent.
« A fortiori de la prétendue « Comptabilité nationale », qui a le front d’ajouter à ses prétendues « mesures de la production » toute dépense faite par les hommes de l’état alors que, justement, ceux qui les subissent refuseraient de les payer s’ils avaient le choix. C’est doublement une Pseudo-Comptabilité, parce que
« – non seulement la moitié des sommes d’argent qu’elle recense n’appartient à personne, mais qu’en outre
« – les additions et autres opérations arithmétiques dont elle tire ses prétendues « mesures du produit national » portent sur des objets qui, en théorie de la valeur, ne sont pas commensurables :
« double vol du concept de prix.
« Quant aux prétendus « taux de croissance de la production » que les statisticiens prétendent en déduire, ceux-ci sont incapables de tenir compte du fait que l’effet naturel des progrès de la production est d’accroître la qualité des produits et de faire baisser leur prix :
on l’observe de façon spectaculaire là où les progrès sont les plus rapides, comme dans l’informatique personnelle, où il n’existe aucune « mesure » qui permette de comparer la qualité d’un ordinateur d’aujourd’hui à celle d’un ordinateur d’il y a trente ans.
Et si les progrès de la production se traduisent normalement par des accroissements de la qualité et par des baisses de prix, comment les soi-disant « comptables nationaux » peuvent-ils calculer leurs prétendus « taux de croissance réelle de la production », eux qui ne recensent que des quantités de monnaie ?
« Ils ont inventé de prétendus « indices de prix » pour soi-disant « en tenir compte », en même temps que des effets des politiques d’inflation imposées par les monopolistes de la monnaie ; mais comme il est impossible de « mesurer la qualité des produits », ces « indices » comportent une part d’arbitraire décisive, par définition impossible à connaître.
« C’est donc de façon cruciale que leurs prétendus « taux de croissance de la production » dépendent des choix arbitraires qu’ils ont faits pour inventer un prétendu « indice général des prix » ; et le vol du concept de prix y est triple, puisque ce prétendu « indice des prix », au lieu d’être une quantité de monnaie qui s’échangerait sur un marché, ne traduit que les impasses de la pratique statisticienne.
« C’est dire si les gloses récentes du dénommé Piquetout sur de prétendus écarts de quelques dixièmes de points de pourcentage entre les taux de rentabilité des investissements, estimés on ne sait avec quelle prime de risque, et de prétendus « taux de croissance » qui comportent cette part-là d’arbitraire, sont dépourvus de toute valeur scientifique et de toute pertinence… »
http://www.institutcoppet.org/2014/10/10/entretien-avec-francois-guillaumat-par-gregoire-canlorbe/
Excellent article !
Peut-être que le taux d’imposition américain les rend plus « tax friendly » que les entrepreneurs français. Je n’ai pas lu Piketty mais il dit sûrement aussi des choses intéressantes et justes dans son livre.
C’est sûr que si les robots remplacent les salariés c’est utile d’harmoniser les taxes sur le capital et le travail (vers le bas si possible).
Mais je ne pense pas que Bill Gates est conscience que, les problèmes dénoncés par Piketty dans son livre sont en fait les conséquences d’une société française qu’un taux d’imposition trop élevé à rendu immobile.
« il dit sûrement aussi des choses intéressantes et justes dans son livre »
Après une longue et douloureuse recherche, le constat est sans appel : non !
Ce bouquin ne peut décemment servir qu’à démarrer un feu ou caler une armoire.